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Un total de 172 des 668 T. danubialis, réparties dans 4 des 6 sépultures a été analysé, comprenant la totalité des objets réalisés sur ce support dans les sépultures 18 et 29 (Tableau 26).

Sep. Classe d'âge Sexe Theodoxus danubialis 4 enfant . 266 11 juvénile . 54/142 14 adulte ♀ (?) 1 18 adulte ♀ (?) 32/32 27 adulte ♀ (?) 76/217 29 adulte na 10/10

Tableau 26 : Essenbach-Ammebreite-Proportions des T. danubialis analysés (en gris) qui étaient présents au Staatssammlung München Museum, le reste du matériel est actuellement en exposition au Archäologische Museum de Essenbach.

3 Conservation

Des zones concrétionnées plus ou moins étendues sont présentes sur la totalité des pièces (Figure 87). Des altérations observées à la surface de 70 pièces gênent la lecture technique des surfaces. La présence d’une cassure ancienne post-dépositionnelle (n=32) ou récente (n=20) empêchant la prise d’au moins une mesure a été enregistrée sur 52 pièces, dont la longueur de la totalité des pièces de la sépulture 18. Les surfaces de 12 coquillages sont altérées par des exfoliations récentes de la surface et par un émoussé sur 6 pièces.

Figure 87 : Essenbach-Ammerbreite-Aspect des T. danubialis.

4 Morphométrie

Les T. danubialis de Essenbach-Ammerbreite auxquels nous avons pu accéder ont une longueur comprise entre 6.65 mm et 11.89 mm, pour une largeur s’échelonnant entre 5.36 mm et 8.33 mm (Figure 88). Les coquillages provenant des sépultures 29 et 18 sont les seuls ensembles dont la totalité de ce qui a été trouvé dans les sépultures a pu être analysé. La distribution de la longueur et largeur des coquillages de la sépulture 29 et la largeur des coquillages de la sépulture 18 correspondent à la variabilité des mesures enregistrées sur l’échantillon des coquillages analysés des autres sépultures.

Figure 88 : Essenbach-Ammerbreite-Dimension des T. danubialis présents dans les sépultures 29, 11, 18 et 27. Seule la longueur des coquillages présents dans la sépulture 28 a pu être mesurée.

5 Aménagement

Les perforations sont toutes localisées à l’arrière des coquillages. Le caractère plan de la surface autour des perforations et les fines stries parallèles observables sur cette surface plane indiquent que les perforations ont été réalisées par abrasion (Figure 89).

Les perforations ont un diamètre compris entre 2 et 8 mm (Figure 90a). Le diamètre n’est pas corrélé à la largeur de la pièce (R2 = 0.34) (Figure 90b).

Figure 89 : Essenbach-Ammerbreite-Perforation par abrasion des T. danubialis, coquillages associés aux sépultures 11, 18 et 27, échelle 1 mm.

Figure 90 : Essenbach-Ammerbreite-Dimension des perforations des T. danubialis (a) et corrélation du diamètre des perforations en fonction de la largeur des pièces (b).

6 Utilisation

Les T. danubialis présentent des usures localisées sur le pourtour des perforations. Ces usures se déclinent en différentes intensités que nous avons pu organiser selon leur degré d’avancement (Figure 91).

Figure 91 : Essenbach-Ammerbreite-Usures différentielles observées sur les T. danubialis. Sont figurées en gris les perforations et en pointillés les zones où les usures ont été observées.

Au premier stade les pièces sont très peu usées, les traces d’abrasion sont alors encore visibles (sep 11 : n=29, sep 27 : n=9, sep 18 : n=8) (Figure 91 stade 1, Figure 89). À un stade plus avancé (sep 11 : n=10, sep 29 : n=1, sep 27 : n=13, sep 18 : n=5) (Figure 91 stade 2), une facette d’usure apparaît à l’avant de la perforation entraînant la disparition du dessin naturel de la coquille (Figure 92 k-o). Une seconde facette d’usure apparaît ensuite sur le bord opposé de la perforation (Figure 91 stade 3, Figure 92 l’) accompagnée de la déformation de la perforation du côté précédemment usé (sep 27 : n=21, sep 11 : n=3, sep 18 : n=7) (Figure 91 stade 3, Figure 92 p-y). Puis le deuxième côté de la perforation est déformé, (Figure 91 stade 4, Figure 92 e’-k’, m’, n’, o’), et un sillon est observable à l’avant de la perforation qui est totalement déformée (sep 27 : n=33, sep 29 : n=9) (Figure 91 stade 4, Figure 92 a-j, c’, d’).

Figure 92 : Essenbach-Ammerbreite-Différents stades d’usure observés sur les perforations des Theodoxus

Outre la perforation elle-même, la surface des coquillages présente des usures (Figure 93). Sur la partie dorsale des coquillages, ces usures sont identifiables par la disparition du dessin naturel de la coquille (sep 27 : n=52) (Figure 93 a, b). À un stade très avancé, de nombreuses stries multidirectionnelles apparaissent à la surface (sep 18 : n=5, sep 27 : n=3) (Figure 93 n, o, p, q). Les côtés des coquillages présentent aussi des usures. Elles se caractérisent également par la disparition du dessin naturel des coquilles au stade le moins avancé (sep 27 : n=27, sep 11 n=3, sep 18 : n=20, sep 29 : n=1) (Figure 93 c, d, e). Puis, lorsque l’usure est très prononcée le bord de la coquille est déformé symétriquement de part et d’autre de la coquille (sep 27 : n=20, sep 11 n=3, sep 18 n=5, sep 29 : n=6) (Figure 93, f-m).

Figure 94 : Essenbach-Ammerbreite-Effectifs des stades d’usure observés sur les T. danubialis de chacune des sépultures.

La plus grande proportion de coquillages faiblement usés est associée à la sépulture 11 (individu juvénile), dont aucun des coquillages ne présente le stade le plus avancé (stade 4) (Figure 94). La moitié des coquillages présents dans la sépulture 18 (individu adulte probablement de sexe féminin) sont peu ou pas usés, l’autre moitié est constituée de coquillages faiblement usés à usés appartenant aux stades d’usure 2 et 3 (Figure 94). La sépulture 29 (individu adulte de sexe indéterminé) contient des coquillages majoritairement usés au stade 4, tout comme la sépulture 27 (individu adulte probablement de sexe féminin). Dans ces deux sépultures, le nombre de coquillages décroit ensuite du stade 3 au stade 1 (Figure 94). Notons que la totalité des coquillages présents dans les sépultures 18 et 29 a été analysée alors qu’un échantillon comprenant entre 35 et 38 % des coquillages déposés dans les sépultures 27 et 11 ont été analysés.

B Spondylus sp. (Linnaeus 1758), n=7

1 Origine et description

Les Spondylidés sont des Bivalves massifs inéquivalves à la coquille auriculée et hérissée (Bosc 1936). Les deux valves s’articulent dorsalement au niveau de la charnière et du ligament. Leur charnière est isodonte avec deux dents symétriques par rapport à la fossette ligamentaire située dans l'axe de la coquille (Hertlein et Cox 1969, Boss 1982, Lamprell 1986). De son vivant, le coquillage se fixe par sa valve droite au substrat rocheux de la zone infralittorale (Lacour et al. 2002). Les spondyles présentent une grande variabilité morphométrique avec un diamètre qui peut dépasser les 12 cm. La couleur de la coquille varie également, allant du beige au rougeâtre.

Des Spondyles sont recensés dans les gîtes fossilifères miocènes du Bassin de Mayence et de la Vienne (Forrer 1916), ainsi que les bassins éocènes de Touraine (Taborin 1974). Ces espèces fossiles (S. tenuispina, S. crassicota et S. radula) ont une coquille néanmoins trop fine et trop courte pour correspondre aux spondyles archéologiques du Néolithique européen (Séfériades 1995). La comparaison de l’espèce S. gaederopus actuelle collectée en Mer Egée (e.g. Pfeiffer 1914, Vencl 1959) aux pièces archéologiques indique que l’espèce égéenne partage des caractères morphométriques proches des pièces archéologiques. Une origine adriatique a également été proposée pour les pièces de la nécropole d’Aiterhofen (Nieszery 1995, Jeunesse 1995a). Des analyses isotopiques réalisées à la fois sur des coquilles méditerranéennes actuelles, des fossiles miocènes et des pièces archéologiques abondent l’hypothèse d’une origine méditerranéenne des pièces archéologiques, à minima d’Europe centrale et des Balkans (Shakleton et Renfrew 1970, Shakleton et Ederfield 1990). Enfin, une circulation depuis la Mer Noire n’est pas non plus exclue (Clark 1955, Comsa 1973, Todorova 1995, pour une synthèse voir Bonnardin 2009).

2 Localisation et effectif des objets de parure en spondyles analysés