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humains dans les systèmes

4) Les limites du l’opérateur humain :

En réalité, l’opérateur humain, en dépit de toutes les compétences et les capacités dont il se réjouit, il demeure toujours vu comme le principal acteur dans le processus de genèse des situations accidentelles.

Ceci est dû principalement aux erreurs qu’il commet, surtout lorsque ces erreurs sont irrécupérables, ces erreurs sont, parmi les critères les plus utilisés pour l’évaluation de la fiabilité humaine.

Dans ce paragraphe, nous allons nous intéresser aux limites de l’opérateur humain qui sont responsables de la diminution de ses performances, sa disponibilité, voire sa fiabilité.

5-1) Comportement précipité et imprévisible :

Dans les situations normales ou habituelles, le comportement de l’opérateur obéit à une standardisation que l’on peut la prédire ou la maîtriser. Mais dans les situations inhabituelles ou les situations de crises, les comportements et les attitudes des opérateurs deviennent imprévisibles et incontrôlables.

Comme l’avancent (Nicolet et al, 1990), ces situations inhabituelles engendrent des attitudes psychologiques variées : tension, stress intense, panique, affolement, psychose et autant de facteurs paralysants.

Il ajoute aussi : « l’expérience montre que durant de telles situations, les hommes en place n’ont

pas – sauf exception- leur efficacité habituelle ».

Dans les situations non prévues par les procédures, les opérateurs perdent momentanément leurs compétences tout en essayant des mécanismes d’adaptation et d’anticipation pour récupérer les anomalies.

(Neboit & al, 1990) mettent en exergue le caractère instable du comportement des opérateurs

humains par rapport à la machine qui présente une certaine stabilité dans l’accomplissement de sa fonction requise.

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Ainsi l’opérateur peut varier son comportement pour des motifs extérieurs aux exigences de la tâche.

Pour faire face ce caractère instable, les concepteurs des systèmes sont appelés renforcer les aspects de la formation et d’apprentissage des opérateurs, tout en concevant des systèmes qui prévoient des barrières et des boucles de régulation, pouvant la récupération des erreurs humaines.

5-2) Diminution du niveau de l’attention :

Le niveau d’attention de l’homme est limité et fluctuant, il varie dans le temps et dépend des circonstances et la nature des stimuli qu’il perçoit.

L’attention de l’homme nécessite toujours des environnements dynamiques qui émettent des stimuli en permanence, ces stimuli sont nécessaires à l’excitation du cerveau humain.

D’autres facteurs peuvent influer sur l’attention surtout ceux liés aux ambiances physiques (éclairage, température, bruit, etc.), à cela s’ajoutent les facteurs liés à l’état physiologique et psychologique de l’opérateur (fatigue, stress, etc.).

Le niveau d’attention et de vigilance peut diminuer aussi dans les tâches caractérisées par un travail répétitif et monotone et pauvres en stimuli (ateliers des montages en série, travaux de surveillance, etc.).

5-3) Usure et perte de capacités :

Etant donné que l’âge peut constituer un bon indicateur pour l’expérience des individus, mais avec l’avancée technologique rapide, cette expérience peut devenir obsolète, puisque les opérateurs perdent le savoir-faire à cause de la diminution de leurs capacités cognitives et sensorimotrices. Comme le montrent les travaux de de (Salthouse, 1984), avec l’âge l’adaptation des individus devient difficile et leurs temps de réaction augmente.

Pour pallier aux carences de leurs capacités, les opérateurs âgés essayent de développer des processus de compensation en procédant par l’anticipation par exemple.

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En général, avec l’âge surtout s’il est conjugué avec d’autres facteurs comme les maladies, la fatigue, le stress, etc. l’individu se voit ses capacités sensorimotrices et cognitives diminuent, ce qui provoque une déficience en matière de perception des signaux, perte de précision, perte de dextérité, etc.

5-4) Fatigue et perte de performances

L’opérateur humain ne peut pas développer le même niveau d’effort, sur une période plus ou moins longue, et ce à cause de la fatigue physique et mentale qui s’accumule progressivement jusqu’à qu’elle atteigne le stade de l’épuisement.

La fatigue diffère d’un sujet à l’autre et reste toujours tributaire de la nature des tâches ; il y a des tâches qui provoquent la fatigue physique et d’autre qui provoquent la fatigue mentale.

Selon (Spérandio, 1988), la fatigue est due en premier lieu à l’augmentation de la charge du travail qui ne peut être déduite directement des contraintes du travail, mais elle dépend de la résistance des individus, du niveau d’entrainement et de formation, des conditions d’ambiances physiques, de la coopération entre les opérateurs et de la façon selon laquelle le travail est organisé (procédures, interfaces, postures, etc.).

En réalisant des tâches exigeant beaucoup d’effort physique, ou nécessitant la mobilisation d’importante quantité de ressources cognitives, l’opérateur humain commence à se fatiguer progressivement au fur et à mesure avec la prolongation du temps de l’exécution de la tâche. En se fatiguant, l’opérateur humain devient très vulnérable aux erreurs et ses performances diminuent, et ce à cause de :

- la détérioration du seuil de perception des signaux ;

- Troubles dans la coordination sensorimotrice de ses mouvements ; - L’augmentation du temps de traitement de l’information ;

- L’incertitude dans la prise de décision ;

- Troubles des mécanismes de répétition dans la mémoire à court terme et retard dans la transmission d’information.

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5-5) Stress et charge mentale

Nous assistons actuellement à une concurrence effrénée entre les entreprises, caractérisée par de fortes exigences en matière de qualité et de sécurité.

Ces exigences se traduisent souvent par une forte pression sur les opérateurs : (délais, qualité, maîtrise des coûts, sécurité, etc.).

Face à cette situation, les opérateurs essayent de mobiliser beaucoup d’efforts pour se conformer aux exigences, mais avec le temps leurs ressources ne peuvent plus satisfaire les demandes de croissantes. Alors un sentiment de frustration progressive gagne l’opérateur qui commence à se désintéresser du travail.

Plusieurs ont situé les manifestations du stress dans les aspects suivants :

Ainsi, l’opérateur va connaître un état de stress du principalement à l’écart entre le niveau de ressources et les exigences, ce stress se traduit par certaines manifestations sur les aspects émotionnels et comportementaux.

Ces aspects ont été décrits par les travaux de (Carter, 1983), (Stevenson, 1985) cités par

(Guillevic, 1993) selon les éléments suivants :

- Une réaction d’alarme et de résistance caractérisée par une sécrétion d’hormones ; par le biais de laquelle, l’opérateur tente de fournir des ressources supplémentaires pour faire face aux situations stressantes.

- Une fois les réserves épuisées, l’opérateur tombe dans une sorte de fatigue émotionnelle et une anxiété envers le travail ;

- Une réaction d’agressivité envers les collaborateurs ;

- Un détachement et un retrait émotionnel conduisant à une apathie générale.

En fin, nous pouvons dire que les situations stressantes rendent les opérateurs vulnérables eux aléas et dégradent leurs aptitudes et leurs capacités.

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De ce fait, il serait toujours utile que l’organisation du travail soit conçues d’une façon plus attractive et doit être moins exigeante en matière de mobilisation de ressources, tout en laissant aux travailleurs une marge de manœuvre afin qu’ils puissent se sentir qu’ils se jouissent d’une sorte d’autonomie. Ceci peut contribuer dans la lutte contre le stress qui est responsable de la dégradation de l’état physiologique et psychologique des opérateurs.

5-6) Démotivation et désengagement

Autant de conditions professionnelles que personnelles, contribuent dans l’aggravation du fléau de la démotivation au travail. Ces conditions sont dues principalement à la nature et le contenu de la tâche (travail pénible, répétitif, etc.), comme elles sont engendrées par d’autres nombreux facteurs (managériaux, organisationnels, sociaux, etc.).

La démotivation gagne surtout, les catégories des travailleurs qui pensent que leur avenir est incertain, à cause de la précarité du travail (CDD, salaire insignifiant, etc.) et l’absence d’aucun espoir d’évolution professionnelle.

(Triandis, 1990), (Goguelin, 1989)] cités par (Guillevic, 1993), se sont intéressés aux aspects liés

à la satisfaction au travail en se focalisant sur le rôle de l’équité dans la distribution des récompenses au sein de la population des travailleurs et ce par la définition des critères basés sur la compétence et les performances des opérateurs.

F. Herzberg cité par (Guillevic, 1993), qui s’était démarqué des perspectives tayloriennes, avait affiché un grand intérêt à la notion de « réalisation de soi » dans le travail, qui constitue un facteur important dans le processus d’implication des opérateurs.

Cette notion de « réalisation de soi » pourrait être atteinte par la réussite personnelle dans le travail et par la réalisation des objectifs tracés par l’entreprise.

Cet auteur estime que les tâches pauvres et répétitives sont la principale source de démotivation. Pour en remédier, il suggère que les tâches soient enrichies par des tâches annexes (entretien, réglage, réparation).

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D’autres éléments favorisent le sentiment de démotivation et d’isolement, comme ceux liés à la détérioration du climat social au sein du l’équipe du travail, la mauvaise qualité de relations interpersonnelles, la défaillance dans la communication avec les supérieurs, etc.

A la lumière de ce qu’on a vu, nous pouvons dire que la démotivation des opérateurs peut affecter leur implication dans le travail, ce qui va se répercuter par des sentiments de lassitude et de retrait contribuant à favoriser le développement de certaines manifestations négatives, à l’instar de l’absentéisme ; la non observation des prescriptions, baisse dans les performances, erreurs répétées, sentiments de sabotage, etc.