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Chapitre 3. Paysages littéraires

3.3. Lieu, formes et corps

L’expérience du lieu est liée à celle de la reconnaissance et du ressenti de la forme. La

forme, résultat de processus physiques et sociétaux, résultat d’un faire. Cependant la forme

n’est pas seulement visible mais est une composition texturale, versant pratique des

représentations (Groupe Dupont et al., 2005, p.3). La forme est ainsi au cœur du paysage,

matérialité phénoménale qui est expérimentée, et reproduite. Ainsi, la forme questionne le

lieu. Le lieu est surtout défini par l’expérience en mouvement qui inclut celui de demeurer.

Alors qu’ils explorent et contemplent les formes de la terre, Tim Robinson et Julien Gracq

développent dans leurs écrits une forme analytique de la topographie qu’ils associent à leur

expérience des lieux. Leurs connaissances en géomorphologie, qui leur permettent de lire les

processus ayant conduit à des formes littorales, permettent à Tim Robinson d’inscrire

celles-ci dans un plus large système environnemental et socelles-cial que les toponymes traduisent. Julien

Gracq, sensible aux processus infimes, qui conduisent à la forme littorale, décrit ses

impressions du mouvement et des forces de la terre. Ce sont deux projets d’écriture qui se

retrouvent autour du mouvement matériel, de la forme et de sa perception. « Dans chaque

perception, c’est la matière même qui prend sens et forme […] Le réel se prête à une

exploration infinie, il est inépuisable » souligne Merleau-Ponty (1945, p.380).

3.3.1. De la forme à la carte : topologies et toponymies littorales

3.3.1.1. Une observation distanciée des formes et des pratiques paysagères

Tim Robinson, caractérisant les formes paysagères des îles Aran, associe différentes échelles

spatiales pour resituer les lieux littoraux dans un système environnemental et culturel. En

marchant autour des îles Aran, il cartographie les formes des îles, la géologie et les noms de

lieux puis rassemble les histoires de ces noms de lieux dans les deux volumes du livre Stones

of Aran, Pilgrimage (1) et Labyrinth (2). Cette cartographie, support visuel pour un récit plus

vaste, forme la base des deux livres sur les îles. Son expérience des lieux s’associe aux récits

des locaux et aux recherches qui ont pu être faites sur la faune, la flore et la géologie des îles.

Il retrace pour le lecteur son pèlerinage sur le rivage de calcaire de l’ouest de l’Irlande, par

ailleurs, lieux de multiples récits qu’il évoque dans ses écrits, notamment ceux de Liam

O’Flaherty ou de John Synge. Cherchant à comprendre les formes des lieux traversés, il

retrace l’histoire d’un site géologique qui dépasse celle des îles. Caractérisant la falaise

comme une forme et décrivant ses usages, Robinson la transforme en un lieu de vie, un lieu

qui est connu dans les moindres recoins et familier à celui qui sait lire le labyrinthe de

microformes.

« A cliff face is ignored by the conventional map, which leaves its extent

unrepresented except by a mere line between the spaces devoted to sea and land?

Nevertheless it has its geography, and sometimes its history too. In Aran, where it

was for generations a hunting-ground for fowlers, the cliff has its named and

familiar paths, its exits and entrances, hazards and amenities, haunted spots and

favourite nooks. As a part of the island that humanity shared with the destructive

and superhuman forces of wave and wind, a region to which access could be won

through rare qualities and which was ultimately as uninhabitable as the open sea,

that cliff face was a wide province of the islanders’ mental landscape, a theatre of

anecdote, tradition, boast and dreams » (Robinson, 2008, p.47)

La falaise, forme géomorphologique, est un espace de pratiques dont les microformes sont

nommées. Elle forme ainsi un géosymbole, un motif paysager qui participe à la médiance de

l’ouest de l’Irlande (Berque, 2006 ; Bonnemaison, 1997). La notion de « mental landscape »

révèle la dimension à la fois intime et sociale de ce paysage, qui est intégré par chacun à

travers les pratiques de la communauté îlienne. Ainsi via l’archéologie des noms et histoires

de lieux, Tim Robinson redonne à la falaise sa dimension culturelle, il la décrit comme un

espace qui participe de la cosmologie des îles Aran. La falaise, toujours redessinée par

l’érosion marine, formait aussi un terrain du quotidien, une scène pour l’imagination locale.

Les habitants avaient l’habitude de chasser les oiseaux dans les creux de la falaise.

De même, il s’attache aux processus géomorphologiques, à l’érosion et caractérise les

formes littorales appartenant à un système complexe et large, formé par l’océan Atlantique

qui érode les falaises. Les formes sont reproduites à travers la description des processus, le

champ temporel long participant à l’évocation poétique et structurale de la terre.

Ainsi, le passage suivant, extrait du premier volume de Stones of Aran : Pilgrimage, décrit la

formation d’une « boulder beach », forme récurrente sur les îles Aran (Photo 6).

Photo 6 : Exemple de "storm beach", dans le sud west d'Inisheer (Dún na Ní), 07-05-2007

“This ‘storm beach’ or ‘boulder beach’, as such banks of broken stone above

high-water mark are called, fades out a couple of hundred yards to the south in the lee of

a rising cliff, the beginning of Arainn’s precipitous Atlantic face. The cliff is a

continuation of a little scarp, the riser of one of the island’s terraces, that comes

down to the coast here and turns south along it. One can begin to understand how

these terraces were formed by looking at the face of this cliff near the coast. The

lowest three feet of it are composed of soft shales and clays, which have been

eroded back to leave the more resistant limestone overhanging above them. If this

undermining continues, a cliff-fall will follow, and then, if and when the fallen and

shattered rock weathers away or is swept aside by waves, undercutting of the cliff

will begin again, and stage by stage it will slowly be eaten back into the hillside.”

(Robinson, 1986, p.20)

L’observation de la côte lui permet de retracer les processus géomorphologiques, de les

intégrer dans le système morpho-dynamique littoral. L’observation est scientifique,

distanciée. Le récit de Robinson intègre le processus d’évolution de la falaise en cette plage

de rocher à son écriture, lui donnant un aspect scientifique.

Développant une autre écriture, poétique, mais toujours sensible aux forces paysagères,

Julien Gracq raconte dans Lettrines 2 sa découverte de la pointe du Raz dont la « beauté

domestique » repose sur le mouvement de ses vertèbres. La structure géologique prend vie :

« Son échine centrale, écaillé, fendue, lamellée, qui n’occupe pas le milieu du cap,

mais sinue violemment de mèche de fouet, hargneuse et reptilienne, se portant

tantôt vers les aplombs de droite, tantôt vers les aplombs de gauche. Le plongement

final, encore éveillé, laboure le raz de Sein comme le versoir d’un soc de charrue.

Le minéral vit et se révulse dans cette plongée qui se cabre encore : c’est le

royaume de la roche éclatée ; la terre à l’instant de s’abîmer dans l’eau hostile

redresse et hérisse partout ses écailles à rebrousse-poil » (Gracq, 1974, p.38-39).

La relation entre les éléments est encore prégnante dans cet extrait, rappelant le système

géographique de l’érosion. La description porte sur le mouvement, le processus formant la

péninsule et l’impression de vie animant le minéral dont les formes deviennent les écailles de

l’animal blessé alors que la roche est éclatée par l’eau. La métaphore animale vient exprimer

ce mouvement que la sensibilité de Gracq saisit, fasciné par la force révulsée contenue dans

la roche. De même, ses yeux errent sur le littoral landais, étendu, sans maisons, enclos entre

la forêt et la mer, qui révèle des formes nettes : « Nulle part en France, les grands éléments

naturels – juxtaposés sommairement, étalés sans limites – ne se présentent comme ici en

grandes masses simples et homogènes, d’une pureté qu’on dirait native (…) : pas un golfe,

pas un rocher, pas une embouchure, pas une île, pas un phare, pas un champ, une saline ou

une pêcherie, mais seulement la forêt, la plage, la mer » (Gracq, 1974, p.27-28).

La pointe du Raz se transforme à travers une expérience violente de la topographie. Les mots

décrivant la pointe du Raz présente une sémantique tourmentée, de la brisure et s’oppose à la

description du littoral des Landes, énumération alanguie qui renforce l’impression de vide.

Gracq analyse la topographie du littoral de même que Robinson, révélant un ensemble de

forces qui participent au lieu et à sa matérialité. L’attention au mouvement, son anticipation

par la carte, sa réalisation et sa lecture, fait partie d’un plaisir de la connaissance et du

ressenti. Julien Gracq souligne ainsi l’importance, forme de gourmandise, que revêtent pour

lui ces lectures paysagères, la compréhension des phénomènes et des forces du monde :

« J’ai plaisir à débusquer ces nuances paysagistes; ce sont des acquis qui jamais

plus ne se laisseront tout à fait oublier : l’enrichissement des nuances saisissables

du visage terrestre et de son expression est pour moi de toute autre conséquence

que la saisie d’une subtilité psychologique. » (Gracq, 1989, p. 1011)

3.3.1.2. De la carte aux lieux

Les lieux se forment et se reforment dans les écrits de Julien Gracq, l’autobiographie semant

le vécu dans les romans. Les lieux renaissent une seconde fois. Le casino dans Un beau

Ténébreux rappelle celui de Pornichet, lieu de vacances de l’enfance de Gracq, décrit dans

Lettrines, avec la séance de cinéma sur des écrans tendus devant la mer. Les paysages

romancés sont issus en partie de paysages vus, croisés pendant ses excursions. Les paysages

et lieux de Julien Gracq sont de plusieurs natures, ils sont vécus et écrits, vécus ou traversés

et inscrits dans la mémoire et il y a finalement ceux qui sont les lieux et paysages du roman,

inventés mais inspirés de lieux vus ou vécus. Alors, ils interagissent entre eux. La Bretagne

tient une place privilégiée dans les écrits de Julien Gracq. A la fois lieu d’inspiration et lieu

aimé, il confie dans l’entretien avec Jean-Louis Tissier que « la Bretagne, c’est la proximité

de la mer, c’est le pays de la mer, où la mer n’est jamais loin. » (Gracq, 1989, p.1202). Elle

est célébrée comme un paysage, mais aussi comme un lieu de vie avec ses diverses activités

comme la récolte des goémons et dans Lettrines, il la décrit avec une jolie métaphore à un

« profond coquillage en rumeur » (Gracq, 1989, p.235). Il se souvient de Quimper et de la

mer proche, et là encore, il l’écoute. Le son de l’océan est présent et se rappelle à l’esprit à

l’approche du littoral comme il le raconte dans Carnets du grand chemin.

« L’océan tout proche et qu’on rejoignait en un quart d’heure, toujours présent à

tous les horizons, était la rumeur fondamentale où se résolvaient et s’unifiaient ces

mouvements trop divers ; pour la première fois de ma vie, tout au long des saisons

je vivais l’oreille collée à cette lisière écumeuse : le souvenir de ces années est

celui d’une vie intimement menacée et divisée contre elle-même, mais plus

profondément encore – exaltant et tonifiant – celui d’un royaume au bord de la

mer. » (Gracq, 1992, p.158)

Ces relations topologiques sont pré-inscrites dans les cartes. Bernard Vouilloux dans son

étude sur l’image dans l’œuvre de Julien Gracq, note que « La carte ne donne pas une

représentation, mais une structure : la topographie permet de déceler les lignes de force d’un

paysage ; elle répond à une tendance profonde du paysage gracquien, à son devenir-carte : le

paysage s’écrit – comme on dit ailleurs qu’il se peint –, il est déjà écrit lorsqu’il est décrit. »

(Vouilloux, 1989, p.128). Dans La presqu’île, entre autre, la carte est au centre du roman

(Tissier, 1982). Elle dessine l’itinéraire qui sera suivi, référence, mais aussi première

approche et première image de la côte qui naît à la lecture de la carte.

Le travail de cartographie géomorphologique et culturelle de Tim Robinson se concentre

pour chaque carte sur une forme de langage. En explorant les îles Aran, il recouvre le

langage irlandais et les noms de lieux en train de disparaître (Figure 17). En cartographiant le

Burren, il s’intéresse au « son du passé » et les sites archéologiques de la région ; enfin, avec

la carte du Connemara, il tente de cartographier ce qui ne peut vraiment l’être, la dimension

infinie du littoral découpé en une multitude d’îles et d’îlots (Robinson, 2006, p.3).

Figure 17 : Inis Oírr, extrait de Oileáin Árann, 1996, par Tim Robinson

Ces cartographies et les histoires liées aux lieux sont aussi des écritures du corps, nées à

travers la marche mais aussi à travers les gestes de pratiques se raréfiant comme la coupe de

la tourbe. Contribuant à la culture et à l’identité locale ainsi qu’à un « sense of place », les

noms de lieux et les histoires associées aux lieux, ainsi répertoriés, proposent une

cartographie ouverte qui vient s’inscrire dans la topographie locale mais aussi renouveler les

cartographies coloniales négligeant et anglicisant les noms irlandais (Smyth, 2006).

“In undertaking my map of Aran, one of the tasks I set myself, blithely unaware of

its difficulties, was to restore the musical and memorious Gaelic placenames that

had been traduced by the phonologically dim and semantically null anglicized

forms given on the official Ordnance Survey maps. This project I thought of as

political, in that it aimed to undo some of the damage of colonialism and to uphold

the local and vernacular against the levelling metropolitan culture of our times. But

inevitably it was also a rescue-archeology of a shallowly buried sacred landscape”

(Robinson, 2001, p.95).

Redessinée et renommée par les multiples colonisations, la toponymie gaëlique a été

anglicisée au cours des cartographies commandées au cours du 17

e

siècle par le pouvoir

anglais, cartographies qui participent au contrôle territorial de l’île et qui seront renouvelées

et étendues avec la première Ordnance Survey en 1824 (Doherty, 2004). Les noms de lieux

phonétiquement retranscrits ont transformé le territoire irlandais. Quand Tim Robinson

raconte l’histoire des lieux, des noms, des relations, il crée un paysage qui s’inscrit dans la

temporalité historique de l’Irlande et la culture du story-telling. L’Ouest de l’Irlande, terre de

légendes est aussi iconique pour le renouveau de la culture irlandaise qui joue un rôle non

négligeable dans le combat contre la colonisation incarné en art et littérature par le

mouvement du Celtic Revival

27

. Terres à la marge, figure de l’Autre, l’ouest de l’Irlande peut

bénéficier de la même analyse que l’Orient faite par Edward Saïd (2003) qui révèle les

figures du pouvoir dans les représentations que l’Occident a de l’Orient.

A travers la cartographie, il participe du discours post-colonial et romantique de l’Irlande

tout en suggérant (Nash, 1999). Cependant, l’intérêt renouvelé pour les noms irlandais, s’il

peut nourrir une nostalgie de l’ère pré Gaëlique (Nash, 1993, 1999), peut aussi contribuer à

la reconnaissance d’une culture des lieux (Heaney, 1977). Le paysage vivant étant contenu

largement dans les noms de lieux et les récits mythologiques et quotidien (Nash, 1999,

p.462). Ces cartographies post-colonialistes jouent un rôle dans la redéfinition de l’identité

irlandaise et la manière de repenser une géographie post-coloniale qui critiquerait la notion

d’identité et le sentiment d’appartenance (Ibid.). La rencontre de Tim Robinson avec l’ouest

de l’Irlande est nourrie du romantisme caractérisant le Celtic Revival, cependant son

approche associant anthropologie et cartographie résonne avec ces travaux contemporains

d’une démarche post-coloniale, lui-même étant anglais. La production des cartes,

archéologie de la mémoire locale, est guidée par sa fascination pour les lieux, son

exploration toujours renouvelée et la rencontre avec des personnes partageant leur savoir,

souvent masculines, comme le note Catherine Nash (1999) qui remet aussi en cause la

représentation féminine et romantique de l’Irlande animée par les poètes et les artistes (Nash,

1993). L’entreprise de Tim Robinson, en associant les noms de lieux aux formes et aux

événements ordinaires et mythologiques de cette région de l’Irlande, répond au sentiment de

perte par rapport aux noms de lieux qui habite la poésie irlandaise, celle de Seamus Heaney

27 A la fin du 19e siècle, les artistes du Celtic Revival, sont fascinés par les lieux de l’Irlande de l’Ouest, où ils découvrent une identité et un langage irlandais “vrais” et oubliés. Cette quête artistique et identitaire est notamment guidée par le poète William B. Yeats qui a une influence durable sur les autres écrivains et peintres. “Express a life that has never found expression” donne-t-il comme conseil à John Synge qui dans The Aran Islands, décrit la vie des habitants des îles Aran. Le Celtic Revival a une influence durable sur les représentations de l’Irlande rurale avec les peintures de Paul Henry.

par exemple. Catherine Nash (1999) suggère comment ce sentiment de perte ne favorise pas

le sentiment d’appartenance au lieu et d’identité. Les noms de lieux ont un contexte culturel,

ils changent, ont plusieurs sens et relatent plusieurs histoires. A la fois mémoire de la

communauté locale et mémoire du lieu, mémoire topographique et mémoire de l’événement,

les noms de lieux de l’Ouest de l’Irlande sont à la fois signes identitaires et signes de

pouvoirs ancrés dans la terre.

“This is because place-name are semantically too-pronged; they not only have a

referent, like any proper name, i.e. the place they denote, but most of them also

have a connotation; they make a condense or elliptic remark about the place, a

description, a claim of ownership, a historical anecdote, even a joke or a curse on

it. And so they may only reveal their meaning in the physical and historical context

of the place” (Robinson, 1993, p.25).

Robinson caractérise les lieux qu’il traverse et qu’il habite en reliant le présent au passé, le

présent au futur. Ainsi le paysage évolue sans cesse, de par les nouvelles pratiques de lieux,

de par les nouvelles histoires. Ces écritures du monde, écritures occidentales participe d’une

« médiance » (Berque, 2000) et exprime une « géographicité » (Dardel, [1952]). Elles

participent du sens d’un milieu. Les noms de lieux forment sont des géosymboles qui

animent ce sens.

“Thus we, personally, cumulatively, communally, create and recreate landscapes –

a landscape being not just the terrain but also the human perspective on it, the land

plus its overburden of meanings. A placename is a few words piled up to mark a

spot, draw attention to it, differentiate it from the unmarked; a few stones that fall

down after some generations, and perhaps someone piles them up again, into a

different shape. There is a difference between a mere location and a real place,

between a place name and a map reference; there may even be conflict between

them” (Robinson, 1993, p.25).

Ainsi, Gleann na nDeor, sur Inishmore, la plus grande île dont le nom irlandais est Arainn,

signifie la vallée des larmes. Le lieu est associé à plusieurs histoires qui expliquerait son

nom. La première raconte que les familles venaient dans la vallée pour saluer une dernière

fois des proches à bord des emigrants ships partant de Galway et empruntant le Sunda

Ghrióra, le pertuis entre Arainn et Inis Meáin. Cependant le nom de la vallée des larmes

correspond peut-être à deux autres histoires. La première concerne un naufrage et la noyade

de quinze hommes le 15 août 1852. Tim Robinson (1986, p.33-34) rapporte l’autre histoire :

« Finally, an islander has suggested to me that the name refers to the dew which early