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LIEU D’ETUDE AUTEURS ANNEE PARITE (%) Primipares Multipares

Matériels Et Méthodes

LIEU D’ETUDE AUTEURS ANNEE PARITE (%) Primipares Multipares

FRANCE [22] I. Claudet et al. 2012 53 47

SENEGAL [23] M. Gueye et al. 2017 36,3 63,7

AUSTRALIA [37] S. Ung et al. 2007 48,7 51,3

TURQUIE [38] E. D. Batu et al. 2014 49,6 50,4

CANADA [39] Kennedy et al. 2004 44 56

NOTRE ETUDE ---- 2016 49 51

Nos résultats étaient homogènes avec ceux retrouvés dans différentes études traduisant une légère prédominance des recours aux urgences par les mères multipares, à l’exception de la série de Claudet et al où les primipares ont représenté 53 % des cas.

3. LE NIVEAU SCOLAIRE :

La scolarisation maternelle constitue un facteur influant la santé maternelle et néonatale. En effet, différentes études ont établi le lien entre l’instruction de la mère et la survie des nouveau-nés [40, 41]. Selon l’OMS, l’amélioration du niveau d’instruction des mères aurait un impact important sur la diminution de la mortalité néonatale [42].

Dans notre contexte marocain, la scolarisation, en particulier féminine, constitue un problème majeur comprenant différentes limites et iniquités. Selon le rapport national « Education pour tous » 2013-2015, le taux d’analphabétisme des femmes au Maroc est passé de 46,8 % en 2006 à 37 % en 2012, contre respectivement 31,4 % en 2006 et 20 % en 2012 pour les hommes [43]. En 2018, l’enquête nationale de la population et de la santé familiale montre que 6 % des femmes âgées de 15 à 24 ans n’ont aucun niveau d’instruction. Ce phénomène est plus accentué en milieu rural (12,3 %) qu’en milieu urbain (2,2 %). Il est également plus important chez les femmes que chez les hommes (2,8%). [44]

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Ainsi, malgré les progrès enregistrés au fil des années, l’écart significatif entre l’urbain et le rural persiste, illustrant l’existence d’une grande disparité géographique, sociale et de genre.

De ce fait et vu l’importance de l’instruction des femmes au sein de la société, différents programmes nationaux ont été élaborés visant d’une part l’élimination des disparités entre les sexes dans l’enseignement en particulier primaire et secondaire, l’instauration de l’égalité des chances de réussite entre milieu urbain/rural et entre différents niveaux socio-économiques. D’autre part, la mise en place de centres d’alphabétisation au profit de la population particulièrement féminine qui enregistre le plus fort taux d’analphabétisme et qui montre le plus de motivation pour les programmes proposés.

Dans notre étude, les mères n’ayant aucun niveau d’instruction ont représenté 5,8 % des cas et la non scolarisation maternelle a été retenue comme un facteur augmentant le risque d’hospitalisation du nouveau-né par 7,4. Elle était généralement associée à un manque des bonnes pratiques en maternité et à des délais de consultations plus longs, sources de retards diagnostiques. Dans certaines études, le niveau éducatif faible a été associé à des recours plus élevés aux urgences pédiatriques et pour des motifs « non urgents » [39, 45, 46]. Il s’agit le plus souvent, d’un facteur de risque figurant dans un contexte global de vulnérabilité et de bas niveau socio-économique.

4. LE MILIEU DE RESIDENCE :

Les mères qui résident en milieu urbain ont représenté 86,6 % des cas dans notre étude. Ce résultat est cohérent vu la forte provenance néonatale de la région de desserte de l’hôpital, notamment Rabat-Salé-Kénitra qui est une région à prédominance urbaine. Le même constat a été établi par Claudet et al. [22] où la moitié des mères résidaient dans la ville de l’hôpital (Toulouse) et 70 % d’entre elles dans un des 3 quartiers les plus proches.

Dans notre contexte, la proportion non négligeable des parturientes qui résident en milieu rural représente la catégorie la plus exposée au manque d’accessibilité des soins après la sortie de l’hôpital et par conséquent une population importante à cibler par les mesures de prévention.

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IV. CARACTERISTIQUES PERINATALES :

1. LE SUIVI DE GROSSESSE :

Le suivi de la grossesse constitue un impératif pour la santé de la mère et du fœtus. Particulièrement dans les pays en voie de développement, l’absence du suivi anténatal constitue un facteur majeur de morbidité et de mortalité néonatale. [47, 48]

La vision de l’OMS est un monde où toute femme enceinte et tout nouveau-né reçoivent des soins de qualité tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale. Ainsi, les soins prénatals constituent une plateforme pour fournir d’importantes prestations de santé dont la promotion de la santé, le dépistage, le diagnostic et la prévention des maladies. Ces soins permettent également d’offrir l’opportunité de communiquer avec les femmes enceintes et de les soutenir sur le plan social, culturel, affectif et psychologique. Ces fonctions de communication et de soutien des soins prénatals, sont essentielles non seulement pour sauver des vies, mais aussi pour en améliorer d’autres. L’expérience positive de la femme pendant le suivi de la grossesse et l’accouchement peuvent créer les bases d’une maternité en bonne santé. [49]

Vu l’importance d’un suivi rigoureux de toute grossesse, le nombre de consultations prénatales recommandé par l’OMS est passé de quatre à huit en 2017. Des données récentes indiquent que l’augmentation de la fréquence des consultations prénatales dans le système de santé est associée à une probabilité plus faible de survenue de mortinaissances, car ces consultations offrent plus d’occasions de détecter et de prendre en charge d’éventuels problèmes. [50]

Dans notre étude, le taux des grossesses suivies a représenté 76,5 % dont 39,4 % par un généraliste dans le secteur public. Ce taux est inférieur aux moyennes régionale et nationale représentant respectivement 90 et 88,5 % [51] quoi qu’il dépasse nettement le taux constaté par Gueye et al au Sénégal de 59,7 % des cas [23].

L’impact du suivi de grossesse sur la fréquentation des urgences pédiatriques par les nouveau-nés n’a pu être mis en évidence dans notre étude. Néanmoins, il a été constaté que les nouveau-nés issus de grossesses non suivies ont un risque supérieur d’admission en hospitalisation.

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2. LE LIEU D’ACCOUCHEMENT :

Dans notre étude, 97 % des nouveau-nés ont bénéficié d’un accouchement médicalement assisté (AMA) contre 3 % à domicile. Ce taux dépasse les moyennes régionales et nationales représentant respectivement 91 et 86,6 % [51].

Tableau VII: Taux des nouveau-nés issus d’accouchements médicalement

assistés dans différentes études.

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