• Aucun résultat trouvé

Donc quand tu dis libre c’est que tout le monde

NÂGA, LE LIBRE COMME

M.: Donc quand tu dis libre c’est que tout le monde

puisse savoir comment ça a été fait quoi...

B.:Ouais, c’est ça. Comme les recherches scientifiques, il y a un truc qui est assez dérangeant :

avec de l’argent public on paye pour des recherches scientifiques et quand ces recherches sont publiées il faut payer pour avoir accès aux différentes recherches.  Donc même un chercheur

qui veut chercher ce qui a été fait dans le même domaine qu’il étudie, si il veut avoir accès à d’autres chercheurs il faut qu’il débourse plein de tune, ce qui fait que ça freine la science.

Il y a des exemples qui en sont presque meurtriers en fait : en toxicologie il y a des données qui sont utilisées

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

pour savoir à quel point quelque chose est toxique ou pas. Si on a la donnée, nickel, on peut faire nos calculs, si on l’a pas et qu’on en a besoin, entre autre la LD50, la dose létale à 50%, on va tester un truc sur des rats, des chiens, des singes ou des lapins, et on va tuer la moitié des animaux pour avoir cette donnée qui permet de calculer des trucs. Il y a des gens qui sont pour mettre ça en licence libre qu’en il y a cette donnée qui est faite parce que si on a déjà tué 50

singes ça ne sert à rien dans tuer 50 autres parce qu’on veut pas partager la donnée quoi...

Même pour l’école ça pose des questions : si un jour on dit « aujourd’hui on apprend le théorème de Thalès, tout le monde met 10 balles sur la table sinon partez, vous n’avez pas le droit de l’apprendre»...Les dernières découvertes qu’on va faire seront-elles accessibles ou pas ? Ça pose des questions un peu graves quoi... Et c’est d’actualité. C’est un peu dommage d’en arriver là. Il y a eu un film documentaire d’ailleurs, The Internet’s own boy, sur un gars qui a branché le serveur et qui a commencé à diffuser tout un tas de données du MIT en disant que ça devait être libre. C’était un hacker. Les hackers sont très liés au

monde du libre à la base, à ne pas confondre avec les crackers, qui font de l’illégal.

Mais bon quand on ne partage pas c’est qu’il y a une raison, c’est les tunes, c’est toujours ça. C’est

très bloquant. Pour des questions de tunes ça bloque la recherche, ça bloque l’éducation...

M.:Et toi Nicolas, qu’est-ce que tu faisais avant ? Ou comment tu es arrivé là ?

N.: Je suis dans l’informatique à l’origine, j’ai bossé dans des FAI, pour Free entre autres, pour des sites web, et j’ai toujours eu un intérêt pour le libre, je travaillais dans des lieux plutôt commerciaux au contraire mais...

M.:Je ne sais pas à quel point, dans le domaine informatique, il y a des gens qui préféreraient faire plus de libre dans l’idéal, et qui pour des raisons des salaires comme tu (Ben) disais ne le font pas

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

forcément...

N.:C’est vraiment ça ouais...

B.:Après il y a l’OpenSource qui est quasiment comme le libre. Il y a de plus en plus de boîtes qui bossent en OpenSource, mais ce que disait Stallman - le mec qui a crée le libre - ce que la différence entre l’OpenSource et le libre c’est la philosophie : dans l’OpenSource, le code est ouvert mais souvent c’est parce qu’il y a moyen de se faire un peu plus d’argent qu’il est ouvert, alors que dans le libre il y a vraiment la notion de

partage, d’éthique...

M.:Donc en OpenSource, c’est qu’ils ont intérêt à ce que les gens collaborent c’est ça ? Pour faire fonctionner le truc ?

B.:Ouais, il peut y avoir des intérêts économiques. Selon comment on l’utilise, est-ce que c’est OpenSource ou est-ce que c’est libre quoi...

M.:Je suis allée voir PING...Je ne sais pas si vous avez déjà bossé ensemble...

B.:Oui...C’est cool aussi ce qu’ils font, ça rejoint le libre et le matériel à Plateforme C, c’est justement qu’est-ce qu’on peut faire avec le matériel...

Il y a Artefact juste au-dessus qui ont bossé avec Nico, une boîte qui s’appelle Bionico. Nico il est amputé du bras gauche et il s’en ait fait un sous licence libre, ça montre encore une fois que le libre c’est encore plus que le logiciel, c’est une philosophie quoi. Sur son site, Myhumankit, on lit que grosso modo 60% des gens n’ont pas accès à des prothèses quand ils sont amputés sur la planète. Donc l’idée c’est de faire des prothèses à bas coût et avec les imprimantes 3D ça permet d’imprimer soi-même les trucs...

Écologiquement, limiter ses usages ? « C’est une question de relations aux choses »

Ce que change l’Internet dans nos vies, dans nos relations, « c’est depuis que je fais ce métier là que j’ai rencontré le plus de gens qui n’avaient

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

pas Internet chez eux », le smartphone vs la soirée improvisée, les folies nationalistes en partie engendrées par le trafic de données, « Un outil n’est jamais mauvais en lui-même ». M.:Je me demande si, d’accord le numérique peut être un peu plus éthique, aller dans le bon sens, mais est-ce que il n’y a pas un moment où il faut essayer de limiter ses usages ? Je pense à des gens qui deviennent très radicaux, qui décident de se déconnecter...Qu’en penses-tu ?