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A.I.MAISON, FOURNISSEUR D’ACCÈS A INTERNET ASSOCIATIF

* MATÉRIALITÉ DU RÉSEAU NUMÉRIQUE

F. A.I.MAISON, FOURNISSEUR D’ACCÈS A INTERNET ASSOCIATIF

- Fabriquer et fournir de l’accès à un Internet citoyen

Qu’est-ce qu’un FAI ?

Un fournisseur d’accès à Internet (FAI) est un organisme (généralement une entreprise mais parfois aussi une association) offrant une connexion à Internet1.

Pourquoi un FAI associatif ?

Pour assurer le principe de neutralité du réseau2, en

garantissant un accès à tout Internet.

En effet, «FAImaison est fermement opposée à une responsabilisation des intermédiaires techniques vis-à-vis du trafic généré par les utilisateurs, ceux-ci devant être seuls maîtres et responsables de leurs activités en ligne. Des missions de censure ou de

1. «Fournisseur d’accès à Internet», Wikipédia

2. La neutralité du Net est un principe fondateur d’Internet qui garantit que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs, mais demeurent de simples transmetteurs d’information. Ce principe permet à tous les utilisateurs, quelles que soient leurs ressources, d’accéder au même réseau dans son entier. (Source : laquadrature.net, site de

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surveillance n’ont en outre pas à être confiées à des entités privées»1.

Quelles actions ?

L’association fabrique et fournit des connexions

Internet par ADSL et Wifi, pour un réseau se

développant par quartiers. Concrètement, « s’il existe un lieu bien desservi en débit et des personnes atteignables depuis ce point intéressées pour être desservies par FAImaison, alors l’association sera heureuse de tenter de réaliser la desserte. Cela peut parfois être à très petite échelle (ex: partage entre quelques voisins dans une rue)»2. Pour l’heure, à

Nantes, deux zones sont desservies : Nantes-Bottière et Saint-Félix.

Si des éléments techniques peuvent parfois nous échapper pour comprendre le fonctionnement de ces réseaux associatifs, on nous explique que «c’est très simple : il s’agit de « prendre » du débit là où il est disponible et l’amener là où il y en a besoin, avec des câbles, des antennes ou tout autre moyen». De nouveaux réseaux de quartiers n’attendent qu’à être «co-construits»...

Elle propose également un hébergement de

données (mails, sites et services web...). En effet elle

loue une «baie» (c’est à dire un placard) dans un centre de données sur l’île de Nantes, du nom de Cogent, répondant ainsi à sa volonté d’une infrastructure

locale.

Elle travaille à la démocratisation du savoir

et des connaissances concernant le fonctionnement

d’Internet : «L’Internet, ça se fabrique et ça se

rencontre !» peut-on lire sur les emails envoyés

en vue des Apéromaison3 prévus une fois par mois

par l’association. L’occasion d’échanger «avec les différents êtres humains qui composent FAImaison». Ses membres organisent aussi des événements plus «techniques» tels que les Cafés Vie Privée4 pour

répondre aux questions diverses du public et enseigner quelques règles de «bonne hygiène numérique».

1. faimaison.net/l’association 2. ibid. /services/wifi 3. Voir Apéromaison p.30

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DUCHESSE, LE CHATON NANTAIS

- Héberger localement ses données

Les CHATONS, c’est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires. Ce collectif est une initiative de Framasoft, une association créée par un professeur de français au début des années 2000 promouvant l’utilisation des logiciels libres. Les temps changent, tout se passe maintenant sur Internet, et Framasoft s’est mis à proposer des sites et autres services hébergés par l’association, comme alternatives à des structures plus grandes de type GAFAM. Parce que, contrairement à ces entités, Framasoft ne souhaitait pas avoir le monopole, risquant de «recréer un Google», ces membres lancèrent l’initiative des CHATONS dans l’optique de décentraliser leurs savoirs et leurs

idées et de les répandre sur le territoire, au plus proche des gens, à la manière d’un «réseau d’AMAP1 du service en ligne»2.

Qu’est que c’est un hébergeur de données ?

«Un hébergeur web est une entité ayant pour vocation de mettre à disposition des internautes des sites web conçus et gérés par des tiers»3. Ce peut-être un centre

de données, propriétaire des serveurs sur lesquels sont stockées les informations liées à un site web...

«Quand un site s’affche devant toi,ce n’est jamais qu’un programme qui tourne sur un ordinateur, quelque part, loin. Techniquement, tu peux tout à fait avoir chez toi, dans ton appart ou même sur ta machine, un site Web. Il faut juste pouvoir et savoir l’installer.»4

Pourquoi un hébergeur alternatif ?

«Parce qu’en fait quand on confie nos mails à Google, quand on utilise Google Drive, quand on utilise Hotmail ou ce genre de choses, on perd le contrôle sur nos données, tout ça est hébergé quelque part. De

1. Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne 2. chatons.org/fr/présentation

3. «Hébergeur Web», Wikipédia

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la même manière qu’à l’époque les logiciels libres ont permis d’être sûrs que le code qui s’exécutait sur notre ordinateur nous était connu, il fallait faire en sorte que les sites Web puissent être hébergés chez soi.»

Et Duchesse ?

Duchesse, c’est «l’antenne» nantaise de ce collectif. C’est aussi, bien sûr, une référence aux aristochats et à Anne de Bretagne.

L’association a connu des diffcultés d ès s a création : manque de soutiens humains et techniques, lenteur des démarches, problèmes à trouver un modèle économique viable humainement et techniquement... «Vouloir essaimer à l’échelle humaine c’est une

histoire de motivation humaine, de ressources humaines, et de pognon un minimum parce que l’hébergement ça coûte cher» (en électricité, en

matériel...)

En plus d’un manque financier, ils ne sont pas

nombreux, et «faire ça tout seul c’est compliqué,

c’est long et [le résultat] n’est pas sexy».

Il semble en effet compliqué de fédérer autour de la cause défendue : «on ne va pas se mentir, sociologiquement ça venait quand même du même

milieu, des gens qui globalement étaient déjà

convaincus par la cause, c’est-à-dire qu’ils avaient déjà entendu parler du logiciel libre et du besoin de récupérer ses données».

En pause depuis quelque temps, les membres de Duchesse aiment à se retrouver pour les bons temps, les verres, les flammekueches. Ils envisagent de reprendre l’activité mais tranquillement, sans se mettre une pression qui fut fatale à leurs débuts. Parce qu’il est proche de FAImaison, j’ai croisé Etienne pour la première fois lors d’un des fameux

Apéromaison.

C’est d’ailleurs dans la baie que loue FAImaison dans le centre de données sur l’île de Nantes que Duchesse souhaite mettre ses données, jusque là hébergées

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en Allemagne : «si on veut héberger les données de chacun, un serveur c’est comme une AMAP : on essaye d’être hyper local. Donc dans le meilleur des cas ça serait chez nous, ce qui a été le cas un petit peu, mais un serveur ça fait du bruit, ça consomme de l’énergie et il faut quand même une infrastructure un peu dédiée.

Chez FAImaison c’est cool, on fait fonctionner un acteur local, on est complètement local».

Et écologiquement ?

C’est là qu’un paradoxe entre en jeu :

«Une des raisons pour lesquelles on est allé en Allemagne, où sont nos données actuellement, entre autres, c’est que c’est un hébergeur de serveurs

qui se dit vert [...] A l’inverse, quand on reviendra à

Nantes, parce qu’à terme le but du jeu c’est de rapatrier tous nos bébés à Nantes dans l’année,  l’hébergeur

ici il est local hein, mais il n’est absolument pas écologique ! »

Il semble alors qu’il faille faire le choix de serveurs ailleurs et «verts» ou ici mais «polluants»...

NÂGA

- Des ordinateurs de seconde main sous Linux «Il y a un nombre de machines incroyable jetées tous les ans et en même temps il y a un nombre incroyable de personnes qui ne peuvent pas s’acheter de machines»1.

Ben avait crée l’association Alis44 avec des amis. Depuis 2013, il s’occupe de Nâga, dans une quête

de structures petites et complémentaires, concurrentes dans le sens original du terme,

qui permettent de se disperser sur le territoire et de travailler avec un large réseau associatif, dont l’association PING (décrite ci-après) à qui ils ont déjà fourni du matériel.