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CHAPITRE 4 CRÉATION DE VALEUR PAR LA MISE EN ŒUVRE DE LA GESTION

4.7 Communication et reddition de compte

4.8.1 Les leviers de création de valeur de la gestion du cycle de vie

Ce présent chapitre a conduit à l’identification des principaux bénéfices et leviers de création de valeur de chacun des champs d’action de la gestion du cycle de vie en entreprise. Il a été remarqué que différents champs d’action peuvent générer le même type de bénéfices et ainsi être associés aux mêmes leviers de création de valeur. Cette sous-section se veut un discours résumant les principaux leviers de création de valeur de la GCV et les différentes stratégies qu’une organisation peut adopter pour arriver à ses fins.

La gestion du cycle de vie permet de positionner le portefeuille de projets et de produits de l’entreprise et favorise la prise de décision stratégique et éclairée. En effet, l’ACV permet d’effectuer un diagnostic des activités et des produits d’une entreprise. Ainsi, elle peut établir et mesurer, à partir d’indicateurs de performance environnementale, des objectifs corporatifs, évaluer les risques inhérents à divers scénarios d’investissements et prendre des décisions stratégiques qui favorisent sa croissance et la création de bénéfices à l’ensemble des parties prenantes.

La gestion du cycle de vie favorise l’innovation et l’introduction de nouveaux produits. La réalisation d’analyses du cycle de vie permet l’identification des impacts significatifs des produits et procédés d’une organisation. Les connaissances ainsi acquises peuvent être appliquées au développement de solutions créatives qui permettent à la fois

telle approche peut mener à l’innovation complète du modèle d’affaire de l’organisation, en faisant la transition d’un fournisseur de produits vers un fournisseur de services. La gestion du cycle de vie favorise la croissance de ses parts de marché. La commercialisation de produits présentant des attributs environnementaux et sociaux permet à une entreprise d’accéder à des marchés qui lui étaient auparavant inaccessibles. Elle permet également de favoriser un meilleur positionnement sur ses marchés existants par une meilleure différenciation avec ses compétiteurs. Un écoétiquetage crédible de ses produits peut par exemple attirer de nouveaux consommateurs ou même fournir l’accès à des mandats d’approvisionnement responsable.

La gestion du cycle de vie permet de pérenniser ses opérations et ses activités. Tout d’abord, une approche d’écoconception peut permettre l’identification d’opportunités de réduction des coûts de production, notamment par l’optimisation de l’utilisation de la matière et de l’énergie, mais aussi par la diminution de la production de déchets. Par ailleurs, les résultats d’une ACV ou d’une ACV sociale peuvent également mettre en lumière des sources de création de valeur à travers la chaîne logistique de l’entreprise. Du coup, l’engagement en une démarche d’amélioration continue en collaboration avec ses fournisseurs peut occasionner des relations plus harmonieuses et donc la réduction de risques de rupture d’approvisionnement, mais également l’amélioration des conditions de travail et de la productivité de la main d’oeuvre. À l’interne, une démarche de cycle de vie est favorisée par une participation transversale des différentes fonctions de l’entreprise, une telle démarche peut ainsi permettre l’augmentation de la motivation des employés et l’attrait de nouveaux talents.

La gestion du cycle de vie peut d’ailleurs être profitable économiquement pour une organisation. En effet, les résultats d’une ACV peuvent servir à l’élaboration de nouvelles stratégies de commercialisation telle que l’écoétiquetage, à la déclaration environnementale ou à l’affichage environnemental de produits. Une organisation peut ainsi voir son volume de vente augmenter de par une offre de produits présentant un important élément de différenciation. Par ailleurs, une approche de cycle de vie peut permettre de générer de nouvelles sources de revenus. Par exemple, dans un contexte

de symbiose industrielle, une organisation pourrait faire la vente de ses rebus industriels comme matière première à un partenaire.

L’approche cycle de vie permet d’améliorer son image et favorise de meilleures relations avec ses parties prenantes. En effet, l’écoétiquetage fait bénéficier ses produits de l’atteinte d’un certain niveau de performance environnemental, alors que la déclaration environnementale est une démonstration de pratique transparente de la part de l’entreprise, ce qui favorise l’image auprès des consommateurs et des clients. Par la promotion de pratique d’approvisionnement responsable, une entreprise démontre également son engagement à faire des achats qui encouragent le bien-être humain et la réduction du stress environnemental, ce qui favorise l’amélioration de sa réputation auprès des ONGs et des agences publiques. Par la mise en place d’un système de management environnemental orienté produit et site, une entreprise peut démontrer son engagement à l’amélioration continue de sa performance, notamment auprès de clients actuels ou futurs et auprès des agences publiques. Par ailleurs, l’approche de cycle de vie fournit des indicateurs de performance qu’elle peut ensuite utiliser afin de valoriser ses pratiques et démontrer le progrès de sa démarche. Ces indicateurs peuvent servir à alimenter son rapport de développement durable ou être communiqués selon des formats spécifiques selon le groupe de parties prenantes visé, ce qui témoigne son engagement auprès de l’ensemble de ses parties prenantes. La crédibilité de ces indicateurs et de la démarche peuvent ainsi permettre à une organisation d’obtenir un meilleur classement par des agences de notation extra-financière tel que le Dow Jones

Sustainability Index ou le Carbon Disclosure Index, ce qui favorise son image auprès de

ses actionnaires actuels et investisseurs futurs.

La gestion du cycle de vie favorise une meilleure conformité règlementaire et peut permet de devancer des lois futures. Le contexte légal évolue rapidement et les entreprises sont de plus en plus portées responsables des impacts environnementaux et sociaux sur l’ensemble du cycle de vie de leurs produits. Ainsi, des ACV environnementales et sociales sont des bons points de départ afin d’identifier les

permettre la sensibilisation des fournisseurs à l’adoption de pratiques plus éthiques avec leurs travailleurs et de pratiques opérationnelles à plus faible pression sur l’environnement, ce qui favorise la démonstration de diligence raisonnable de l’organisation.