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CHAPITRE 4 CRÉATION DE VALEUR PAR LA MISE EN ŒUVRE DE LA GESTION

4.7 Communication et reddition de compte

4.8.3 Critique du cadre d’analyse de l’essai

Comme il a été mentionné, l’approche d’analyse développée dans le cadre de cet essai est théorique. Celle-ci est basée sur les constats de deux articles soit Ván et al. (2011) et Bonini et al. (2011). À la lumière des résultats obtenus dans cet essai et notamment des schémas développés dans le chapitre 4, il est important d’apporter une critique au cadre d’analyse. Si l’analyse visait à définir les principaux leviers de création de valeur par l’identification des bénéfices générés par chaque champ d’action de la GCV, il est important de mentionner qu’il n’existe aucun lien de cause à effet entre « bénéfices » et « leviers de création de valeur ». L’approche vise plutôt à démontrer comment les bénéfices générés par les activités des entreprises permettent de faire lever la valeur en les traduisant en leviers de création de valeur. D’ailleurs, dans plusieurs documents analysés, les bénéfices identifiés étaient directement les leviers de création de valeur du cadre d’analyse. En ce sens, il s’avère qu’une recherche plus exhaustive sur la relation qui existe entre les bénéfices générés par les projets en développement durable et le processus par lequel ces projets permettent de créer de la valeur en entreprise permettrait de mieux comprendre cette problématique. Divers auteurs ont d’ailleurs proposé des cadres de création de valeur, mais de toute évidence, ceux-ci diffèrent entre eux et par rapport à celui développé dans cet essai.

À travers des propos près de ceux affirmés dans cet essai, Ambec et al. (2008) affirment que les entreprises qui développent des stratégies innovantes qui prennent en compte les pressions de leurs diverses parties prenantes arrivent à améliorer leur performance environnementale, sans mettre en péril leur performance économique. En effet, une telle

une meilleure relation avec les parties prenantes externes, par une réduction des coûts de matières, d’énergie et de service, par une réduction du capital et des coûts de main d’œuvre. Le cadre développé par Ambec et al. (2008) est présenté à la figure 4.9.

Figure 4.9 Cadre analytique tiré de Ambec et al. (2008) p.47

Le cadre développé par Ferguson (2009) vise à démontrer que les activités de développement durable et de responsabilité sociale permettent de créer de la valeur à l’entreprise, ainsi que des bénéfices sociaux. Ce cadre se base sur le fait que de multiples parties prenantes sont impliquées dans le succès d’une entreprise et que celles-ci sont concernées par des problématiques différentes des activités de l’entreprise. Par une compréhension des intérêts de ses parties prenantes, une entreprise à une meilleure idée de la façon dont l’atteinte de bénéfices peut être affectée. Puis, une entreprise peut cartographier ses bénéfices de façon à préciser quels éléments de ses activités permettent de faire lever sa valeur. Le cadre développé dans cet article est présenté à la figure 4.10.

Figure 4.10 Cadre analytique tiré de Ferguson (2009) p.14

Par ailleurs, le cadre développé par le groupe de recherche EABIS (2009) vise également à démontrer le lien qui existe entre la performance en responsabilité sociale de l’entreprise et la performance financière. Les auteurs affirment que la RSE est une nouvelle approche stratégique basée sur la valeur des relations avec les parties prenantes et sur la capacité de l’organisation à répondre aux besoins identifiés au-delà de la conformité légale. Ainsi, une organisation peut prendre des décisions d’affaires plus éclairées qui permettent l’atteinte de gains opérationnels, managériaux et commerciaux. Ils identifient six générateurs de valeurs soit l’organisation de l’entreprise, les consommateurs, la société (incluant la relation avec les clients), l’environnement naturel, l’innovation et la gouvernance. Ces générateurs permettent de générer des revenus par des opportunités de croissance, par un meilleur positionnement et l’équité de la marque. Enfin, ces générateurs permettent de réduire les coûts de l’entreprise par la gestion du risque, la réduction des coûts de capitaux, par une meilleure efficience opérationnelle et par un plus faible coût de la main d’œuvre. Le cadre développé dans

Figure 4.11 Cadre analytique tiré de EABIS (2009) p.14

Enfin, le cadre d’analyse de la valeur développé par Day et al. (2011) est également intéressant à présenter. Les auteurs de cet article affirment que la relation qu’entretiennent les entreprises avec leurs parties prenantes, et notamment avec leurs fournisseurs permet la création de valeur à l’entreprise. Ce cadre d’analyse, présenté à la figure 4.12, représente la liaison qui existe entre les générateurs de valeur, les leviers de création de valeur et les bénéfices à l’entreprise. Si ce cadre semble à première vue exhaustif et complet, les auteurs affirment néanmoins que la relation qui existe entre ces mécanismes doit être investiguée plus en détail et qu’il existe un manque de clarté sur les éléments des relations qu’entretiennent les organisations avec leurs parties prenantes qui permettent de générer de la valeur.

D’autres articles, dont GEMI (2004), Fiksel et al. (2004), Mosaic (s. d.) et Chorn et al. (2010) ont également développé des cadres d’analyse de la valeur visant à lier les projets de développement durable à la performance financière de l’organisation. En général, l’ensemble de ces cadres d’analyse sont basé sur les mêmes constats soit qu’une organisation qui prend en compte l’intérêt de ses parties prenantes au niveau de sa stratégie d’entreprise met en œuvre des projets de développement durable qui

permettent de crée de la valeur pour ses parties prenantes, tout en améliorant sa performance économique, sociale et environnementale.