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ANALYSE DES COMPOSANTES PARATEXTUELLES LINGUISTIQUES

I. LE PARATEXTE LINGUISTIQUE

2. Les signes linguistiques spécifiques

Donnés graphiquement comme le sont les objets représentés, les signes linguistiques spécifiques sont nombreux et variés :

- la légende, inscrite en haut, en bas ou à coté du dessin de presse, peut être insérée ou non dans le cadre du dessin. Son rôle est illustratif, explicatif et significatif. La légende assigne

pour finir sa destination au message déjà perçu comme moins naturel qu'intentionnel.

Le message déjà pris à l'intérieur d'un contexte, l'est encore à l'intérieur d'une construction.

141 Figure n° 25 :

Photographie parue in El Watan (09/08/2009)

- les textes, inscrits dans les phylactères (ou bulles), sont les mises en dialogue et en discours des différents propos attribués aux personnages.

La bulle délimite le graphique du textuel et tente de suppléer à la pauvreté d'un dessin qui ne serait pas assez explicite, comme nous pouvons l'observer dans le dessin suivant :

142 Figure n° 26 :

Caricature de Dilem parue in Liberté (22/09/2009)

- les inscriptions, dans leur diversité, peuvent aussi fournir des informations. Graffitis, affiches, onomatopées, indications de durée, de lieu... et servent de commentaires illustratifs du dessin. Dans le dessin de Dilem (figure 39), les signes linguistiques inscrits à l'intérieur du cadre (Youm El Ilm, école, bureau de vote, votez, votez, votez) sont certes explicatifs, mais le surchargent énormément ;

143 Figure n° 27 :

Les inscriptions dans le dessin de presse (Liberté du15/09/2009)

- le nom du dessinateur, le nom photographe et le nom du journaliste s'imposent respectivement comme la signature de l'artiste, la source du cliché et le rédacteur de l’article. Dans notre corpus, seulement Dilem dans Liberté et Benattia dans Le Quotidien d’Oran ont signé leurs dessins, validant ainsi, de manière authentifiée, leurs œuvres.

Quant aux photos de presse et les articles, ils sont généralement accompagnés de leurs sources : nom du photographe ou journaliste rattaché au journal, initiales d’une agence de presse, archives du journal, invité, expert ... ;

- Enfin, la titraille : composante capitale du paratexte journalistique linguistique qui nécessite une description plus soigneuse.

A quoi sert un titre? « à annoncer l'information qui va être donnée, cela va de soi ! Pourtant cela ne va plus de soi dans la presse écrite »1.

1LANCIEN T. : Le journal télévisé : construction de l'information et compétences d'interprétation, Ed Crédif/Didier, Paris, 1995, p. 110.

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La radio et surtout la télévision permettent de diffuser l’information en direct heure par heure s'il le faut. Aucun média imprimé ne peut soutenir ce rythme ; c'est pourquoi la presse écrite tend à multiplier et à renforcer ses techniques rédactionnelles.

Avant de lire un article journalistique, un certain nombre d’énoncés nous interpellent et conditionnent notre lecture. Les titres, en tant qu’éléments pertinents de cet espace paratextuel, occupent indéniablement une place caractéristique au sein d’un texte.

Physiquement d’abord, ils sont généralement détachés du reste, typographiquement (gras et/ou soulignés et/ou colorés et/ou numérotés) ou dispositionnellement, syntaxiquement

ensuite :

Est-on capable de dire sans difficulté si un extrait de texte ou un segment, non mis en évidence typo-dispositionnellement, peut ou non constituer un titre ?

L'importance d'un titre s'évalue à partir de plusieurs critères : - la taille du caractère utilisé (18, 16, 12, etc.).

- son épaisseur (maigre, gras).

- son style (romain, italique, PETITES CAPITALES, CAPITALES).

- sa longueur mesurée sur le nombre des colonnes qu'il surmonte.

Pour retenir l'attention du lecteur toujours trop pressé, la presse multiplie les titres, cette titraille offre un large éventail de possibilité1 :

- un surtitre, au-dessus du titre, en caractères plus petits. Il donne un petit élément supplémentaire.

- un sous-titre (casquette) peut se placer entre le titre et le chapitre dans les mêmes caractères que le surtitre. Il précise le titre.

- un chapeau introduit ou résume et accroche.

- des intertitres structurent et relance l'intérêt lorsque le texte est long2.

1 VOIROL M. : Op. Cit, p. 53.

2Ibid, p. 59.

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Figure n° 28 :

La titraille, Le Quotidien d’Oran du 09.09.2009

Le surtitre Le titre Le chapeau

La rédaction du titre est un « exercice d'autant plus complexe qu'il faut tenir compte des contraintes matérielles : la mise en page impose des contraintes matérielles, mais elle offre des possibilités inattendues »1. Pourquoi ne pas concevoir le titre en fonction de la forme graphique qu'il revêtira ?

Grâce aux progrès techniques, il existe d'autres présentations possibles quel que soit le titre concerné : la micro-édition et les logiciels de traitement de texte (et bien sûr y inclus le titre) permettant de réaliser à peu de frais des imprimés très variés. Dans telle situation, titre et mise en page sont indissociables : la mise en page doit s'adapter au titre, mais « le titre doit absolument être rédigé en fonction de la mise en page choisie, avec calibre est un style

1 SLLET-NYLANDER F. : Le titre de presse : analyses syntaxique, pragmatique et rhétorique, Ed.

Akademitryk, Stockholm, 1998, p.68.

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rédactionnel approprié »1. Utiliser des illustrations impose aussi des contraintes : titre et image doivent se compléter et non faire double emploi ; la légende et l'emplacement des illustrations doivent être prévenus au moment de la réalisation.

Le style rédactionnel et la mise en page varient énormément d'un type du fait divers à l'autre. Les situations de communication journalistiques et le public auquel on s'adresse imposent des contraintes très variables.

Nous pouvons cependant garder à l'esprit le modèle actuel de la presse car « c'est celui qui propose les solutions les plus originales, et toute innovation doit être adoptée dans la mesure du possible avec le souci constant du plaisir du lecteur»2.

II. ANALYSE MORPHOSYNTAXIQUE