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Les rapports annuels suédois « Recent research on EMF and health risk » par le

Dans le document RAPPORT d expertise collective (Page 134-137)

6 Effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques émis par la

6.2 Effets éventuels liés à l’exposition aux champs radiofréquences dans la bande 700 –

6.2.2 Les rapports annuels suédois « Recent research on EMF and health risk » par le

Fondés sur l’examen de la littérature scientifique de 2016 à 2020, ces 3 rapports ciblent l’ensemble des ondes électromagnétiques et sont divisés chacun en 4 parties : champs statiques (0 Hz), extrêmement basses fréquences (0 - 300 Hz), fréquences intermédiaires (300 Hz – 10 MHz) et radiofréquences. Pour le présent chapitre, seules les parties consacrées aux radiofréquences sont considérées, soit la gamme (10 MHz – 300 GHz), mais la très grande majorité des études concerne la gamme de 835 MHz à 2,5 GHz. Au sein de chaque partie sont considérées les études : i) cellulaires in vitro, ii) chez l’animal, iii) de provocation chez l’homme et iv) épidémiologiques.

Comme précédemment (cf. Rapports Anses 2013, 2016), les principaux effets recherchés chez l’homme sont : le cancer ; le comportement, la cognition, la mémoire ; la reproduction et la fertilité (études épidémiologiques) ; l’activité cérébrale et électroencéphalogramme (EEG, veille et sommeil) ; l’électrohypersensibilité et les symptômes décrits (études de provocation).

Chez l’animal, les effets étudiés concernent principalement le cerveau (comportement, cognition, mémoire), le stress oxydant, la génotoxicité, et la.cancérogenèse. Enfin, les études cellulaires sont focalisées surtout sur la mort cellulaire par apoptose, le stress oxydant et la génotoxicité à partir de cellules issues de tissus animaux, parfois humains.

Études cellulaires in vitro

Comme dans les rapports précédents, un certain nombre d’études n’ont pas été retenues pour des raisons méthodologiques. Comme précédemment également, la plupart des 25 études retenues ne rapportent pas d’effet, sauf dans quelques cas où des paramètres du stress oxydant sont affectés. Le type de cellules semble jouer un rôle dans l’apparition de ces effets.

De plus, pour des valeurs de DAS élevées (4 W/kg), quelques effets cellulaires ont été mis en évidence (ex : dommages de l’ADN et formation de radicaux libres oxygénés [spermatocytes], morphologie des neurones corticaux). Ces nouvelles études confirment que l’exposition aux radiofréquences est capable de moduler (augmentation ou diminution) les effets induits par des agents toxiques, chimiques ou physiques (rayons ionisants [gamma, X], agents mutagènes).

Études chez l’animal

Comme précédemment, les 72 études analysées et retenues concernent de nombreux paramètres, notamment pour les études sur le cerveau. Également comme dans les rapports antérieurs, les résultats des études sur le comportement et la mémoire sont inconsistants, avec des altérations de la mémoire ou de l’exploration, ou une absence de changement pour des expositions similaires. Par exemple, une étude montre des changements indiquant des dommages dans le cerveau, une réduction de la mémoire à long-terme après 15 min d’exposition aux radiofréquences. Deux autres études ne montrent pas ce type d’effets chez le rat jeune ou âgé après 4 semaines d’exposition. Enfin, deux études montrent des effets bénéfiques des radiofréquences, la 1e, sur la mémoire testée par la reconnaissance d’objets et la 2de sur la cognition dans un modèle d’Alzheimer de souris transgénique. De plus, ces effets des radiofréquences sur la cognition apparaissent parfois pour des DAS très bas (14-179 mW/kg) ou très hauts (7 W/kg), tandis qu’une absence d’effet est constatée à des DAS intermédiaires (0,2-3,3 W/kg). L’anxiété augmente dans deux études sur trois. Des effets ont aussi été observés sur la neurotransmission et les voies de signalisation dans le cortex et l’hippocampe, mais là encore, le lien avec le niveau d’exposition n’est pas clair.

Pour les effets des radiofréquences sur le cancer, l’étude du National Toxicology Program (NTP) rapporte pour l’essentiel l’absence d’association significative avec les radiofréquences, sauf pour le schwannome cardiaque chez le rat mâle, qui apparait aussi dans l’étude de Falcioni (Falcioni et al., 2018). Ces études n’indiquent pas clairement un effet cancérigène potentiel des radiofréquences chez l’humain.

Plusieurs études montrent des altérations de l’expression de gènes cérébraux pour un DAS de 4 W/kg, posant la question des effets thermiques. L’exploration du stress oxydant et/ou de la mort cellulaire par apoptose montre fréquemment une augmentation dans le cerveau et dans d’autres tissus (œil, testicules, nerf sciatique), contrairement aux études antérieures à 2016, et ceci est constaté même à des niveaux d’exposition faibles. Dans les études exposant les animaux pour des durées variables, le stress oxydant est réduit après les expositions les plus longues.

Enfin, une exposition prénatale affecte le système reproducteur des mâles et des femelles (DAS = 0,05 W/kg). Comme dans les études précédentes, au niveau des testicules, les radiofréquences induisent une baisse du nombre de spermatozoïdes et de leur viabilité, accompagnée d’une diminution des taux de testostérone circulante.

Le SSM pointe en 2020 le besoin de revues systématiques des études sur le stress oxydant et la fertilité chez le mâle avant de conclure à un effet possible pour la santé humaine.

Études de provocation chez l’Homme

16 études et 2 revues ont été répertoriées. Aucun effet sur la cognition ou les symptômes (ex. : fatigue, douleurs, maux de tête, …) n’est rapporté, confirmant des études précédentes. Une étude indique un effet des radiofréquences sur la macrostructure du sommeil, notamment le sommeil paradoxal, nécessitant confirmation. Pour l’EEG de veille, les résultats sont inconsistants (effet ou non sur les ondes α et β, ou encore effet sur les ondes β et δ). Une étude ne montre aucun effet des radiofréquences sur les potentiels évoqués visuels, la 2de montre que la modulation du signal à 40 Hz affecte l’EEG, la 3e étude sur un petit nombre de sujets électrohypersensibles (EHS) ne met pas en évidence d’altération du système nerveux autonome. Dans leur rapport de 2020, les 4 études recensées concernant l’EHS, le système nerveux autonome et la douleur ne montrent aucun effet des radiofréquences et confirment l’absence d’effets délétères à court-terme.

Enfin, les 2 revues publiées en 2017-2018 ciblant les fonctions cérébrales (Zhang et al., 2017) d’une part, et l’attention (Curcio, 2018) d’autre part, pointent des résultats inconsistants et ne montrent donc pas d’effet délétère des radiofréquences sur la santé.

Études épidémiologiques ;

73 études et 5 méta-analyses sur le cancer (2016-2017) ont été analysées.

Selon les auteurs, les 5 méta-analyses (2016-2017) ne contribuent pas à éclaircir le débat sur le risque de tumeur et le téléphone mobile, l’incidence reste constante, des augmentations ont été rapportées pour des tumeurs spécifiques et des baisses dans d’autres, ce qui pourrait être lié à des changements de catégorisation des différents types de tumeurs et à l’amélioration du diagnostic. De plus, les résultats des études récentes ne sont pas consistants, pointant surtout l’absence d’association entre radiofréquences et cancer et, comme dans les rapports précédents sur l’utilisation du téléphone et l’apparition de tumeurs cérébrales, l’hypothèse d’une augmentation de l’incidence n’est pas confirmée. Les études d’incidence montrent des changements dans le diagnostic et la classification. Il s’agirait en fait d’un changement du codage des tumeurs avec le temps (amélioration des techniques d’imagerie). Par exemple, aux États-Unis, l’augmentation de l’incidence des glioblastomes d’une part et la baisse de celle des autres tumeurs cérébrales d’autre part, qui correspondraient donc à un effet « protecteur » ou à risque en fonction du type de tumeur, ne sont pas en faveur d’un rôle des radiofréquences émises par les téléphones mobiles. Il y a donc peu d’indications de changement de l’incidence et du risque.

Les études sur la fertilité masculine ne permettent pas d’associer les problèmes de fertilité ou de qualité du sperme aux radiofréquences, car aucune mesure de l’exposition au niveau des testicules a été faite, seul l’usage du téléphone a été considéré. D’autres facteurs causaux comme le manque d’activité physique ou le stress ne peuvent être écartés. Ce qui en fait une limitation importante des études.

Les nouvelles études sur l’usage du téléphone mobile et autres média électroniques en relation avec la qualité de vie, la santé, le sommeil, les fonctions cognitives et le comportement chez l’enfant et l’adolescent rapportent souvent des associations. Les causes sous-jacentes sont difficiles à élucider. Elles pourraient ne pas être en lien avec les radiofréquences mais plutôt avec les usages (texting, gaming) ou la détérioration du sommeil (anxiété, troubles respiratoires) où des associations ont été mises en évidence. Ainsi, certaines études proposent comme facteur causal la lumière bleue, les éveils nocturnes ou les comportements addictifs. Enfin, deux études montrent des effets positifs et négatifs sur le développement des enfants en lien avec l’usage du téléphone par la mère pendant la grossesse, suggérant là encore que d’autres facteurs sont en jeu. Cela pourrait être différent pour les performances cognitives (baisse des performances en mémoire verbale) où une association plus forte a été trouvée avec l’exposition aux radiofréquences par rapport aux usages (une étude), mais non confirmée par d’autres études chez l’enfant et l’adolescent. De même, une étude suisse donne des indications d’un effet des radiofréquences sur les fonctions cognitives, effet qui nécessite d’être confirmé.

En ce qui concerne l’EHS, aucune piste identifiant des caractéristiques physiologiques de l’EHS pouvant aider au diagnostic n’a abouti.

Enfin, comme toujours, les membres du conseil du SSM rappellent que la qualité des études est très hétérogène, de nombreuses études ont été exclues, l’absence de standards internationaux pouvant améliorer la qualité des études publiées et du système de peer-review des journaux est encore et toujours à relever. Le rapport souligne que la publication d’études de mauvaise qualité, pouvant effrayer la population, peut avoir un impact sur sa santé et son

bien-être, justifiant que seules les études de bonne qualité méthodologique devraient être financées, réalisées et publiées.

En conclusion des 3 rapports

Les études réalisées depuis 2016 sur les effets possibles des radiofréquences dans la bande 835 - 2 500 MHz semblent confirmer, chez l’Homme, une absence d’association entre radiofréquences et cancer (adulte, enfant) notamment en ce qui concerne les tumeurs cérébrales. De même, pour les effets des radiofréquences sur le comportement, la cognition, la mémoire et l’attention, en particulier chez l’enfant et l’adolescent, il n’existerait pas d’association. Par contre, les conséquences délétères de l’usage des outils de l’information et de la communication mériteraient d’être explorées plus avant. Il en est de même pour l’électrohypersensibilité et l’apparition de symptômes pour lesquels aucune association ou lien évident n’a été montré avec l’exposition aux radiofréquences.

Chez l’animal, les effets comportementaux et les effets sur la mémoire sont toujours inconsistants. Les effets sur le stress oxydant ou la génotoxicité sont également contradictoires, mais sont régulièrement rapportés et pourraient dépendre de l’organe ciblé.

Enfin, une baisse de la fertilité et de certains marqueurs chez les animaux mâles a été retrouvée comme précédemment, alors que chez l’homme, les études ne permettent pas d’associer les radiofréquences à une baisse de la fertilité.

Enfin, au niveau cellulaire, les rapports pointent la mauvaise qualité de nombreuses études et le besoin de revues systématiques notamment sur les effets des radiofréquences sur la génotoxicité et le stress oxydant, pour lesquels un effet des radiofréquences est régulièrement décrit.

6.2.3 Rapport du Conseil de la santé des Pays bas 2020 « 5G et Santé »

Dans le document RAPPORT d expertise collective (Page 134-137)