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Les questionnaires de type «screening» pour le

4. MÉTHODOLOGIE

4.4 LES INSTRUMENTS UTILISÉS

4.4.2 Les questionnaires de type «screening» pour le

Une semaine avant l’expérimentation, les clients ont dû remplir divers questionnaires parmi lesquels certains ont servi à sélectionner les clients pour leur répartition dans les deux groupes d’introversion et d’extraversion.

4.4.2.1 Le questionnaire psychopathologique SCL-90-R

Le questionnaire psychopathologique multidimensionnel de Derogatis (in Franke, 1994) a été utilisé pour définir la charge psychique des clients (cf. annexe 6). La construction des échelles a été possible grâce à l’échange entre la théorie et la pratique. Ainsi, Derogatis et al. (in Franke, 1994) se sont basés sur des principes psychologiques et psychiatriques qu’ils ont trouvés importants dans leur expérience clinique. La version actuelle de ce questionnaire est fondée sur un échantillon de 1002 patients ambulatoires provenant d’institutions psychiatriques. A partir de ces données, l’auteur a calculé deux sortes d’analyses factorielles (varimax et prokrust). Ces analyses ont permis de mettre en évidence 9 échelles en tout, et la valeur globale des 90 items permet de calculer en plus 3 index globaux différents. Les valeurs des échelles fournissent des indications sur la charge psychique de la personne en fonction des symptômes spécifiques des 9 échelles, alors que les 3 index globaux se réfèrent à la charge psychique des symptômes sur l’ensemble des 90 items.

- Echelle 1: Somatisation (somatization)

- Echelle 2: Obession-compulsion (obsessive-compulsive) - Echelle 3: Insécurité sociale (interpersonal sensitivity) - Echelle 4: Dépression (depression)

- Echelle 5: Anxiété (anxiety)

- Echelle 6: Agressivité (anger-hostility) - Echelle 7: Peur phobique (phobic anxiety)

- Echelle 8: Pensée paranoïde (paranoid ideation) - Echelle 9: Psychoticisme (psychoticism)

Les 3 index des valeurs globales : - GSI (global severity index)

- PSDI (positive symptom distress index) - PST (positive symptom total)

Les valeurs T se situant entre 60 et 70 montrent une charge psychique importante, alors que les valeurs T entre 70 et 80 mettent en évidence une charge psychique très élevée. La sélection des clients a surtout tenu compte de l’index de sévérité GSI.

La fidélité test-retest après une semaine sur un échantillon de 94 patients provenant d’institutions psychiatriques ambulatoires sans traitement psychothérapeutique présente des valeurs pour les différentes échelles entre r(min)= 0.78 et r(max) = 0.9 (Derogatis, 1977 ; in Franke, 1994). Par contre, sur un échantillon de 80 étudiants en médecine, la fidélité test-retest des échelles après une semaine s’élève entre r(min) = 0.69 et r(max) = 0.92. La fidélité peut donc être considérée comme bonne. Pour la validité, l’auteur a effectué différentes mesures en tenant compte de la particularité des échelles. Par rapport à la validité convergente, on retrouve des relations avec le Profile of Mood States (Mc Nair, 1971 ; in Franke, 1994), le STAI (Spielberger, 1986 ; in Franke, 1994), l’échelle de dépression de Zerssen (1986, in Franke, 1994), le FPI- R (Fahrenberg, 1984 ; in Franke, 1994) ou l’IPC (Krampen, 1981 ; in Franke, 1994) (pour une description plus détaillée voir Franke, 1994).

4.4.2.2 L’inventaire de personnalité d’Eysenck, E.P.I.

L’inventaire de personnalité d’Eysenck (Eysenck et al., 1971) est appliqué afin de répartir les clients dans les deux groupes

introversion vs. extraversion (selon la moyenne arithmétique du groupe). D’après la théorie de Duval et Wicklund (1972, in Tscheulin, 1992) et la recherche de Neidhardt (1978, in Tscheulin, 1992), cette dimension bipolaire peut être en lien avec la théorie de Tscheulin, qui parle de personne orientée vers soi-même vs orientée vers l’action. Cet inventaire mesure la personnalité en terme de deux dimensions générales et indépendantes l’une de l’autre: extraversion-introversion (E) et névrosisme-stabilité (N). Pour cette recherche, la dimension névrosisme-stabilité (N) n’a pas été prise en considération, car la dimension extraversion- introversion (N) représentait celle qui permettait de sélectionner les clients dans les deux groupes. Chacun de ces traits est mesuré sur la base de 24 questions choisies après l’analyse d’items et l’analyse factorielle (cf. annexe 6). La construction de cet inventaire s’est basée sur le modèle d’Eysenck provenant de la psychologie générale et expérimentale et concernant le comportement attendu des extravertis et des introvertis dans une grande variété de recherches expérimentales de laboratoire. La construction de l’E.P.I. se réfère à une douzaine de nouvelles analyses factorielles pour lesquelles, dans une étude ultérieure, les échantillons devenaient de plus en plus représentatifs de la population totale. La fidélité test-retest a été calculée sur deux groupes de sujets normaux anglais, plus précisément après une année pour le premier groupe, et après 9 mois pour le deuxième. Les fidélités test-retest se sont avérées satisfaisantes, se situant entre .84 et .94. Pour l’adaptation française, la fidélité split-half sur un échantillon de 100 étudiants donne des résultats équivalents à ceux de Eysenck: .73 et .81. En ce qui concerne la validité de construction, on retrouve que les hystériques et les psychopathes sont significativement plus extravertis que les dysthymiques. Alors que tous les groupes de névrosés présentent des scores plus élevés en névrosisme que les groupes normaux. Pour la validité parallèle, on retrouve des relations avec les questionnaires de personnalité, ainsi que des liens avec M.M.P.I , l’échelle Rhathymia de Guilford, l’échelle d’anxiété de Cattell ou le Multiple Affect Adjective Check

List (M.A.A.C.L) (pour une description plus détaillée voir

4.4.2.3 L’IPC, Locus of Control

Le questionnaire IPC (cf. annexe 6) de Levenson (1972, in Krampen, 1981) a été utilisé dans la recherche afin de tenir compte des caractéristiques préalables et particulières des clients, qui pourraient influencer l’effet des interventions approfondissantes. Les bases théoriques de l’IPC se réfèrent au construct de «locus of control of reinforcement» de Rotter (1955, in Krampen, 1981) dans le cadre de la théorie de l’apprentissage social nommée aussi conviction de contrôle. D’après Rotter (1966, 1955, in Krampen, 1981) les convictions de contrôle de l’individu contribuent généralement aux attentes globales de l’individu. A ce sujet, l’auteur différencie deux dimensions, la conviction de contrôle externe et la conviction de contrôle interne. Dans le premier cas la personne évalue les événements qui suivent son comportement comme étant non conformes à ses propres attentes et les attribue à la chance ou au hasard. La personne se perçoit ainsi comme étant dépendante de l’environnement ou d’autres personnes. Dans le deuxième cas, la personne évalue son comportement qui suit un événement particulier comme étant conforme à ses propres caractéristiques personnelles. Finalement, la construction de l’IPC se base sur le questionnaire ROT-IE de Rotter (1966, in Krampen, 1981) qui mesure la conviction de contrôle chez les adultes. Ce questionnaire différenciait sur une même dimension la conviction de contrôle externe et interne. Levenson (1972, in Krampen, 1981) a reconceptualisé et différencié le ROT-IE en tenant compte des études qui montraient l’existence de convictions de contrôle multidimensionnelles. Ainsi après modification, l’IPC différencie trois dimensions en tout, l’internalité, l’externalité-impuissance, l’externalité-fatalisme. La fidélité test-retest des trois dimensions s’est révélée satisfaisante et s’élève entre .78 et .83 après six semaines. Pour la validité discriminante, les corrélations de l’IPC avec le FPI (1973, Fahrenberg, Hampel et Selg, in Krampen, 1981) confirment cette validité de l’IPC. En effet, les trois échelles de l’IPC mesurent des dimensions de la personnalité qui ne sont pas représentées dans le FPI (pour une description plus détaillée voir Krampen, 1981).

4.4.2.4 DOE-TRAIT

Le DOE-trait (dimensions de l’ouverture émotionnelle) élaboré par Reicherts (1999) (cf. annexe 6) a été utilisé pour estimer l’ouverture émotionnelle des clients afin de déterminer si un profil spécifique influence l’effet des interventions approfondissantes. Comme on l’a déjà vu précédemment (cf. chapitre 2.4.2 l’ouverture émotionnelle du client), sur la base de théories qui suggèrent différents niveaux dans le traitement de l’émotion, Reicherts distingue trois niveaux généraux de fonctionnement: les niveaux corporel, cognitif et social. Les représentations subjectives de ces processus peuvent être conçues soit comme « traits » mettant en évidence des différences inter-individuelles, soit comme

« états » tenant compte des variations intra-individuelles.

Les six dimensions théoriques sont les suivantes:

- la représentation conceptuelle des émotions (REPCON) - la communication et l’expression émotionnelle (EMOCOM) - la perception des indicateurs externes (PEREXT)

- la perception des indicateurs internes (PERINT) - la régulation émotionnelle (REGEMO)

- les restrictions normatives du vécu émotionnel (RESNOR)

Reicherts (1999) a construit 6 jeux d’items. Une première version incluant 43 items a été analysée dans une première étude avec 127 étudiants. Après élimination d’items se présentant comme trop difficiles ou faciles ou nuisant à la consistance interne de l’échelle, l’auteur a retenu dans la version finale 36 items en tout. L’analyse factorielle effectuée sur ces items met en évidence la structure dimensionnelle qui a servi à la construction du questionnaire. Elle peut donc être reproduite de manière très satisfaisante pour différents échantillons, ce qui confirme aussi la validité factorielle de l’instrument. La fidélité des échelles, par rapport à la consistance interne, en tenant compte d’un nombre restreint d’items (5 à 7), se présente comme assez satisfaisante. L’alpha moyen de Cronbach se situe sur la moyenne de plusieurs études, entre .72 et .82. La fidélité test-retest après un an sur la base d’une version abrégée (4 items par échelle) se montre à r(tt) = .50 - .60. Plusieurs études mettent en évidence la validité convergente et divergente et soulignent le caractère spécifique des dimensions.

Ainsi, les corrélations avec l’extraversion EPI-E sont positives avec EMOCOM (Eysenck et al., 1971 ; in Reicherts, Casellini, Duc, Grespi, Romailler & Balmelli, 2004), l’empathie est corrélée avec toutes les dimensions, notamment «Perspective taking» avec REPCON (Mehrabian, 1974 ; in Reicherts et al., 2004), alors que «Emotional resonance» corrèle avec EMOCOM et RESNOR. Les corrélations avec Lying, EPI-L; désidérabilité sociale et dissimulation sont généralement très faibles (Eysenck et al., 1971 ; in Reicherts et al., 2004),. Pour conclure, plusieurs liens ont été trouvés avec les dimensions des compétences sociales, et surtout avec EMOCOM (pour une description plus détaillée voir Reicherts et al., 2004).

4.4.3 Les échelles présentées au client avant et après l’entretien