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4. MÉTHODOLOGIE

4.2 LES ÉLEMENTS EXPÉRIMENTAUX

4.2.1 Les thérapeutes

Au début du recrutement, le choix de deux thérapeutes devait remplir les critères suivants :

- le même sexe - un âge comparable

- une expérience thérapeutique comparable

- un(e) professionnel(le) externe, en dehors du Département de Psychologie

- deux approches thérapeutiques différentes reflétant le courant théorique des interventions approfondissantes (cognitivo- comportemental et approche centrée sur la personne)

Ces éléments visaient le contrôle des variables parasites qui pouvaient influencer l’effet des interventions et donc la validité interne. De plus, on a voulu choisir des thérapeutes de même orientation thérapeutique que les interventions expérimentales pour maximiser d’une part les effets des interventions et pour contrôler l’effet du thérapeute d’autre part.

Malgré ces remarques, on s’est bien rendu compte que pour les thérapeutes praticiens, la participation à la recherche prend assez de temps, sans oublier la rémunération limitée. Ces phénomènes ont alourdi la motivation des thérapeutes à vouloir participer à cette recherche. Ainsi, les deux thérapeutes choisies au début ont refusé de participer et ont proposé d’autres thérapeutes en fin de formation, qui travaillaient déjà avec elles dans leur cabinet. En ce qui concerne les thérapeutes d’orientation cognitivo- comportementale, on a sélectionné parmi trois candidates, une femme qui avait terminé sa formation thérapeutique. Celle-ci pratiquait déjà depuis plusieurs années et avait aussi participé à des recherches. Pour la thérapeute de l’approche centrée sur la personne par contre, on a eu moins de problèmes à en trouver. Cette femme thérapeute se trouvait en formation avancée, avait un peu plus d’expérience thérapeutique et était un peu plus âgée que l’autre thérapeute. Afin d’offrir aux clients des planches horaires

flexibles, on a décidé que les thérapeutes se partageraient les jours et les heures à des moments différents, comme le soir et le matin. Afin de ne pas alourdir la tâche et la concentration des thérapeutes, on leur a proposé deux clients au maximum par jour avec 10 min. de pause entre chaque entretien, pour aussi s’approcher le plus possible de la réalité clinique.

4.2.2 L’enregistrement vidéo et audio

Les entretiens ont eu lieu dans la salle de thérapie du Département de Psychologie. Les chaises de thérapie ont été tournées de façon à ce que le client puisse aussi éviter de regarder la thérapeute de face. Durant les entretiens, un enregistreur marentz de haute qualité avec microphone a relevé les voix de l’entretien pour en faciliter sa transcription et le travail des juges. L’enregistreur était visible et posé sur une table. A côté de l’enregistreur, on a posé une montre bien visible pour la thérapeute et qui lui servait à gérer la durée de chaque intervention. De plus, une caméra cachée a permis d’enregistrer la voix et le comportement non verbal du client. Un chronomètre visible sur l’écran lors de la vision de la cassette vidéo montrait le temps tout au long de l’entretien. Le client pouvait donc voir l’enregistreur audio sur la table, mais pas la caméra vidéo.

4.2.3 Le pilotage

Dix étudiants en psychologie au deuxième cycle qui avaient suivi le cours d’entretien psychologique au Département de Psychologie ont été soumis à un entretien individuel avec moi pour la phase exploratoire. Pour cet entretien, on a tenu compte du même déroulement que pour la phase expérimentale. De plus, avec ces clients, on a pris des mesures de la réponse électrodermale et du rythme cardiaque à l’aide d’un instrument utilisé pour le biofeedback qui était rattaché à un ordinateur. On a attaché un fil autour du doigt du client et il ne devait pas bouger le bras. Le but visé par la recherche consistait à prendre des mesures physiologiques du client en plus de l’analyse du comportement non-verbal à l’aide de la vidéo. Cependant, on a assez vite constaté

que la réalisation des mesures physiologiques avec cet instrument s’avérait difficile. En effet, le fait que le client ne devait pas bouger le bras représentait un biais pour l’analyse du comportement non- verbal avec la vidéo. On ne pouvait donc pas effectuer les deux mesures en même temps. De plus, le dépouillement des mesures physiologiques, ainsi que son interprétation, prenaient trop de temps. S’ajoutait que l’interprétation de ces données, même pour des experts, était d’une part compliquée à comprendre, d’autre part les résultats n’auraient pas fourni les informations attendues. Pour cette raison, on a décidé d’abandonner cette mesure pour la mesure des émotions et on s’est focalisé sur la vidéo et sur les questionnaires. A part ces remarques, les résultats de la phase de pilotage n’ont pas pu être traités, car l’approfondissement des clients n’a pas pu être réalisé à cause de l’application incorrecte des interventions par l’expérimentatrice qui s’est basée sur le manuel thérapeutique. En fait, étant donné que l’expérimentatrice connaissait les hypothèses ainsi que tout le déroulement de la recherche, elle ne suivait pas vraiment les clients dans leur approfondissement. Elle était directive et trop focalisée sur le manuel. De cette manière, elle amenait le client dans la direction des hypothèses. Ces observations montrent une fois de plus comment l’effet implicite de l’expérimentateur sur les clients peut biaiser les résultats.

4.2.4 Les remarques finales concernant le matériel utilisé

L’enregistrement vidéo a bien eu lieu, mais l’analyse du comportement non-verbal à l’aide d’une grille n’a pas pu être effectué par les juges à cause du temps trop limité. En effet, on s’est rendu compte que l’analyse des 60 cassettes avait pris déjà un temps considérable. De plus, une telle analyse aurait dépassé le cadre de cette recherche.