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Les programmes de formation donnés dans les universités

1.4 L’engagement et la formation du personnel enseignant de la formation

1.4.3 Les programmes de formation donnés dans les universités

En 1961, l’Université de Sherbrooke admettait les premiers étudiants à un programme de formation en enseignement technique. Quelques années plus tard, en 1964, a été créée, par la même université, l’École normale de l’enseigne-ment technique (ENET) qui avait pour mission de former les professeurs des instituts de technologie. Vers la fin des années 60, afin de répondre aux besoins de formation créés par l’arrivée massive d’enseignantes et d’enseignants de la formation professionnelle dans les polyvalentes, les universités québécoises ont implanté des programmes de formation à l’enseignement qui leur étaient destinés.

En 1972, le Ministère incite les universités à offrir au personnel enseignant de la formation professionnelle un certificat en sciences de l’éducation en remplacement des diplômes décernés jusque-là. L’instauration, en 1974, d’un programme menant à l’obtention d’un baccalauréat et la mise sur pied, en 1979, du Programme de perfectionnement des maîtres en enseignement professionnel (PPMEP) ont contribué à la professionnalisation de la fonction d’enseignante ou d’enseignant dans ce secteur.

Depuis, les universités ont fait des ajouts au contenu des programmes menant à l’obtention d’un baccalauréat en enseignement professionnel ou l’ont révisé.

Malgré ces efforts, ces programmes font l’objet de critiques de la part des enseignantes et des enseignants de la formation professionnelle qui reprochent

surtout aux universités de donner un programme trop théorique et de ne pas être en mesure de leur proposer des cours appropriés à leurs besoins particuliers. Néanmoins, quelques modèles intéressants sont expérimentés.

Certains établissements d’enseignement universitaire ont aussi fait en sorte de modifier leurs règles d’admission afin de pouvoir accepter dans ces programmes des candidates et des candidats autres que celles et ceux qui sont déjà en exercice.

Enfin, la recherche et l’expérimentation effectuées au cours des dernières années n’ont pas résolu tous les problèmes de la formation à l’enseignement professionnel. L’université est en mesure de fournir aux étudiantes et aux étudiants les connaissances techniques et scientifiques connexes à leur domaine d’enseignement, mais elle doit aussi répondre à leurs besoins particuliers. La mise en présence rapide des futurs enseignants et enseignantes et des élèves ainsi que l’actualisation des compétences professionnelles dans le domaine de l’enseignement demeurent des défis de taille. De plus, les universités devront faire preuve de créativité dans le choix des moyens à prendre pour rendre le programme accessible à l’ensemble de la population répartie sur tout le territoire québécois.

Chapitre 2

Les

orientations

générales

2 LES ORIENTATIONS GÉNÉRALES

e présent document inscrit résolument la formation à l’enseignement dans une double perspective : celle de la professionnalisation et celle de l’approche culturelle de l’enseignement.

Étant donné la prolifération des discours sur le concept de professionnalisation, il convient, en premier lieu, de clarifier la signification qui lui est attribuée. La professionnalisation renvoie d’abord au processus de développement d’une professionnalité. Celle-ci comporte plusieurs dimensions liées au développement des compétences nécessaires à la professionnalisation d’une occupation : la mobilisation de savoirs professionnels, l’apprentissage continu, l’efficacité et l’efficience des personnes, le partage de l’expertise entre les membres du groupe visé et la formalisation des savoirs de la pratique. La professionnalisation fait référence ensuite au professionnisme, c’est-à-dire à la quête d’une reconnaissance sociale et légale d’un statut.

Après la présentation du concept, les anciennes définitions de la professionnalité sont exposées. Au fil du temps, l’enseignement a pris en effet divers visages pour en arriver à la naissance d’une nouvelle légitimité, celle de la professionnalisation.

Ainsi, au maître improvisé, d’avant le XVIIe siècle, succèdent le maître artisan, pendant presque 300 ans, et le maître scientifique du XXe siècle. Parallèlement, et ce, depuis des siècles, les charpentiers, menuisiers, maçons et autres artisans regroupés en sociétés de compagnons entretenaient et développaient la toujours vivante tradition du compagnonnage. À l’orée du troisième millénaire, c’est la notion du maître professionnel qui permet de décrire de la façon la plus appropriée la nouvelle caractéristique du travail enseignant.

La section sur la professionnalisation se termine par la présentation d’un nouveau modèle de professionnalité en matière d’enseignement. Ce modèle a pour objet de donner un sens à la formation à l’enseignement en l’orientant par rapport à six axes : les compétences requises dans le nouveau milieu éducatif, la complexité de l’acte d’enseigner, la formation intégrée et ancrée dans des lieux de pratique, la formation polyvalente, les liens entre la recherche et la formation ainsi que le partenariat et la concertation.

La section sur l’approche culturelle de l’enseignement aborde le concept de la culture sous deux angles, soit la culture comme objet et la culture comme rapport. La culture comme objet comporte deux dimensions : d’une part, une dimension descriptive où l’on trouve la culture première, au sens anthropologique, et la culture seconde, soit celle qui se réfère aux œuvres et aux productions de l’humanité; d’autre part, une dimension normative où l’on trouve, pour un espace-temps donné, les choix d’une société au regard des objets de culture caractérisant une personne cultivée formée par le processus de scolarisation. La culture comme rapport traite successivement de la construction d’un rapport au monde, d’un rapport à autrui et d’un rapport à soi. Par la suite, on y examine le rôle du maître comme celui d’un passeur culturel; le maître devient alors héritier,

L

critique et interprète d’objets de culture ou de savoirs, autrement dit, celui qui crée des rapports. Cette section sur l’approche culturelle de l’enseignement est complétée par le sens que devrait prendre la formation d’un maître cultivé.