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L’économie du Québec s’est modifiée de façon importante au cours des dernières décennies. Ainsi, pour demeurer concurrentiel au niveau international, le Québec mise, de plus en plus, sur le développement d’une économie axée sur le savoir qui exige des transformations importantes en ce qui concerne la qualification de la main-d’œuvre, les structures organisationnelles, l’utilisation des ressources existantes, l’accès à l’information, l’utilisation de la science et de la technologie, la création d’entreprises, etc.

1.2.1 Sur le plan de la qualification de la main-d’œuvre

Toutes les prévisions vont dans le sens d’un rehaussement continu du niveau de qualification des travailleuses et des travailleurs. L’industrie exige de plus en plus de connaissances, de polyvalence et d’autonomie de la part du personnel.

Ces nouvelles attentes sont véhiculées par les entreprises, mais également par les syndicats et les personnes qui veulent se préparer aux nouvelles réalités du marché du travail. La formation professionnelle doit être en mesure de prendre le virage vers l’économie du savoir. Les enseignantes et les enseignants de ce secteur doivent donc être sensibilisés à ces défis et, conséquemment, adapter leurs stratégies éducatives et pédagogiques pour les relever.

1.2.2 Sur le plan des structures organisationnelles

Les mutations profondes auxquelles nous faisons face nous obligent à transformer nos organisations. Les centres de formation professionnelle, tout comme les entreprises, sont touchés par ces changements. Par exemple, la décentralisation des responsabilités a un effet direct sur le partage du pouvoir décisionnel, les contrôles administratifs et les modes de financement de ces centres.

Plus précisément, ces changements organisationnels exigent davantage de la part du personnel enseignant : une conscience historique, une capacité d’analyse des enjeux, la mise en place d’un fonctionnement souple, en collaboration avec des partenaires. Les enseignantes et les enseignants de la formation professionnelle ne peuvent plus travailler seuls derrière les portes closes de leur classe. Les nouvelles responsabilités qui leur incombent, à la suite de l’adoption de la nouvelle Loi sur l’instruction publique, les obligeront à travailler de concert avec leurs collègues, les partenaires de l’éducation, leur communauté locale ainsi qu’avec les entreprises. Figures publiques, ils seront davantage sollicités et auront à justifier leurs positions.

1.2.3 Sur le plan de l’utilisation des ressources

L’économie actuelle impose une adaptation et une optimisation des ressources disponibles. La formation professionnelle ne peut échapper à cet impératif. Les formes de collaboration s’intensifient avec les entreprises, notamment pour l’élaboration des programmes d’études, de la carte des options, le partage des équipements et, particulièrement, la mise en place de stages en milieu de travail et de programmes donnés selon le principe de l’alternance travail-études. Lors du Sommet du Québec et de la jeunesse, le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à augmenter substantiellement le nombre de stages en entreprise offerts aux jeunes. La diversification des lieux de formation pour les élèves ainsi que l’arrivée de nouveaux partenaires dans le domaine de l’éducation a une incidence sur la pratique de l’enseignement en formation professionnelle.

1.2.4 Sur le plan de l’évolution de la science et de la technologie

Les écoles et les centres de formation professionnelle ne sont plus les seuls lieux de transmission et de diffusion des savoirs comme c’était le cas autrefois.

L’évolution rapide des moyens de communication facilite grandement aujourd'hui l’accès à l’information et bouleverse le rôle traditionnel de l’école comme lieu privilégié d’apprentissage. Force est d’admettre que d’autres sources et modes d’accès aux savoirs concurrencent désormais les enseignantes et les enseignants et peuvent même remettre en question la particularité et la pertinence de certains actes pédagogiques qu’ils accomplissent.

L’évolution rapide de la science et de la technologie a des répercussions considérables sur les modes de production des entreprises ainsi que sur la manière dont s’exercent la plupart des métiers et professions. Tout en reconnaissant la nécessité pour les élèves ainsi que pour les enseignantes et les enseignants de la formation professionnelle de s’ouvrir à la technologie, de suivre son évolution et d’utiliser les instruments de pointe, nous croyons qu’il est également important qu’ils aient une pensée organisée, une solide culture et qu’ils gardent une distance critique à l’égard de toutes ces transformations technologiques qu’ils devront aussi, pour ce qui est des enseignantes et des enseignants, faire connaître à leurs élèves.

1.2.5 Sur le plan de la création d’entreprises

Bien qu’une quantité importante de grandes entreprises aient été créées au Québec et aient pu y prospérer, la base économique de la province est constituée en bonne partie de petites et de moyennes entreprises (PME) et ce sont elles qui créent la majorité des emplois.

Selon les données statistiques, 10 p. 100 de la population aurait le profil entrepreneurial, mais encore faut-il que ces personnes considèrent le démarrage d’une entreprise ou le travail autonome comme une possibilité de carrière et qu’elles puissent avoir du soutien pour ce qui est de la formation, du perfectionnement et du financement lorsque ce choix leur semble pertinent.

Plusieurs secteurs de la formation professionnelle offrent d’excellentes possibilités de création d’entreprises. D’ailleurs, selon les données de La relance au secondaire en formation professionnelle concernant la situation en 1999 des élèves de la promotion de 1997-1998, 4,3 p. 100 des titulaires d’un diplôme d’études professionnelles travaillent à leur compte, ce qui représente la création de 720 nouvelles entreprises qui emploient près de 425 personnes. En outre, étant donné que plusieurs personnes fondent une entreprise après quelques années de pratique de leur métier, les statistiques pourraient être encore plus éloquentes à ce sujet. C’est pourquoi la plupart des programmes d’études de la formation professionnelle incluent dans leurs objectifs une compétence liée à la

gestion d’une PME. La présence de cette compétence dans les programmes d’études a une incidence certaine sur le choix des stratégies et des activités éducatives utilisées par les enseignants et les enseignantes de la formation professionnelle.