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LES PETITS SOULIERS »

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 1), Zif (Page 166-170)

Ainsi, tous les matins sont des matins-bonheur Elle va r'trouver ses p'tits bouts, à la crèche, 8 heures

Elle s'étire, puis se lève, Julie, heureuse comme tout Ell' a l'sourire, ell' va s'occuper d'ses bouts d'chou !

Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts Quand elle arrive Julie -elle est toujours en forme Les p'tits bouts lui claquent un énorme-gros bisou Y a ceux qui n'sont pas arrivés ; qui dorment encore Ceux qui bâillent en se réveillant devant « Zouzou »

Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts Mais maintenant, Julie, elle a tout son p'tit monde

Qui l'entoure, lui crie ou lui chuchote à l'oreille Et c'est déjà parti pour une grande ronde Ou pour une belle histoire de monts et merveilles

Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts Tiens ! Julie a vu Théo pleurer dans un coin

Julie est inquiète, et on le serait à moins Théo étant le plus doux des petits garçons Mais, c'est que son chagrin a l'air très, très profond !

Julie est la p'tite mère de tous ces p'tits bouchons Julie pense que quelque chose ne tourne pas rond Quelque part... mais où ? Quoi ? chez lui ? à la maison ?

Le papa ? La maman ? C'est sûr, y a une raison Théo est très mignon et très rarement grognon... Julie est la p'tite mère de tous ces p'tits bouchons

Julie lui parle, l'interroge, très prudemment On ne peut plus doucement ; elle sait bien s'y prendre

Et de fil en aiguille, elle finit par apprendre : Que le papa a perdu son boulot, chez Brandt ! Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts Julie carresse longuement la joue de Théo Théo qui en a gros sur la patate, mais gros !

Julie essuie les énormes larmes qui coulent Lui dit et lui répète que ce n'est pas un drame Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts

Forcément, son papa retrouvera du travail Courageux, il en retrouvera donc vaille que vaille !

Et alors Théo, qui aime bien « sa » Julie Va finir pas lui faire le plus beau des sourires Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts Et ça, croyez bien que ça vaut tout l'or du monde ça vaut même -fastoche, tous les boulots à la ronde ! La face d'un bambin haut comme trois pommes, qui s'éclaire

Et ça y est, on oublie tout ! Tout ! Même les guerres ! Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts

Alors, Julie se dit qu'elle a bien de la chance Qu'elle fait, c'est évident, le plus beau des métiers Que pour elle, c'est tous les jours un peu dimanche

Quand elle peut réconforter « ses petits souliers » Julie est la p'tite mère de tous ces petits bouts !

ZIF

DA MARE

Seul, il joue au foot avec une boite de conserve

Que faire d'autre dans la favela de Da Maré ? la ville/poubelle ? ! Diego joue pieds nus. Pieds nus dans la merde !

Alors qu'à 600 m de là, à Guanabara, c'est à celle qui sera la plus belle... A Copacabana, les « richards » jouent des coudes sur la plage

Y a des hommes, qui sont mi-homme, mi-femme Y a des femmes qui attendent qu'on leur rende hommage

Et entre les deux ; les cœurs balancent, en somme... Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona

Et puis, qu'il se mariera avec la Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été Pelé Qu'il aura plein de maîtresses et un paquet de blé !

Et le gamin continue de jouer dans les déchets Il attend que sa mère soit de nouveau seule

Pour l'instant, un homme est avec elle. Ça lui fait un peu de monnaie... Et Diego est obligé de jouer les prolongations. Sans quoi, sa mère l'engueule !

En attendant, sa copine Cristina vient le voir

Elle s'asseoit sur un tas d'ordures. Pas d'culotte ! Elle lui sourit... Mais Diego a d'autres chats à fouetter ! D'autres choses à croire !

Il ne lui rend pas son sourire. Il est froid. Il rêve à sa vie Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona

Et puis, qu'il se mariera avec la Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été Pelé Qu'il aura plein de maîtresses et un paquet de blé !

Cristine lui dit, que comme toutes les cariocas Elle va s'habiller et enfiler ses falbalas

Et que dans un mois, elle descendra de Rocinha, assister au carnaval Regarder les belles danseuses, les beaux costumes et les beaux chars

Diégo ne l'écoute pas. Il continue de shooter dans la boite La tête ailleurs. Il se voit déjà dans un grand club : l'Inter Milan ! Ou peut-être plutôt à Madrid, avec Zizou ! Même que Cris en restera coite !

Il roulera en Maserati. Ou plutôt en Ferrari. En tout cas, un truc dément ! Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona

Et puis, qu'il se mariera avec la Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été Pelé Qu'il aura plein de maîtresses et un paquet de blé ! Il daigne dire trois mots à Cris, qui n'en croit pas ses oreilles

« Um dia jogarei com os mais grandes jogadores de bola (« Un jour, je jouerai avec les plus grands footballeurs de la planète !)

Terei une banneira com torneiras de ouro !

(J'aurais une maison avec une baignoire aux robinets en or !) Un parco, un barco e de certesa um Ferrari »

(Un parc de plusieurs hectares. Un bateau, et sans doute, une Ferrari ! ») Il a vu partir le type qui était avec sa mère. Il le trouve louche... Mais qui n'est pas louche qui vient comme ça, dans la favela ? !

A part José, le missionnaire et Hermine, une bénévole française des Ouches Les autres qui viennent d'ailleurs, ne viennent que pour « ça », et sont pas sympas !

Des types désoeuvrés, déboussolés, qui viennent s'encanailler Diego en voit quasiment tous les jours en vérité

Des types qui ont du pognon et le goût du risque Et qui -à la mort, font la nique...

Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona Et puis, qu'il se mariera avec la Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été Pelé Qu'il aura plein de maîtresses et un paquet de blé !

ZIF

DA MARE

(couplets en alexandrins. Refrain en vers de 15 pieds) Seul, il joue au foot avec une boite de conserve Que faire dans la favela Da Maré ? ville/poubelle ? ! Diego joue pieds nus. Il joue pieds nus dans la merde !

A Guanabara, c'est à celle qui s'ra la plus belle... A Copacabana, les autr's jouent sur le sable

Y a des hommes ! Et des hommes... disons, mi-homme, mi-femme Y a des femmes qui attendent qu'on leur rende hommage

Et entre les deux... appelons-les des messieurs-dames... Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona

Il se dit aussi, qu'il se mariera avec Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été le grand Pelé

Qu'il aura plein d'maîtresses et beaucoup d'blé ! Et le gamin continue de jouer dans les déchets En attendant que sa mère soit de nouveau seule Un homme est avec elle. Ça lui fait un peu d'monnaie...

Dieg' joue les prolongations, ou sa mère l'engueule ! En attendant, sa copine Cristina vient l'voir Elle s'asseoit sur un tas d'ordures et lui sourit...

Mais Dieg' a d'autr's chats à fouetter ! D'autr's choses à croire ! Il ne lui rend pas son sourire. Il rêve sa vie

Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona Il se dit aussi, qu'il se mariera avec Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été le grand Pelé

Qu'il aura plein d'maîtresses et beaucoup d'blé ! Cristina lui dit, que comme tout's les cariocas

Elle va s'habiller, enfiler ses falbalas Dans un mois, elle assistera au carnaval Regardera les belles danseuses et les beaux chars Diég' ne l'écoute pas. Il shoote et shoote dans la boite

La tête ailleurs, il se voit à l'Inter Milan ! Ou peut-être plutôt à Madrid ! Cris' en restera coite ! Il aura une Maserati, ou une Ferrari... Un truc dément !

Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona Il se dit aussi, qu'il se mariera avec Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été le grand Pelé

Il daigne dire trois phrases. Cristina ne le croit pas ! ! « Um dia jogarei com os mais grandes jogadores de bola

Terei um banneira com torneiras de ouro ! Um parco, um Ferrari e de certesa um barco ! »

Il a vu partir le type. Il le trouve louche... Qui n'est pas chelou, qui vient dans la favela ? !... A part José, l'missionnaire et Hermine De Fouche

Ceux qui viennent -d'autre part, pour « ça », n'sont pas sympas ! Des types désoeuvrés, déboussolés, qui viennent s'encanailler

Dieg' en voit quasiment tout' la Sainte journée en vérité Des types qui ont du pognon, qui ont aussi le goût du risque Et qui s'amusent à tromper la mort. A la mort, font la nique...

Diego se dit qu'un jour, il sera le nouveau Maradona Il se dit aussi, qu'il se mariera avec Madonna Qu'il sera l'empereur du foot ; comme l'a été le grand Pelé

Qu'il aura plein d'maîtresses et beaucoup d'blé ! ZIF

LE LIMONAIRE

Il le balade partout son orgue de barbarie Partout, c'est là, ailleurs, là-bas, ou bien ici Ici, c'est l'marché de Meung, d'Beaugency, d'Cléry Vendôme, Vendôme... Pouët, pouet ! et c'est parti !

Je lui fais pouët, pouët elle me fait pouët On se fait pouët, pouët et puis ça y est ! La petite chansonnette de l'ami Yves Montand Sur le bord du Loiret. Un beau soir de printemps

Qui s'élève et fait surgir un bouquet d'souvenirs Et puis, celle-là, qui fait pleurer, ou bien sourire :

Ramona Lisa, j'ai fait un rêve merveilleux Ramona Lisa, nous étions partis tous les deux... Du côté du Lac de Côme, un beau soir d'automne

Je m'y vois, avec le limonaire d'oncle Eugène ça ferait chanter ! Ce ne serait pas monotone Et ça ferait danser les belles petites italiennes !

Manu' atu sole, cchui bello oi ne O sole-mio, sta n'fronte a te ! Il le balade partout son orgue de barbarie Partout, c'est là, ailleurs, là-bas, ou bien ici Ici, c'est l'marché de Meung, d'Beaugency, d'Cléry

Vendôme, Vendôme... Pouët, pouët !

Et on enfile la partoche à trous On donn' un coup d'manivelle... ça souffle dans les tuyaux et c'est parti !

Je lui fais pouët, pouët, elle me fait pouët On se fait pouët, pouët, et puis ça y est ! Ça, ça me rappelle bigrement les foires d'antan

On exhibait la femme à barbe. Vers 1900... Là où dix sept stands sur vingt, piégeaient les gogos...

Où l'costaud attendait ç'ui qui l'mettrait KO C'est un vrai gringalet, aussi laid qu'un basset

Mais je l'ai-ai-aime...

Lui et son orgue, on les croise le 14 juillet

Souvent du côté des manèges : « les Montagnes Russes » On les voit aussi traîner sur les vide-greniers Et bien sûr, sur le Boulevard ! Là où y a les Puces !

Il est pas loin le temps des puces Où l'on s'ach'tait des frocs anglais... Il le balade un peu partout son limonaire

Son orgue à roulettes, celui qui ne manque pas d'airs (!) Sur les places publiques, les églises, pour un mariage

Au coin d'la rue, sa chanson fait à peu près ça : ça s'est passé un dimanche

Un dimanche au bord de l'eau C'est tout !

ZIF

ROXANE : JOLIE MOME

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 1), Zif (Page 166-170)