Il était toujours seul, dans un coin de la cour Alors que ses camarades de classe jouaient au foot
Mais lui, le football, il en avait rien à... faire ! Et il ne voyait rien. Perdu dans ses pensées Il ne posait aucun problème aux professeurs Je n'en ai jamais vus élever la voix sur lui Sauf peut-être pour le sortir de ses rêveries Ou pour lui dire que la cloche venait d'retentir... Il était pas v'nu sur terre pour faire comme les autres
Son idée, il ne la lâchait pas d'une semelle On n'pouvait pas l'coincer, n'étant jamais en faute Deux fois, j'ai voulu lui parler... De quoi j'me mêle ? ! ?
Interne, suite au récent divorce de ses parents On s'demandait bien sur quelle planète il vivait A ceux qui tentaient de lui poser des questions
Il restait silencieux, ou répondait à côté... Il se couchait comme ça, le soir : dans la lune
Le matin, il se l'vait, en continuant d'rêver Et la journée passait. Beau temps, ou mauvais temps...
Il était pas v'nu sur terre pour faire comme les autres Son idée, il ne la lâchait pas d'une semelle On n'pouvait pas l'coincer, n'étant jamais en faute Deux fois, j'ai voulu lui parler... De quoi j'me mêle ? ! ?
Toujours seul, je n'lui connaissais donc pas d'amis Mais à dire vrai, il n'avait pas non plus d'ennemis
ça ne lui faisait ni chaud ni froid, apparemment Boulard n'était pas là pour faire du sentiment...
Sa scolarité s'est passée : ni haut, ni bas ! Et puis, je l'ai perdu de vue après le BAC J'ai trouvé du boulot. Oh ! Rien de transcendant !...
Et puis j'me suis marié et j'ai eu quatre enfants Il était pas v'nu sur terre pour faire comme les autres
Son idée, il ne la lâchait pas d'une semelle On n'pouvait pas l'coincer, n'étant jamais en faute Deux fois, j'ai voulu lui parler... De quoi j'me mêle ? ! ?
Un jour que j'assistais à un concert ; plus tard D'un groupe rock dont on m'avait dit le plus grand bien Qui se produisait près d'chez moi -groupe de rock
prog-Surprise ! C'était « La Boule » qui tenait la guitare ! Et la gratte, il ne faisait pas que la tenir... Il en jouait à merveille, pour un autodidacte Sont remontés à la surface tous les souv'nirs
J'ai su à quoi il pensait, soir, matin, midi ! A douze ans, il avait trouvé une vieille guitare
Dans le grenier de ses grands-parents Au collège, il y pensait du matin, jusque tard le soir Se remémorant la position des doigts sur le manche...
Il était pas v'nu sur terre pour faire comme les autres Son idée, il ne la lâchait pas d'une semelle On n'pouvait pas l'coincer, n'étant jamais en faute Deux fois, j'ai voulu lui parler... De quoi j'me mêle ? ! ?
REAL DIVINE (Pronounced « Riol Divaïne ») La dernière fois que je l'avais vue La Rothmuller se baladait avec ses chiens
Un Setter anglais et un Dalmatien On s'est croisés. Elle m'a pas reconnu... Avait-elle fait semblant de ne pas m'voir ! ?
Car on se connaissait depuis décembre Du jour où elle avait fait un esclandre Un vrai scandale, à la mairie d'Valoire... J'y étais, en tant qu'adjoint à l'Urbanisme
Madame la maire avait asséné un :
« Miss Rottweiler (!) que diable ! un peu d'civisme ! Nous ne sommes pas ici au « Paradis Latin » !
Elle ne l'avait pas bouclée pour autant Tout cela, pour un cottage attenant A sa propriété -des plus immenses ! Et dont un maire avait fait préemption... Real Divine : chanteuse à tubes, dans les 80's Elle avait pondu trois succès : trois, en trois ans
Malgré son nom « so british », était alsacienne Disparue des écrans-radars et des sonars...
Elle tenait à acquérir ce pavillon
« Droit de préemption » ? inconnu au bataillon ! Elle l'aurait acheté sans espèce de préalable
N'ayant pas assez de ses 13 hectares... C'était quelques temps après la sortie du 3è disque Après l'arrivée dans les bacs de : « Le Goût du Risque »
Qui trottait allègrement derrière ses frères Un titre déjà s'en détachait : « Adultère »
On habitait à 100 mètres de chez elle Mais on ne la voyait presque jamais Sa voiture, c'était une Renault-Alpine Elle se terrait dans sa demeure avec piscine...
Et puis un jour, par hasard, on a appris Que la propriété dite, « La Rotellerie » Avait été vendue. J'n'étais plus adjoint... Même que ça m'paraissait déjà très loin... Real Divine : chanteuse à tubes, dans les 80's Elle avait pondu trois succès : trois, en trois ans
Malgré son nom « so british », était alsacienne Disparue des écrans-radars et des sonars...
Mais où était passée Real Divine ? ! Evanouie ? ! Et son ami ?... du sérail...
A la radio, on ne l'entendait plus Elle n'avait plus les honneurs de la lucarne Les torchons, où y a tous les « m'as-tu-vu »
N'en parlaient plus. Ni en bien, ni en mal Mais enfin, qu'était-elle donc devenue ? Plus non plus dans les magazines de cul ? !... La dernière fois que j'l'ai vue ? rue Saint-D'nis...
C'est à sa voix que je l'aie reconnue C'est quand elle m'a dit : « tu montes, chéri » ?
Malgré tout l'respect que j'ai pour les filles -Et après avoir décliné l'invit' Je n'ai pu m'empêcher de sourire Me disant qu'la vie réservait des surprises... M'est revenu en mémoire le souk de Valoire Et ça, 12 années plus tôt. Au fait de la gloire Elle était à mille lieues -à ce moment précis, De sa nouvelle condition ; de cette nouvelle vie...
Real Divine : chanteuse à tubes, dans les 80's Elle avait pondu trois succès : trois, en trois ans
Malgré son nom « so british », était alsacienne Disparue des écrans-radars et des sonars...
ZIF