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JAMES LEEFORD

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 1), Zif (Page 191-196)

1832. Souththampton. James Leeford nait dans un « workhouse » Vit parmi des bébés aussi laids et démunis que lui-même, l'est Et puis, il grandit comme il peut ; la vie -avec lui, n'étant pas douce Au milieu de toute cette horde d'affamés, c'est lui le plus gringalet ! Jusqu'à l'âge de neuf ans, il survivra dans cette triste « baby farm » Où il réclamera sa maigre pitance, que lui disput'ront les autres ! C'est souvent qu'il s'évanouit. Bien souvent qu'il n'est pas des plus en forme

Et celui qui a droit à une ration supplémentaire, est tiré au sort, alors...

Comment un pauvre gamin tel que James Leeford A-t-il pu devenir ce qu'il est devenu ! ? Mais, las, comment aussi ne pas donner tort A tous les gens bornés, qui n'y ont jamais cru ?

James Leeford est aujourd'hui un grand avocat Ce, bien qu'il en ait bavé comme c'est pas permis

Le pauvre petit James était parti de si bas Aujourd'hui marié, deux enfants : John et Cathy

Un ramoneur, bonhomme brutal veut l'recruter James supplie le bedeau de ne pas le laisser !

Le magistrat refusera de signer le contrat C'est finalement un croque mort qui l'embauchera.

13 mois...

Mais le croque mort n'est pas très heureux en ménage Et sa bonne femme prendra aussitôt James en grippe

Lui témoignera en toute occasion, sa rage ! Et James est le souffre-douleur de l'apprenti !

Sale type !

Comment un pauvre gamin tel que James Leeford A-t-il pu devenir ce qu'il est devenu ! ? Mais, las, comment aussi ne pas donner tort A tous les gens bornés, qui n'y ont jamais cru ?

James Leeford est aujourd'hui un grand avocat Ce, bien qu'il en ait bavé comme c'est pas permis

Le pauvre petit James était parti de si bas Aujourd'hui marié, deux enfants : John et Cathy James, « grace » à un visage souffreteux, chagriné Devient « pleureur pro » lors des obsèques d'enfants

Ce qui finira d'énerver madame Bradly ! Et la bonne, Charlotte et surtout « Wal », l'apprenti ! !

Sale type !

Walter, « Wal », dénigrant à longueur de journée La mère de James ; qui est -malgré tout, sa maman

La traitant de souillon, de coureuse, de traînée ! Et James de lui coller son poing dans l'reniflant !

Raisiné !

Comment un pauvre gamin tel que James Leeford A-t-il pu devenir ce qu'il est devenu ! ? Mais, las, comment aussi ne pas donner tort A tous les gens bornés, qui n'y ont jamais cru ?

James Leeford est aujourd'hui un grand avocat Ce, bien qu'il en ait bavé comme c'est pas permis

Le pauvre petit James était parti de si bas Aujourd'hui marié, deux enfants : John et Cathy James, fouetté au sang, ne peut retenir des larmes C'est la première fois qu'il semble rendre les armes

Mais le soir-même, il décide de suivre les rails Qui dirigeront ses pas vers Londres, la Capitale !

Ça caille !

Là, dans les premiers temps, tout n'ira pas tout seul Des démons se mettant en travers du chemin Des pickpockets, criminels et autres gens veules Avant que le Bon Dieu ne lui vienne en aide, enfin ! !

Pas rien !

Comment un pauvre gamin tel que James Leeford A-t-il pu devenir ce qu'il est devenu ! ? Mais, las, comment aussi ne pas donner tort A tous les gens bornés, qui n'y ont jamais cru ?

James Leeford est aujourd'hui un grand avocat Ce, bien qu'il en ait bavé comme c'est pas permis

Le pauvre petit James était parti de si bas Aujourd'hui marié, deux enfants : John et Cathy

ZIF

(d'après « Oliver Twist », de C. Dickens)

LA VIEILLESSE

- « C'est genti mon p'tit d'être venu rendre visite à ta maman Ta vieille maman qui se porte comme un gant ! Car, en ce que me concerne, tout va bien, mon ch'tit gars » - « Oui, sauf que tu n'es pas ma maman, mais ma tante, tata ! »

- « Oh ! Oui ! Tu as raison. Je t'ai pris pour Albert » - « Sauf que c'est pas Albert, ton fils, puisque c'est mon frère ! »

- « Eh ben alors, toi qui sais tout... mon p'tit fils, Rappelle-moi donc comment s'appelle mon fils ? »

- « Tu n'as pas eu d'enfant, ma tante. Et tu n'as jamais été mariée... - « Ah, oui ! Je pense que tu as raison. J'confonds avec ma sœur, alors

Tu n'as pas de sœurs. Tu n'as eu que des frangins : Hubert, Félix, Thiéfaine et Alain... »

« Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable de n'pas la contrarier, mon fils ? » « Ah mais, je n'crois en rien moi, ma sœur. A part en Dieu...

Et encore ! Enfin, un tout p'tit peu...

Ma tante pédale dans la choucroute. Je tente de stimuler son esprit ! » La vieillesse, ça peut être terrible, mais ça peut être sympa

La vieillesse, ça peut être horrible : un vrai naufrage ! La vieillesse c'est Jean-Pierre Coffe qui s'en va Mais la vieillesse, c'est avant tout une question d'âge...

- « En ce qui me concerne, tout va bien mon p'tit gars Je ne perds pas la boule. J'ai toute ma tête, tu vois

Aujourd'hui, on est vendredi 2 mai 1915 J'prendrai 26 ans, vendredi en quinze » -« Oui, ma tante. On va même voir passer des poilus

Avec des fusils Lebel, là, dans ta rue Des fusils-périscope, pour tirer dans les coins

On va en voir tout un régiment, au moins ! »

-« Y a une chose par contre, dont j'me souviens plus, encore : Mon p'tit gars, est-ce que Rodolphe Hitler est mort ? » -« Non ! ! Bien sûr que non ! ! Il aura 129 ans, dans... 9 heures

Et sa moustache et sa mèche font toujours fureur !

« Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable de lui dire la vérité, mon fils ? » « Ah mais, je n'crois en rien moi, ma mère. A part en Dieu...

Et encore ! Enfin, un tout p'tit peu...

Ma tante pédale dans la choucroute. Je tente de stimuler son esprit ! » La vieillesse, ça peut être terrible, mais ça peut être sympa

La vieillesse, ça peut être horrible : un vrai naufrage ! La vieillesse c'est Jean-Pierre Coffe qui s'en va Mais la vieillesse, c'est avant tout une question d'âge... Dis donc, au fait tata, le Rodolphe là, il a retrouvé sa fiancée

Jeanne... La Jeanne Calmant, tu sais ? J'crois qu'on va les marier, ces deux-là ! En tout cas, moi, ça m'étonnerait pas ! »

-« Jeanne Calmant ? ! ? L'égérie du Parti communiste ? !

-« Oui, sans doute, si tu l'dis. Partie, faire un beau voyage. Comme Ulysse... » -« Eh ben tiens, j'pense là : Mendès-France, y s'présente aux Présidentielles ? »

-« Bien sûr, ma tante. Avec Philippe Pétain, et Armand Fallières ! Bon allez, sur ce, j''y vais moi, « tata Titon »

Sur la cuisinière, j'ai la soupe qui bout » -« Un hibou ? ! ? Chez toi ? Tu as un hibou ? ! -« Oui. Un hibou... C'est chouette un hibou, non ? !...

« Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable de ne pas la moquer, mon fils ? » « Ah mais, je n'crois en rien moi, mon père. A part en Dieu...

Et encore ! Enfin, un tout p'tit peu...

Ma tante pédale dans la choucroute. Je tente de stimuler son esprit ! » La vieillesse, ça peut être terrible, mais ça peut être sympa

La vieillesse, ça peut être horrible : un vrai naufrage ! La vieillesse c'est Jean-Pierre Coffe qui s'en va Mais la vieillesse, c'est avant tout une question d'âge...

Zif (le 30 mars 2016)

LE CAMELOT

« Allez ! On en profite, messieurs-dames : tout à 10 n'euros ! Même pas ! ! Tiens, je brade c'matin. Tout à 9 neurones

Aprés, je mets le feu à la maison Et je me jette dans le Verdon ! »

- « Ouh, là là ! Qu'est-ce qui ne va pas monsieur Hubert ? Vous êtes dépité, là. Malheureux comme la pierre »

- « Dépité, t'as raison. LE dépité du Var... Ma Cathy m'a quitté pas plus tard qu'hier soir Elle m'a dit : « tu fais un métier de « traîne-tout nu » ! Elle a pris ses cliques et... une claque ! Et s'est fait la belle

Ooh, pas longtemps ! Té, elle est vite revenue Elle s'est souvenue que c'est moi qui vivait chez elle... « Allez ! On en profite, messieurs-dames : tout à 10 n'euros !

Même pas ! ! Tiens, je brade c'matin. Tout à 9 neurones Aprés, je mets le feu à la maison

Et je me jette dans le Verdon ! »

- « Je m'suis toujours dit, cette petite n'est pas pour lui Je trouve qu'elle a l'air... Bref, j'la trouve « olé-oli » » - « Olé-oli ? ! ? et vous me le dites qu'aujourd'hui ? !

Vous m'l'auriez dit plus tôt, ce s'rait déjà fini ! » Le problème est : où est-ce que j'vais dormir ce soir ?

La camionette, c'est bien joli, mais j'ai mal partout ! Mes parents ne voudront pas d'moi chez eux ! Au r'voir ! Et j'peux pas m'payer l'hôtel, je n'sais combien d'jours !... » « Allez ! On en profite, messieurs-dames : tout à 10 n'euros !

Même pas ! ! Tiens, je brade c'matin. Tout à 9 neurones Aprés, je mets le feu à la maison

Et je me jette dans le Verdon ! »

« Je vous invite à venir chez moi, si vous voulez En haut, j'ai une chambre avec tout's les commodités Bien sûr, pas d'loyer. Vous me donn'rez ce que vous pourrez

Même rien -si vous n'avez rien, si vous voulez ! »

- « Rien ? ! ? Comment ça ? ! J'vous paierai en nature, la p'tite dame ! » - « Comme vous y allez ! ! J'vais sur mes 92 ans ! ! ! !

92 ans, mais dame... pas toutes mes dents... » -« Je rigolais la p'tite dame, bien évidemment... » « Allez ! On en profite, messieurs-dames : tout à 10 n'euros !

Même pas ! ! Tiens, je brade c'matin. Tout à 9 neurones Aprés, je mets le feu à la maison

Et je me jette dans le Verdon ! » ZIF

JOURNAL D'UNE FEMME BATTUE (Lùcia) Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin Elle est retournée chez elle et dans son journal a écrit :

« Paul a fêté un enterrement de vie de garçon Un collègue avait invité, au « Monarque », Des copains à lui, qui n'ont pas sucé que des glaçons...

Paul a trop bu ; je lui en ait fait la remarque ! Paul a le vin mauvais. Il a levé la main sur moi Méchamment, il m'a attrappée et tordu un doigt

Il l'aura fait une fois ; ce sera la dernière Car je n'ai pas l'intention de me laisser faire »

Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin Elle est retournée chez elle et dans son journal a écrit :

« Mardi 15 mai. 13 jours avant notre mariage J'ai dit quelque chose à Paul, qui lui a déplu

Il a porté la main sur moi, fou de rage ! A moins qu'il le fasse en douce, il n'avait pas bu...

Je me suis défendue, ça a été une erreur ça l'a encore plus énervé. Il est devenu dingue J'ai un mal fou à écrire. J'ai peur. Très, très peur Il m'a dit « tu m'refais ça une fois, j'te dézingue ! » Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin Elle est retournée chez elle et dans son journal a écrit :

« Hier, amoureux, Paul m'a offert un bouquet

Un beau bouquet de roses. Cinq roses rouges et cinq blanches En bafouillant, il s'est excusé pour dimanche

Il m'a dit que ça ne se reproduirait plus Et moi je l'ai cru. Pourquoi j'en aurais douté ?... On a fait l'amour. Paul s'est vraiment surpassé !

Aujourd'hui, j'ai essayé ma robe de mariée Elle est superbe ! Tante Luisia veut me la payer ! » Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin Elle est retournée chez elle et dans son journal a écrit :

« Pour la première fois depuis 6 jours, je ré-écris Avec beaucoup de mal. J'ai la main engourdie

Paul m'a littéralement passée à tabac !

Coups de boule, de louche, de fourchette, couteaux et coups bas... Naïvement, j'ai cru que ça lui était passé

Paul me cherche querelle depuis que Julia est née A trois mois bien sûr, la petite n'est pas encore propre ! Il me dit : « ta môme devrait pisser dans les chiottes !... Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin Elle est retournée chez elle et dans son journal a écrit :

« Un simple regard suffit pour que ça tourne mal N'importe quoi est sujet à ce que Paul me tape

Je crains pour Julia.. Je crains qu'il la frappe aussi Mes parents sont à Porto... On est seules ici ! Je reviens de chez les flics ; je n'suis pas rentrée...

J'ai laissé la petite à la voisine d'à côté Je lui ai dit que j'étais tombée dans le vestibule

Et à la maison, j'ai avalé plein de pilules...

Deux fois déjà, qu'Lùcia prend la route de la gendarmerie Le visage boursouflé ; mal en point. Tellement de coups de poing !

A la grille, elle n'a pas osé sonner. Elle rebrousse chemin De retour chez elle, dans son journal, elle a fini d'écrire.

Paul s'est très vite consolé Et puis, il s'est remarié

Et fait vivre à Maria C'qu'il a fait vivre à Lùcia !

ZIF

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 1), Zif (Page 191-196)