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Les microorganismes impliqués et les pathologies observées :

survie et d’un développement durable au XXIe siècle »

CONTAMINATION FECALE :

VII.3. Les microorganismes impliqués et les pathologies observées :

Les micro-organismes pathogènes les plus fréquemment rencontrés dans les eaux douces et salées sont repris dans l’annexe 2, ainsi que les pathologies dont ils sont responsables.

VII.3.1. Les bactéries :

Les bactéries pathogènes incluent des espèces d’origine fécale humaine ou animale, qui appartiennent aux genres Shigella (S. sonnei et flexneri),

Salmonella, Campylobacter (C. jejuni et C. coli), Yersinia (Y. enterocolitica), Escherichia (E. coli pathogènes) et Vibrio (V. cholerae)(52).

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D’autres bactéries pathogènes comme les Legionellas (L. pneumophila) et certaines espèces du genre Vibrio ne sont pas des bactéries d’origine entérique mais des pathogènes dont l’habitat naturel est l’environnement et plus particulièrement les systèmes aquatiques.

Les bactéries pathogènes opportunistes peuvent être d’origine fécale. Elles appartiennent à une grande diversité de genres comme les genres Pseudomonas,

Aeromonas, Klebsiella, Flavobacterium, Enterobacter,Citrobacter, Serratia, Acinetobacter, Proteus, Providencia et Mycobacterium, et Nocardia. Ces

pathogènes opportunistes affectent essentiellement des sujets sensibles comme les enfants, les personnes âgées ou les immunodéprimés.

Les entérobactéries pathogènes induisent essentiellement des gastro-entérites qui se déclarent dans les quarante-huit heures qui suivent la baignade(97). Dermatites, infections des yeux et de la sphère ORL font aussi partie des risques sanitaires liés à la présence de ces bactéries dans les eaux de baignade.

La fièvre typhoïde est causée par Salmonella typhi, maladie infectieuse aiguë et contagieuse, elle est la première maladie pour laquelle une augmentation d’occurrence a été observée chez les baigneurs(98). Les Salmonella paratyphi A, B et C sont également à l'origine de fièvres entériques.

Staphylococcus aureus est à l’origine d’infections cutanées. Les enfants (moins

de 16 ans) sont les plus touchés par ces troubles de santé.

Leptospira interrogans responsable de la leptospirose, portée par certains

animaux infectés (rats, bétail, chiens,…), qui la rejettent dans leurs urines, est présent dans les eaux douces et les berges boueuses. La leptospirose, maladie d’origine animale, transmissible à l’homme, se transmet essentiellement par voie indirecte, lors de baignades en eau douce. Les leptospires pénètrent dans

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l'organisme par l'intermédiaire de plaies, de lésions cutanées ou par les muqueuses. La contamination par voie digestive (absorption d'aliments souillés par les urines d'animaux malades) est exceptionnelle.

VII.3.2. Les virus :

Les virus pathogènes d’origine fécale (virus de l’hépatite A, entérovirus, rotavirus, calicivirus astrovirus, norovirus) sont souvent à l’origine de maladies transmises par les eaux polluées.

Le virus de Norwalk et les virus Norwalk-like sont à l’orgine de gastro-entérites ayant une période d’incubation de 15 à 48 heures, alors que celles engendrées par des rotavirus se déclarent principalement au bout de 2 à 4 jours. Les adénovirus peuvent, eux, induire des gastro-entérites ayant des périodes d’incubation pouvant aller jusqu’à deux semaines(97).Virus Norwalk et

Norwalk-like sont principalement responsables d’épidémies de gastro-entérites chez les adultes alors que les rotavirus et astrovirus sont à

l’origine d’épidémies chez les enfants.

Entérovirus et adénovirus sont aussi responsables de problèmes respiratoires. Ces pathologies observées à la suite d’une baignade, ont été classées dans la catégorie « Acute Febrile Respiratory Illness » .Fièvre, maux de tête et de gorge, douleurs dans le corps, fatigue, anorexie et toux comptent parmi ces troubles respiratoires.

VII.3.3. Les champignons :

Les champignons sont présents dans les eaux de mer. Penicillium spp.,

Aspergillus spp. et Alternaria spp sont les champignons filamenteux le plus

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levure la plus communément dosée dans les eaux de mer. Ces levures et champignons sont à l’origine d’infections oculaires, respiratoires, de la sphère ORL, de la peau et de dérangements gastriques.

7.3.4. Les protozoaires :

Des protozoaires tels que Giardia (sous forme kystique) et que les oocytes de

Crytosporidium survivent dans l’eau de mer. Les oocytes de Toxoplasma

gondii est, lui, infectieux s’il est sous forme sporulée. Ces formes sporulées ont

une durée de vie de quelques mois dans l’eau de mer.

Les pathologies induites par ces parasites sont principalement des gastro-entérites. Les diarrhées parasitiques ont des périodes d’incubation variant entre sept et dix jours(97).

7.3.5. Micro-algues et cyanobactéries :

De nombreuses espèces toxiques de dinoflagellés, de diatomées, de nanoflagellés et de cyanobactéries (algues de couleur bleu-vert) présentes dans le milieu marin provoquent des pathologies humaines. La toxicité de ces micros-algues pour l’homme tient aux toxines qu’elles libèrent. Le principal danger vient de ce qu’elles s’accumulent dans les fruits de mer et les poissons qui sont ensuite consommés par l’homme, chez qui elles provoquent des intoxications. La « dermatite du baigneur » (ou « des nageurs ») est un eczéma de contact sévère qui se manifeste après immersion dans de l’eau de mer où se trouvent des efflorescences de certaines espèces de cyanobactéries. Elle provoque des démangeaisons et des brûlures dans les minutes ou dans les heures qui suivent la

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débromoaplysiatoxine et la lyngbyatoxine A ont été isolés dans les cyanobactéries marines. Ils sont très inflammatoires et contribuent dans une large mesure aux tumeurs de la peau(99).

Nodularia spumigena a été la première cyanobactérie reconnue comme mortelle

chez l’animal. Elle produit une hépatotoxine, la nodularine, qui provoque d’importantes hémorragies du foie chez les mammifères et altère la structure de cet organe.

L’inhalation d’embruns chargés de fragments de dinoflagellés ou de toxines (brévétoxines) libérés dans l’écume par des micros-algues lysées peut être dangereuse pour l’homme. Les signes et symptômes sont une irritation sévère de la conjonctive et des muqueuses (en particulier celles du nez) suivie d’une toux persistante, d’éternuements et de picotements des lèvres.

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