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LES MARCHES DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES

Salaires horaires en Bretagne en 2006 par catégorie socioprofessionnelle

C. INNOVER ET MIEUX VENDRE POUR MIEUX REMUNERER L’ENSEMBLE DE LA FILIERE

3. LES MARCHES DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES

a. Un marché interne mature

Le marché intérieur français est très bataillé. La concurrence est intense et les marchés sont matures.

Les industriels bretons ne sont plus soumis seulement à une concurrence française mais bien à une concurrence européenne. Les industriels bretons interviennent sur des marchés « lourds ». Le Tableau 4 donne le poids des principaux marchés alimentaires dans les grandes et moyennes surfaces françaises pour l’année 2008. Ces chiffres ne donnent pas les ventes réalisées dans les autres circuits, comme la restauration hors domicile ou les circuits courts.

Contrat de filière de l’industrie agroalimentaire 47 Tableau 4 : chiffres d’affaire de la grande distribution pour les produits alimentaires en 2008

(GMS : super- et hypermarchés) Chiffres d’affaires

(Mds d’€)

Epicerie sucrée 14,1

Epicerie salée 7,9

Pet food 1,4

Crèmerie Ultra frais 3,8

Crèmerie Beurre, crème, œuf, lait 3,6

Fromage 3,9

Boucherie 4,3

Volailles 2,4

Charcuterie 4,1

Traiteur 3,2

Légumes 2,3

Légumes 4ième gamme 0,5

Produits de la mer 3

Source : Nielsen 2008 – Linéaires Distribook

Les grands marchés sont globalement stables, plus ou moins en recul au niveau des volumes, avec bien évidemment des tendances plus marquées qui peuvent correspondrent à des tendances de fond.

Les quelques exemples ci-dessous illustrent les grandes évolutions des marchés, sans rentrer dans les détails des segments et sous segments de marché.

Marchés de la viande

C’est un marché sur lequel une grande partie de l’économie bretonne repose. La part des viandes dans les dépenses alimentaires (hors dessert) des ménages a peu varié au cours des cinquante dernières années (59,1% en 1960, 56,8% en 2006). On observe toutefois que, depuis les années 90, les préparations à base de viande se substituent progressivement aux viandes fraîches (Figure 18).

En 2008, le marché des viandes a connu des difficultés, toutes viandes confondues, avec un recul marqué des achats des ménages (au cumul annuel mobile au 31/11/2008 ; TNS, cité par Linéaires février 2009) :

-

Bœuf : -4,7%

-

Veau : -5,9 %

-

Volaille : 2,8 % (dont dinde : 5,2 % / dont poule : 1,8 % / dont canard : 4,9 % / dont pintade -4,9 % / dont lapins : -7,2 %)

-

Ovin : -6,5%

-

Porc : -0,8%

Figure 18 : dépenses de consommation en repas hors dessert, par habitant (France) Source : INSEE

Ces baisses de consommation semblent provenir des changements de comportement des consommateurs plus jeunes qui achètent moins de viande.

Contrat de filière de l’industrie agroalimentaire 48

Marché de la charcuterie

Ce marché est en croissance au rayon charcuterie libre service de +2,1% en volumes en 2008 (période cumul annuel mobile à décembre 2008 en super, hypermarchés et Hard Discounter ; Linéaires février 2009).

C’est un segment de marché lourd d’environ 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en libre service et de 320 000 tonnes commercialisées annuellement.

Plats cuisinés

Au cours des 45 dernières années, la part des plats préparés au sein des repas a plus que doublé, pour atteindre 41% en 2006. Après avoir connu une croissance très rapide jusqu’en 1990 (+4,4% des dépenses de consommation par an et par habitant), ils connaissent une croissance moindre, mais toujours quatre fois plus rapide que celle de l’ensemble des produits alimentaires (INSEE). En tonnage, les ventes ont progressé de 19,2% en 2006, et 13% en 2007, pour se stabiliser à +0,4 % en 2008. En effet, la fréquence d’achat des consommateurs s’est stabilisée et ne tire plus le marché sur des hausses à deux chiffres (Période Cumul Annuel à novembre 2008 en hyper et supermarchés ; Linéaires février 2009).

Marché des œufs

Le marché des œufs a progressé de +1,5% en volume en 2008, et fait un bond de +5% au premier trimestre 2009 en comparaison du premier trimestre 2008 (Linéaires février 2009).

Marché des conserves

Le marché des conserves de légumes, avec un chiffre d’affaires de 1 078 millions d’euros, a progressé de +3,6% en valeur (en cumul annuel mobile à Novembre 2008, comparé à 2007). En revanche, il a perdu sur la même période – 2,4% en volumes (Linéaires février 2009).

Le marché des conserves de poissons a également progressé en valeur, avec +4,1 % d’augmentation et 720 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais a perdu -0,6% en volume sur des ventes de 91 800 tonnes (Linéaires février 2009, comparaison ventes de décembre 2006 à novembre 2007, comparées à celles de décembre 2007 à novembre 2008).

b. Un marché extérieur très concurrentiel

Le solde cumulé du commerce extérieur agroalimentaire français a « fondu » depuis le début de l’année, en passant de 3,6 milliards d’euros sur les 5 premiers mois de l’année 2008 à 1,7 milliards à fin mai 2009 (Les Marchés 16/07/2009). Une grande partie de la dégradation de la situation est due à la baisse des exportations des produits agricoles bruts (blé notamment). Les exportations de produits animaux sont en baisse, mais dans des proportions moindres que les alcools (Agreste).

L’année 2009 débute sur des exportations bretonnes en baisse pour le premier trimestre 2009 (en comparaison du premier trimestre 2008 ; Observatoire économique des IAA de Bretagne, juillet 2009, d’après douanes régionales). En effet, les exportations agroalimentaires bretonnes ont baissé de seulement 8% en valeur et ne dépassent pas 680 millions d’euros. Ce chiffre global masque des disparités : les exportations de produits laitiers bretons baissent de 20%, celles de volailles baissent de 17% et les produits de la pêche préparés de 42%. A l’inverse, les exportations de légumes progressent de 30% et les viandes de boucherie sont stables.

Les exportations bretonnes sont impactées par la crise financière et économique actuelle, l'enjeu est de s'assurer qu'en sortie de crise les positions bretonnes seront sauvegardées et pourront même être développées.

Il est important de noter ici que les évolutions des débouchés des productions bretonnes dépendront également d'un certain nombre d'aspects politiques nationaux, européens et mondiaux. Ainsi certaines productions bénéficient de mécanismes d'aides à l'exportation, quel est leur devenir? Quels seront les impacts sur les débouchés des productions agricoles et agroalimentaires bretonnes des décisions prises en matière de Politique Agricole Commune et quelles seront les évolutions après 2013? Quels accords éventuels à venir à l'OMC et quels effets sur les productions bretonnes? Quelles évolutions de parité entre devises et là encore quelles opportunités ou menaces pour les débouchés des produits bretons? Quelles évolutions du coût de l'énergie et coût du transport (prix du pétrole et taxation...) et quels impacts sur les échanges?

Comment se préparer pour atteindre ou reconquérir ces marchés ?

Contrat de filière de l’industrie agroalimentaire 49 4. TENDANCES ET PREOCCUPATIONS DES FRANÇAIS

Les études et enquêtes réalisées auprès des consommateurs révèlent leur intérêt pour la santé et l’environnement. Selon les enquêtes et leurs modalités de mise en œuvre, les chiffres et les classements diffèrent. Nous nous attacherons à prendre acte des grandes tendances, sans confondre des déclaratifs de préoccupations de consommateurs répondant à une enquête avec des comportements d’achat.

a. Un souci croissant de préserver sa santé

La notion de santé recouvre plusieurs domaines, dont un a été exploré par Nielsen : celui de la santé et la minceur. L’étude réalisée par Nielsen en septembre et octobre 2008 met en avant que :

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« 5 consommateurs sur 10 en moyenne, à travers le monde, se considèrent en surpoids,

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49% des Français ne se considèrent pas en surpoids,

-

47% des Français, afin de manger sainement et de préserver leur santé, déclarent éviter certaines catégories d’aliments, avant même d’en réduire leur consommation,

-

les Français, de plus en plus sensibilisés à l’écologie et à la défense d’une « agriculture saine » sont les seuls parmi les européens à déclarer choisir de consommer des produits frais pour leur santé,

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en revanche, plus d’un Français sur deux avoue ne pas savoir ce qui est bon pour sa santé, entre ce qu’il lit, ce qu’il voit et ce qu’il entend ».

Une autre étude réalisée par le CREDOC en Décembre 2008 montre que « bien manger » passe par la dimension « santé » pour 37% des sondés en 2007, alors qu’ils n’étaient que 12% à le déclarer en 1995. Cette dimension santé devient très forte, y compris chez les plus jeunes consommateurs, « ce qui pourrait être un renversement générationnel dans les représentations mentales » (CREDOC cahier de recherche n°252).

b. Des attentes en termes de préservation de l’environnement et de mode de production

Selon une étude réalisée par Nielsen en mars 2008, le réchauffement climatique arrive en deuxième position des préoccupations des Français, après l’économie et devant la santé. La France est, de tous les pays mondiaux étudiés lors de cette enquête, le plus préoccupé par cette question.

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