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Matériel et méthode

B. Les formes symptomatiques :

- L'infection échinococcique du cœur est extrêmement rare, et l'affection peut être passée inaperçue pendant de nombreuses années avant de devenir cliniquement évidente.

- Elle peut provoquer divers types d'arythmies cardiaques, des dysfonctionnements valvulaires, une embolisation pulmonaire et systémique, une hypertension pulmonaire ou de nombreuses autres présentations cardiaques ou pulmonaires.(16)

- La symptomatologie dépend du siège du kyste. Les symptômes des kystes siégeant dans les cavités du cœur imitent les symptômes des valvulopathies. Les kystes intracavitaires provoquent un effet de masse pouvant conduire à l’insuffisance cardiaque congestive. Les kystes qui occupent le septum inter- ventriculaire peuvent causer un bloc atrioventriculaire.(12)

64 1. Les signes fonctionnels :

- La douleur thoracique à type de précordialgies ou d’angor est le signe d’appel le plus constant . (31)

- Elle est le plus souvent vague et ne ressemble pas a l angine de poitrine.(33)

- D’autres signes peuvent être: (34)  Dyspnée d’effort

 Hémoptysie  Palpitations

- Les précordialgies amènent souvent les patients à consulter et sont habituellement dues à la rupture du kyste dans l’espace péricardique avec réaction péricardique. (14)

- Les manifestations proprement coronariennes, angor ou infarctus, restent exceptionnelles et correspondent à une obstruction artérielle dans la zone kystique.(14)

- L’atteinte septale est à l’origine de troubles de conduction, Palpitations sont dues à l'irritation des fibres de conduction dans le septum ventriculaire.(9)

- En cas de rupture, on note la présence de la fièvre avec parfois un prurit et rush cutanée.

2. Les signes physiques :

- Les signes physiques sont rarement retrouvés et non spécifiques dans l’hydatidose cardiaque, on note la présence :

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- Une matité cardiaque intense .

- Un souffle systolique ou diastolique secondaire a une atteinte valvulaire .

- Par ailleurs, l’examen clinique des patients présentant un kyste hydatique de l’oreillette gauche peut montrer des signes évoquant un rétrécissement mitral.

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Une hépatomégalie avec distension de la veine jugulaire et reflux hépatojugulaire se voient volontiers chez les malades atteints de kyste hydatique du ventricule droit, alors que ceux du ventricule gauche imitent fréquemment la symptomatologie clinique des valvulopathies .(12)

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C - Les formes compliquées :

1. La fissuration et rupture :

- La fissuration est une issue limitée du kyste vers l’extérieur, - La rupture peut intéresser l’endocarde ou le péricarde.

- Cette rupture est plus fréquente dans le cœur (37%) que dans le péricarde (9%).

2. La rupture intracavitaire :

- Ça concerne essentiellement les cavités droites, en raison de la minceur du myocarde et de la pression basse.

- La rupture peut être à l’origine: (14)

 D’une réaction allergique : apparait une fois le contenu du kyste rentre en contact avec la circulation sanguine , associée a une fièvre, un prurit ou a une urticaire.

 D’embolies systémiques : Cérébrales avec tableau AVCI, artérielles des membres inférieurs avec tableau d’ischémie aigue et de gangrène, rénales, coronarienne ou autres.

 De métastases systémiques : La dissémination hématogène de matériel hydatique entraîne d’une part des lésions parenchymateuses et d’autre part des lésions artérielles pulmonaires centrales et périphériques.

L’atteinte de l’artère pulmonaire (AP) s’intègre donc le plus souvent dans le cadre d’une hydatidose cardiaque droite et elle est exceptionnellement isolée. Les séquelles fibreuses des KH du poumon peuvent aggraver l’hypertension artérielle pulmonaire même en absence d’apparition de nouveaux kyste.(9)

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 D’embolies pulmonaires : intéressent les ruptures au niveau du ventricule droit avec éjection du produit hydatique dans la circulation, risque de mort subite .

- Les embolies itératives sont responsables de thrombose, surtout partielle, du développement de KH intravasculaire et du développement d’ectasie artérielle par altération de la paroi artérielle pulmonaire décrite sous le terme d’anévrisme hydatique.(34)

3. La rupture péricardique :

Ça concerne essentiellement le ventricule gauche.

Elle est responsable d'un épanchement aigue avec tableau de péricardite aigue sérofibrineuse ou purulente et dont l'évolution est soit vers la tamponnade ou la constriction (9).

Le risque principal est la tamponnade.

4. La rupture myocardique :

Elle est responsable d’une échinococcose locale avec un aspect en grappe bien caractéristique.

68 5. Les complications mécaniques :

Essentiellement en rapport avec la pression exercée par le kyste contre les organes de voisinage.

a. La compression coronarienne :

Fréquemment , la maladie est dévoilée par des précordialgies de type angineuses suite à une compression du réseau coronaire (35).

Une insuffisance myocardique par insuffisance coronarienne fonctionnelle peut être une conséquence .

b. Les dysfonctionnements valvulaires :

- Par obstruction: par un gros kyste au niveau de l’orifice valvulaire

faisant protrusion dans l’une des cavités cardiaques.

- Par compression: Une insuffisance valvulaire par adhésion ou

contraction des feuillets à la paroi proche d’un kyste.

c. Trouble du rythme et de conduction :

Les troubles de conduction pouvant appeler a l’implantation d’un

pacemaker .(31)

6. Infection du kyste :

Éventuel mais rare, présente un obstacle de diagnostic à l’imagerie avec les tumeurs du cœur (36).

Le risque évolutif vers des complications graves impose un diagnostic et une prise en charge chirurgicale rapide. Les risques sont la rupture du kyste dans les cavités cardiaques et la dissémination des produits de la rupture dans le

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VIII-LES EXAMENS PARACLINIQUES

A. ECG

Les signes électrocardiographiques sont variables et non spécifiques. L’ECG présente le plus souvent des troubles de la repolarisation, et parfois des ondes Q de nécrose.(9)

L'ECG peut refléter l'emplacement du kyste : Des modifications de l'onde T et une perte de tension du QRS peuvent se produire en cas d'atteinte du ventricule gauche. Des défauts de conduction atrioventriculaire ou un bloc de branche du faisceau droit peuvent être observés avec une implication du septum interventriculaire(37).

1. Trouble du rythme :

Les kystes du septum interventriculaire ou de la paroi libre du cœur peuvent être compliqués de trouble de rythme supra ventriculaire ou ventriculaire.

Dans une étude faite en 2016, un patient avait une arythmie complète par fibrillation auriculaire. (31)

Une tachyarythmie paroxystique ou ventriculaire peuvent être associées (36)

71 2. Trouble de la repolarisation

On distingue selon l’emplacement du kyste et de son impact des différents troubles :

D’ORIGINE ISCHEMIQUE : c’est le cas d’une pression exercée sur la circulation coronarienne, on rapporte soit une onde T inversée, ou parfois un segment ST modifié.

D’ORIGINE PERICARDIQUE : c’est le cas d’une réaction péricardique (Variations des segments PQ et ST).

3. Anomalie de la conduction :

Essentiellement, des blocs de branche et des blocs auriculo-ventriculaires complets ont été rapportés.

Des perturbations au niveau des voies de conduction peuvent être engendrées par un kyste localisé au niveau du septum interventriculaire.

Dans une étude publiée en 2017, trois patients avaient des troubles de conduction à type de bloc auriculo-ventriculaire (BAV) de 1er degré, de BAV de 2e degré et de bloc de branche droit complet (BBD) (34) .

72 4. Les ondes Q :

Certains auteurs ont rapporté chez des patients avec des hydatidoses cardiaques, des électrocardiogrammes avec des séquelles d ischémie a type d’onde Q ont rapport avec avec la compression des grands troncs épicardiques.

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