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Les forêts alluviales confrontées aux changements globaux

Dans le document LES FORÊTS DES ZONES HUMIDES CONTINENTALES (Page 125-131)

Stéphane DUMAS Office National des Forêts

Fondation Pierre Vérots

261 chemin de Praillebard - 01390 Saint Jean-de-Thurigneux 04 74 00 89 33

contact@fondation-pierre-verots.fr

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Chêne sessile pédonculé Motte

globuleuse Motte

globuleuse Hêtre

Chêne sessile pédonculé Motte

globuleuse Motte

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Discussion

S. Saïd :

En parlant de changement climatique vous ne prenez pas en compte la faune, grande et petite ? S. Dumas :

Oui, la faune intervient. La grande faune, dont les effectifs dépendent des stratégies de gestion anthropique et sont actuellement en augmentation, a un impact direct sur le renouvellement forestier. Du côté de la Suisse et du Jura français les populations de cerfs compromettent gravement la régénération des sapins et épicéas, ce qui conduit à une dynamique qui va augmenter la proportion de hêtres, qui peuvent être eux-mêmes favorisés par le réchauffement. On a ici un exemple d’évolution des pratiques anthropiques qui entraîne une évolution du cortège faunistique qui, combiné au changement climatique, affecte profondément les compositions forestières.

S. Saïd :

Je suis entièrement d’accord et il serait bon de prendre en compte cet aspect dans votre schéma : certaines essences sont plus ou moins consommées et les effets climatiques sont donc complexes et importants.

S. Dumas :

On a l’exemple des castors : des forêts importantes de bois blanc se développent en l’absence de castors, notamment dans la basse vallée de l’Ain qui est moins endiguée que le Rhône. Le castor a certainement un impact sur leur renouvellement qui est en cours d’étude. Par leurs barrages et le bois mort qu’ils laissent en place ils ont aussi un impact sur la dynamique alluviale et sur le niveau de la nappe.

X :

Votre photo de la confluence de l’Ain montre un niveau bas des nappes et la sensibilité à la sécheresse. Les barrages valaisans en Suisse ont une action de stockage des eaux de fonte des neiges qui déphasent l’écoulement : l’eau est stockée au moment de la fonte et turbinée en automne et hiver au moment des pics de consommation électrique. Ce déphasage induit un étiage hivernal moindre. Les aménagements peuvent ainsi accroître les problèmes liés aux sécheresses.

S. Dumas :

Dans le cas de la rivière d’Ain l’impact des barrages amont est surtout un déficit de sédimentation en aval, et la baisse des niveaux est due plus à l’absence de sédimentation qu’à une baisse de régime. Cependant c’est hétérogène sur le secteur : des seuils peuvent permettre une sédimentation locale, et certaines rivières comme l’Albarine apportent des galets qui amènent des surfaces de régénération et on peut ainsi avoir localement des peupleraies importantes, de 300 à 400ha.

Ch. Chauvin :

Tout cela remet en cause la notion même d’invasives, est-ce que ces schémas pourraient accompagner la remontée d’un certain nombre d’espèces ?

S. Dumas :

Le domaine est tellement complexe et incertain qu’il est difficile de faire des prévisions. Dans ces conditions une option qui paraît sage est de ne rien faire et de voir ce qui va se passer, mais l’autre option qui consiste

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à introduire une novelle essence est sage elle aussi… Peut-être faudra-t-il zoner le territoire en laissant certains secteurs en l’état et dans d’autres, où beaucoup d’espèces naturelles disparaissent, on pourra décider d’intervenir et d’introduire de nouvelles espèces. Mais dans ces forêts alluviales les couloirs de propagation font que toute introduction risque de se propager vers l’aval et de s’implanter là où on voulait laisser en libre évolution. On a l’exemple de l’érable negundo. Au confluent de l’Albarine on a des peuplements de saules et peupliers qu’on souhaite protéger, qui sont fortement concurrencés par des érables negundo. On a donc essayé en 2005 d’éradiquer les negundos. On a constaté l’an passé une réduction du negundo en termes de volume de bois, mais pas en termes de semis qui arrivent des secteurs amont où les peuplements de negundo sont importants.

B. Rolland :

En tant que gestionnaires, quand vous êtes amenés à renouveler les peuplements de chênes, comment choisissez-vous entre le pédonculé et le sessile ?

S. Dumas :

L’ONF a tranché pour le chêne sessile surtout dans le reste de la France, suite au constat en 1976 du dépérissement des chênaies ligériennes, où on a fait le parallèle entre des chênes pédonculés de 120 à 140 ans qui se sont mis à dépérir fortement alors que les sessiles se tenaient bien. Le sessile paraissant mieux résister à la sécheresse, on a remplacé le pédonculé par du sessile. Pour ce qui nous concerne notre option est la régénération naturelle pour essayer de conserver le patrimoine génétique local. Si on devait planter je pencherais pour le pédonculé si on a un plancher hydromorphe important : le pédonculé a une pénétration racinaire importante au sein du fragipan et est capable d’atteindre les zones profondes qui restent humides une grande partie de l’année.

F-X. Nicot :

Le frêne subit des attaques de chalarose et contrairement à la stratégie suivie pour l’orme, où tous les arbres attaqués par la graphiose étaient abattus, on va maintenant laisser évoluer la maladie et ne récolter qu’une fois le dépérissement complètement constaté, de manière à donner aux patrimoines génétiques résistants la possibilité d’être déjà en place quand la chalarose disparaîtra, et de permettre la recolonisation naturelle.

Cette stratégie est en conflit avec les contraintes économiques, où les scieurs comprennent mal qu’on n‘abatte pas les arbres avant que leur valeur marchande diminue. Des changements prévisibles des espèces exploitées devront entraîner des ajustements sociaux, culturels et technologiques.

Tout ceci n’est pas très réjouissant mais impose aux forestiers une attitude d’humilité et aux filières économiques de faire des choix réalistes un peu nouveaux entre préservation de la naturalité et conservation de telle ou telle espèce.

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