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1. Généralités sur l’élevage des poules pondeuses

1.3. Synthèse bibliographique sur les poules pondeuses de la souche Isa Brown

1.3.3. Elevage des poules pondeuses au sol

1.3.3.2. Les différentes étapes de l’élevage des poules pondeuses

L’élevage des poules pondeuses se déroule en trois grandes phases : la phase poussin, la phase poulette et la phase pondeuse.

La phase de poussin-ponte

Cette phase se déroule de 0 à 8 semaines d’âge. On procèdera au comptage du nombre de boîtes et du nombre de poussins dans quelques boîtes. Les prélèvements éventuels pour analyse bactériologique (fonds de boîte) seront réalisés. Il faut évaluer le taux de mortalité et procéder à l’évaluation visuelle puis physique des poussins. Le duvet doit être sec, soyeux et homogène.

Les pattes des poussins doivent être chaudes, il ne doit pas avoir des poussins avec le bec ouvert.

L’ombilic doit être bien cicatrisé, les poussins doivent être vigoureux, avoir l’œil vif avec de bons aplombs. Il faut peser individuellement 50 poussins au hasard pour vérifier l’homogénéité.

L’observation méthodique du comportement et de l’aspect externe des poussins permet de juger l’état des animaux livrés. Un bon lot uniforme est composé de poussins dont au moins 80% ont un poids compris dans une fourchette de 10% autour de la moyenne (Couvreur et al., 2007).

Généralement, les poussins arrivent très souvent fatigués d’où la nécessité d’ajouter du sucre ou du D-glucose dans de l’eau de boisson pour l’abreuvement. Il faut s’assurer que chaque poussin s’est réellement abreuvé ; on peut les y aider en trempant leur bec dans l’eau sucrée.

Au démarrage, le poussin a besoin de la chaleur. Le bâtiment doit être correctement chauffé, sans entrées intempestives d’air. En saison chaude, des vitesses d’air élevées (environ 1 mètre par seconde) à leur niveau sont nécessaires pour lutter contre les températures élevées. II est

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 23 primordial de gérer correctement la ventilation par des systèmes de régulation efficaces. Il faut observer la norme de température, d’atmosphère de densité (50 sujets par mètre carré) et d’éclairage exigée à cette phase d’élevage (Couvreur et al., 2007). Les normes d’éclairage figurent dans le tableau 2.

Tableau 2 : Les normes d’éclairage à respecter à l’étape poussin

Age Période d’éclairage quotidien en heure par jour (h/j) 1 à 2 jours 23

Les normes de température pendant les quatre premières semaines de réception des poussins figurent dans le tableau 3.

Tableau 3: Normes de température pendant les quatre premières semaines de réception des poussins

Pour l’alimentation des poussins, le premier élément auquel on pense, c’est évidemment l’eau.

La qualité de l’eau distribuée aux animaux comprend deux composantes. Il s’agit de la qualité

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 24 chimique et de la qualité bactériologique. Au-delà de la norme d’équipement (nombre d’abreuvoirs) et de la répartition homogène de celui-ci, les points d’eau et l’eau d’abreuvement doivent être maintenus propres et le matériel doit être régulièrement contrôlé et adapté en fonction de la croissance des animaux de manière à être aisément accessible, à éviter le gaspillage et à assurer un bon état de la litière (Couvreur et al., 2007). En ce qui concerne l’aliment proprement dit, pendant les premiers jours de vie, il faut distribuer de l’aliment plusieurs fois par jour pour inciter avec un aliment frais, les poussins à consommer. Par la suite, il ne faut jamais remplir complètement les plateaux d’alimentation pour éviter le tri, le gaspillage et la fermentation de l’aliment. Il faut vider les chaînes alimentaires tous les jours, pour empêcher le tri et un déséquilibre alimentaire, source potentielle d’hétérogénéité et de picage. Toutes les particules alimentaires jouent un rôle important dans l’équilibre nutritionnel du poussin (Couvreur et al., 2007).

Sur le plan sanitaire, les poussins sont très sensibles aux maladies, il va falloir donc rigoureusement observer les règles d’hygiène et suivre un programme vaccinal prédéfini. Il est proposé un programme de vaccination à titre indicatif dans le tableau 4.

Tableau 4 : Exemple de programme de vaccination pour poussin future pondeuse

Age Maladie Mode d’administration

J1 au couvoir Marek Injection

J1-3 Bronchite infectieuse EB – GO – IN - Néb

J5 Gumboro EB – GO

J7 Pseudo peste EB – GO – IN - Néb

J15 Gumboro EB – GO

J21 Pseudopeste EB – GO – IN - Néb

J22-24 Gumboro EB – GO

Semaine 6 Pseudo peste Injection

Semaine 8 Bronchite infectieuse EB – GO – IN - Néb EB = eau de boisson IN = intra-nasale

GO = Gouttes oculaires Néb = nébulisation Source : Songhaï, 2005

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 25 La phase poulette

Cette phase se déroule de 8 à 18 semaines d’âge. L’élevage des poulettes répond à certains critères. Le poids moyen individuel doit être dans la norme de la souche soit 1350 g à 5% de ponte pour la souche Isa Brown et le lot doit être homogène pour avoir un bon pic de ponte.

Ces critères sont contrôlables par pesées individuelles d’un échantillon du lot. Il faut aussi respecter les normes de densité (10 sujets par mètre carré) et d’éclairage exigé pour cette phase.

Les normes d’éclairage figurent dans le tableau 5.

Tableau 5: Les normes d’éclairage à respecter à l’étape poulette

Age Période d’éclairage quotidien en heure par jour (h/j)

9ème 16,5

Pour l’alimentation du premier jour à la sixième semaine, les poulettes sont nourries à volonté.

L’aliment distribué est pesé pour mesurer la consommation des poulettes. A partir de la 6 ème semaine, la distribution d’aliment est contrôlée en fonction du poids des poulettes. Un engraissement excessif de la poulette est préjudiciable à la ponte avec un possible retournement cloacal au moment de la ponte ; si ce risque est réel en climat tempéré, il est faible en climat chaud car les poulettes ont plutôt tendance à sous-consommer. Le problème le plus fréquent est un poids insuffisant des poulettes à l’entrée en ponte. II faut stimuler la croissance par plusieurs méthodes. On peut distribuer l’aliment en deux repas : un le soir (vers 16 heures) et un le matin de très bonne heure ; pendant la journée, les poulettes sont à jeun pour les habituer à manger des quantités d’aliment plus importantes et éviter le tri (EMVT, 1997).

Les poulettes ne doivent pas être parasitées ni affectées par des maladies infectieuses majeures telles que la pullorose, la maladie de Newcastle et les mycoplasmes aviaires par exemple

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 26 (EMVT, 1997). En plus de tout ceci, il faut suivre un programme de vaccination bien déterminé.

Le programme de vaccination durant la phase d’élevage de la poulette future pondeuse varie selon la région, la prévalence des maladies, la nature du produit et le mode d’administration.

Cependant, quelle que soit la zone d’élevage, le programme devra être terminé avant le transfert dans le poulailler de production.

La phase ponte

A cette phase, il est très important de respecter les normes d’élevage recommandées.

Durant cette phase, les normes d’élevage recommandées dans le cas d’un élevage au sol sont les suivants :

- nombre de nids (pondoirs) : 1 nid pour 5 à 7 poules placées de préférence dans une zone sombre durée d’éclairement : Stimulation lumineuse puis augmentation progressive jusqu’à 16 heures de la lumière par jour

- intensité lumineuse : 3 à 4 w/ m2

Cette phase couvre la période de la 19 ème semaine à la 73 ème semaine d’âge (EMVT, 1997).

L’objectif est la production à partir d’une poulette prête à pondre à l’âge de 18 semaines (EMVT, 1997). C’est une période très cruciale pour l’éleveur qui doit vérifier certains paramètres tels que le poids et l’état de santé des animaux à l’entrée en ponte. L’aliment passe de la formule croissance à la formule ponte. Cet aliment destiné à la poule pondeuse doit apporter tous les nutriments en quantité suffisante pour satisfaire à la fois ses besoins d’entretien et les besoins de production d’œufs et de croissance puisqu’ à l’entrée en ponte, l’organisme continue son développement pendant plusieurs semaines. En outre, l’apport en calcium doit augmenter pour permettre la synthèse de la coquille. Les teneurs en énergie et en vitamines devront être au moins celles du régime de croissance. L’éleveur doit surveiller attentivement la consommation des poules et apporter la quantité d’aliment couvrant les besoins. Au pic de ponte, la consommation alimentaire de la poule élevée au sol est de 115 à 125 g/jour pour les poules Isa Brown. Dans la pratique, on peut préconiser une concentration énergétique comprise entre 2700 et 2900 Kcal/EM/Kg et un apport de 15% de protéines brutes ; à condition

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 27 d’équilibrer la ration en acides aminés soufrés et en lysine. Pour la teneur en élément minéraux, le calcium doit être apporté en grande quantité pour assurer la synthèse de la coquille. La teneur de calcium dans l’aliment doit être au moins égale à 3,5 % pour obtenir des coquilles solides.

Pour le phosphore, la teneur doit être située entre 0,3 et 0,35 %. En l’absence de programme lumineux adapté, il est difficile de suivre les besoins des poules et d’obtenir un pic de ponte correct de 90-95%. Trois critères permettent de voir si les poulettes sont correctement alimentées. Il s’agit du poids de la poulette, du pourcentage de ponte et du poids de l’œuf (EMVT, 1997). Ainsi pendant cette phase, la collecte des œufs occupe une place capitale. Elle sera réalisée au moins trois fois par jour. Pour mieux suivre son élevage de poule pondeuse, la nécessité d’un cahier de charge s’impose. Elle est indispensable du début jusqu’à la fin de l’élevage des poules pondeuses. Ce cahier est l’endroit où on inscrit tous les éléments de gestion de l’élevage: la date du démarrage, le nombre d’animaux au démarrage, les dépenses financières, les achats et les ventes. Tous les jours, on note dans le cahier de suivi, le nombre des animaux vivants au début de la journée et ceux qui sont morts en fin de journée. La quantité d’aliment consommé, la quantité d’eau bue, les observations éventuelles (maladies, accidents, traitements, vaccinations,), les dépenses et les ventes effectuées, le nombre de plateaux d’œufs obtenus par jour sont mentionnés dans le cahier de suivi (EMVT, 1997).

Sur le plan sanitaire, pour assurer une ponte normale et performante des poules, il faut éviter : - une suppression brutale de la lumière

- la multiplication des insectes (poux) par la désinsectisation,

- le picage et le cannibalisme par le débecquage ou le port de lunette, - le stress thermique,

- l’apparition des maladies en suivant un programme de soins stricts : Le tableau 6 mentionne quelques pathologies aviaires et leurs traitements.

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 28 Tableau 6 : Quelques pathologies aviaires et leurs traitements

Maladies Symptômes Traitement Prophylaxie

Newcastle Diarrhée verdâtre, Troubles respiratoires et nerveux, Soif intense, Plumes ébouriffées, Paralysie partielle ou totale, Abaissement des ailes

Pas de traitement ; toutefois utiliser des antibiotiques pour combattre d’éventuelle invasion bactérienne secondaire.

Vaccination voir calendrier

prophylactique (C.P) ; désinfection des locaux; destruction des cadavres.

Variole aviaire Forme cutanée: croûtes sur la tête et les barbillons Forme diphtérique: affection des muqueuses buccales

Huile rouge + sel + soufre ou encore de la glycérine iodée à passer sur les parties atteintes Hexamine comprimé (1c/8 sujets jeunes, 1c/4 sujets),

Animal endormi avec le bec dans la litière

Pas de traitement ; utiliser des antibiotiques ou triturer des feuilles de tabac dans l’eau de boisson

Vaccination

Coryza infectieux Chez les adultes : arrêt de ponte, Éternuement, toux, jetage muqueux,

Gonflement de la tête et des yeux Pas de traitement ; utiliser le cas échéant des antibiotiques

- Isoler les malades ; - Faire le vide sanitaire ; - Vaccination

Coccidiose Affaiblissement, perte d’appétit, diarrhée blanchâtre

sanguinolente Sulfamide, Amprolium à raison de 6g/10L d’eau

Utiliser régulièrement de

Pas de traitement ; utiliser le cas échéant des antibiotiques

- Vaccination ; - Désinfection Salmonellose - Diarrhée aqueuse jaune verdâtre

- Amaigrissement

- Cyanose de la crête et des barbillons

Oxytétracycline longue action (OLA) à raison de 0,5cc/s adulte renouveler 4 jours après

- Vaccination - Désinfection

Source : ISA, 2009

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 29 1.4. Synthèse bibliographique sur le Moringa oleifera

1.4.1. Caractéristiques botaniques de Moringa oleifera

Moringa oleifera Lam. (Synonyme: Moringa pterigosprema Gaertner) appartient à une famille monogénérique d’arbres et arbustes, les Moringacées. Le Moringaceae est une famille de genre simple avec 14 espèces connues. De ceux-ci, Moringa oleifera est l’espèce la plus largement connue et utilisée. Le Moringa oleifera est bien connu dans les différentes aires ethniques du Bénin. Le tableau 8 présente les noms de Moringa oleifera dans certaines langues nationales.

Tableau 7 : Noms locaux du Moringa oleifera Bariba Yuru ara, Yorwata, Yoruguma Dendi Windibudu

Fon Patima, Kpatima, Yovokpatin, Kpano, Yovotin Xuéda Coutiman

Natemba Tekpinda Otamari Mupeikomu

Peul Guildandeni, Latjiri, Legi-Lakili Waama Yorikunkunfa

YorubaNago Ewé igbale, Ewé ile, Ewé oyibo, Agun, Manyieninu, Ayere, Oyibo Source: Fuglie, 2002

Originaire de l’Inde, Moringa oleifera (figure 1) est aujourd’hui cultivé à travers le Moyen-Orient, ainsi que tout le long de la ceinture tropicale (Foidl et al., 2001).

M. oleifera est un arbre pérenne, à croissance rapide, qui peut atteindre 7 à 12 mètres de hauteur et dont le tronc mesure 20 à 40 cm de diamètre (Foidl et al., 2001). Les feuilles de 20 à 70 cm de long, alternes et bi ou tripennées, sont plumeux au-dessus et glabre en dessous. Elles se développent principalement dans la partie terminale des branches (Pandey et al., 2010). M.

oleifera s’adapte bien aux zones tropicales et subtropicales, avec une pluviométrie de 250 mm-2000 mm et à une altitude d’au moins mm-2000 m. Il tolère des températures de 25-35°c, et pousse sur des sols limoneux, sableux, ou sablo-argileux Il est planté par semis et par bouture, mais selon Kokou et al. (2001) ; le meilleur matériel végétal de départ pour envisager une plantation de M. oleifera est le semis à partir de graines plutôt que le bouturage. Bien qu’il préfère les sols pauvres, M. oleifera est souvent semé sur des sols fertilisés pour augmenter la teneur de ces éléments nutritifs.

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 30 L’utilisation d’engrais organique tels que les fientes de poule qui semblent être le meilleur fertilisant (à la dose de 125 g/plante) améliorent de façon quantitative l'accumulation de la biomasse chez M. oleifera dans l'Ouest Cameroun (Tedonkeng Pamo et al., 2005).

Figure 1 : plant de Moringa oleifera

1.4.2. Intérêts agronomiques du Moringa oleifera :

Le jus des feuilles fraîches peut être utilisé comme fertilisant qui augmente les rendements de 25 à 30% pour de nombreuses cultures à savoir les oignons, le poivron, le soja, le maïs, le sorgho, le café, le thé, le piment, melon, car il contient de la Zéatine, une hormone végétale (Fuglie 2001, Basra et al., 2009). Le tourteau qui reste après extraction de l'huile des graines peut également être épandu comme engrais ou dans le traitement de l'eau trouble où il est appliqué à une dose non supérieure à 250 mg/litre d'eau. En plus de produire de l’huile servant à stabiliser les senteurs en parfumerie, les graines de M. oleifera sont utilisées pour traiter l’eau (Foidl et al., 2001; Price, 2007). Les feuilles de M. oleifera, ajoutées au fourrage pour l’alimentation animale, pourraient être utilisées comme agent bioceutique pour remplacer les antibiotiques (Yang et a.l, 2006). Une activité anthelminthique a été découverte au niveau des fleurs et des feuilles de cette espèce (Shola et Isaiah, 2013). Du fait de ses qualités nutritives exceptionnelles, les feuilles de M. oleifera ont été utilisées aussi bien en alimentation humaine qu’animale (Price, 2007). Nombre d’auteurs se sont intéressés à l’utilisation de la farine de ces feuilles en alimentation animale. Plusieurs travaux se sont aussi intéressés aux feuilles de M.

oleifera Lam. (Kakengi et al., 2007). Une étude menée par Tendonkeng et al. (2008) a montré que l’incorporation jusqu’à 60 % de farine de feuilles de M. oleifera dans la ration finition des

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 31 poulets de chair en substitution au tourteau de soja, n’a eu aucun effet négatif sur le gain moyen quotidien (GMQ), la consommation et l’indice de consommation alimentaire. Il en est de même de Kaijage et al. (2003) et Kakengi et al. (2007) qui avec des taux élevés (20 et 15%

respectivement) ont constaté une amélioration significative de la coloration en jaune du jaune d’œuf, de la productivité et de la consommation alimentaire chez les poules pondeuses. Ces auteurs ont attribué cette coloration du jaune d’œuf à l’existence des pigments (ßcarotènes) dans les feuilles de M. oleifera. Toutefois, à 20 % d’incorporation de la farine de ces feuilles, Kakengi et al. (2007) ont observé une dépréciation de l’indice de consommation, une baisse de la production et du taux de ponte et une diminution du poids d’œufs. Ces résultats suggèrent que la farine de feuilles de M. oleifera remplace partiellement ou complètement la farine de graine de tournesol afin d’améliorer les caractéristiques de la qualité des œufs et des préférences du consommateur, voire améliorer la valeur marchande des œufs. Les travaux de Kakengi et al.

(2007) en Tanzanie sur des poules pondeuses confirment que les performances obtenues avec les feuilles de M. oleifera sont parmi les meilleures par rapport aux autres feuilles.La farine de feuilles de M. oleifera pourrait ainsi remplacer jusqu’à 20 % la principale source protéique sans entraîner d’effets néfastes sur la ponte. La farine de feuilles de M. oleifera peut être utilisée à des concentrations allant jusqu'à 6% dans l'alimentation des poulettes en croissance, jusqu'à 10% dans l'alimentation des poules pondeuses.

1.4.3. Valeurs nutritionnelles de Moringa oleifera

Les feuilles de M. oleifera sont un légume de bonne qualité nutritionnelle et sont l’un des meilleurs légumes tropicaux. La valeur nutritive des feuilles de Moringa est d’une richesse rarement observée. En effet, les feuilles contiennent une très grande concentration de vitamines A et C, un complexe de vitamines B, du fer, du calcium, des protéines, du zinc, du sélénium et phénomène assez rare pour une plante, elle possède les 10 acides aminés essentiels pour l’être humain. Elles sont une excellente source de protéines. Les études menées au Sénégal montrent que les teneurs en protéines des produits de Moringa oleifera sont le plus souvent supérieures à celles de plusieurs légumes et feuilles consommées en Afrique et font de Moringa oleifera une véritable source de protéines végétales (Ndong et al., 2007). Cette teneur varie entre 19-35 % MS (Olugbemi et al., 2010). Ces différents auteurs ont trouvé que les feuilles matures contiennent moins de protéines que les jeunes feuilles du fait de leur teneur élevée en fibres, notamment en cellulose brute variant de 9,13-28,2% MS. Les feuilles de M. oleifera ont un bon profil en acides aminés. La teneur en acides aminés (en g/16g N) des feuilles fraîches est plus faible que celle des feuilles traitées à l’éthanol. Ceci est dû à une quantité plus importante d’azote non protéique dans les feuilles fraîches (4,7% contre 2,7%) (Zarkadas et al., 1995).

UAC/EPAC/PSA 2015 ADIKPETO Rodrigue & BEHANZIN Igor 32 Tous les acides aminés essentiels sont présents à une concentration supérieure par rapport à celle préconisée par la FAO, l’OMS et l’ONU pour les enfants de 2 à 5 ans. La teneur en acides aminés de la farine de feuilles de M. oleifera est comparable à celle du tourteau de soja avec une digestibilité de 79,2% (Ly et al., 2001). Ayant une teneur relativement élevée en énergie métabolisable, 2273 et 2978 kcal/kg MS (Olugbemi, 2010), les feuilles de M. oleifera contiennent une très grande concentration en vitamines A (6,8 mg), B (423 mg), C (220 mg) etc ; en minéraux (fer, calcium, zinc, sélénium, etc.) et sont riches en ß-carotène (Mbora et al., 2004). Les minéraux occupent une part modeste de la matière sèche de feuilles de M. oleifera avec des teneurs de 0,6 à 11,42% MS. Quant à la matière grasse contenue dans les feuilles de M. oleifera, elle varie de 2,3 à 10% MS (Olugbemi et al., 2010). En somme, M. oleifera se caractérise par une forte teneur en nutriments, en antioxydants, en glucosinolates, en composés phytochimiques et par ses qualités organoleptiques. Cependant, le stade de maturation des feuilles et la saison de récolte peuvent influencer ses teneurs, d’un facteur de 1,5 à 3, en particulier pour le ß-carotène, le fer… (Yang et al., 2006). Après extraction les feuilles de M.

oleifera constituent toujours une bonne source de protéines, de lipides, de minéraux et de fibres (Gupta et al., 1989). Le tableau 9 montre la composition chimique des feuilles de Moringa

Toutes les valeurs, sauf l’énergie brute, sont exprimées en % de la matière sèche.

FDN : fibres extraites au détergent neutre ; FDA : fibres extraites au détergent acide ; LDA : lignine extraite au détergent acide

1.4.4. Facteurs anti-nutritionnels de Moringa oleifera

Des facteurs anti-nutritionnels ont été détectés dans les feuilles de M. oleifera.

Les feuilles fraîches de M. oleifera contiennent des quantités négligeables de tanins (1,4%),

Les feuilles fraîches de M. oleifera contiennent des quantités négligeables de tanins (1,4%),