• Aucun résultat trouvé

Le transport et la mobilité dans l’économie du département de Téra

2.1.2. Les productions agricoles

2.1.2.1. Les cultures pluviales

Les cultures pluviales concernent principalement le mil, le sorgho, le niébé et le riz qui occupent la quasi-totalité des terres cultivées et de ce fait se rencontrent sur l’ensemble du département. La superficie cultivable en saison pluviale est estimée à 710 000 ha soit 35,11 % de la superficie totale du département de Téra. La superficie emblavée par an varie d’une campagne à l’autre en fonction du nombre d’acteurs intervenant dans la production végétale, des conditions climatiques de l’année et de la situation alimentaire des producteurs. En 2008,

Mil Sorgho Riz Niébé

151

sur les 710 000 ha de superficie cultivable, les cultures pluviales ont occupé 472 851 ha soit 66,6 %. Parmi ces productions, le mil se démarque par le fait qu’il est la céréale la plus

consommée, d’où le fait qu’il occupe plus de superficie que n’importe quelle culture. D’ailleurs, la situation alimentaire est généralement fonction de la production de mil (déficitaire ou excédentaire). Il est produit surtout sur les sols dunaires avec un rendement

moyen de 397 kg/ha pour une production qui s’élève à 125 088 tonnes. Ainsi, sur les 472 851 ha mis en culture en 2007 pour l’ensemble du département, le mil occupe 315 082 ha

soit 66,63 %. Le sorgho vient en seconde position avec 99 877 ha soit 21,12 % des terres cultivées et une production de 32 660 tonnes avec un rendement à l’hectare de 327 kg.

Figure 2.1.3 : évolution des productions de mil et de sorgho Source : DDA/T (2009)

On peut remarquer à la lecture de la figure 2.1.2 que les quantités de mil et de sorgho produites sur une période de 19 ans de 1988 à 2007 ont évolué en dents de scie. Cela est caractéristique de la production céréalière du département de Téra d’une manière générale.

Les années où les productions sont meilleures comme celles de1988 et 2005 avec 120 221 tonnes et 145 952 tonnes sont des années d’une bonne pluviométrie bien répartie

dans l’espace et dans le temps. À contrario, les années de mauvaises récoltes comme celles de 1989 et 1997 avec 57 126 tonnes et 38 991 tonnes sont des années de sécheresse marquées par des famines. 0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 P rod u ctions Années Mil Sorgho

152

A, champs de mil B, parcelles de riz

C, champs de sésame D, champs de gombo

Figure 2.1.4 (A, B, C et D) : cultures pluviales Source : YONLIHINZA (2010)

Les cultures de rente (le niébé, l’arachide, le gombo et le sésame) se développent parallèlement aux cultures céréalières.

Le niébé est souvent associé au mil ou au sorgho et offre un rendement moyen de 94,8 kg/ha. Au delà de l’autoconsommation il a une valeur commerciale certaine et fait souvent l’objet d’exportation. Par ailleurs, les résidus sont très recherchés pour l’alimentation du bétail. Le niébé est cultivé sur l’ensemble du département sous pluie en association avec le mil et le sorgho. En période de décrue des affluents du fleuve, sa culture est pratiquée par les hommes dans le Gorouol et par les femmes dans la Sirba et le Dargol. Les alentours de certains points tels que les mares de n’solo et de Kokorou font aussi l’objet de cette pratique.

Les productions de sésame, de gombo, de voandzou et d’arachide dans le département sont

essentiellement sous pluie et étaient respectivement de 5 721 tonnes, 26 006 tonnes, 814 tonnes et 2 220 tonnes en 2008. Elles sont exclusivement pratiquées par les femmes sur

des portions de terres généralement non utilisées pour la production du mil et les récoltes constituent une véritable source de revenu annuel. Cela a suscité même l’intérêt de certains

153 partenaires qui désormais appuient la promotion de la production du sésame en quantité et en qualité dans presque tout le département à travers la vulgarisation de méthodes plus productives. Parmi ces partenaires il y a le Catholic Relief Service (CRS) qui intervient respectivement dans les communes rurales de Gothèye et de Dargol, le projet Lutte Contre la Pauvreté à Tillabéry (LUCOPTI) et le Centre d’Études Économiques et Sociales de l’Afrique de l’Ouest (CESAO) dans les communes rurales de Gorouol, Gothèye, Kokorou, Méhenna et la commune urbaine de Téra. La culture du sésame est considérée par ces organismes, à juste titre, comme un bon moyen de réduire la pauvreté chez les femmes.

Le calendrier agricole des cultures pluviales passe généralement par la fertilisation (transport de fumure organique ou pacage) de décembre à mi-février. Le défrichage des champs dunaires a lieu de février à avril, suivi des semis en mai ou juin selon les années. Puis il y a le sarclage qui dure de juin à août et enfin les récoltes qui interviennent le plus souvent en septembre et octobre.

Figure 2.1.5 : évolution du bilan céréalier (mil et sorgho) de 1988 à 2007 Source : DDA/T (2009)

Malgré sa pratique par une majorité de la population, la production agricole dominée par la culture pluviale n’arrive pas à couvrir les besoins alimentaires et ce même en année de bonne pluviométrie bien répartie dans le temps et dans l’espace et sans attaques de nuisibles.

La dégradation des terres de cultures, l’exode rural, le caractère archaïque des techniques et des moyens de production et l’insuffisance de l’encadrement des producteurs. Cela explique

-50000 -20000 10000 40000 70000 100000 130000 160000 T on n age s Années Productions Besoins Ecarts

154 que le département devient chroniquement déficitaire sur le plan alimentaire. La figure 2.16 montre, que pour une période de 19 ans (de 1988 à 2007), Téra a connu 11 années déficitaires. Si l’on considère l’année 2007, le déficit à été de l’ordre de 33 711 tonnes. Il s’est traduit par une famine qui affecta 144 villages pour une population de 276 956 habitants.