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6. LES INTERVENTIONS EXISTANTES

6.1 Loto-Québec et ses filiales

6.1.2 Mesures préventives spécifiques

6.1.2.3 Les casinos

L’accès aux casinos est interdit aux moins de 18 ans. Toutefois, il semble que cette limite d’âge soit régulièrement contournée par des personnes d’âge mineur. M. Jeffrey Deverensky, du Centre international sur le jeu de l’Université McGill, se dit préoccupé par la « facilité avec laquelle de jeunes mineurs entrent dans les casinos et les bars-salons dotés de machines à sous ou d’appareils de loterie vidéo ». « C’est un problème », reconnaît Jean-Pierre Roy, de Loto-Québec, qui supervise les trois casinos commerciaux de la province. « Pourtant, les agents de sécurité s’efforcent de faire respecter la limite d’âge de 18 ans », dit-il. « Des inspecteurs font aussi des incursions dans les bars où se trouvent des appareils de loterie vidéo pour s’assurer que les restrictions en matière d’âge sont respectées », ajoute-t-il… (Le Droit, 24 février 2003).

Toute consommation d’alcool est interdite dans les aires de jeux des casinos. Aucun crédit n’est accordé aux joueurs. Aucun employé de la SCQ ne peut jouer au Casino.

Par ailleurs, les casinos se sont dotés d’un code d’éthique publicitaire et aucune publicité concernant les jeux de casino n’est faite. En contrepartie, les autres services des casinos sont fortement publicisés, tels les restaurants, les spectacles, etc.

Des bornes interactives Pour que le jeu demeure un jeu ont été installées à des fins préventives. Ces machines permettent au joueur de faire une auto-évaluation de son comportement face aux jeux de hasard et d’argent. Au Casino du Lac-Leamy, deux bornes sont disponibles, l’une à l’entrée, un endroit qui s’avère stratégique, et l’autre près du bar La Marina. La « borne » est en fait un ordinateur proposant un « jeu » interactif animé par un personnage virtuel, le « Joker ». Le participant est amené à répondre à six questions d’ordre général sur les jeux de hasard et d’argent (le jeu questionnaire) et à huit questions sur son comportement face au jeu (le test). Une banque de cinquante questions a été développée pour le jeu questionnaire (Information de réserve concernant le jeu pathologique, 2002, p.48). Les questions sur le comportement du joueur ont été développées par M. Robert Vallerand, directeur du Laboratoire de recherche sur le comportement social à l’UQAM. À tour de rôle, des questions d’ordre général sur le jeu et sur le comportement sont proposées à l’utilisateur. À la fin de la séance, un coupon-réponse est imprimé indiquant le résultat de l’évaluation du comportement de l’utilisateur.

Notre propre expérience avec la borne interactive a été décevante. Le jeu proposé nous a semblé enfantin, tant sur le plan visuel que par la façon dont le Joker s’adresse à l’utilisateur. Les questions du jeu questionnaire étaient particulièrement difficiles et exigeaient une certaine concentration. Cependant, le volume de la bande sonore qui accompagne le jeu nous a semblé très élevé et nous a rendus inconfortables, car nous aurions préféré jouir d’un certain anonymat. Le jeu nous a paru long, bien que la durée de la séance interactive ne soit que de 9 à 10 minutes. Nous pourrions facilement comprendre que les joueurs excessifs ne soient pas attirés par ces appareils.

Un dépliant d’information, Pour que le jeu demeure un jeu, est disponible à proximité des bornes interactives. Il semble que ce dépliant soit publié en 5 langues (français, anglais, chinois, cambodgien et vietnamien). Nous n’avons vu que les versions française et anglaise dans les présentoirs. En annexe, vous pourrez consulter le dépliant (version anglaise et française) ainsi que le coupon-réponse de l’utilisateur (voir annexe 6, section Loto-Québec et ses filiales, cartable 1). Le numéro de la ligne téléphonique Jeu : aide et référence est inscrit sur le coupon-réponse.

On aborde dans le dépliant la notion de hasard et on y propose un test d’auto évaluation, ainsi qu’une interprétation des résultats obtenus. L’interprétation des résultats fait aussi référence à ceux obtenus lors de la participation à la borne interactive. Il est également question dans le dépliant des phases du joueur : la phase gagnante, la phase perdante, puis celle du désespoir. Des conseils y sont fournis aux parents et on y aborde le programme Moi, je passe. Finalement, il est question dans le dépliant des pistes pour venir en aide à une personne aux prises avec un problèmes de jeu et de la ligne Jeu : aide et référence.

Vous trouverez en annexe les données concernant le « taux de parties engagées » et le taux d’abandon du jeu interactif d’auto-évaluation (voir annexe 6, section Loto-Québec et ses filiales, cartable 1). À la lumière de ces données, il semble que peu de gens consultent ces bornes interactives, le taux d’utilisation / d’occupation se situant autour de 25 % En outre, seulement 36 % des participants ont terminé leur séance.

Des affiches auto-collantes faisant la promotion de la ligne 1-866-S.O.S.-JEUX sont apposées sur les côtés de chaque machine à sous dans les casinos, sur les appareils de bingo électronique ainsi que sur les machines de jeux de cartes de poker. Ces affiches sont peu visibles, les appareils étant tous collés les uns contre les autres. Par contre, une bannière grand format (d’environ 2 mètres) était visible près du guichet automatique lors de notre visite.

Un programme d’autoexclusion est disponible pour les joueurs qui veulent cesser de fréquenter les casinos du Québec. Pour y adhérer, il faut, d’une part, se présenter au comptoir du service à la clientèle de l’un des trois casinos et indiquer qu’il s’agit d’une demande d’autoexclusion. Le préposé contactera alors un agent de sécurité qui dirigera le client dans une salle privée prévue à cette fin. Un enquêteur du service de la sécurité se chargera de remplir, en présence de la personne, la demande d’autoexclusion et une photo du joueur sera prise sur place lors de l’ouverture du dossier. Cette demande autorise la SCQ à exclure la personne des aires de jeux et des bars, casse-croûte, restaurants, salles de spectacles et boutiques situés dans les casinos, durant une période variant entre 6 mois à 5 ans (au choix de l’individu). L’inscription au programme est irrévocable. La SCQ n’assume aucune responsabilité si le client enfreint l’interdiction d’accès à laquelle il s’est volontairement engagé. L’inscription au programme

d’autoexclusion entraîne automatiquement l’annulation de l’inscription au programme Casino Privilèges. L’adhésion au programme d’autoexclusion entraîne aussi automatiquement l'enregistrement du nom, du prénom et de l’adresse postale de la personne dans la base de donnée de la SCQ, afin d’empêcher tout envoi de documentation annonçant les activités de ses établissements de jeu. Au 31 mars 2002, pour le Casino du Lac-Leamy, 1329 contrats d’autoexclusion étaient actifs, dont 651 avaient été signés durant l’année 2001-2002. La durée des contrats était « de 4 ans à moins de 5 ans » dans 856 des cas. Vous trouverez en annexe les données spécifiques à chacun des casinos du Québec (voir annexe 7, section Loto-Québec et ses filiales, cartable 1).

Un programme de formation est en cours d’élaboration afin de permettre à certains cadres et aux enquêteurs des casinos d’intervenir lors de situations de crise ou de détresse. Un programme de sensibilisation à l’intention du personnel des casinos est aussi en préparation. Le but de ces programmes est d’accroître l’efficacité du programme d’autoexclusion (repérage des autoexclus) et d’amener les employés à signaler rapidement à un supérieur ou à un représentant de la Sécurité une personne en difficultés, afin de pouvoir la diriger rapidement vers une ressource d’aide.

L’autoexclusion constitue rarement une mesure visant à prévenir le développement d’un problème de jeu, mais le plus souvent une mesure de contrôle accessoire pour les personnes qui ont des problèmes de jeu sévères. En outre, elle a l’avantage pour les casinos d’éliminer des clients qui sont désormais moins intéressants sur le plan économique et qui risquent de créer des incidents et d’attirer l’attention.

Tous les casinos du Québec possèdent sur leur site Internet une section traitant du jeu pathologique, qui est chapeautée par la Société des casinos. Cette section aborde les mesures préventives mises en place par les casinos, la ligne téléphonique 1-866-S.O.S.-JEUX et les façons d’apporter de l’aide à une personne ayant des problèmes de jeu. On y explique également le fonctionnement du programme d’autoexclusion. On y propose enfin le test d’auto-évaluation de son comportement de joueur Menez-vous le jeu ? (voir annexe 23, section Interventions préventives au niveau québécois, cartable 2).