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Les aspects sociologiques du diocèse de Nice

À la veille de la mise en route de l’opération « Diocèse 2000 », le diocèse de Nice présente les

caractéristiques suivantes : une population globale de 1 011 326 habitants, une superficie de 4

299 km

2

avec une densité de 235 habitants au km

2

et 163 communes.

La situation démographique et économique du diocèse de Nice au recensement INSEE de

1999

Le recensement de l’INSEE de 1999 présente les diverses nationalités qui constituent la

population du diocèse de Nice : 927 904 Français, dont 3 743 Français par acquisition et

3 790 étrangers. Les étrangers se distinguent en trois catégories : ceux issus des pays de

l’Union européenne – Espagnols, Italiens et Portugais –, ceux en provenance d’autres pays

d’Europe – Bosniaques, Bulgares, Croates, Polonais, Roumains, Russes, Slovaques,

Tchèques, Yougoslaves et Ex-yougoslaves – et enfin les Algériens, Marocains, Tunisiens et

Turcs.

La population vit en ménages selon divers types de cohabitation : 167 585 ménages d’une

personne – les hommes seuls sont dominants de 15 à 59 ans ; de 60 ans à 80 et plus, ce sont

les femmes seules qui sont les plus nombreuses ; 779 367 familles et 41 500 sont hors famille

dans un ménage de plus d’une personne.

La population des ménages selon la catégorie socioprofessionnelle de la personne de

référence : 454 975, comprend : 1 508 agriculteurs, 29 035 artisans, commerçants et chefs

d’entreprises, 39 334 cadres et professions intellectuelles supérieures, 56 422 professions

intermédiaires, 66 510 employés, 58 293 ouvriers et 47 475 sans activités professionnelle.

Parmi la population de 15 ans et plus, les employés sont la catégorie socioprofessionnelle la

mieux représentée avec 72,2 % chez les femmes. Suivent les professions intermédiaires. Les

retraités et les personnes sans activité professionnelles sont les deux tranches dominantes, et a

fortiori féminine.

La structure par âge de la population est au nombre de 474 543 pour les hommes et 537 323

pour les femmes. La tranche de 30-44 ans est dominante dans son ensemble, tant chez les

hommes que chez les femmes, mais globalement la population féminine est plus importante.

La population active totale est de 432 283 habitants ; seuls, 368 747 ont un emploi.

Les logements sont de plusieurs types : 666 738 dont 454 982 résidences principales, 141 042

résidences secondaires, 5 245 logements occasionnels et 65 469 logements vacants.

L’ensemble est constitué de 164 493 logements individuels et 502 245 logements dans un

immeuble collectif.

La population non scolarisée de 15 ans et plus est assez conséquente. Elle concerne 775 003,

soit 354 810 hommes et 420 193 femmes sur une échelle variant d’aucun diplôme jusqu’au

niveau supérieur 75 % de la population est scolarisé entre 3-6 ans, 95 % entre 16 et 18 ans,

57,8 % entre 19 et 24 ans et 1,8 % pour les 25 ans et plus. 6 663 diplômes de l’enseignement

supérieur ont été délivrés à Nice en 1999.

L’hôtellerie et le tourisme : deux secteurs économiques dominants

L’Église a exprimé son attention pastorale à l’égard du phénomène touristique en 1969 à

travers le Directoire Peregrinans in terra

74

. Le tourisme se présentait alors comme une

plate-forme offrant de nombreuses possibilités pour le progrès des personnes et des peuples.

Paul VI en 1977 s’adresse aux évêques de Provence-Méditerranée en ces termes : « La

vocation de votre région est une vocation d’accueil. Votre mission est donc d’aller de plus en

plus à la rencontre de ces habitants de passage, à la rencontre de cette nouvelle civilisation des

loisirs

75

».

Pour répondre à cette « vocation d’accueil », le diocèse de Nice a cherché à promouvoir, à

différents niveaux, une certaine pastorale des réalités du tourisme et des loisirs

76

.

Les touristes encouragent l’action pastorale des prêtres ; la paroisse reprend alors du souffle.

Nombreux sont les chrétiens en vacances qui profitent de ce temps pour se ressourcer

spirituellement. De ce fait les communautés paroissiales aménagent des lieux qui soient

invitation à la prière personnelle et donnent aux chrétiens en vacances leur place dans les

assemblées de prière. Un service d’accueil des touristes s’organise dans de nombreuses

paroisses avec des commodités pratiques : heures de messe de semaine en fin de journée pour

que les baigneurs puissent y venir au retour de la plage, les annonces dominicales et les

confessions en langue étrangères, des camps de jeunes chrétiens organisés pour les

vacanciers.

Nombreux sont par ailleurs les professionnels de l’hôtellerie

77

qui viennent de l’extérieur du

département. Leurs horaires de travail ne leur permettent pas de s’intégrer à la vie ecclésiale :

74 Congrégation pour le clergé, Peregrinans in terra, Directoire général pour la pastorale du tourisme, 30 avril 1969.

75Les Nouvelles Religieuses, 20 mai 1977, N° 20, p. 3.

76 Cf. thèse vol. 2, p. 311.

les fêtes religieuses sont pour eux des temps forts de travail, et leur participation à des

réunions paroissiales leur est presque impossible car ils travaillent en soirée

78

.

Des orientations pastorales ont été adoptées lors de la session du Conseil presbytéral des 9-10

et 12 décembre 1991 pour les sanctuaires diocésains

79

.

Face à la pratique ecclésiale en diminution, Mgr Saint-Macary promulgue des orientations

pastorales sur le dimanche

80

. Par ailleurs, après avoir consulté le Conseil presbytéral, il décide

par ordonnance que les A.D.A.P. (Assemblées dominicales en l’absence de prêtres) peuvent

être célébrées dans le diocèse de Nice

81

.

Les migrants

L’aspect cosmopolite de la ville de Nice entraîne la présence d’un pluralisme religieux. Lors

de la XVI

e

session du Conseil presbytéral les 2 et 3 décembre 1974, adoption fut faite des

propositions en assemblée générale quant à la présence de l’Église au service des étrangers

dans les Alpes-Maritimes

82

.

L’adoption des orientations pastorales « Les migrants catholiques » a été faite lors de la

session du Conseil presbytéral des 9-10 et 12 décembre 1991

83

. Ces orientations portent sur

les points suivants : l’information diocésaine par le biais des Nouvelles Religieuses des

diverses communautés ethniques qui vivent dans le diocèse, l’accueil dans les paroisses et la

catéchèse, la collaboration des paroisses avec les aumôneries de migrants, les services de

solidarité, l’attention des communautés chrétiennes à l’alphabétisation des adultes, la visibilité

de la pastorale des migrants dans les paroisses et chapelles ainsi qu’une journée annuelle de

prière ouverte à tous les migrants avec une messe célébrée par Mgr l’Évêque et concélébrée

78 Les Nouvelles Religieuses, 20 janvier 1978, N° 3, p. 13.

79 « Regard sur le Conseil presbytéral », Les Nouvelles Religieuses, N° 5, 31 janvier 1992, p. 3, 5-7.

80 « Le dimanche, Orientations pastorales sur le dimanche promulguées par Mgr l’évêque », Les Nouvelles Religieuses, N° 5, 1er février 1991, p. 6-9

81 Mgr Saint-Macary, « Les assemblées dominicales en l’absence de prêtres (A.D.A.P.) », Les Nouvelles Religieuses, N° 31, 3 octobre 1994, p. 529-530.

82 « Conseil presbytéral », Les Nouvelles Religieuses, N° 33, 27 septembre 1974, p. 2-4 ; voir aussi Conseil presbytéral, Les Nouvelles Religieuses, N° 1, 1975, p. 1-20.

83 « Regard sur le Conseil presbytéral », Les Nouvelles Religieuses, N° 5, 31 janvier 1992, p. 3 ; voir aussi Concile Vatican II, Décret sur l’œcuménisme, 4.

par les aumôniers de migrants et les prêtres du diocèse. Chacune des aumôneries de migrants

est animée par un aumônier.

L’œcuménisme

« Promouvoir la restauration de l’unité entre tous les chrétiens est l’un des buts principaux du

saint Concile œcuménique de Vatican II… »

84

.

Dans le diocèse de Nice, l’œcuménisme a toujours été vivace et témoigne d’une volonté de

travail et de réflexion en commun. Dès son arrivée dans le diocèse, l’évêque présida des

cérémonies œcuméniques en rappelant les enseignements conciliaires à ce sujet. « Qu’ils

soient Un », disait le Christ. Le concile posa à la conscience catholique le problème de l’unité

chrétienne. Catholiques, Protestants, Orthodoxes et Anglicans sont présents dans le diocèse de

Nice. Parmi toutes ces communautés chrétiennes figurent dans l’ordre énoncé : l’Église

catholique, l’Église réformée de France, l’Église évangélique luthérienne, l’Église luthérienne

danoise, l’Église évangélique baptiste, la Congrégation de l’Armée du Salut, l’Église

orthodoxe Grecque, l’Église orthodoxe Russe, l’Église orthodoxe Roumaine, l’Église

orthodoxe d’Antioche, l’Église copte orthodoxe, l’Église apostolique arménienne et l’Église

anglicane.

« Comment œuvrer pour l’unité ? » : telle fut l’interrogation de Mgr Mouisset à son

assistance. Sa réponse fut d’inviter les chrétiens de toutes confessions à suivre des groupes de

réflexion, des causeries et à se documenter par des lectures appropriées. L’écoute des uns et

des autres commença par une révision du langage. En effet, on privilégia l’expression « frère

séparé » ou « frère par le baptême » au terme « hérétique », qui était à éviter. Ainsi,

progressivement, une approche mutuelle fut possible. Tout au long de l’épiscopat de Mgr

Mouisset, les réunions et les veillées œcuméniques se multiplièrent en faveur de la

réconciliation des chrétiens dispersés en diverses Églises.

Une « semaine de l’Unité » fut instituée dans les Alpes-Maritimes, où pendant huit jours des

conférences et des veillées de prières et de réflexions furent animées par des prêtres et des

pasteurs.

Un groupe œcuménique diocésain fut également créé, composé de prêtres, pasteurs et laïcs,

dont les activités étaient fondées sur l’analyse de textes bibliques. En 1977, ce groupe

œcuménique diocésain eut l’initiative de créer une campagne œcuménique d’évangélisation.

Du 11 au 20 octobre 1977, un grand chapiteau fut érigé sur l’esplanade du Paillon, devant le

Palais des expositions pour la fête de l’Évangile. Ce rassemblement de trois mille cinq cents

chrétiens du diocèse venus écouter la Parole de Dieu, des sermons de pasteurs et de prêtres

mais aussi de laïcs fut un temps fort et la conclusion d’un travail œcuménique de plusieurs

années entre les Églises anglicane, arménienne, catholique, épiscopalienne, luthérienne,

orthodoxe grecque, russe, et réformée

85

.

Par ailleurs, l’interreligieux, tant les relations avec le Judaïsme que l’Islam, a toujours été

l’une des priorités dans l’Église diocésaine de Nice.

Ainsi l’ordonnance épiscopale concernant l’office de catéchiste-relais créé en 1994 par Mgr

Saint-Macary et réactualisé en 2002 par Mgr Bonfils par ordonnance épiscopale : « Dans le

cadre de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux, le catéchiste-relais pourra se mettre en

lien avec les délégués diocésains correspondants afin d’imaginer des propositions pour les

enfants ».