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Ils sont situés sur une ligne parallèle à l‘équateur, au niveau des latitudes 25 à 35, des hémisphères Nord et sud, notre planète est sectionnée par deux bandes de territoires désertiques, dans les régions subtropicales du Mexique, du chili de l‘Afrique, de l‘Australie, partout où les pluies sont faibles et irrégulières. L‘humidité relative dépasse rarement 50 et elle peut tomber à 4 dans le Sahara central, il en résulte de grands écarts de température au cours de l‘année mais également à l‘intérieur d‘un même nycthémère : ils peuvent atteindre 35°C. (J. Regnault, 1979)

La définition de la région biogéographique désertique repose sur trois paramètres fondamentaux : le facteur climatologique, le facteur biologique et le facteur physique. Sur le plan climatologique, les régions désertiques constituent l‘ensemble des zones arides et hyperarides du globe ; le concept biologique des déserts englobe les écorégions abritant les plantes et animaux capables de survivre, à l‘état naturel, dans les milieux arides ; en terme de description physique, le désert se compose d‘immenses régions attenantes constituées de sols dégarnis recouverts d‘une végétation rabougrie qui s‘étend à perte de vue. La cartographie de ce milieu naturel élaborée à partir de la superposition des régions répondant à ces trois critères donne lieu à une définition mixte des déserts de la planète qui s‘étendent sur près de 33,7 millions de kilomètres carrés correspondant à un quart des terres émergées.

Figure 4.2a. Habitat traditionnel au Sénégal. Figure 4.2b. Habitat traditionnel au Lybie Source 4.2a : (www.alibabuy.com) Source : 4.2b (www.africamie.com).

Soumia Bouzaher Lalouani émail lalouanisoumia@yahoo.fr

Page 158 Les déserts de la planète se regroupent en 6 grands ensembles biogéographiques (Y.

Kouzmine, 2006):

• Les déserts afro-tropicaux.

• australiens.

• de l‘écorégion indo-malaise.

• néarctiques.

• néo-tropiques.

• paléarctique.

4.4.1 Le Sahara du monde:

Les déserts servent de patrie à bien des populations du monde. Le nombre des personnes vivant dans les territoires désertiques et leurs régions limitrophes avoisine 500 millions, soit 8% environ de la population mondiale. (Kouzmine Y., 2006)

Par le terme «désert», on entend : tout étendu ou tout espace aride au sol dénudé, privé d‘eau courante et pluviométrie très faible, soumis à de très fortes insolations et évaporations. On parle de «vrai désert» lorsqu‘il tombe moins de 100 mm de précipitations par an. Loin d‘être exceptionnels, les déserts mondiaux couvrent près d‘un quart de la surface de la planète.

Le Sahara (de l‘origine arabe du mot désert, Sahara) est le plus grand désert du monde, totalisant une superficie de neuf millions de km2. Il divise le continent Africain d'est en ouest et touche l‘Algérie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, la Libye, l'Égypte et le Tchad.

4.4.1.1 La distribution des écosystèmes oasiens à travers le monde:

L‘écosystème oasien contrôle des territoires représentant environ 20 à 30% des terres émergées tout au long de la grande écharpe aride qui relie l‘Afrique à l‘Asie, du Sahara à la Mongolie, et qui abritent une population de l‘ordre de 150 millions de personnes et les oasis plantées de palmiers dattiers totalisent près d‘un million d‘hectares.

Nous distinguons les nouvelles oasis en Amérique du Nord et en Australie, et les plus anciennes, tout au long des régions arides qui relient l‘Afrique à l‘Asie. (Y. Kouzmine, 2006)

Soumia Bouzaher Lalouani émail lalouanisoumia@yahoo.fr

Page 159 Figure 4.3.: la distribution des oasis à travers le monde. Source : Carte de Yves Clouet

4.4.1.2. Les écosystèmes oasiens, lieux de la vie humaine saharienne :

Le dictionnaire nous donne comme définition de l‘oasis « Petite région fertile grâce à la présence d‘eau dans un désert. » (Le Petit Larousse, 1993, p.708)

L'élaboration de l'agriculture oasienne ne peut se dissocier de l'histoire des deux plus anciennes civilisations agraires : la Mésopotamie, entre le Tigre et l‘Euphrate et l‗Egypte le long de la Vallée du Nil.

Originaire des bords du Golfe Persique, le palmier dattier, relique de l'ère tertiaire, a vu déambuler sous ses frondaisons (LAZAREV, sans date) de nombreux groupes humains préhistoriques depuis l'époque de la cueillette jusqu'à la renaissance de l'agriculture qui se situe dans ces régions aux alentours de - 5 000 ans avant J.C. Ces brillantes civilisations basées en partie sur la maîtrise de l'eau d'irrigation ont diffusé leurs techniques au cours des temps et dans de nombreuses directions. En ce qui concerne le Sahara, au premier millénaire avant J.C., les techniques agricoles suivent les bords de la Méditerranée et les franges présahariennes le long des grandes routes commerciales des

« chars » qui menaient aux rives sahéliennes, pays de l'or et des esclaves ; bientôt relayées par les pistes caravanières vers -500 ans avant J.C. grâce à l'introduction du dromadaire, domestiqué au Proche Orient depuis le 3ème millénaire avant J.C. Les techniques d'exhaure de l'eau d'irrigation ainsi que les pratiques agricoles diffusent progressivement dans les étapes caravanières. Les chaines d'oasis commencent à se constituer. (Dollé V.,1990)

Soumia Bouzaher Lalouani émail lalouanisoumia@yahoo.fr

Page 160 En géographie, une oasis (mot venant du grec ancien) désigne une zone de végétation isolée dans un désert stérile. Ceci se produit à proximité d'une source d'eau ou lorsqu'une nappe phréatique est suffisamment proche de la surface du sol ou parfois sur le lit de rivières venant se perdre dans le désert. (www.techno-science.net)

S‘il est un lieu qui symbolise la vie humaine dans le désert c‘est bien l‘oasis.

Depuis tout temps l‘écosystème oasien a occupé une fonction principale de production.

C‘est un modèle traditionnel d‘exploitation durable de la ressource. Il fut très performant dans le monde pendant 7 000 ans, exemple parfait de développement durable, jusqu‘à ce que la modernité et l‘introduction d‘un mode de production inadapté altèrent l‘équilibre de ce modèle si bien adapté à la vie du désert. L‘OMT (2006)

L‘oasis peut être définie comme étant un espace irrigué intensivement cultivé dans des régions arides où l‘agriculture en sec est impossible. La présence de l‘arbre assure une certaine pérennité de l‘oasis. Le palmier dattier constitue incontestablement l‘arbre roi des oasis sahariennes et présahariennes. Mais il existe dans le monde des oasis sans palmiers, puisque celles-ci s‘étendent dans différents déserts chauds et sous des conditions géographiques très variées.

Le mot " oasis " passe dans le langage commun pour désigner un espace réduit au milieu du désert rendu fertile par la présence d‘eau. Or, la rigueur archéologique y introduit d‘autres caractères essentiels. Une oasis, dans sa définition archéologique, est un terroir créé par la main de l‘homme et entretenu par l‘introduction d‘un système de gestion hydraulique. Il s‘agit en fait d‘un espace mis en culture par l‘irrigation (avec des seguias) et donc parfaitement artificiel. Ceci implique une présence humaine et une oasis peut donc être définie comme l‘association d‘une agglomération humaine et d‘une zone cultivée (souvent une palmeraie) en milieu désertique ou semi-désertique. (RADDO, 2007)

4.4.1.3 De la polyculture à l‟effet Oasis:

L‘oasis est presque toujours une palmeraie où poussent, à l‘ombre des palmiers dattiers (arbres symboliques de l‘oasis), des cultures « sous-étage », des céréales d‘hiver et d‘été (orge, blé, sorgho, maïs … ), des cultures maraîchères (olives, haricots, oignons, carottes, navets, courges, piments, tomates, pommes de terre … ), une arboriculture variée (prunes, abricots, figues, pêches, amandes, pommes, bananes … ) et parfois des plantes non alimentaires (tabac, henné, cumin, safran, rosier … ) et des cultures fourragères (luzerne).

Soumia Bouzaher Lalouani émail lalouanisoumia@yahoo.fr

Page 161 Toutefois, l'oasis s‘émancipe du désert par une toute particulière structure sociale et écosystémique. Répondant ainsi à des contraintes environnementales, c‘est une agriculture intégrée qui est menée avec la superposition (dans sa forme typique) de deux ou trois strates créant ce que l'on appelle « l'effet oasis » (P. Charlon Jacquier –G. Devaliere, 2013):

La strate arborée : la plus haute « La tête au soleil, les pieds dans l‘eau », le palmier dattier culmine de 15 à 30 m. Elle maintient la fraîcheur ;

La strate arbustive : partie intermédiaire, avec les vignes accrochées aux palmiers, puis les fruitiers comme les pommiers, orangers, pêchers, grenadiers.

La strate herbacée On y trouve le maraîchage avec de nombreuses variétés oasiennes, les plantes aromatiques et médicinales et d‘importantes surfaces de plantes fourragères qui alimentent les troupeaux dont le fumier permet de maintenir la fertilité des sols.

Figure 4.4. : Le fonctionnement de l‘effet oasis. Source : RADAU, 2007 L‟effet oasis C‘est un microclimat interne à l‘oasis, créé sous l‘effet de filtration des rayons du soleil par le palmier, de l‘humidité, de la chaleur et la lumière ; il est très propice aux systèmes de culture et d‘élevage.

Soumia Bouzaher Lalouani émail lalouanisoumia@yahoo.fr

Page 162 Figure 4.5.: à l‘ombre des palmiers dattiers, des cultures « sous-étage ». Source : Claude Cournoyer, 2004.

L‘oasis demeure un écosystème construit, maintenu par l‘homme et par une gestion rigoureuse des ressources naturelles sur trois étages. L‘environnement soumis à l‘aridité extrême impose la circulation de l‘eau en surface comme une condition essentielle pour le maintien d‘une densité végétale importante.

4.4.1.4. Les principales caractéristiques de l‟écosystème oasien:

De faibles précipitations avec quelquefois moins de 50 mm par an en zone hyperaride.

Une forte évapotranspiration liée à de fortes chaleurs et un air très sec.

Une forte amplitude thermique journalière allant de 30° à 60°C et quelquefois des températures nocturnes avoisinant 0 °C.

Des nappes d‟eau souterraines qui permettent aux arbres de s‘alimenter en eau par leurs racines profondes. (www.techno-science.net)