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Les leptospiroses canines [20’]:

Dans le document Le chien errant en Guadeloupe (Page 32-34)

DES CHIENS ERRANTS SOUMIS A DE FORTES PRESSIONS INFECTIEUSES ET PARASITAIRES

B. Les leptospiroses canines [20’]:

La leptospirose canine est une infection liée à des bactéries spirochètes filamenteuses appartenant au genre Leptospira.

L’espèce bactérienne en cause est L. interrogans, qui présente de nombreux sérovars, dont les plus courants sont : Leptospira canicola et Lesptospira icterohaemorrhagiae.

La transmission entre les animaux se fait par contact indirect ou direct.

La transmission directe s’effectue par l’intermédiaire d’urines infectées, de saillie, de morsure. Son importance est d’autant plus forte s’il y a un rassemblement de chiens, notamment errants, même apparemment sains car après une infection, un chien guéri peut continuer à excréter des leptospires dans ses urines pendant des mois.

La transmission indirecte quant à elle fait intervenir les eaux contaminées stagnantes, le sol des zones de couchage, la nourriture. La part des insectes dans la transmission est infime tandis que la responsabilité des rongeurs, et des rats en particulier, dans la transmission et la pérennisation de la leptospirose est considérable. Les rats sont attirés comme les chiens par les déchets alimentaires et les gamelles laissées à terre et leurs émissions d’urines

contaminées sur les lieux de vie des chiens favorisent grandement leur contamination. Le rôle des rats dans la transmission de la leptospirose est tel que la Guadeloupe est un véritable territoire endémique pour cette infection.

Ainsi, l’accumulation des poubelles lors des nombreuses grèves des éboueurs participe également au risque de multiplication des rongeurs et ainsi des foyers de leptospirose.

Il n’y a pas de multiplication bactérienne possible pour les leptospires dans le milieu extérieur et leur durée de survie est directement liées aux conditions du milieu extérieur : une forte humidité et une température avoisinant les 25°C sont des conditions de survie idéales. Ainsi, les épidémies de leptospirose surviennent en général juste après une saison de fortes pluies.

La bactérie pénètre dans l’organisme par effraction des muqueuses ou de la peau (présentant déjà des lésions voire simplement une humidité importante).

Il y a alors passage rapide dans la circulation sanguine (au bout du premier jour), et

multiplication bactérienne aboutissant à une dissémination des spirochètes dans les organes : les reins, le foie, la rate, l’appareil génital, les yeux et le centre nerveux supérieur. La

multiplication bactérienne s’y poursuit.

Les spirochètes favorisent l’apparition d’œdèmes tissulaires et une coagulation intra

vasculaire disséminée survient souvent lors d’infections graves, provoquant alors des lésions endothéliales et des manifestations hémorragiques diverses.

Les lésions rénales surviennent par diminution de la filtration glomérulaire, entraînant une insuffisance de la vascularisation rénale et une insuffisance rénale, aiguë voire chronique. Les lésions hépatiques quant à elles se traduisent par une nécrose du parenchyme hépatique suite à l’action de certaines toxines bactériennes notamment. Ces lésions peuvent survenir de façon irréversible, laissant alors comme séquelles chez le chien guéri une hépatite chronique active.

Les chiens les plus affectés par la leptospirose sont les jeunes chiens, mais tout chien errant est susceptible de contracter l’affection en raison de son habitat en zone humide et de sa tendance à vivre en meute.

On observe diverses manifestations cliniques de cette affection.

Lors de leptospirémie massive, la mort survient brutalement, parfois sans signe clinique préalable.

Lors d’infection aiguë, on observe alors une hyperthermie de l’ordre de 39 à 40°C avec tremblements, tachypnée, anorexie et abattement.

Des vomissements et une diarrhée peuvent également survenir, massifs, conduisant à une déshydratation de l’organisme.

Les troubles de la coagulation se traduisent par l’apparition d’hématémèse, de diarrhée hémorragique, de méléna, d’épistaxis et de pétéchies.

Ces symptômes s’accompagnent plus ou moins rapidement de l’installation d’ictère : franc et massif en fin d’évolution.

L’évolution subaiguë ou chronique est rarement diagnostiquée chez les chiens errants, en raison de signes cliniques moins sévères.

La plupart du temps, les chiens sont amenés en consultation avec une déshydratation variant entre 5 et 10 %, un ictère franc, une diarrhée hémorragique et des vomissements.

En fin d’évolution, une hypothermie apparaît, accompagnée souvent de troubles neurologiques.

Le pronostic se base en consultation sur les manifestations cliniques mais aussi biochimiques.

La numération formule indique alors une anémie accompagnée de thrombopénie plus ou moins importante.

Le dosage de l’urée, de la créatinine et des transaminases est également important pour le pronostic.

Des valeurs très élevées dès le début de l’évolution ou ne rétrocédant pas avec le traitement sont de pronostic défavorable.

Le traitement consiste en un traitement symptomatique essentiellement.

En plus, sera débutée le plus rapidement possible une antibiothérapie par voie générale ou orale à base d’amoxicilline, de doxycycline, de tétracycline ou d’érythromycine.

Comme pour la parvovirose, le pronostic de récupération et de guérison étant incertain vis à vis du coût du traitement et de la contrainte que cela implique (hospitalisation en clinique vétérinaire ou soins à domicile en raison de la perfusion intra-veineuse), la solution de l’euthanasie est également fréquemment retenue pour les chiens errants contaminés. La population canine îlienne dans sa globalité est en permanence menacée par ces deux infections majeures, virale et bactérienne, sévissant sous la forme de véritables épizooties. La majorité des épidémies survient immédiatement après une période de forte pluviosité. Ces infections contagieuses ne seraient pas d’ampleur aussi catastrophique si la population de chiens ayant un propriétaire était correctement vaccinée. C’est encore loin d’être le cas. D’autre part, la population de chiens créoles semblait s’être immunisée contre ces infections tandis que les chiens de race importés et devenus par la suite errants y sont encore sensibles. La survenue de ces épizooties se rapporte alors à un véritable raz de marée.

Force est de se poser la question enfin du rôle prédominant de ces deux maladies dans la régulation du nombre des chiens errants. Loin d’espérer une telle intervention, les chiens errants sont néanmoins très fortement touchés, il est vrai, par ces deux épizooties.

II. LES PATHOLOGIES D’ORIGINE PARASITAIRE DES CHIENS ERRANTS :

A. Les pathologies transmises par les parasites sanguins :

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