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LEMAY ET AL Révolution ou cliché ?

la justification sociale

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De quelle nature est le changement engendré par le développement de l’environnement numérique ? Là encore, les points de vue divergent. Pour certains, il s’agit « d’une époque de rupture » (996), d’une véritable révolution « qui progressivement modifie les rapports aux autres, au temps et à l’espace. » (701) « Le numérique est partout. » (1088) « Information technology has penetrated into every element of society and economy, and transformed it. » (345) Nous entrons « dans une nouvelle ère ». (161) « Une révolution intellectuelle se prépare. » (234) « Le monde de la gestion de l’information est en ébullition. » (364) « sous la poussée irrésistible du numérique ». (824) « Never before in the history of archival systems has the daily work, the work-material, and the whole job profile of the profession changed so quickly and radically as during the last 10–15 years. » (274) Un « changement de paradigme » s’opère dans

le rapport que la société [tout] entière entretient avec ses documents, ses archives et en dernier ressort avec sa mémoire. Le changement est là plus radical, qui interroge non seulement la pratique professionnelle de l’archiviste dans son aspect de recherche de solutions technologiques, mais également sa fonction et son rôle dans la gestion de l’information de la société contemporaine. (124)

En effet, « Il apparaît de plus en plus clairement que nous vivons une véritable révolution » (365) qui « a profondément affecté ce “régime documentaire” en imposant de nouvelles pratiques, en offrant de nouveaux usages, en altérant la signification même des notions. » (384) « Un nouvel univers documentaire s’est créé » (882) « avec la définition d’un troisième âge documentaire ». (1003) Pour d’autres, au contraire, « Few clich[é]s are repeated more often or with greater enthusiasm these days than the one that insists that we are living through an unprecedented information revolution. » (68) « At one time, paper was part of an innovative technology, with roles very similar to the Internet and e-mail today. It may be that the shifts are far less revolutionary than is often assumed. » (760) « Today’s “unprecedented” information revolution has, in fact, many precedents ». (69) « L’ancêtre direct du document numérique est la carte perforée, dont la première version a vu le jour dans les années 1800. » (555) En fait, « Digital collections, despite their recent appearance and explosive growth, carry within them the fragments and shrapnel of earlier archival transformations. » (316) Ainsi, « Notre “révolution numérique”, notre “âge de l’information”, plongent leur racine dans les tentatives des chercheurs

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américains, durant le second conflit mondial, de comprendre le fonctionnement, de mesurer la probabilité et de prévoir les mouvements de l’ennemi. » (213)32

Bien que les prédictions de changements révolutionaires étaient monnaie courante, these now seem overblown, and in retrospect, the exaggerations should not surprise us. For all the initial fanfare, there is at least a long lag between the beginning of technological change and the final realization of its impact. More importantly, very few new technologies render the older ones entirely obsolete. Television did not lead to the demise of radio, any more than the emergence of the internet has led to the disappearance of the book or the telephone. Rather than a simple, straightforward process of extinction through a kind of “technological selection,” what we see instead is a cumulative effect. The older and the newer means for recording and transmitting information co-exist, but in a constantly changing relationship to one another. (80)

C’est donc dire que

notre environnement technologique, social et culturel est en constante mutation, et ce, depuis bien avant l’avènement de l’ère numérique. Nos prédécesseurs ont eux aussi dû s’adapter aux changements qui ont marqué leur époque. Souvenons-nous que dans les années 1950 et 1960, les archivistes ont commencé à utiliser le microfilm comme moyen de conservation et de diffusion. Ensuite, dans les années 1970, l’attention s’est portée vers les “nouvelles archives” qu’étaient les documents audiovisuels. Plus près de nous, il y a eu la vague de la normalisation des pratiques fondée sur l’adoption de législations appropriées ainsi que sur l’élaboration de normes et de procédures de tous genres dans les années 1980 et 1990. (625)

Alors, « Faut-il pour autant parler de “changement de paradigme” et appliquer la formule à tous les changements majeurs qui affectent vos vies profession- nelles ? » (212) Par ailleurs, « The idea that technology and computerization necessarily represent progress and improvement reflected a common assump- tion of the computer age, but is questionable ». (230) « Internet est peut-être une ouverture sur le monde, mais je pense que c’est avant tout une ouverture depuis un écran. » (1058) « We need to balance our reading of new predictions about the utility of information technology, always offered to us with great conviction and certitude, with the messier evidence of how information technologies have operated in the past. » (762) Bref, sans nier pour autant l’importance des changements technologiques qui affectent l’ensemble de la société, plusieurs archivistes partagent néanmoins un point de vue critique quant à ces derniers. D’autant plus que la question revêt une importante dimension sociale. C’est-à-dire que « La révolution technologique et la numérisation des documents nous fournissent sans doute des facilités énormes en terme[s] d’accessibilité, d’économie d’espace, de sécurité, mais nous met face à [de]

32 À noter, par ailleurs, que « IBM profited by optimizing the efficiency of the Nazi death machine by creating an elaborate punch card coding system whereby prisoners’ locations, work assignments, and death pres- criptions were tracked. If a prisoner’s punch card was stamped “code six,” for example, he was designated for “special handling,” a euphemism for extermination. » (439)

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33 La partie « Révolution ou cliché ? » pose plus de questions qu’elle n’en a l’air. Où se situe le questionnement au sujet de la révolution numérique ? Il faudrait distinguer plusieurs idées : l’objet, les contextes et les pratiques. Le contexte du développement numérique, qui est le résultat d’une série de découvertes technologiques. Le contexte dans lequel le numérique évolue. L’objet (document / archives), qui est fondamentalement différent quand il est numérique : un document numérique n’a pas les mêmes propriétés ni caractéristiques qu’un document papier. Les pratiques archivistiques qui en découlent. Il ne semble pas possible de résumer l’idée de la « révolution numérique » uniformément pour ces différents points. Les arguments de certains auteurs cités semblent ne pas prendre en compte toute la complexité du problème (mais c’est peut-être lié à la forme du texte en citation ?). Pour donner suite au commentaire, il faut alors distinguer le numérique en tant que médium (support) du numérique en tant que média (environnement). Les deux ont des impacts différents. Mais, il semble que la révolution numérique ne remet pas en cause les fondements des principes, objets et construits essentiels de l’archivistique. Il ne s’agit donc pas d’un changement de paradigme qui fait référence à un renouvellement global des connaissances fondamentales, une révolution conceptuelle.

nouveaux types d’enjeux. Un certain nombre de populations n’ont pas accès à ces versions électroniques. » (270) Elle risque « d’entraîner de nouvelles fractures entre nantis et exclus de l’information. » (110)33

Ce qui impressionne dans plusieurs de ces propos, c’est leur caractère auto-centré. Si on comprend qu’il s’agit d’archives et d’archivistique, que ces citations sont extraites de textes n’ayant pas nécessairement vocation à sortir du champ disciplinaire, il est néanmoins surprenant de constater la quasi-absence de réflexion plus large qui permettrait de comprendre les raisons de ces transformations. Il devient difficile de prétendre trancher entre ces deux positions – cliché ou révolution – qui semblent toujours relever de l’assertion plutôt que de l’argumentaire.

En se penchant sur les changements plus globaux qui sont liés au numérique, on constate qu’il ne s’agit ni d’une « révolution », ni de « clichés ». Comme le montrent plusieurs auteurs tels que Rifkin (2000), Williams (2009), Biagini (2012) ou Krief (2020), c’est à une transformation du capitalisme lui-même, c’est-à-dire de la société dans son ensemble, que nous avons assisté depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ceux qui prétendent par exemple que c’est un changement de paradigme qui s’opère dans

le rapport que la société [tout] entière entretient avec ses documents, ses archives et en dernier ressort avec sa mémoire. Le changement est là plus radical, qui interroge non seulement la pratique professionnelle de l’archiviste dans son aspect de recherche de solutions technologiques, mais également sa fonction et son rôle dans la gestion de l’information de la société contemporaine. (124)

ne semblent pas tenir compte du fait que « les documents, les archives, et en dernier ressort la mémoire » n’ont pas vraiment leur place dans cette société renouvelée. De plus, on ne peut pas vraiment dire non plus que l’archiviste puisse avoir un rôle quelconque dans la « recherche de solutions technologiques » ni même « dans la gestion de l’information de la société contemporaine » qui serait plus le fait des développeurs et des agents marketing des GAFAM et des entreprises qui conçoivent et vendent les logiciels.

Finalement, quelle que soit la position tenue, tous oublient que ce dont ils cherchent à se défendre, c’est de leur absorption par des multinationales et, au bout du compte, contre leur disparition pure et simple. Il semblerait que l’issue ne laisse aucune illusion dans la mesure où aucun discours réellement critique n’accompagne les peurs qui sont formulées.

On pourrait citer en contre-exemple les libraires français qui, dès l’apparition du livre numérique, se sont mobilisés pour s’opposer à l’assimilation du livre imprimé et de son avatar numérique d’une part, à celle du métier de libraire à la fonction de marchand de bien culturel d’autre part. Leur opposition est

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passée par une réflexion approfondie sur le numérique et les transformations sociales qu’il implique qui les a conduits à en produire une critique vive et unilatérale. Cette réflexion leur a finalement permis de mobiliser plus largement que les seuls membres de la profession et de se protéger face à des géants tels qu’Amazon. La France reste le pays occidental dans lequel on compte le plus de librairies par nombre d’habitants tandis qu’elles ont pour ainsi dire disparu aux États-Unis et en Grande-Bretagne. (Biagini, 2012)

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34 Cet usage facilité est rendu possible grâce aux fonctions d’asynchronisme (plusieurs personnes peuvent travailler successivement sur un même objet), d’accessibilité (formats selon le contexte de lecture), d’instantanéité (accès et modification d’un même objet en même temps), de publication (contenu disponible pour le monde entier) et d’ubiquité (plusieurs endroits en même temps). (Crozat, 2015, p. 612)

35 Théoriquement car, comme le souligne Prelinger, la pratique est souvent différente : « The archival world lost its sense of mission while reiterating what seems to be eternal cultural divides between access and openness, between control of records and proliferation, and between casting archivists or archival users as central figures in archival practice. Worries about copyright holders (whether known, unknown or suspected), about “losing control” of collections, and about the qualification of members of the public to see and use archival materials kept most archives from offering materials online. If they took steps to make collections accessible digitally, they were usually baby steps. » (Prelinger, 2009, p. 269)

36 L’archivistique propose une forme d’éditorialisation des contenus à travers ses modalités de traitement et de diffusion. Le suivi des traces d’éditorialisation est facilité grâce aux fonctions numériques, notamment d’historisation et de métadonnées. (Crozat, 2015, p. 612)

Qu’est-ce que le numérique apporte de plus, de différent, de « nouveautés majeures » (354) ? En premier lieu, « Son atout principal est d’améliorer consi- dérablement les modalités d’accès, tant du point de vue de la rapidité que de la simultanéité. » (60) Et « En ce sens, on peut dire que les nouvelles technologies de l’information et des communications ont véritablement démocratisé l’accès aux archives et facilité un premier contact entre le chercheur et l’objet de sa recherche. » (167) Autrement dit, « Tout un public nouveau peut désormais accéder aux archives : chercheurs qui peuvent étudier une source depuis leur laboratoire ou leur domicile, mais aussi simples curieux découvrant au hasard d’un “surf ” une documentation originale, inédite et abondante au-delà de ce qu’ils pouvaient concevoir. » (242)34 Aussi, « [W]hat is crucial is the fact that

making data available via new information technologies has the capacity to displace the physical sense of an archive as we have historically understood the term, by allowing an archive to exist and to be accessible in “virtual space.” » (190) « Digital networks and archival metasystems could connect many different archives, organizations, and individuals via suites of web pages collaboratively built by organizations, communities, individuals, families, government and community archives, libraries, museums, art galleries, and historic sites. » (644)35 Bref, diront certains, « Restons donc révolutionnairement

archiviste et poursuivons l’effort de démocratisation, offrons un accès intelligent aux archives par le biais du numérique. » (1100)

Deuxièmement, « It is a well-known fact that information technology has permeated the whole archival endeavour. It is used in records and archives management, filing systems, accession (electronic records) processes and records, processing the records (databases) and communication (Internet, CDs, etc.). » (346) Aussi, comme « Le numérique intervient […] à toutes les étapes du cycle de vie d’un document […, il] permet d’intégrer ces étapes en une continuité d’outils et de processus, intégration que l’on peut qualifier d’intégration éditoriale. » (2)36 Mais, par ailleurs, il

apporte également une autre possibilité, dont l’importance ne cesse de croître : la possibilité de pouvoir appréhender en même temps, dans le cadre d’une même utilisation, un grand nombre de documents, à l’échelle d’un fonds documentaire. Le numérique apporte donc une intégration, non plus à l’intérieur de la dimension temporelle du cycle de vie des documents, mais à l’intérieur de l’ensemble d’un même fonds documentaire où un document est considéré à travers l’ensemble auquel il appartient. Appelons cette intégration “intégration documentaire”. (3) LEMAY ET AL.

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Troisièment, en facilitant l’accès et l’intégration, « l’un des principaux apports du numérique est de permettre de nouveaux types de consultation et de lecture des contenus ». (4)37 Ainsi,

Instead of sifting through rows upon rows of index cards stacked neatly in filing cabinets, the researcher of the digital era now employs an online database to sort, search, and arrange relevant results of thumbnail-images, a tool publicly accessible to all who have access to a computer and a broadband connection38. This digital interaction

has reshaped the way historians and other scholars conduct their research. (314)39

En effet, « digital images are not simply a new mode of delivering visual repre- sentations to users. Digital surrogacy enables users to find new interpretations, or to create and articulate new levels of visual meaning. » (493)40

Quatrièmement, bien que cela ne soit pas sans conséquence, le numérique montre que la seule préservation des objets physiques ne garantit pas « d’entre- tenir l’intelligibilité des contenus » (5). En effet, « Digital storage teaches the lessons, that even if the physical objects are kept in good condition, the recordings might not be understandable any more. So the custody of material is just one among other means to keep the information potential untouched. » (26) « Ainsi, gérer les connaissances comme les documents numériques, c’est gérer les conditions de leur émergence, de leur circulation et leur pérennité plutôt que l’objet lui-même. » (359) D’où l’argument : « “access as preservation” ». (585)41

Enfin, cinquièmement, il est indéniable qu’avec le numérique « le rapport que la société [tout] entière entretient avec [les] documents, [les lieux d’] archives » (124)42 et les archivistes est profondément affecté. « [T]he new modes

of communication offered by the Internet allow the establishment of new relationships: “… the structuring of cyberspace authorizes an unmediated communication43 on a large scale that we believe constitutes a decisive step

towards new and evolving forms of collective intelligence.” » (151) Mais, par le fait même, « In the current digital or, as some archivists would like to see it, post-custodial world, the contexts in which reference services occur change. Specifically, the location, timing, and relationships among the archivist, the user, and the evidence are all altered. » (17)

Or il me semble que jusqu’ici, les archivistes se sont beaucoup définis par rapport à leur objet, par rapport à eux-mêmes et à l’intérieur de leurs propres frontières professionnelles. Il faut sans doute partir de là. Mais, à mon sens, l’impact majeur de toute cette révolution numérique qui les affecte, comme d’autres corps professionnels d’ailleurs, réside principalement dans le fait qu’ils doivent se redéfinir par rapport et en relation à d’autres pourvoyeurs de services d’information et à d’autres

37 Rendu[s] possible[s] grâce aux fonctions numériques d’accessibilité (formats selon le contexte de lecture), d’adaptation (adapter un contenu à un usage) et de polymorphisme (plusieurs formes de présentation à partir d’une même source). (Crozat, 2015, p. 612)

38 Depuis le milieu des années 1990, les législations relatives aux télécommunications ont toutes eu pour objectif « la déréglementation et la marchandisation des systèmes de diffusion et de télécommunication du monde entier ». (Rifkin, 2000, p. 288) Cette déréglementation affaiblit le pouvoir des États-nations quant à la circulation de l’information sur leur territoire. La privatisation des infrastructures de communication déplace le lieu de décision quant à la possibilité de connexion : « De fait, seront connectés ceux qui peuvent se payer l’accès au cyberespace, aux réseaux et aux univers virtuels qui constituent la nouvelle dimension immatérielle de l’existence. Tous les autres seront exclus du paradis électronique. » (Rifkin, 2000, p. 297) 39 Référence à la fonction de recherche (Crozat, 2015, p. 612) du numérique.

40 Référence ici aux fonctions numé- riques de multimédia (plusieurs formes sémiotiques : texte, image, son, vidéo), de polymorphisme (plusieurs formes de présentation à partir d’une même source) et de transclusion (intégration de contenus tiers). (Crozat, 2015, p. 612) 41 Le numérique étant par essence technologique, il induit une coupure entre l’inscription encodée numéri- quement et la restitution du contenu perceptible. Le document sauvegardé (l’enregistrement de son codage) ne redevient véritablement document que lors de sa lecture. Ceci renforce l’importance de la transmission, de la consultation, de la réutilisation des documents et le maintien d’une activité culturelle autour d’eux pourconserver leur lisibilité (capacité technique de lire le document) et leur intelligibilité (capacité intellec- tuelle de comprendre le contenu du document). (Bachimont, 2017)

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(suite)

42 Il s’agit ici de l’impact du numé- rique en tant que milieu, vu comme un environnement technologique ou un ensemble d’outils techniques lui-même générateur d’expériences, de pratiques et d’usages nouveaux. (Vial, 2012, p. 284) Son aspect « onto- logique », comme forme organisée, le système technique, qui inclut sa dimension sociale (Mondoux, 2011, p. 1217) et culturelle. (Manovich, 2001, p. 46)

43 C’est ignorer les innombrables médiateurs qui structurent l’espace numérique : l’indexation des contenus doit être faite de manière à être « lue » par Google, certains paient pour apparaître parmi les premiers résultats de la liste, l’utilisation des médias sociaux est une forme de médiation qui détermine le niveau de visibilité selon des modalités qui échappent aux utilisateurs, le contenu même de ce qui est mis en ligne est contrôlé par les entreprises qui fournissent les accès.

objets informationnels et qu’ils doivent, dans cet exercice de redéfinition, prendre en compte l’utilisateur : son profil, ses besoins, ses attentes. (215) À l’ère de la révolution des technologies de l’information, non seulement « The new man of the new age demands fast access to data » (348) mais cet environnement fait prendre conscience que « the notion of participation is built into any human interaction with information, which makes it and its implications also essential in the archival and records management contexts » (428), d’où la possibilité de partager des responsabilités « between archivists (or information managers) and the participants in [a participatory] archive, who as a collective have the most in-depth subject knowledge on the records, their contexts and uses. » (429)

Ainsi, l’archiviste n’est plus le seul à pouvoir interpréter les documents et, soudainement, cette nouvelle réalité vient bouleverser la chaîne du traitement traditionnel archivistique en donnant une importance

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