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Le leader, une figure du dealer ?

Pourrions-nous voir dans le mot dealer une anagramme signifiant du mot leader ? De là, imaginer une relation intersubjective comme celles qui ont cours autour des addictions, c'est-à-dire une relation de dépendance, serait assez simple à mettre en place.

La place et le rôle du leader dans un groupe sont de longue date connus et ont été étudiés sous les différents angles politique, psychologique ou sociologique. Il me semble intéressant de lier ces constats et notamment ceux de Max Weber au processus de décision de groupe. Ces phénomènes sont transversaux dès le moment où un groupe s’est organisé. Que ce soit en démocratie politique ou bien en groupe de décision collective en éthique clinique. Ce qui est ici intéressant pour nous, c’est de faire le constat que les relations entre le leader et les participants vont être d’autant plus déterminantes sur le plan du sentiment collectif que le leader va mélanger les genres que Weber a décrit.

Les types de domination légitimes sont décrits d’après Weber de la façon suivante : il distingue trois formes majeures de domination : charismatique, traditionnelle, légale. On sait également qu’à chacune de ces formes répond un type différent de dirigeants. « Le leader "charismatique" a ainsi un certain nombre de disciples ou de fidèles ; le leader "légal" moderne dispose, lui, d’une bureaucratie ; le leader "traditionnel", pour sa part, se repose sur une sorte d’administration ad hoc assez primitive.1 »

Si Max Weber s’est appliqué à catégoriser la qualité de plusieurs leaderships il n’en reste pas moins que ces catégories peuvent avoir une force supplémentaire quand elles sont réunies en lieu et place d’un même leader. Il n’est pas exceptionnel de voir se combiner la figure emblématique du leader « charismatique », que Weber a décrite, avec la figure du leader « traditionnel » il parle alors de « féodalisme ». Là s’organisent des relations hiérarchiques (seigneur – vassal) où l’on voit opérer une soumission librement consentie quand l’obéissance nourrit la tradition et que le leader incarne le bien fondé de cette tradition. Les décisions de ces groupes sont en général très conservatrices. Il n’est pas exceptionnel non plus de voir s’agencer les figures du leader « traditionnel » avec celle du leader « légal »2 : ici, le leader incarne la foi en la loi pour la transmuer en sacré, dans ce cas le groupe travaille dans un esprit où le moralisme légal n’est pas très éloigné : le leader devient un prêtre de la loi et la loi est son dieu ! Bureaucratie et archaïsme font alors bon ménage pour décisions conformes à ce qui est déjà prescrit. Enfin le leader « charismatique », quand il fait ses propres lois et augmente ses compétences de celles du leader « légal », peut diriger un groupe en étant à la fois Dieu et la loi. Il fait de la loi du sacré par le simple fait qu’il l’énonce. On sait le mal infini qu’est capable de produire ce pouvoir à partir du culte de la personnalité et d’une politique au naturalisme discriminant.

1

. Richard Swedberg, « Max Weber, économie et société : une introduction » in Hinnerk Brhüns, Histoire et économie politique en Allemagne de Gustav Schmoller à Max Weber, Paris, MSH, 2004, p. 217.

Pour relier cette étude de Weber à la jeune femme et le fou, il est évident que, des leaders, dépendent la tournure des décisions. S’il est un leader récurrent, facilement reconnu par les participants, c’est bien le leader « traditionnel ». Celui- ci arrive à point nommé pour répondre à l’angoisse d’organisation d’un groupe livré à lui-même. Il rassemble le groupe en quête d’organisation, d’ordre, de processus de réflexion voire, au mieux, d’une idée à suivre. Cette idée phare n’est pas ce qui caractérise le leader « traditionnel » car il suffit en principe à ce dernier de proposer une organisation de réflexion plus qu’une réflexion en soi. Il va distribuer la parole dans le groupe, il va rassembler les idées, proposer une démarche démocratique (par exemple un vote à la majorité), les plus brillants vont s’assurer que tout le monde se soit exprimé (les passifs seront alors obligés de donner une opinion molle mais suffisante). Ces leaders sont parfaitement fonctionnels dans les groupes de réflexion institutionnels. Dans cette configuration de fonctionnement bureaucratique, ce n’est pas l’idée qui est motrice pour le groupe mais le système d’organisation lui-même. Dès que le leader cadre le fonctionnement de groupe, ce dernier se rassure la plupart du temps et observe sans sourciller la règle proposée. Peu importe le résultat, pourvu qu’il y ait un résultat. Schopenhauer abonde dans ce sens quand il explique la diffusion des idées dans un groupe. Il explique qu’une idée affirmée, soutenue et avancée par une personne est le plus souvent accueillie comme une idée examinée à fond par celui qui l’énonce et donc suffisante dans sa teneur globale. « Quelques autres se mettent à adopter cette opinion, […], leur paresse les incitant ainsi à croire d’emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner. Les suivants pensent que l’opinion ne s’est construite que par la justesse de ses fondements.1 » Pour que sa pensée ne fasse pas l’ombre d’un doute Schopenhauer précise que « le vulgus n’a que bêtise en tête, et si on voulait s’y arrêter il y aurait beaucoup à faire […] ce sont des moutons qui suivent le bélier de tête ; où qu’il les conduise : il leur est plus facile de mourir que de penser.2 » Voilà tracé, sans complaisance le destin tragique des participants actifs, conduits, sans pensée, vers un monde où la sécurité dans le groupe se substitue au bonheur.

Ces leaders traditionnels purs que l’on pourrait aussi qualifier de leaders « organisationnels » sont ceux qui se mettent le plus facilement en place pour faire ronronner le système. Ils sont aussi ceux qui sont le plus facilement déstabilisés car garantir seulement l’organisation reste bien faible quand un déviant monte à l’assaut avec une idée qui a plus trait à la passion qu’à la raison traditionnelle.

Nous mettons ici le doigt sur la faiblesse de cette expérience. Le manque d’enjeu autorise d’avantage la raison traditionnelle que la passion politique du fait du détachement, trop de Distanz dirait Weber. Si le politique doit observer une forme de détachement il ne doit pas non plus trop s’éloigner son objet. On retrouve encore, dans les exercices d’enseignement de fin de cycle autour de la casuistique, cette forme de distanciation qui favorise l’émergence de leader organisationnel. Sur le terrain managérial, lors de recherche de décision collective, la proportion d’émergence de leaders traditionnels reste forte et c’est ce qui a fait la gloire du management participatif comme nous l’avons décrit plus haut.

Sur le terrain des soins et précisément lors de recherche de décisions éthique collectives touchant au patient, la configuration change. Le groupe ne

1. Arthur Schopenhauer, L’Art d’avoir toujours raison, op. cit., p. 51. 2. Id., p. 50.

s’autodétermine pas hiérarchiquement. Il est déjà catégorisé et le plus souvent c’est un leader institutionnel qui prend les rênes du groupe. C’est le médecin, bon gré, mal gré, qui se retrouve la plupart du temps à la place de leader pour mener la démarche de consensus. De sa personnalité propre va dépendre la catégorisation du leadership. Rien, ni personne ne l’a préparé dans sa formation initiale à cette tâche et il se retrouve de fait à l’assumer avec plus ou moins de facilité. Ce rôle difficile ne peut s’improviser sans risquer de tomber dans les pièges délétères que favorisent les excès ou les défauts idéologiques. Max Weber l’avait bien perçu : « Si jamais on inculquait à notre jeune génération d’intellectuels le mépris à l’égard du détachement indispensable, on la condamnerait à l’impuissance politique. Le problème suivant se pose alors : comment peut-on faire cohabiter dans le même individu, la passion ardente et le froid coup d’œil ?1 » Weber aborde ici sans la nommer, l’idée chère à Aristote qu’est celle de la juste mesure. Il énonce clairement les « péchés mortels » de la politique qui se traduisent, dans les comportements des concernés, par l’absence de détachement (l’excès de passion) et « ne défendre aucune cause, n’avoir pas le sentiment de ses responsabilités2 » (le défaut).

Le groupe, lui, constitué de plusieurs disciplines se retrouve à la place des participants qui vont librement accepter ce schéma d’organisation. Certains rares déviants viendront opérer quelques tentatives de déstabilisation sans pour autant briguer la place du leader. Les participants de ces groupes de délibération d’éthique clinique se distribuent de la même façon que ce qui est décrit dans la

jeune femme et le fou : une majorité de participants actifs, une faible minorité de

participants passifs, de rares déviants sans avenir au vu de la souveraineté du leader. On peut dire que la position du médecin en tant que leader lui est donnée par son expertise médicale et par sa responsabilité professionnelle accrue depuis les lois de la nouvelle gouvernance. Le médecin, ancien leader expert des politiques de soins, se retrouve en complément, chargé de pouvoir politique à la tête des pôles et de fait d’une voix prépondérante aux commissions exécutives des établissements hospitaliers. Ramené à la délibération en éthique clinique, la position du médecin dans le groupe découle de sa position institutionnelle et se trouve instantanément reconnue, selon la nosographie de Weber, comme celle d’un leader « traditionnel-patrimonialiste» et la soumission librement consentie se fait à partir du caractère sacré de la tradition. Le médecin se retrouve ainsi lui- même aliéné à sa position, reconnu comme leader avant même d’en avoir tenté l’exercice. Si certaines personnalités ne s’en trouvent pas le moins du monde bousculées et assument pleinement leur rôle, pour d’autres, la charge est très pesante et déclenche des mécanismes de défense qui quelquefois précipitent le groupe vers les apories que décrit Weber en termes d’excès ou de défaut. La soumission librement consentie du groupe devient alors complice d’une pensée inexistante ou tout du moins insuffisante.

Prenons un exemple qui traite de ce défaut. Mme R. est en fin de vie, elle est atteinte d’une tumeur évolutive du pancréas avec des métastases hépatiques qui majorent ses douleurs. Le traitement antalgique prescrit ne l’empêche pas de souffrir et elle demande que l’on mette fin à ses jours. Elle ne mange plus et on envisage de lui brancher une alimentation parentérale. Son médecin traitant, compatissant, n’accepte néanmoins pas d’octroyer à Mme R. la

1. Max Weber, Le savant et le politique, Paris, Plon, « 10/18 », 2006, p.196. 2. Id., p. 197.

solution létale qu’elle demande. Hospitalisée et suite à sa demande répétée, le médecin responsable, poussé par l’équipe soignante, réunit une pluridisciplinarité immédiate et limitée à l’équipe de soin pour tenter de trouver une solution. La pression de l’équipe soignante, maladroite par son exubérance émotionnelle n’a fait que provoquer des réactions défensives de la part du médecin qui a rapidement pris le parti de se réfugier derrière la loi et son expertise scientifique.

A la demande de l’équipe soignante de tenter d’autres thérapeutiques analgésiques au risque du « double effet », le médecin répondait qu’il connaissait son métier et qu’il ne transgresserait pas la loi, de plus il affirmait que la patiente pouvait espérer des bénéfices thérapeutiques du traitement en cours qu’il convenait de moduler et de parfaire. Le médecin expliqua longuement certains détails de physiopathologie pouvant interférer dans le traitement en cours. Quelques questions de la part des soignants se sont alors catonnées dans le domaine d’expertise du médecin. Le leader s’est ici cantonné dans un rôle « traditionnel » et « légal » qui n’a eu aucun mal à être accepté par les soignants qui, eux, n’ont pas su ou voulu s’arracher à leur condition et mener un débat qui puisse donner du sens, autre que scientifique ou juridique, à un projet thérapeutique. Ce qui est certain, c’est que tous les participants sont repartis frustrés de cette rencontre d’éthique clinique où même la principale concernée n’a pas eu droit de cité. Le médecin est reparti avec le sentiment d’avoir été remis en cause dans ses fonctions institutionnelles et expertes. Certains soignants (participants actifs du débat) n’ont pas eu le sentiment d’avoir été totalement compris dans leur requête. D’autres, très minoritaires (participants passifs) ne se sont absolument pas exprimés lors de la discussion et reconnaissent qu’ils ne sont pas tout à fait d’accord avec la décision terminale, ils reconnaissent aussi les contraintes et le pouvoir de décision du médecin qu’ils ne contestent pas… Nous nous retrouvons dans la configuration où aucun des acteurs n’est pleinement satisfait et l’espace de discussion n’a été qu’un lieu où se sont exprimées des stratégies de règles logiques, de techniques pragmatiques pour tenter de prendre en défaut le discours d’autrui afin de le disqualifier. Il est évident que la patiente n’a pas été entendue, les seules logiques s’étant exprimées l’ayant fait sans elle. Le leader se réfugiant derrière son expertise, a su conserver l’autorité décisionnelle et celle-ci fut respectée par des soignants qui eux, se sont raccrochés à la seule branche solide du discours (la science médicale) même si l’intention semblait contraire au départ. Le discours du leader, s’appuyant sur des socles solides (juridique et scientifique) n’a trouvé en face de lui qu’un discours flou teinté d’émotions et d’humanisme compassionnel désorganisé. L’intention de départ des soignants, quelque peu déviante, n’a toutefois jamais montré l’ambition de menacer le leader dans sa position décisionnelle. De ce fait, le travail qu’aurait nécessité une argumentation de controverse éthique n’a pas été accompli et, faute de mieux, la solution de se ranger derrière la voix de la science et de la loi fut, sinon celle du juste, du moins celle du légal et de l’opinion médicale. Il planait dans le service un rassurant parfum d’obéissance malgré quelques légères frustrations qui se sont finalement très vite dissipées à la mort de Mme R. … 10 jours après.

La soumission librement consentie de Platon à Milgram

Nous avons plus haut utilisé le terme d’anankè (¢n£gkh)1, et pour mieux l’approcher, on peut rappeler ici que c’est à partir de Platon, dans le Timée, que la notion est exprimée en termes de soumission consentie. Elle est le plus souvent traduite en français par nécessité et exprime donc une forme d’obligation par rapport à une instance divine ou morale.

« Il faut ajouter à notre exposition ce qui naît par l’action de la nécessité ; car la génération de ce monde est le résultat de l’action combinée de la nécessité et de l’intelligence. Toutefois l’intelligence a pris le dessus sur la nécessité en lui persuadant de diriger au bien la plupart des choses qui naissent. Le pouvoir qui forme le monde et lutte contre la nécessité est l’esprit, plus téléologique que l’âme.2 »

Platon exprime déjà le fait d’une soumission librement consentie par le sujet qui serait insuffisante si nous la laissions gouverner. Il y a dans l’esprit les forces nécessaires pour combattre ce relâchement de l’âme. La nécessité se présente donc à la fois comme une loi de relâchement (un destin contre lequel l’homme n’a pas de prise) et à la fois comme un manque, une lacune à laquelle l’homme se doit de palier par son intelligence.

On retrouve par conséquent dans la notion d’anankè, une force qui s’exerce sur l’homme et l’injonction à celui-ci d’y résister. En français, nécessité peut avoir un sens positif, si le terme s'oppose au hasard. Mais nécessité peut aussi avoir un sens négatif, s'il s'agit d'un principe de compliance à l'ordre comme dans le Timée, ou s'il s'agit d'une obligation dans le domaine moral ou matériel.

Dans sa Lettre à Ménécée, Epicure exhorte à l’affranchissement de cette nécessité car l’homme doit se rendre maître de son destin sans craindre ni les dieux ni la mort. Au-delà des jugements de valeur et des idées reçues dont Epicure à fait l’objet, sa philosophie est admirable par la quête de qualité qui la caractérise. Epicure est le philosophe de l’élégance, il invite au plaisir par la voie d’une juste mesure et l’accession à ce souverain bien n’est possible qu’à la condition d’un très gros effort de résistance d’une part à la nécessité et d’autre part à la fortune : « car il (le sage) voit que la nécessité n’est pas responsable, que la fortune est instable et que ce qui dépend de nous est sans maître.3 » Ni l’une ni l’autre ne doivent être pensées comme souveraines. C’est à ce prix que « tu vivras comme un dieu parmi les hommes. Car il ne ressemble en rien à un vivant mortel, l’homme vivant dans des biens immortels.4 » Epicure propose l’homme

1

. Pour la compréhension du terme d’anankè, l’auteur allemand Rufener, donne une explication du sens d’Anankè en dehors du texte, dans un index où il propose deux traductions possibles pour ce nom, ceux de Notwendigkeit (allem. ‘nécessité’) et de Schicksal (allem. ‘destin’). En finnois le terme est traduit par contrainte (Pakko) : in Marja Nivakoski, Les noms mythologiques du Banquet de Platon en traduction, Mémoire de maîtrise de philologie française, Département des langues romanes (Section traduction) /MonAKO,Université de Helsinki, avril 2006. p. 50.

2. Platon, Timée, trad. Emile Chambry, Paris, Garnier Flammarion, 1969, p. 401.

3. Epicure, « Lettre à Ménécée » in Epicure - Lettres, maximes, sentences, trad. Jean-François

Balaudé, Paris, L.G.F., 1994, p.197.

4. Epicure, in Epicure - Lettres et Maximes, trad. Marcel Conche, Paris, PUF, 1987, in supplément

à la revue philosophie n°16, Paris, Philo Edition, février 2008, p.9. Cette traduction de Marcel Conche est ici préférée à celle de J.-F. Balaudé du fait que ce dernier emploie l’expression « animal mortel » (avec raison pour zoon) quand M. Conche emploie « vivant mortel ». Nietzsche aurait aussi préféré la traduction de Marcel Conche du fait qu’il nous semble entrevoir dans le

autarcique capable d’élaborer une autarkéia (qui se traduit par : suffisance à soi- même, contentement) qui aurait réussi un état stable de plaisir, une ataraxie

positive qui assurerait l’accès au bonheur. Une « suffisance à soi » dit Jean-

François Balaudé qui permettrait le plaisir de penser « la joie qu’éprouve l’âme a son origine en elle-même 1». La meilleure façon de se rendre maître de soi. Cette acception positive de l’ataraxie qui s’embellit de ce sentiment de plaisir, de contentement serait le résultat d’une praxis : la philosophie comme exercice.

«Hiérocles au Ve siècle est conscient de cette nouvelle Nécessité quand il écrit : "Il n’est pas nécessaire pour les animaux privés de raison et pour les plantes, comme pour les hommes, de veiller sur l’ordonnance (taxin) de leur mort, selon le mérite accordé à leur âme". D’ailleurs la taxis n’est-elle pas, elle aussi, une nécessité ? L’ordre suppose la soumission à une contrainte, soumission librement consentie, en vue du bien suprême, certes, mais soumission tout de même et le désordre est durement réprimé pour le plus grand bien du contrevenant.2 »

L’apport de la psychanalyse permet aussi de nourrir cette notion car Freud a théorisé cette notion et en a fait ce message persistant : qu’il y a de la contrainte à être, donc une violence, une privation à laquelle il faut répondre pour s’affranchir d’elle. L'anankè, qui apparaît à la dissolution du complexe d'Œdipe, c'est la réalité sans nom pour qui a renoncé au père et accepte d'être seul au monde, « c'est l'univers sans visage tel qu'un moi adulte est capable de l'affronter.