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Section 04 : Le commerce international du gaz naturel

4.1. Le transport par canalisations (GAZODUC):

Du fait de la très faible densité énergétique du gaz et du coût élevé des opérations de concentration (compression, liquéfaction ou transformation en méthanol), le transport par conduite s’est très vite imposé à terre, faute d’une alternative valable. C’est ainsi que les seuls réseaux de transport de gaz représentent prés de 60% de l’ensemble des conduites posées dans le monde. En raison de leur langue tradition gazière et de l’éloignement de leurs régions de productions et de consommation, les Etats-Unis et la Russie viennent largement en tête.

La caractéristique moyenne de ces conduites réside dans des diamètres bien supérieurs à ceux des lignes de brut, pour un débit énergétique identique.

Des considérations techniques permettent d’expliquer ce phénomène, en effet, une canalisation de diamètre donné permet en moyenne le passage d’une quantité de brut cinq fois supérieure à celle de gaz. En vertu des phénomènes physiques qui régissent l’écoulement des fluides dans une conduite, on est ainsi amené à considérer pour le gaz des canalisations d’un diamètre double de celles des lignes de brut.

L’emploi de lignes à fort diamètre implique des investissements très lourds. Ils sont constitués à prés de 80 % par les éléments relatifs à la conduite et à sa pose, contre 20% pour les stations de compression, le matériel de télécommande et de comptage, les bâtiments, la protection…

A l’heure actuelle, l’activité de pose de Gazoducs dans le monde demeure soutenue avec prés de 30.000 km de lignes construites par an après les liaisons (Ex URSS- Europe de l’ouest) de la décennie 80 (40 milliards de m3 annuels), les grands projets se sont situés en mer du nord (projet Zeepij pour le gaz de troll et Sleipner –off shore Néerlandais), aux états unis pour l’approvisionnement de la Californie, au Canada, et dans de nombreux pays en voie de développement pour la valorisation des ressources locales.

Cependant, lourdeur des investissements pour des distances importantes et les craintes de nature géopolitique constitueront toujours un frein puissant et nécessiteront le recours à une technologie différente, plus sophistiquée, mais offrant davantage de souplesse, le GNL.

4.1.1. Le transport de Gaz naturel par Gazoduc en Algérie A) Capacités actuelles :

Le Gazoduc Enrico Mattei vers l’Italie :

Ce Gazoduc a été construit pour transporter du gaz Algérien vers l’Italie et est appelé souvent TRANSMED, son appellation d’origine.

Cette ligne et est constituée de plusieurs parties : Section de 549 KM en Algérie

Section de 370 KM en Tunisie

Section de 155 KM en Méditerranée sous le détroit de Sicile.

Section de 1414 KM en Italie qui comprend 350 KM en Sicile et 1064 km sur la tène Italienne.

La section Algérienne va de Hassi R’mel jusqu’à Oued Saf Saf sur la frontière Tunisienne et appartient à SONATRACH.

La section Tunisienne va de Oued Saf Saf au Cap Bon sur la méditerranée, elle appartient à la société Tunisienne du gazoduc Transtunisien (SOTUGAT) une entreprise gérée par l’état.

La partie sous-marine va du CAP Bon à Mazzara Del Vallo, en Sicile .Elle appartient à la compagnie Transméditerranéenne (TMPC) ; c’est un joint venture/partenariat à 50:50% entre Sonatrach et Snam Spa, Italie, filiale de la compagnie nationale italienne ENI.

Le projet a été lancé en 1969.En 1977, un contrat a été signé entre SH et ENI pour la construction de la partie Algérienne du gazoduc, engageant SH à fournir ENI 300 milliards de mètres cube de gaz naturel sur une période de 25 ans.

Le Projet a été achevé en Aout 1981 mais ce n’est que 2 ans plus tard, en 1983 qu’il ya eu les premières livraisons de gaz naturel Algérien.

Le gazoduc a été exporté après la signature d’un contrat signé entre SH et SNAM en Décembre 1990. Au mois de Mars 91, un consortium de compagnie italienne dirigé par Snam Progetti et SAIPEM s’est chargé de la construction d’un gazoduc sous-marin de 48 pouces, parallèle à la section existante de TRANMED à un cout de 800 millions de $.

Puis, au mi 1992, Sonatrach a signé un contrat avec ABB SAE SADELMI, filiale de ABB ASEA Brown BOVERI, pour la rénovation des installations de gazoduc existantes en Algérie.

Le contrat courrait l’expansion du terminal de Hassi R’mel, la construction d’une station de compression à AIN Naga et la rénovation du terminal de Oued Saf Saf à la frontière tunisienne.

Le contrat avec GREAT implique une fourniture de 300km de canalisation de 48 pouces de diamètres. De plus Enel/Snam et l’Italien electric utility Enel, tous deux importateurs de gaz algérien transporté par le biais du gazoduc Enrico Mattei y compris le gouvernement tunisien (qui est sensé prendre du gaz au lieu de l’argent en compensation des frais de transit à travers le pays) et Sodz Pétrole en Slovénie, qui a eu contrat pour l’achat de 1 milliards de m3/an de gaz algérien jusqu'en 2007.

Le gazoduc PEDRO DURAN FARELL vers L’Espagne.

Ce gazoduc était à l’origine appelée le gazoduc Maghreb-Europe (MEG).Il est encore connu sous ce nom là.

D’une longueur de 1.385 km allant de l’Algérie vers l’Espagne Via le Maroc et le détroit de Gibraltar. Une autre canalisation pour le transport du gaz à l’Ouest du Portugal ramène la longueur totale du gazoduc à plus de 2000 km.

Le projet est né en 1973, mais les litiges continus entre le Maroc et l’Algérie l’ont retardé.

Après le rétablissement des accords diplomatiques entre les deux pays en 1988, l’obstacle a disparu et en Février 1989 un accord préliminaire a été signé pour la construction de la partie Algéro-marocaine de la pipe.

Une Joint Venture appelée OMEGAZ Etudes fut créée par SH, un groupe marocain et des compagnies de gaz européennes en Décembre 1990 pour entreprendre les études techniques et économiques de cette partie du gazoduc.

Un Accord définitif a été signé en Avril 1991 par les ministres de l’énergie Algérien, espagnol et marocain, pour la construction d’un gazoduc de 48 pouces de diamètre, et de 1.385 km de longueur allant de Hassi R’mel à Cordoue, Sud de l’Espagne.

Il devait avoir une capacité de 10 milliards de mètres cube par an.

En 1992, la compagnie espagnole Enagaz a signé un contrat avec SH pour l’achat de 6 milliards de m3/an de gaz Algérien qui serait transporté par ce pipe.

En 1994, la compagnie Portugaise TRANSGAZ a signé un accord similaire pour l’achat de 2,5 milliards de m3/an. Les deux accords vont jusqu’en 2020.

Un contrat d’approvisionnement et de design pour la partie du gazoduc allant du Maroc vers l’Espagne a été attribué début 1993 à J.P.KENNY et à Spanish consultants International de Ingéniera y Estudios Tecnicos SA. La construction de la section marocaine a commencé en Avril 1993, le contrôle ayant été attribué à METRAGAZ, une J.V dont le propriétaire à 70% est Europe Maghreb Pipeline Limited (EMPL) et à 30% par la société Nationale marocaine de produits pétroliers (SNPP).

EMPL fut créé par le gouvernement espagnol et Enagaz, mais Enagaz a racheté plutard la part de l’Etat.

En juillet 93, SH a signé un contrat de 305 millions de $ avec la société américaine Bechtel pour la construction de la partie Algérienne du pipe, les travaux ont commencé en Octobre 1994.

La partie sous la mer fut achevée en Décembre 1994 et la section Algérienne en Mars 1996.Le MEG fut inauguré en Novembre 1996.

D’après la langue européenne d’investissement (EIB) le gazoduc a couté environ 345 milliards de $, dont 1,26 milliards$ fourni par la EIB.

La production a atteint presque 10 milliards de m3/an en 2000, avec les livraisons contractuelles à Enagaz (Espagne) et Transgaz (Portugal) allant jusqu’à 6 milliards de m3 et 2,5 milliards de m3; respectivement.

Durant cette même année, le MEG a été renommé Pedro Duran Farell, l’industriel espagnol qui a beaucoup soutenu la réalisation de ce projet.

En Février 2004, la capacité du gazoduc est passée à 12 milliards de m3/an avec l’inauguration de la station de compression de MECHERIA (SC 3) en Algérie.

Dans le futur, la capacité du gazoduc P. Duran Farell pourrait s’élevait à 18-19 milliards de m3/an grâce à l’installation de stations de compressions supplémentaires.

Selon le V.P/TRC/SH, Mr A. Zerguine, la station de compression de Méchéria a permis à l’Algérie d’être plus flexible et d’honorer ses engagements pour la fourniture de gaz à ses clients.

Le gazoduc Pedro Duran Farell a fait améliorer la capacité de liquéfactions qui a été détruite/anéantie dans l’Accident de SKIKDA en Janvier 2004.