• Aucun résultat trouvé

1714 Guillemette Bellongle

B- Le temps du noviciat

Ce temps consacré aux « choses spirituelles337 » dure, la plupart du temps, deux ans. Les

différents abrégés précisent peu en quoi consiste vraiment cet enseignement religieux338.

Ceux-ci insistent plutôt sur le comportement intérieur et extérieur que la novice devra suivre,

335 Nous traiterons cette question du nom de religion dans notre deuxième partie, Etre religieuse.

336 Abrégé de sœur Marie de Saint-Vincent Lores, f° 123.

337 Abrégé de sœur Marie de Saint-Vincent Moigno, f° 810.

338 Le but de ces notices biographiques est, comme nous l’avons déjà dit, de proposer des modèles de vie consacrée à suivre, des modèles qui parfois se copient entre eux. Comme l’écrit Bernard Dompnier, [ces textes] « obéissent certes à des règles précises dans leur construction, dans leur vocabulaire [puisé à différentes sources, notamment l’Ancien testament] et dans leur thématique et constituent à ce titre un genre littéraire qui fait une

jour après jour, avec la plus constante abnégation possible. Elle devra ainsi « cultiver la terre de son cœur339 » et y planter, avec soin, « les semences de toutes les vertus340 » afin de

satisfaire le divin et « habile jardinier341 ». Cette entrée dans l’état religieux se fait, à chaque

fois, avec une joie infinie, une joie entamée dès la prise d’habit.

Enfermée dans son corps, protégée par les grilles d’un cloître342, la novice s’engage

alors à faire l’expérience d’une vie radicale, une vie faite d’humilité, de douceur, de soumission et d’obéissance343 - à ses supérieures et à Dieu.

339 Abrégé de sœur Marie du Saint-Esprit Le Moënne, f° 219.

340 Abrégé de sœur Marie de Saint-Joachim Guymar, f° 518.

341 Ibid., f° 518.

342 Certaines personnes - et notamment les philosophes des Lumières - perçoivent le cloître comme une sorte de prison, une thématique reprise et développée dans les années 1960-1970 par le philosophe et historien français Michel Foucault ou encore le sociologue américain, Erving Goffman (Asiles). Mais l’analogie entre le cloître et la prison n’était peut-être pas, comme nous l’avons dit dans notre partie sur la vocation religieuse, présente à l’esprit des prétendantes au royaume de Dieu. « Le cloître “libère” et confère une liberté intérieure dès lors que les contraintes du monde extérieur ne pèsent plus sur ceux qui en ont fait le choix ». HEULLANT-DONAT Isabelle, CLAUSTRE Julie, LUSSET Elisabeth, « Claustrum et carcer. Pour une histoire des enfermements », Enfermement : le cloître et la prison, p. 22.

En dépit du manque de détails concrets concernant ces 24 mois, ici et là, quelques indices, issus des abrégés eux-mêmes ou du coutumier, nous permettent d’entrevoir le contenu de ces deux années de probation, des mois de :

∗ retour sur soi-même,

∗ différents exercices (coulpes, questionnements divers de la part de la maîtresse des novices, mortifications…),

∗ écoute des textes fondamentaux de l’ordre et de du catholicisme,

∗ lecture de livres (lecture ordinaire),

∗ méditation sur la portée et les éventuelles implications quotidiennes du 4ème vœu

qu’elles prononceront (le salut des âmes).

Comme le mentionne un extrait du Coutumier, cette période doit servir « aux novices à connaître leur vocation344 », et ce sous la conduite de la maîtresse des novices. Cette dernière,

après leur prise d’habit :

« Leur [fera] rendre compte de leur intérieur, de leurs défauts, et de la pratique des vertus, durant trois mois s’il se peut, et aux autres une fois la semaine345 ».

343 L’un des trois vœux solennels prononcés par les religieux au moment de l’émission de leurs vœux. Les deux autres vœux sont la pauvreté et la chasteté. Abrégé de sœur Marie de Sainte-Thérése Bigaré, f° 97.

344 Coutumier pour les religieuses de Notre-Dame de Charité. Ordre de Saint-Augustin, III, Caen, [S. d], p. 115.

Cette idée d’examen intérieur durant le noviciat est citée dans l’abrégé de sœur de Sainte-Catherine Duboys :

« Elle a fait de grands progrès, secourue encore de l’attrait que Dieu lui avait donné pour le recueillement intérieur. Son occupation continuelle était de s’y retirer pour s’entretenir avec Dieu qui se plaisait à gratifier son épouse de ses amoureuses caresses346 ».

Concernant cette introspection personnelle, la rédactrice de l’abrégé rappelle les propos tenus - des propos écrits de sa propre main - par la défunte elle-même à l’évocation de cet examen :

« Je ressens […] beaucoup de consolation de m’adonner au recueillement interieur pour lequel Dieu m’a donné une si forte inclination, que je fais mon plus doux plaisir de me cacher a tout le monde et a moy mesme pour n’estre vue et possédée que de Dieu seul, parce qu’il m’a fait connoistre qu’on ne luy peut plaire et qu’il n’y a point de vertu solide sans une presence et retour continuel vers sa majeste, notre cœur347 ».

Cette réflexion sur soi-même est l’occasion aussi pour la postulante « de renoncer a ses sens348 », ces fameux sens la rattachant aux plaisirs coupables existant à l’extérieur des grilles

du couvent. Il lui faut, pendant ce laps de temps, mourir définitivement au monde, se défaire 346 Abrégé de sœur Marie de Sainte-Catherine Duboys, f° 424.

347 Abrégé de sœur Marie de Sainte-Catherine Duboys, f° 424.

de cette enveloppe corporelle entachée par les miasmes de corruption flottant hors les murs. Ce monde est aussi celui où des êtres chers vivent encore, certains pleurant amèrement la presque mort, d’une part d’eux-mêmes349. Et ces liens familiaux, la postulante doit aussi les

oublier pour se lier, charnellement, à son époux bien-aimé et ainsi devenir sa sponsa Christi. Car à trop rester attachée à ses proches, comme l’écrit Thérèse d’Avila, « l’âme [n’a] point de paix véritable ; et elle a besoin d’un médecin. […] Si elle ne renonce à cette attache et ne se guérit de cette imperfection, [elle] n’est pas propre à demeurer dans [un] monastère350 ».

L’itinéraire spirituel de la novice est ainsi rythmé par des méditations personnelles, moment de retour sur soi. Ces pauses réflexives sont aussi l’occasion pour la postulante de faire amende honorable. Dire des coulpes tout comme aller se confesser font, en effet, partie de la panoplie d’exercices proposés par la maîtresse des novices. Toutefois, afin ne pas trop entamer le fervent enthousiasme des futures filles de Dieu, cette dernière doit les diversifier notamment :

« En les interrogeant toutes l’une après l’autre sur les vertus qu’elles affectionnent le plus. […] Elle leur fera faire aussi des entreprises ou défis pour la pratique des vertus au commencement de chaque mois, dont elles lui rendront compte une à deux fois la semaine à l’assemblée du noviciat qui se fait après le dîner351 ».

349 C’est le cas du père de sœur Marie Thérèse de Jésus du Bouëtiez de Kerorguen : « Elle partit de sa maison pour venir à Vannes sans prendre congé de monsieur son père et si secrètement que peu de personne le savaient. Quand il apprit assez tard qu’elle était en chemin, il en fut très touché et pleura même l’éloignement de sa fille ». Abrégé de sœur Marie Thérèse de Jésus du Bouëtiez de Kerorguen, f° 1284.

Comme dans le cas des religieuses déjà en place, les mortifications pendant le temps de la probation sont de rigueur. A ce sujet, l’article XXVIII du Coutumier nous en donne quelques détails :

« A celles qui marchent brusquement et avec indécence, on pourra imposer une pénitence de demeurer à la porte du réfectoire aux heures du repas, et de dire à toutes les sœurs qui entreront : Ma sœur, je mérite d’être séparée de la communauté. Si elles ne se corrigent pas, on leur fera demander à Dieu et à toute la communauté du mauvais exemple qu’elles ont donné par leurs immodesties.

Pour celles qui parlent trop, qui rompent le silence, ou font des répliques, on leur fera garder le silence durant la récréation, ou bien on leur fera détester ces imperfections en sorte :

Mon Dieu, je déteste la mauvaise habitude que j’ai de faire des répliques (ou) de dire des paroles inutiles ; et semblables […].

Si elles portent la vue égarée après plusieurs avertissements, on leur mettra un bandeau qui descendra fort bas sur les yeux, en sorte cependant qu’elles puissent voir pour se conduire. Il sera bon aussi d’envoyer celles qui ont coutume de tomber en imperfection, après le

Bénédicité, dire à la supérieure : Ma Mère, votre charité veut-elle bien que nos sœurs regardent comme je porte la vue d’une manière contraire à ce qui est marqué dans nos saintes Règles ? Quand la directrice reconnaîtra que quelque novice se plaira à discourir, elle

lui recommandera de parler au réfectoire sur le sujet de quelque vertu qu’elle jugera lui manquer, et au milieu du discours la supérieure lui dira : Taisez-vous, ma sœur, vous parlerez

de cette vertu quand vous l’aurez acquise […].

On pourra user de ces mortifications et d’autres semblables pour corriger et perfectionner les novices, les appliquant non tant selon la qualité des fautes, que selon la condition et la portée des esprits […].

Elle [la directrice] ne doit pas maltraiter ses novices de paroles, ce n’est point l’esprit de l’Institut ; cette voie de crainte leur fermerait la bouche : elle doit au contraire les conduire avec douceur et amour, leur donnant une grande estime de la vertu, surtout de la mortification, la leur faisant aimer et désirer comme un moyen sûr d’arriver à la perfection de l’état qu’elles veulent embrasser352 ».

Les mortifications que devront pratiquer les postulantes sont des austérités, a priori, assez douces353. Elles visent à modeler leur comportement sur une sorte d’image idéalisée de

la religieuse : une femme sachant modérer son extérieur au profit de son intérieur, une femme sachant que l’amendement personnel accepté « correspond à un pas de plus vers le ciel354 ».

L’apprentissage, progressif, de la religion passe également par l’écoute des textes fondamentaux de l’ordre : la règle, les constitutions et les coutumes355. S’ajoutent à ces

lectures faites par la maîtresse des novices celle du catéchisme, une lecture encadrée et 352 Ibid., p. 128-130.

353 Des mortifications plus sanglantes peuvent exister - comme c’est le cas des religieuses étudiées par Jacques Le Brun - mais elles demeurent rares si on se tient à ce que nous en disent les différents abrégés. La dureté sur elle-même évoquée dans l’abrégé de sœur Marie de Saint-Jean Mesnard ne semble pas être de l’ordre de la mortification corporelle, la rédactrice ne l’aurait certainement pas passée sous silence. Les mortifications, quand elles ont un rapport avec le corps, sont plutôt à comprendre comme l’acceptation, passive, des maux torturant les corps des religieuses : « Elle leur était un sujet d’édification tant pour sa patience que par sa mortification, spécialement dans les douleurs excessives qu’elle ressentait où elle bénissait continuellement Dieu ». Abrégé de sœur Marie de Sainte-Madeleine Soyer, f° 79.

354 ALBERT Jean-Pierre, Le sang et le Ciel : les saintes mystiques dans le monde chrétien, [Paris], Aubier, “Collection historique”, 1996, p. 97.

réclamant une audition passive de la part des postulantes. Réfléchir, « faire des questions subtiles et curieuses » n’est pas de leur ressort. Leur esprit ne doit pas se porter à penser356 des

mystères dépassant leur entendement mais se tourner vers l’application des écrits de François de Sales357, fondateur de l’ordre de la Visitation358. A lire les abrégés où son nom apparaît, ses

livres avaient toute leur place dans le couvent vannetais359, non seulement durant le noviciat

mais, également, quand elles auront prononcé leurs vœux solennels360 :

356 La femme qui pense est une menace, voire un danger pour une société qui la considère comme une mineure en puissance, presque incapable de jugement.

357 Ainsi que le rappelle Sophie Hasquenoph dans son livre Histoire des ordres et congrégations religieuses en France du Moyen Age à nos jours, François de Sales est à l’origine d’une réflexion sur la diversité des vocations féminines et notamment celle des femmes dévotes pouvant se consacrer à Dieu en vivant dans le siècle et non pas derrière les murs d’un cloître (impulsion donnée à la naissance des congrégations religieuses séculières). HASQUENOPHSophie. Histoire desordres et congrégations religieuses en France du Moyen Age à nos jours, [Seyssel (Ain)], Champ Vallon, “Les Classiques de Champ Vallon”, 2009, p 738-740.

358 Les Constitutions de cet ordre féminin - publiées en 1622 - influenceront beaucoup celles de l’ordre de Notre-Dame de Charité. Le premier Coutumier de l’ordre, imprimé en 1683, en porte la trace. Il sera, par la suite, adapté parce « qu’il était rempli de beaucoup de choses inutiles à notre Institut ; par conséquent [il a été] nécessaire d’y retrancher ce qui ne convenait qu’à celui de la Visitation, pour substituer à la place ce qui nous était propre et particulier ». Coutumier pour les religieuses de Notre-Dame de Charité. Ordre de Saint-Augustin, Caen, [S. d], p. 3.

359 Nous ne savons pas s’il existait, au sein de ce couvent, une bibliothèque comme ce fut le cas pour d’autres congrégations religieuses.

« Elle [la maîtresse des novices] leur inspirera beaucoup de respect pour les écrits de saint François de Sales, leur apprenant à appliquer leur esprit et leur cœur aux enseignements qui y sont contenus, parce que ce sont les vrais moyens par lesquels elles peuvent parvenir à la perfection de leur vocation : elle les entretiendra ainsi l’espace d’une demi-heure ou trois quarts d’heure, plus ou moins, selon le nombre des novices 361 ».

Les novices ne font pas qu’écouter des textes religieux. Elles doivent aussi en lire un certain nombre comme le rapporte le Coutumier, des livres propres à « les former aux plus solides vertus ». Ainsi, pour leur lecture ordinaire doivent-elles lire :

360 C’est le cas des religieuses suivantes qui citent cette influence salésienne sur leurs pensées : sœur Marie de Saint-Vincent Lores, f° 125 ; sœur Marie du Saint-Esprit Le Moënne, f° 219 ; sœur Marie de Saint-Charles Le Rebours du Vaumadeuc, f °436 ; sœur Marie des Séraphins Le Polotec, f° 685 ; sœur Marie de Saint-Joseph Pigoust, f° 866.

« Les Traités de la perfection chrétienne et religieuses des Pères Rodriguez, Platus et du Pont, l’Homme religieux du père Saint-Jure362, la Dévotion envers Notre-Seigneur par le Père

Nouët363 et envers la Sainte Vierge par le Père Crasset364 ».

Les abrégés n’évoquent jamais les auteurs précédemment cités, sauf une fois pour le Père Nouët où il est question de ses méditations365. Ils parlent, la plupart du temps, des

lectures effectuées une fois que les novices sont devenues religieuses366. Mais ils ne précisent

presque jamais les documents lus, tout au plus évoquent-ils de “l’ancien367 et le nouveau

362 Jean-Baptiste de Saint-Jure, prêtre et écrivain jésuite (1588-1657).

363 Jacques Nouet, jésuite et théologien (1605-1680).

364 Coutumier, op. cit., p. 120. Jean Crasset, Jésuite (1618-1692)

365 Abrégé de sœur Marie de Saint-Paul Le Boudoul du Baudory, f° 1092.

366 Certaines d’entre elles seront affectées à la lecture lors des repas au réfectoire, pendant une semaine. Abrégé de sœur Marie de Saint-Paul Le Boudoul du Baudory, f° 1092.

testament368” des « saintes lectures369 », des « bons et beaux livres370 ». Ils passent également

sous, comment se pratiquaient lesdites lectures : des lectures lentes et méditatives comme la “lectio divina”, lecture devant amener la croyante à approfondir la parole de Dieu ; des lectures en solitaire, dans sa cellule ou en groupe, tout en permettant à chacune des novices de lire séparément…

Les postulantes doivent aussi méditer longuement sur le sens qu’elles donneront à leurs années futures au cours de leur noviciat. Elles doivent aussi passer du temps à envisager toute la portée et les conséquences du 4ème vœu - le salut des âmes - qu’elles prononceront au

terme de leurs deux années de probation :

« Elle [la maîtresse des novices] s’appliquera très particulièrement à les instruire de la fin particulière de cet institut, qui est de travailler au salut des âmes, en commençant par la sienne, puisque le saint esprit nous dit, dans le livre de la sagesse, que celui qui n’est pas bon

368 Abrégé de sœur Marie de la Nativité Loreal, f° 749.

369 Abrégé de sœur Marie de l’Enfant-Jésus Le Rebours du Vaumadeuc, f° 997.

pour soi, ne peut être utile aux autres, et en leur remettant devant les yeux que Dieu, pour sauver les âmes, a envoyé son fils unique sur la terre371 ».

On imagine, sans trop de peine, la difficulté pour des jeunes filles, élevées dans un monde policé, à se confronter à des « pauvres créatures372 ». Cette confrontation - ce choc

culturel, peut-être - se fait, là comme ailleurs, sous le couvert de la maîtresse des novices. De leur mission de conversion et du comportement qu’elles devront adopter, elle leur apprend les principes de bases :

« [Il leur faudra] user d’une grande prudence en traitant avec ces personnes, […] ne pas souffrir sous quelque prétexte que ce soit, qu’elles leur parlent jamais de leur vie criminelle, non plus que des dégoûts de leur état ; mais à tâcher au contraire de leur inspirer l’esprit de pénitence ; de faire en sorte de s’en attirer aucune amitié particulière, et cela pour leur propre sûreté, et pour ne pas mettre d’obstacle à la parfaite conversion de ces pauvres âmes373 ».

Gouverner les âmes, agir avec sagesse et gravité, « user d’une douceur charitable à leur égard, sans familiarité, parce qu’il ne convient pas d’en avoir avec ces sortes de personnes374 », tel est délicat équilibre que les novices devront apprendre au fil des jours. 371 Ibid., page 119. Cette dernière phrase fait écho à citation biblique : « Jésus est venu au monde pour sauver les pêcheurs ». Mt. 20, 28 ; Mc 2, 17 ; Lc 19, 10.

372 Abrégé de sœur Marie de la Sainte-Trinité Heurtaut, f° 67.

373 Coutumier pour les religieuses de Notre-Dame de Charité. Ordre de Saint-Augustin, IV, Caen, [S. d], p. 118.

Celles-ci devront s’initier, en quelque sorte, à agir avec ces “soeurs375”, en maniant la carotte

et le bâton afin de les écarter du chemin de la perdition dans lequel elles se sont fourvoyées.

A l’instar de Jésus venu pour les malades et non pour les gens bien portants376, les

religieuses de Notre-Dame devront avoir dans leur cœur la miséricorde et la compassion du Sauveur des âmes. Vaste programme comme nous tenterons de le voir quand nous aborderons notre point sur la charge de maîtresse des pénitentes.

Une fois achevées ces deux années de probation377, les novices sont à nouveau

examinées378, par la supérieure du couvent et la directrice des novices. Puis, elles le sont :

375 C’est le terme utilisé dans certains abrégés pour désigner les pénitentes.

376 Mc 2, 17.

377 Et avant la cérémonie de profession. Ce noviciat peut être prolongé à la demande de la postulante elle-même comme ce fut le cas pour une compagne de sœur Marie de l’Enfant-Jésus Le Rebours du Vaumadeuc : « L’autre, dont la vocation etoit solide mais qui s’etoit liscenciée par légèreté et une mole complaisance, prefera même demander avec plusieurs instances, une prolongation de noviciat ou elle repara le tems qu’elle avoit malheureusement perdue jusqu’alors ». Abrégé de sœur Marie de l’Enfant-Jésus Le Rebours du Vaumadeuc, f° 990.

« Par l’évêque ou un supérieur, hors de la clôture, soir dans l’église ou dans un parloir : on les y laissera seules, afin qu’elles puissent dire en toute liberté ce que bon leur semblera. On les doit aussi laisser sans assistante avant leur profession, pour parler à leur père, mère et autres parents (Article XXV)379. »

La citation précédente est inscrite au début des abrégés, avant d’entamer le récit de vie