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Le fossé FO71230 (phase 71C) 1 Stratigraphie

Dans le document Pech Maho (Sigean, Aude) 2011 (Page 38-41)

Alexandre Beylier, Eric Gailledrat

TOURNÉE COM 3 0,99 2,04 3 6,39 10,7 1 6,25

2.2.1. Le fossé FO71230 (phase 71C) 1 Stratigraphie

Recoupant le tracé du fossé principal archaïque, le fossé FO71230 s’étire sur toute la longueur du secteur, soit une longueur nord-ouest/sud-est observée de 18 m (fig. 17). D’une largeur de 5,20 m à son extrémité occidentale, à hauteur de la passerelle piéton- nière plus tardive MR71229, il s’évase sensiblement vers l’est, atteignant vers l’extré- mité conservée de MR71175 une largeur de 8,20 m (fig. 18). Sa profondeur maximale, observée à l’aplomb du mur d’escarpe MR71175, est de 2,50 m. Le fond de ce creuse- ment (71230), mis au jour sur toute l’emprise du secteur 15a, est plat : il correspond à un banc calcaire dans le substrat, qui a manifestement servi au passage de carrière, ainsi que l’attestent les encoches régulières pratiquées par endroits (fig. 19). À l’image de ce qui a pu être relevé pour les fossé plus anciens, il présente un pendage général vers l’est. La

z Fig. 16 : Tableau typologique du mobilier prove-

nant du comblement inférieur du fossé FO71197 (v. -525/-500).

<<

z Fig. 17 : Vue générale depuis l’est du fossé

FO71230. >>

z Fig. 19 : Le fond du fossé FO71230, vu de l’est. Au

fond, la passerelle MR71229. <<

z Fig. 20 : Le mur d’escarpe MR71175 du fossé

FO71230, vu du sud. <<

z Fig. 18 : Vue depuis l’ouest du fossé FO71230,

avec les différentes séquences de comblement <<

contrescarpe, creusée directement dans le substrat, présente une paroi oblique (71S25 et

71S26). Côté nord, l’escarpe est en revanche habillée par un mur en pierres (MR71175)

dont le tracé n’est pas tout à fait rectiligne. Cette structure parementée, qui soutient au nord les remblais d’installation contemporains, s’observe sur une longueur d’environ 13 m. Elle se compose de blocs et de moellons équarris, disposés en boutisse et panneresse selon un appareillage assisé mais irrégulier (fig. 20 et fig. 21). Ces éléments sont joints par un épais liant en terre, tandis que de petites pierres viennent combler les interstices les plus larges. Les assises inférieures sont constituées de blocs et de dalles nettement plus imposants que les pierres utilisées pour le reste de l’élévation. L’extrémité occiden- tale de ce mur, directement fondée sur le substrat marneux, présente sur 2,30 m de long depuis la passerelle MR71229, un bombement (accidentel ?) possiblement lié à la poussé des remblais situés en arrière du mur. Dans la partie supérieure de ce tronçon est intégrée à plat une dalle (L. : 26 cm ; ép. : 6 cm) sur la face supérieure de laquelle sont gravées des stries parallèles faiblement incisées, espacées de 3 à 4 cm (fig. 22). Toute la moitié orientale du parement a quant à elle subi un épierrement graduel (71285) qui n’a laissé, sur les derniers mètres, que l’assise inférieure de cette construction.

La tranchée de fondation de MR71175 est implantée, selon un tracé assez irrégulier, dans le comblement 71260 du fossé FO71197. Le creusement (71238), distant de 1,50 à 2 m du parement du mur, présente une paroi très oblique que l’on peut suivre, en secteur 13, jusqu’à une profondeur de 40 cm. Le blocage, qui n’a été que partiellement fouillé afin de préserver l’intégrité de l’architecture, est formé de moellons et de petits blocs bruts de 20 à 30 cm au sein desquels se mêlent parfois des éléments équarris en remploi, ainsi que de gros galets (71259). Le tout est englobé dans un limon sableux brun clair de structure hétérogène, dans l’ensemble assez meuble. Ce blocage est surmonté sur une épaisseur moyenne de 20 cm, d’un amas de blocs et de moellons bruts ou ébauchés, pris dans un limon sableux ocre foncé compact comprenant de nombreuses inclusions de petits galets (71236). Les pierres, dont les plus imposantes se situent au sommet de la couche, sont pour certaines fortement inclinées vers le nord. Cet apport, qui déborde de quelques dizaines de centimètres au-delà de la limite de la tranchée de fondation du mur et qui repose donc pour partie sur le comblement 71260, semble avoir eu pour fonction de réduire la poussé des terres sur le parement de MR71175.

Au cours de l’édification du mur, est en effet installé, avant le montage des dernières assises du parement, un remblai massif très compact (71166=71224), nivelant l’essentiel du secteur 13 et de son prolongement oriental (secteur 17). D’une puissance maximale de 80 cm, cette couche stérile en mobilier, dont le sommet se situe à la même altitude que l’arase du mur MR71175, contribue, malgré un pendage plus ou moins accentué vers le sud, à atténuer la déclivité des comblements sous-jacents liés au remplissage du fossé archaïque. Constituée de limon sableux brun-jaune à ocre foncé et de petits galets, elle provient, selon tout vraisemblance, du substrat local. Venant buter au nord contre la base de l’avant-mur MR71434, dont l’extrémité occidentale participe à définir la poterne (PR71227) de l’entrée principale, elle forme une terrasse surélevée, soutenue par le mur MR71175. Elle est complétée en dernier lieu par un remblai de construction compact de limon argileux brun moyen (71233), comblant au sud la dépression existant

z Fig. 22 : Détail des stries parallèles incisés sur

l’une des dalles de parement du mur MR71175, vue zénithale. + 22 m + 22,5 m + 23 m + 23,5 m + 24 m + 24 m + 23,5 m + 23 m + 22,5 m + 22 m + 21,5 m + 21 m + 21,5 m + 21 m 0 2 m Ouest Est MR71229 MR71175 71367 Banc calcaire Substrat argilo-marneux 71230 71197 dalle gravée Non fouillé

au contact de MR71175, sur une bande d’environ deux mètres de large. D’une épaisseur maximale de 70 cm, cet apport englobe quelques moellons et comporte des inclusions plus ou moins fréquentes de charbons de bois disséminés parmi des poches de cendres et de terre rubéfiée. Il contient un mobilier assez dense, constitué principalement de faune et de moules, ainsi que des débris de céramique.

2.2.1.2. Argumentaire chronologique

Si les Us de construction n’ont pas ou peu livré de mobilier céramique, et en tout cas aucun élément datant, il n’en va pas de même pour le remblai 71233. En effet, ce dernier a livré un lot de céramique homogène sur le plan chronologique où, à côté de céramiques à pâte claire massaliètes (CL-MAS 522 et CL-MAS 525), d’un bord atypique d’urne en céramique non tournée, est présent un bord de coupe campanienne A de type CAMP-A 27Ba. La datation standard de cette forme est comprise entre -225 et -50. Cependant, les premiers arrivages en Gaule méridionale, et plus précisément à Pech Maho, peuvent être datés du troisième quart du IIIe s. av. n. ère. Quoi qu’il en soit, il convient alors de dater cette couche de la seconde moitié de ce siècle. Autrement dit, la construction de la ter- rasse limitant au nord le fossé FO71230 intervient à un moment tardif à l’intérieur des li- mite de la phase Pech Maho III, constat qui va dans le sens des observations réalisées au niveau de la passerelle d’accès (MR71229) qui, de toute évidence, repose sur un remblai préparatoire (anciennement fouillé et non distingué au niveau de l’enregistrement) mis en place postérieurement au creusement du fossé et qu’il faut considérer équivalent au remblai 71233 dont il est question ici. Le dispositif de défense mis en place aux débuts de la phase III (soit à la charnière des IVe-IIIe s.) connaît donc lui-même des évolutions. Le système d’accès tel qu’il apparaît semble en tout cas avoir été finalisé peu de temps avant la destruction de l’oppidum.

2.2.2. Les comblements du fossé FO71230 (phase 71C2-1)

Dans le document Pech Maho (Sigean, Aude) 2011 (Page 38-41)