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Les comblements du fossé FO71230 (phase 71C2-1) 1 Stratigraphie

Dans le document Pech Maho (Sigean, Aude) 2011 (Page 41-43)

Alexandre Beylier, Eric Gailledrat

TOURNÉE COM 3 0,99 2,04 3 6,39 10,7 1 6,25

2.2.2. Les comblements du fossé FO71230 (phase 71C2-1) 1 Stratigraphie

L’ensemble des apports venant combler le fossé avant la phase post-destruction ont été fouillés mécaniquement et manuellement dans le secteur 71/15a, correspondant à l’extrémité occidentale de la structure fossoyée (fig. 41). À cet endroit, ces comble- ment, perturbés pour la plupart par les fouilles anciennes et par la mise en place par les Monuments Historiques d’une buse, atteignent une puissance maximale de 92 cm (fig.

24). Ces perturbations, auxquelles s’ajoutent celles engendrées ces dernières années par

l’écoulement des eaux de pluie, rendent la lecture stratigraphique délicate, en particulier au contact des structures que sont MR71175 et MR71229.

Quelques-unes des couches installées dans le fond du fossé s’avèrent être antérieures à l’édification du mur d’escarpe. C’est le cas d’une couche de limon argileux brun clair à moyen de structure hétérogène (71365), fortement bouleversée par les racines, loca- lisée au pied et à l’aplomb du parement de MR71175, vers l’angle nord-ouest du sec- teur. Correspondant à l’arrêt des fouilles Solier, cet apport, d’une dizaine de centimètres d’épaisseur en moyenne, probablement en partie remanié, a livré un mobilier céramique se rapportant probablement à un horizon antérieur au creusement de FO71230 (fin Ve- milieu IVe s. av. n. ère), réserve étant faite d’un fragment d’amphore gréco-italique, possiblement intrusif. Il pourrait donc s’agir là du résidu d’un des comblements tardifs du fossé archaïque FO71197. Toutefois, au vu des risques élevés d’intrusion concernant le mobilier, on pourrait tout aussi bien avoir affaire à un remblai d’installation du mur MR71175. Cette couche est très semblable à celle qui s’étire, selon un pendage subho- rizontal, dans son prolongement oriental et qui s’étire au sud jusqu’à l’entaille réalisée dans le substrat rocheux (71363) (fig. 23). Cette Us compacte argilo-limoneuse brun clair à jaune, moins bouleversée par les racines, comprend des inclusions de charbons en fréquence moyenne. Elle recouvre, contre la berme orientale du secteur, une poche compacte d’argile jaune, stérile en mobilier, occupant une surface d’un peu moins de 2 m² (71368). Épaisse de 10 cm environ, cette dernière vient colmater l’une des irrégulari-

z Fig. 23 : Détail du profil stratigraphique des com-

blements inférieurs du fossé FO71230 en secteur 71/15a, vu de l’ouest.

z Fig. 24 : Le comblement remanié 71363 observé

dans le fond du fossé FO71230, au pied du mur MR71175, vu de l’ouest.

tés du substrat. Elle est recouverte, comme les précédentes, par une épaisse couche peu compacte de limon argileux brun clair (71367) sur laquelle repose le mur MR71175 et qui ne s’étend pas au-delà de un mètre vers le sud de ce dernier. D’une puissance maxi- male de près de 50 cm, elle présente un pendage général vers le sud. Elle se caractérise par la présence, outre de charbons et de cailloutis, de plusieurs blocs et moellons, taillés ou retouchés, pour certains de grandes dimensions (50 cm), disposés dans tous les sens. Aucun mobilier n’ayant été ramassé, cette couche ne livre aucune information chronolo- gique. Rien ne permet donc de déterminer si elle était déjà en place avant le creusement du fossé FO71230.

Tous les apports suivants interviennent en revanche après la construction du mur MR71175 et de l’installation de la structure fossoyée. Les premiers d’entre eux, s’em- pilant sur une épaisseur totale d’une vingtaine de centimètre en moyenne, paraissent avoir été rejetés lors du fonctionnement de l’ouvrage défensif, tandis que les autres sont manifestement consécutifs de l’épisode guerrier qui a entraîné la destruction du site. Le rattachement à l’une ou l’autre de ces phases reste cependant hypothétique, tout du moins pour les niveaux les plus profonds. La datation de toutes ces couches se situe en effet de manière large à l’intérieur du IIIe s., sans qu’il ne soit possible, en tout cas sur la base uniquement du mobilier, d’être plus précis.

Dans un angle du banc calcaire entaillé, à proximité de la berme orientale du secteur 15a, a été déposée, sur une surface de 80 x 60 cm, une couche compacte, stérile, consti- tuée de cailloux (5-8 cm) mêlés à un limon très argileux brun-jaune, assez semblable à l’us 71363 sur laquelle elle repose (71361). D’une épaisseur de 4-5 cm, elle présente un léger pendage en cuvette et remplit partiellement une dépression d’une dizaine de centi- mètres de profondeur observable dans le niveau 71363 (fig. 25). Elle est surmontée par une couche peu compacte très charbonneuse, de même extension, composée de limon et de terre rubéfiée (71359). Épaisse au maximum de 5 cm, celle-ci contient un mobilier re- présenté uniquement par un bord de céramique ibéro-languedocienne probablement rési- duel, un élément de faune et une moule. Elle déborde au sud d’environ 35 cm sur la roche. Sur une surface observée d’environ 1 m², est installée par-dessus une couche com- pacte de limon brun gris contenant également, en quantité toutefois moindre, de nom- breux charbons (71358). Elle englobe par ailleurs, sur une épaisseur moyenne de 6 cm, de nombreux cailloux de 5 à 10 cm présentant pour la plupart des traces d’exposition au feu. Le mobilier, parmi lequel on notera la présence d’un sabot de cheval, est assez diffus.

Sur ces rejets de foyer, a été répandue, sur une épaisseur maximale de 15 cm, une couche peu compacte de limon brun-gris et de tessons de céramique, correspondant pour certains à des vases entiers ou presque, écrasés et fragmentés sur place (71343). Fouillée sur 110 x 60 cm, elle se poursuit vers l’est sous la berme du secteur. Elle comprend des cailloux de 10 cm de grosseur au maximum ainsi que des inclusions en fréquence moyenne de charbons (fig. 26).

Cet apport de type dépotoir, qui offre un pendage subhorizontal, recouvre au nord et au sud deux comblements localisés latéralement contre les bordures du fossé. Au pied du mur MR71175 contre lequel elle s’appuie, s’étend, avec un pendage vers le sud, une couche compacte de limon brun-gris d’une épaisseur moyenne de 16 cm (71366). Outre quelques inclusions de charbon, elle contient également des galets (5-8 cm), de petites dalles ainsi que des moellons, répartis de manière assez sporadique. Du mobilier céra- mique est également présent. Du côté sud, est disposée une couche argileuse compacte de couleur brun-jaune dans laquelle est dispersée plusieurs pierres de 15 cm de grosseur en moyenne (30 au maximum) (71360). Fouillée manuellement sur une bande est-ouest de moins de 1 m contre la paroi orientale du sondage 15a, elle offre un pendage prononcé vers le nord. Le mobilier, représenté par des tessons de céramique, de la faune, mais aussi par de petits charbons et par des éclats de moules, y est peu fréquent.

Les apports suivants, dans l’ensemble plus massifs et d’extension plus importante, semblent se rapporter à l’épisode de destruction survenant vers la fin du IIIe s. Parmi ceux-ci, une couche peu compacte de limon brun moyen avec cailloutis (71357), dans laquelle sont présents quelques moellons épars, vient sceller, sur une épaisseur maximale de 18 cm, l’épandage de céramiques 71343 (fig. 27). Rien ne permet cependant d’affir- mer avec certitude que ce comblement soit contemporain de la destruction du site. Il est

z Fig. 25 : Le comblement avec cailloutis 71361 du

fossé FO71230, vu de l’ouest.

z Fig. 26 : Le comblement 71343 avec tessons de

céramiques écrasés à plats, participant du comble- ment du fossé FO71230, vu du nord.

z Fig. 27 : Le comblement 71357 déposé dans le

PR71227

MR71175

MR71229

SB71364

FO71230

Limite de fouille Solier

Terrasse d'accès

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