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Le fonctionnement de la centralité métropolitaine

Dans le document Le développement du tourisme à Beijing (Page 196-200)

2 3 Les différences entre les primo visiteurs et les touristes expérimentés

Site 10. Le quartier commercial de "Xi Dan"

4.3. Le fonctionnement de la centralité métropolitaine

Ainsi pourront être appréhendées les limites de sa centralité car si la ville accueille des touristes en son sein pour leur séjour et leurs pratiques, elle assure également la fréquentation de lieux qui se trouvent dans sa périphérie plus ou moins lointaine. Hébergement de touristes visitant Beijing et visite de touristes résidant à Beijing sont les deux modalités d’appréciation de cette centralité métropolitaine.

4.3.1. Excursions métropolitaines : le quatrième niveau

À partir de l’hypercentre touristique et de ses marges, les touristes venus à Beijing peuvent explorer – le plus souvent à la journée – de nombreux autres lieux, à Beijing comme dans les régions voisines car Beijing, comme les autres métropoles internationales est une base d’accès à des lieux de nature et de taille très différente, selon le motif de la visite.

Pour une excursion limitée à quelques heures, les lieux proposés à la visite par certains tours opérateurs comme Kang hui ou Shen zhou Tourisme : La Cité Interdite, la Place de Tian An Men, la rue piétonne de Wang Fu Jing peuvent être visités en une grosse demi-journée. Quatre à cinq heures sont consacrées à ces lieux, voyage

compris.

Au-delà de la demi-journée, on peut atteindre des nombreux lieux en empruntant les réseaux de transport en commun, un autocar pour faire une excursion voire, plus rarement, prendre le train. Tout cela délimite un autre espace touristique

métropolitain. Dès lors la centralité touristique pékinoise n’exercerait qu’une influence partielle sur des lieux, destinations touristiques en soi, alimentées par des sources variées. L’espace concerné est vaste : il porte sur certaines destinations pékinoises voire provinciales.

Ainsi, le plus grand nombre d’offres concernent des lieux assez distants de la capitale comme la Chengde (210 KM de Beijing), la Pingyao (337 KM de Beijing). Ensuite, viennent des lieux proches comme la Grande Muraille (95 KM de Beijng), les tombeaux de Ming (40 KM de Beijing) ou plus éloignés comme la Shanghai (1262 KM de Beijng, 2h30 en avion, 5 h en en train), la Xi’an (1223 KM de Beijng, 2h30 en

avion, 5 h en train). Ce rayonnement s’amplifie encore, lorsqu’on enquête auprès des agences de voyages réceptives de Beijing. L’apport de ce travail montre la dimension de la grande région du Nord de la centralité pékinoise en matière de pratiques

touristiques : séjournant à Beijing, des touristes passent une journée à la ville de Chengde mais également à Xi’an, Shanghai selon le principe de la double distance : plus les touristes viennent de loin à Beijing, plus ils peuvent se rendre loin de Beijing en excursion, à l’image des touristes européens ou américains découvrant la Chine via Beijing.

Du reste, le dépouillement des brochures des agences touristiques déjà évoquées (Kang hui et Shen zhou Tourisme) montre ce mélange des échelles. L’une comme l’autre proposent sur la même double page, à gauche une journée à Chengde, à droite une excursion à Pingyao. On retrouve ici le critère de la journée d’excursion comme point commun et des similarités dans le produit lui-même, son rythme, son calendrier comme le montre le tableau

Opérateur s touristique s Durée de l’excursion, heure départ, heure arrivée Prix proposes en

yuans Jours d’excursion

Kang hui Chengde Pingyao Chengde

800 Pingyao 900 ChengdeDu lundi au vendredi

Pingyao Tous les jours

Shen zhou

tourisme Chengde Pingyao Chengde 850 Pingyao 950 ChengdeDu lundi au vendredi

Pingyao Tous les jours

(Sources : Brochures Kang hui et Shen zhou tourisme)

L’existence de ces produits ne doit pas faire oublier les pratiques touristiques plus autonomes, sans le recours à des agences, comme la fréquentation des touristes

domestiques et étrangers à la Montagne de Tai shan (580 KM de Beijng, 4h en autocar ou 3h en train). Ainsi, par exemple, l’autocar Shenyang (680 KM de Beijng, 5h en autocar ou 4h en train)- Beijing se remplit de touristes, chinois et étrangers, en

arrivant en gare de Shenyang à 18h00. Cet autocar qui ne marque pas d’arrêt à Shanhaiguan (300 KM de Beijng, une section de grande muraille en province de Hebei à côté de Beijing) déverse son flot de visiteurs sur la grande muraille en province de Hebei à 17h00.

Cette porosité entre les destinations qu’elles soient régionales ou nationales montre le fonctionnement d’un espace touristique métropolitain où la proximité est avant tout une logique d’accessibilité à la journée, combinée au renom d’une destination à visiter « valant le voyage ». Cela illustre bien ce qu’évoquait G.

Demattéis dans sa définition de la centralité : « elle ne se limite donc plus à structurer les espaces par des effets de proximité et par des gradients réguliers »

Conclusion

L’étude des résultats fournis par nos enquêtes et entretiens apporte plusieurs éclairages sur les pratiques touristiques à Beijing :

Les profils des touristes

Selon les origines des touristes :

Les asiatiques proches sont plus nombreux que les occidentaux sur un

échantillonnage aléatoire, soient 29% de personnes totales contre 18,5%. C'est-à-dire que les pays émetteurs internationaux sont d’abord des pays proches.

Selon la raison du séjour croisée avec l'origine:

Les trois raisons principales des visiteurs chinois sont : Visite (60%); Visite à parents ou amis (12%); Stage formation (9%).

Les trois raisons principales pour des visiteurs asiatiques proches sont : Visite (55,2%); Affaire congrès séminaire (19%); Exposition (8,6%).

Les trois raisons principales pour des visiteurs occidentaux sont : Visite (59,5%); Affaire congrès séminaire (24,3%) ; Visite à parents ou amis (8,1%).

Ce résultat reflète que les visiteurs à Beijing sont d’abord des touristes d’agrément.

Les modalités de voyage

Selon le moyen d’organisation croisé avec origine:

Les occidentaux et les asiatiques proches ayant eu recours à l’agence de voyage sont beaucoup plus nombreux que les Chinois, soit 56,8% et 53,4% contre 19%. Ce résultat démontre bien que l’appel aux agences de voyage est très important dans l’organisation des voyages internationaux. Les Chinois voyagent plus en autonomie que les étrangers, puisque 70% des visiteurs chinois organisent leur voyage par eux même.

Selon le mode de voyage croisé avec origine :

Les occidentaux et les asiatiques proches voyageant en groupe sont beaucoup nombreux que les Chinois, soit 54,1% et 53,4% contre 18%. Ce résultat démontre bien que les voyages en groupe sont préférés par les voyageurs internationaux. Les

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