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- Le dispositif Ecophyto "Axe 2 - Action 16"

Dans le document Axe 2 - Action 16 (Page 9-14)

Lancée en 2008 à la suite du Grenelle Environnement, le plan Ecophyto vise à réduire et sécuriser l’utilisation des produits phytosanitaires (y compris pour des usages non agricoles). L'un de ses objectifs est de diviser par deux l'usage de pesticides1.

Produire et former autrement avec Ecophyto

L'axe 2 du plan Ecophyto regroupe les actions de dif-fusion des pratiques agricoles réduisant l'usage des produits phytosanitaires. Cet axe est piloté par la DGPAAT. L'action 16 de cet axe, adopté par le Comité national d'orientation et de suivi Ecophyto du 22 avril 2009, s'appuie spécifiquement sur la mobilisation d'exploitations d'établissements publics locaux d’enseignement et de formation agricole (EPLEFPA2), pour contribuer à la généralisation des itinéraires techniques et des systèmes de culture innovants ré-pondants aux objectifs du plan.

Le projet agro-écologique du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt pour la France, pré-senté en décembre 2012 a réaffirmé et renforcé les attendus du plan Ecophyto en lui donnant des objectifs plus précis par filière et par territoire et en encoura-geant les alternatives.

Pour l'enseignement agricole, il s'agit d'impliquer à terme, les 190 exploitations des EPLEFPA qui consti-tuent un réseau représentatif des diversités des situa-tions agro-écologiques et des systèmes de production agricoles présents sur le territoire français3.

L'action 16 doit donc permettre aux EPLEFPA de jouer pleinement leurs rôles :

De pilotes locaux, en termes de mise en place et d'analyse de systèmes de culture innovants ré-pondant aux enjeux du développement durable et de ceux du plan Ecophyto ;

De plateformes d'expérimentation/démonstration chargées de la diffusion de ces références auprès de ses personnels, de ses publics, de ses parte-naires professionnels et institutionnels.

1 http://agriculture.gouv.fr/Ecophyto-Kesako

2 A partir de 2010, s'ajouteront aux EPLEFPA des établissements de l'enseignement supérieur et de l'enseignement agricole privé.

3 cf. Annexe 1

En septembre 2012, les 42 exploitations établisse-ments d'enseignement agricole4 engagées dans l'ac-tion 16 du plan Ecophyto visent les deux objectifs sui-vants :

Proposer, tester et valider des hypothèses agronomiques favorables aux objectifs du plan Ecophyto.

Créer, évaluer et capitaliser des situations pé-dagogiques permettant le transfert de ces modes de productions vers les publics d’apprenants.

Très concrètement, dans chaque région5, des exploi-tations d'établissements d'enseignement agricole se sont engagées dans une action de d’expérimentation - démonstration portant sur l'amélioration de l'efficience des intrants dans les productions animales et végé-tales et sur la conception des systèmes de production optimisant les ressources propres de l'exploitation (eau, sol, biodiversité).

Le cahier des charges auquel doivent répondre les établissements prévoit six engagements de la part des établissements retenus :

La mise en place et le suivi d’un dispositif innovant à vocation démonstrative renforcés par un suivi pour la réduction des pesticides (raisonnement à l’échelle des systèmes de culture).

L’engagement d’un suivi et du respect de la ré-glementation en termes de stockage, utilisation des produits phytosanitaires, équipements d’application, gestion des résidus et des embal-lages vides.

Le retour des résultats annuels du dispositif local vers le réseau "Agronomie – Ecophyto".

La participation à des temps de coordination et de formation (notamment aux outils).

L’organisation annuelle d’une visite des sites de démonstration en vue du transfert des acquis (ré-sultats technico-économiques, utilisation pédago-gique, …) à destination de l'appareil de formation.

La contribution à la diffusion des références tech-niques et pédagogiques acquises vers l’ensemble des établissements d'enseignement agricole.

4 cf. Annexe 2

5 y compris les DOM-COM

L’articulation avec l’action 146 était également l’un des objectifs de départ pour favoriser l’implication des EPLEFPA avec les professionnels sur leurs territoires.

En septembre 2009, le choix des 25 exploitations agri-coles mobilisées s'est fait en concertation avec l’ensemble des DRAAF/SRFD, l’inspection agricole et la DGER. Ces 25 exploitations étaient à dominante polyculture-élevage et grandes cultures.

En septembre 2010, 13 exploitations se sont enga-gées à leur tour7 ; le choix se portant plus sur des sys-tèmes horticoles, viticoles, maraîchers et arboricoles et des EPLEFPA engagés dans une démarche de conventionnement avec l’INRA ou l’ACTA pour jume-ler leur exploitation avec l’un de leurs centres8.

Un nouvel appel à candidature a eu lieu le 13 avril 20119 avec le recrutement de 5 nouvelles exploitations issues de l'enseignement agricole technique ou du supérieur, de l'enseignement public ou privé.

En septembre 2012, suite à la démission fin 2011 d'une exploitation10, 42 exploitations sont enga-gées dans l'action 16.

Gouvernance et animation de l’action 16

La DGER, pilote de l'action 16, confie la maîtrise d'ou-vrage de l'action au Bureau des initiatives de partena-riats et d'innovations (le BIPI) dépendant de la sous-direction de l'innovation (DGER-SDI) qui organise, en accord avec l'Inspection de l'enseignement agricole, les instances de gouvernance de la façon suivante :

Un comité de pilotage, le COPIL, qui supervise l’ensemble de la démarche de l’action 16 et qui s’assure de l’atteinte des résultats et cibles visés.

La DGER en assume la responsabilité. En plus de la DGER11, le COPIL est composé de la Bergerie nationale, de la DGPAAT, de l'ONEMA, de l'INRA, du RMT SdCI et de la FRCIVAM Pays de Loire.

La DGAL a été également associée aux COPIL initial de l’action 16.

6 L'action 14 de l'axe 2 du plan Ecophyto, plus connu sous le nom Ecophyto DEPHY a pour objectif de mutualiser les données de références sur les systèmes de culture "économes en produits phytopharmaceutiques" au sein d'un réseau national couvrant l'ensemble des filières de production et en associant les différents partenaires, et de valoriser le rôle des fermes appartenant à ce réseau.

7 Appel à candidature du 18 mai 2010 (note de service DGER/SDI/N2010-2062)

8 Mesure 6 des assises de l’enseignement agricole public

9 Note de service DGER/SDI/N2011-2055

10 L'exploitation de l'EPL Haut Anjou, site de Château Gontier

11 Représentée par le BIPI et l'Inspection de l'enseignement agricole.

Un comité technique composé de la DGER et de la Bergerie nationale de Rambouillet, a sélection-né les sites après les appels à projet de 2010 et 2011 et retenu les sites pour la période 2013/2015.

Un COST, comité d’orientation scientifique et technique, qui valide la méthodologie, les outils et liens avec l’action 14. La composition du COST est la suivante : DGER (BIPI et inspection), DGPAAT, DGAL, ONEMA, RMT SdCI, CEZ, re-présentants SRFD et EPLEFPA.

Entre 2009 et 2012, la DGER a aussi assuré la maî-trise d'œuvre de l'action par l'intermédiaire de l'anima-teur national du réseau thématique "Agronomie – Ecophyto", chef de projet.

Le comité de pilotage du 19 février 2013 confie à la Bergerie nationale de Rambouillet l'entière maîtrise d'œuvre du projet et redéfinit la composition des ins-tances de gouvernance de la façon suivante :

COPIL : BIPI, animateur national du réseau thé-matique "Agronomie – Ecophyto", Inspection de l'enseignement agricole, Bergerie nationale de Rambouillet.

COST : composition inchangée.

L’équipe projet de l'action 16 est animée conjointe-ment par l'animateur national du réseau thématique

"Agronomie – Ecophyto" et le chef de projet désigné par la Bergerie nationale de Rambouillet.

A l'équipe projet, composée de 4 chargés de mission de la Bergerie nationale de Rambouillet, sont associés 3 animateurs nationaux de réseaux thématiques du BIPI.

C’est donc un groupe composé de 8 personnes12 qui assure la mise en œuvre de l'action 16.

Méthodologie et outils de l'action 16

Méthodologie

Pour proposer et tester des hypothèses agronomiques favorables aux objectifs du plan Ecophyto, les exploi-tations s’appuient sur un diagnostic initial de leur ex-ploitation et l’élaboration de scenarii de démonstration et d'expérimentations agronomiques dans l'exploita-tion agricole.

A l'issue du diagnostic initial, l'exploitation propose un ou plusieurs scenarii d’évolution de ses systèmes de production et de culture. La présentation des scenarii

12 Pour un équivalent de 1,5 ETP

a été laissée à la libre appréciation de chaque site en 2010. A partir de 2011, une note de préparation des scenarii a été proposée afin de renseigner les objec-tifs, les stratégies et les systèmes de culture13 propo-sés en expérimentation agronomique.

Un suivi annuel du dispositif de démonstration permet de caractériser et de décrire les schémas décisionnels de chaque système et leurs résultats techniques, éco-nomiques et pédagogiques. Ce suivi s’appuie sur les travaux du Réseau Mixte Technologique "Système de cultures innovants"14 avec le conseil de l’INRA.

Si la production de références techniques est un ob-jectif important, l’obob-jectif principal reste bien pédago-gique avec le transfert des expériences vers l’ensemble des apprenants et des enseignants des sites impliqués.

Le bilan pédagogique annuel demandé à chaque éta-blissement qui est à la fois quantitatif et qualitatif, a pour objectifs de rendre compte du lien "Technique-Pédagogie" et de capitaliser les ressources ou scéna-rii pédagogiques produits.

Ce bilan s’appuie sur un état des lieux des actions pédagogiques au travers des situations pédagogiques et des productions réalisées. Une analyse des réus-sites, des difficultés et des freins a été réalisée pour évaluer les transferts internes ou externes auprès des différents publics visés.

Depuis juin 2013, un groupe de travail composé d’une dizaine d’acteurs de l’action se réunit régulièrement pour affiner le cade d’analyse présenté dans la qua-trième partie de ce rapport.

Outils mobilisés Pour le diagnostic

Au démarrage du projet, deux outils ont été proposés aux exploitations afin de leur permettre de réaliser un diagnostic initial (diagnostic Année 0) :

Dialecte, cet outil permet une lecture globale de l’impact de l’activité agricole sur le secteur envi-ronnemental (préservation de la biodiversité, effi-cience énergétique, préservation de la ressource

13 Des sessions formations sur les schémas décisionnels organisées avec le RMT SdCI ont permis de diffuser et d'ancrer l'approche SdC.

14 RMT SdCI est piloté depuis 2008 par Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne.Il a pour objectifs de :

1- mettre en place un réseau de compétences ;

2- proposer des démarches opérationnelles pour la conception et l’évaluation des systèmes innovants

3- organiser un réseau d’expérimentations multilocal et pluriannuel pour tester les plus prometteurs.

en eau,…)15. Il dispose d’une mise en ligne et d’un accès intranet pour accéder à l’action 16.

IDEA, cet outil calcule des indicateurs de durabili-té de l’exploitation agricole16. C’est un outil cou-ramment utilisé en pédagogie

Ces deux diagnostics ont été complétés par le calcul de l'IFT17, indicateur de dépendance aux produits phy-tosanitaires (PP).

L’objectif de ce diagnostic initial est de :

Caractériser le système de production (SdP) et les systèmes de culture (SdC) de l'exploitation ; Evaluer l'autonomie et la robustesse des SdP et SdC ;

Mesurer l'utilisation des produits phytosanitaires ; Repérer les autres enjeux agro-écologiques de l'exploitation.

De manière optionnelle d’autres outils étaient utili-sables : Planète, IBEA, Indigo, Diaphyt, Stephy, Sys-terre…

Pour la diffusion et le transfert

Pour la diffusion et le transfert, une conférence spéci-fique de l’action 16, ouverte sur « FirstClass » (serveur de l’enseignement agricole) à tous les établissements permet d’échanger, de diffuser et de communiquer sur l’actualité et les ressources de l’action 16. Cette confé-rence réunit plus de 150 utilisateurs.

Chaque établissement a le libre choix de ses outils pour réaliser le transfert ou la diffusion. Toutefois, une illustration de l’action 16 a été réalisée à partir de « 4 pages » illustrant les travaux réalisés sur trois ans et communiqués sous forme de tirage en novembre 2013 en plus de deux « 4 pages » nationaux et de ce rap-port trisannuel, destinés à être diffusés.

Suivi annuel

Un suivi annuel a été mis en place de 2010 à 2012 avec les éléments méthodologiques suivants :

15 DIALECTE a été élaboré par l’association SOLAGRO en collaboration avec la Chambre Régionale d’Agriculture de Midi-Pyrénées, la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne et l’ADVA (Association Départementale de Vulgarisation Agricole – Haute-Garonne) ; sur la base du diagnostic (DAE 1), mise en place et testé par SOLAGRO en 1994.

16 La méthode IDEA (indicateurs de durabilité des exploitations agricoles) : une démarche pédagogique, Vincent Briquel, Lionel Vilain, Jean-Louis Bourdais, Philippe Girardin, Christian Mouchet et Philippe Viaux, mars 2001.

17 Mis au point au Danemark, l’Indice de Fréquence de Traitement permet d’évaluer la pression phytosanitaire exercée sur chaque parcelle.

Réalisation d’un bilan d’étape sur le dispositif agronomique et bilan partiel pédagogique et des transferts.

Bilan définitif annuel mettant l’accent sur les résul-tats techniques annuels, l’enquête DIALECTE et le bilan pédagogique et des transferts de l’action.

Dès 2011, l’accent a été mis sur les résultats à l’échelle des systèmes de culture (fiches à remplir is-sus du RMT SdCi).

Diagnostic de fin des trois ans (2012)

Les exploitations, entrées dès 2009, ont réalisé les l’enquête DIALECTE, une présentation partielle des résultats agronomiques par système de culture et les perspectives 2013-2015.

Les exploitations engagées dans l'ac-tion 16

Tableau 1 - Les exploitations de l’action 16 entre septembre 2009 et 2012

La perte d’une exploitation en 2012 par rapport à 2011 est liée à la démission de Château-Gontier en Pays de Loire qui, tout en suivant le plan Ecophyto, a choisi d’évoluer vers l’agriculture biologique.

Par la nature de leur système de production et leur localisation géographique (voir carte ci-contre), les 42 exploitations engagées dans l'action 16 constituent un réseau représentatif des diversités des situations agro-écologiques et des systèmes de production agri-coles présents sur le territoire français.

Les sous-groupes thématiques de l’action 16

En novembre 2011, l'équipe projet constitue 4 sous-groupes thématiques pour optimiser la mise en com-mun et la capitalisation des processus d’innovation, des résultats agronomiques et des retours d'expé-riences pédagogiques.

Graphique 1 - Localisation des 42 exploitations de l'action 16

Sous-groupe "Grandes cultures"

Co-animé par la Bergerie nationale et Jean-Robert Moronval de l'EPL de Chambray.

Ce sous-groupe comporte à la fois des exploitations exclusivement en grandes cultures et des exploitations en polyculture-élevage où la partie grandes cultures constitue un atelier identifiable et significatif.

Sous-groupe "Polyculture - Elevage"

Animé par la Bergerie nationale

Le sous-groupe a démarré plus tardivement en 2012.

Ce groupe a des liens étroits avec le sous-groupe "Grandes cultures" du fait de l’appartenance simultanée aux deux groupes pour plusieurs exploita-tions.

Sous-groupe "Viticulture - Arboriculture"

Co-animé par Philippe Cousinié (BIPI), Alice Wanne-roy de l’EPL d’Amboise et Patrice Saussac de l'EPL d’Aubenas

Ce sous-groupe compte 8 exploitations viticoles et 4 arboricoles. Ce groupe intègre également des exploi-tations hors action 16 à travers le réseau interrégional Sud-est initié par Montpellier SupAgro, exploitations qui ont aussi pour objectif d’utiliser l’exploitation viti-cole comme support pédagogique pour l'établissement d'enseignement agricole auquel elles sont associées.

Sous-groupe "Horticulture"

Co-animé par Régis Triollet, animateur national du réseau "Horticulture et paysage" et Eric Duclaud de l'EPL d’Angers

Ce groupe a une existence propre grâce au réseau thématique national qui se réunit régulièrement et qui permet d’échanger sur Ecophyto. L’EPL d’Angers en assure la coordination en croisant la thématique Eco-phyto avec les rencontres du réseau des exploitations horticoles. Des liens se font également avec des ex-ploitations hors action 16.

Autres actions en synergie avec l’action 16

L'action 14 du plan Ecophyto

En plus de l’action 16, 26 exploitations sur 42 sont également impliquées dans l’action 14 (DEPHY) et mènent en parallèle des essais en plus de l’action 16 ou en synergie. L’action 16 a eu un rôle facilitateur pour l’action 14 et la mise en place de l’action 14 a créé des liens avec le réseau professionnel local.

BiodivEA18

Cette action de biodiversité est présente dans 8 ex-ploitations (Angers, Arras, Aubenas, Avignon, Carcas-sonne, Chambray, Quetigny et Quimper) et complète bien l’action 16 sur le plan de la biodiversité. La pré-sence simultanée de cette action a amené plusieurs sites à adopter une approche de plus en plus agro-écologique ou agro-écosystémique.

Plan "Agriculture biologique : horizon 2012"

Avec 12 % de SAU en moyenne, l’agriculture biolo-gique (AB) n’est pas plus représentée dans l’action 16 que dans l’ensemble des 189 EPLEFPA (SAU en AB proche de 15 %). Toutefois les stratégies choisies dé-notent d’un choix plus affirmé en polyculture élevage que dans les autres productions et des stratégies très inégales d’un site à un autre du point de vue de l’innovation. Il est donc important d’aborder l’AB par les leviers agronomiques qui ont été mis en œuvre.

18 En 2010, l’appel à projets 'BiodivEA' est lancé par la DGER, en partenariat avec le Ministère en charge de l’Ecologie, afin de renforcer la mobilisation de l'enseignement agricole sur la thématique de la biodiversité. L’action vise globalement à engager une réflexion et des actions pour mieux concilier production agricole et bon état de la biodiversité.

Aujourd’hui en 2012, ce sont 18 établissements d’enseignement agricole, répartis dans toute la France, qui sont engagés dans ces actions.

Dans le document Axe 2 - Action 16 (Page 9-14)