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Le développement régional-concept et caractéristiques

1.5 La place et le rôle du tourisme durable pour assurer le développement régional

1.5.1 Le développement régional-concept et caractéristiques

Résultat de la transition, le concept de développement régional constitue un sujet très fréquemment abordé. La région se présente comme un système social où la propriété privée existe de manière prépondérante et qui représente en même temps la scène des manifestations influentes de l’économie parallèle. Le développement régional reste l’entité sociale et économique centrale qui imprime à un certain territoire des stratégies de subsistance mais qui, en même temps commence à définir ses stratégies d’accumulation (Iwahashi, 2007; Howells, 2005).

Le concept de développement régional résulte du concept de développement économique et se concentre sur les aspects territoriaux ou locaux du développement (Poveda, 2011). Le développement régional “suppose l’emploi des ressources (tout d’abord des ressources locales, mais également des ressources obtenues à partir du milieu national et international), afin d’augmenter la compétitivité générale du territoire et le degré d’adaptabilité des composantes de production et des composantes fonctionnelles, en fonction des besoins d’ajustement structurel et, enfin, dans une perspective macroéconomique, afin de réduire les écarts qui existent entre les différentes composantes de la structure de l’espace économique national” (Pralea, 2001; Goletsis et Chletsos, 2011). De plus, le développement régional est un concept qui se propose d’encourager et de diversifier les activités économiques, de stimuler les investissements dans le secteur public et privé, de contribuer à la réduction du chômage et de mener à une amélioration du niveau de vie.

De manière très générale, mais pragmatique, le développement régional est défini comme une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux ou, comme affirme Perroux (1966; 1975), “le développement consisterait dans le fait que les gens se nourrissent mieux, se soignent mieux et acquièrent une meilleure connaissance”. Pourtant, la limite d’une telle définition, démontre Perroux, peut être mise en évidence très facilement: bien que les besoins fondamentaux physiques (nourriture, santé) et psychiques (connaissance, côté spirituel) sont communs à tous, quelle que soient la culture et la civilisation, en tant que manière de satisfaire ces besoins, ils sont également très variés. De plus, le développement mène au changement dans la structure des besoins et génère de nouveaux besoins, qui ne peuvent pas être satisfaits (Duguleană, 2002; Poveda; 2011).

Parmi les principes les plus importants qui forment le cadre d’organisation du développement régional on peut énumérer: la légalité des activités qui s’y déroulent, le pluralisme des formes de propriété, la libre initiative et la concurrence, l’association, la spécialisation du commerce, le pluralisme des formes organisationnelles et du contenu de

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l’activité commerciale, la consommation et la protection de l’acheteur, la protection de l’environnement et la conservation de l’équilibre écologique (Seeland et al; 2011; Benedek, 2004).

Dans la recherche actuelle, on utilise fréquemment la notion de développement régional comme une catégorie opérationnelle fondamentale quantifiable, qui englobe l’ensemble des composantes et des relations qui s’établissent entre les composantes économiques, sociales, culturelles et environnementales d’un territoire, quelle que soit la dimension de ce dernier. Le domaine économique a été toujours intéressé par la localisation de ces composantes, les relations dans le cadre du développement régional, tout en cherchant à trouver la position qu’elles occupent dans le système social et économique, mais également les unes par rapport aux autres (Maxim, 2010). On est arrivé à la conclusion que, très souvent, ces composantes sont localisées de manière à former des réseaux qui ont différentes configurations. Dans certains cas, ces réseaux peuvent être interconnectés de manière régulière et, dans d’autres cas, ils peuvent présenter une disposition sociale et économique chaotique (Petrov et al., 2011).

Le développement régional peut être considéré comme le résultat de la superposition des secteurs spécialisés d’un territoire donné et qui, à certains niveaux, s’ordonnent dans des systèmes (Surd et al., 2011). Ces secteurs sont soit les secteurs naturels, soit les secteurs sociaux ou économiques (espaces de travail, industriels, commerciaux, agricoles, etc.).

Les caractéristiques du développement régional résultent de la grande variété quantitative et qualitative des éléments qui composent un territoire donné, mais également des relations et des connexions locales qui s’établissent entre les composantes naturelles et les composantes sociales et économiques. Par conséquent, chaque développement régional a des dimensions métriques exprimées par: des surfaces, des volumes, des distances, etc.; les unes sont établies de manière apriorique, à l’aide des limites administratives et territoriales ou à l’aide des délimitations subjectives, générées par la nécessité d’étudier un certain ensemble territorial (Graymore et al., 2008; Marsden et Sonnino, 2008) .

Les caractéristiques topologiques du développement régional font référence aux caractéristiques qualitatives de l’espace où elles se manifestent, caractéristiques qui, dans leur ensemble, assurent la fonctionnalité de cet espace. Parmi ces caractéristiques on peut distinguer la complexité et la cohérence de l’espace géographique qui résulte de la richesse des composantes et des relations structurelles qui se retrouvent sur le territoire étudie (Muntele et Iaţu, 2003).

Certains spécialistes (Liberto, 2008; Petrov et al., 2011; Ning et Hoon, 2011; Lee, 2013) définissent le développement régional par l’intermédiaire des activités effectuées par les acteurs au plan local. En analysant le développement régional et sa relation avec les facteurs de décision qui existent sur un certain territoire, Iwahashi (2007) met en évidence un développement résidentiel, lors duquel on peut identifier des activités individuelles et familiales et un

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développement fonctionnel, lors duquel on exerce des activités économiques, qui peuvent être très amples dans le cas de certains secteurs.

On a fait référence jusqu’à présent au développement régional analysé à l’échelle individuelle, sans avoir une image fidèle du développement régional réel, mais en recourant à une représentation de ce développement, plus proche ou plus éloignée de la réalité, en fonction de nombreux facteurs. Dans ce contexte, on retrouve les représentations des nouveaux objectifs, stratégies, processus, événements sociaux, économiques, etc. portés à notre connaissance. Pourtant, dans la plupart des cas, les décisions existantes au niveau public et privé sont prises en tenant compte de l’image de l’espace perçu et non par rapport à la réalité objective.

Le développement régional moderne est conçu comme une structure socialisée; ce développement se transforme par l’intervention de l’élément humain à travers les relations qui se tissent entre cet élément et le développement proprement dit, lors d’un processus propice à l’évolution humaine (Waltert et al., 2011).

Les changements radicaux produits lors des dernières décennies au niveau économique ont déterminé, au début, une période plus difficile, lors de laquelle le développement régional a essayé de s’adapter au nouveau contexte politique et économique. Ensuite, la croissance économique est repartie, guidée alors seulement par les nouvelles lois de l’économie de marché: l’accessibilité, la centralisation, le prix des terrains, le niveau des revenus, la qualité du cadre naturel et humain, les équipements édilitaires, la proximité des services (Maxim, 2010; Poveda, 2011; Waltert et al., 2011; Surd et al., 2011). On assiste par conséquent à une croissance rapide et incontrôlée des limites territoriales, qui s’est concrétisée par la constitution d’un continuum de l’espace développé entre le milieu urbain, rural et les localités voisines. On peut identifier de nouveaux projets de développement, chacun différent du point de vue socioprofessionnel et économique.

En effet, Waltert et al. (2011); Surd et al. (2011) considèrent que le développement régional est caractérisé par la structure économique, sociale et environnementale sur laquelle il est fondé. La structure d’une région suppose la concrétisation des parties, respectivement des branches, des industries, des régions et des entreprises dans une seule composante, par l’intermédiaire des relations d’interdépendance qui se tissent entre elles.

Le processus évolutif du développement régional résulte de l’échange qui se produit au niveau de chaque composante, qui génère des réactions “de rétroaction”, censées produire des changements de la structure du système entier (Maxim, 2010; Duguleană, 2002; Borza, 2002).

De plus, un tel type de croissance suppose le développement de l’activité par les humains et pour les humains, à travers les échanges de biens et de services, d’informations et de symboles; puisque les agents économiques représentent des facteurs décisionnels actifs dans le cadre de toute activité, dans l’ordre économique et lors du processus de développement régional, les structures économiques sont étroitement liées aux structures mentales et aux structures

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sociales à l’aide des réactions réciproques (Pantelescu et al., 2009; Ballesteros; 2011; Tigu, 2012).