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Dans le cadre du programme de maitrise en enseignement du français au secondaire offert par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), il est nécessaire de réaliser une intervention en classe (UQTR, 2020). Cette intervention se déroule au cours du stage II, dans un milieu d’enseignement réel, sous la direction d'un comité de recherche.

Au cours de cette intervention, nous devons identifier un problème auquel nous souhaitons apporter une solution et nous documenter sur cette situation problématique en consultant des écrits scientifiques et professionnels (UQTR, 2020). Ensuite, nous devons appliquer une démarche de résolution de problème qui s'apparente à une recherche-action dans le contexte scolaire, et ce, selon une méthode structurée et orientée vers le développement des compétences professionnelles (UQTR, 2020).

Une fois le plan d’intervention réalisé et les résultats et observations colligés, nous devons analyser les effets de notre intervention et en rendre compte dans notre essai.

L’objectif de cet essai est de permettre à l’étudiant de maîtrise qui fait ses premiers pas en recherche d’entreprendre une démarche de conceptualisation, de planification et d’expérimentation d'un projet de développement en éducation relié à l’apprentissage et l’enseignement (UQTR, 2015).

Il sera ensuite en mesure de mener une intervention pédagogique afin d’améliorer sa pratique professionnelle et de témoigner du développement de ses compétences professionnelles en enseignement (UQTR, 2018).

Le fait que l’oral comme objet d’enseignent soit trop peu enseigné dans les classes de français au Québec a été soulevé dans les précédents chapitres et, dans le but de trouver une piste de solution permettant de remédier à cette situation, une séquence d’enseignement sur la discussion, un genre à dominante justificative, a été élaborée selon le modèle de la séquence didactique de Lafontaine (2007). Cela était aussi dans le but de répondre à notre interrogation de départ, c’est-à-dire savoir comment développer de façon optimale la compétence à communiquer oralement d’apprenants adultes en francisation. Dans la séquence d’enseignement élaborée, des ateliers formatifs, élaborés selon le modèle de Dumais (Dumais et Messier, 2016), ont été mis en pratique. Cinq objets de l’oral ont été enseignés par modelage avant d’être mis en pratique et évalués de façon formative. Bien que l’objectif central de cette séquence ait été le développement de la compétence à communiquer oralement, certaines des notions vues dans les ateliers peuvent également être utiles dans les autres compétences, c’est-à-dire en écriture et en compréhension de lecture. Par exemple, la structure de la phrase justificative et le recours à un exemple ou une comparaison pourront être utilisés à l’écrit dans les textes à dominante justificative. La paraphrase peut également être très utile lors de la rédaction de textes à dominante descriptive, explicative ou même narrative.

L’intervention ainsi que la cueillette de données ont été effectuées dans une classe de francisation d’un centre de formation professionnelle et d’éducation des adultes au cours du stage II de la maîtrise en enseignement du français au secondaire. Les étudiants ciblés, qui étaient tous adultes, provenaient de pays variés et parlaient des langues maternelles différentes. Ils provenaient de milieux socio-économiques différents. Par exemple certains arrivaient au Québec avec un diplôme en main et des

moyens économiques proportionnels à cette profession, alors que d’autres étaient sans emploi et dépendaient des prestations gouvernementales. Certains, mariés à des Québécois, arrivaient dans une famille qui les accueillaient et leur offraient leur appui, alors que d’autres arrivaient au Québec avec leur famille entière sans amis ni famille pour les accueillir et les aider à s’intégrer. Tous ces facteurs engendraient évidemment un degré d’exposition à la langue française très varié. Certains avaient la possibilité d’évoluer dans un milieu qui leur permettait de parler français à l’extérieur de la classe, alors que d’autres n’utilisaient le français que très peu en dehors des cours. De plus, avant leur arrivée au Québec, certains avaient déjà complété des études post-secondaires alors que d’autres étaient presque analphabètes dans leur langue maternelle. Cet aspect de leur bagage antérieur a un effet important sur leur apprentissage de la langue française.

Cette classe, dans laquelle a eu lieu l’intervention, est une classe multi-niveau. En effet, lors de l’intervention, les étudiants présents en classe appartenaient à six niveaux différents du programme de francisation tel qu’il est défini par le MÉLS (2015a).

Comme la justification demande une certaine capacité à s’exprimer et à structurer sa pensée dans la langue d’étude, seuls les étudiants des niveaux 3 à 6, des niveaux que nous considérons intermédiaires, ont été sélectionnés pour l’étude. Ces niveaux ont été sélectionnés parce que les étudiants qui y évoluaient avaient préalablement acquis assez de connaissances pour être en mesure de participer activement à des activités d’enseignement/apprentissage dictées par le PFÉQ, en français langue d’enseignement au secondaire, puisque telles étaient les exigences de notre stage. Il aurait été difficile d’ajouter des étudiants de niveaux 1 et 2, puisque les connaissances acquises à ce stade sont assez élémentaires et le contenu de nos ateliers n’était pas adapté à leur niveau.

De plus, comme les premiers niveaux sont extrêmement chargés, nous ne voulions pas leur ajouter ce défi supplémentaire. Nous avons également jugé que les étudiants des niveaux 3 à 6 (LAN3039, LAN4049, LAN4059 et LAN5059) seraient ceux qui seraient le plus en mesure, par leurs capacités de communication en français, de pouvoir

observer leurs pairs dans le but de leur offrir une rétroaction efficace et d’émettre des commentaires sur les ateliers. Finalement, nous avons estimé que ces derniers seraient en mesure de répondre correctement aux questionnaires en français. Seuls les élèves inscrits en classe un minimum de quatre jours par semaine ont pu participer à l’intervention.

Au début de l’intervention, le groupe de participants était composé de cinq étudiants au niveau 3, trois étudiants au niveau 4, deux étudiants au niveau 5 et un étudiant au niveau 6. Une situation imprévue et hors de notre contrôle est survenue juste avant le troisième atelier : la pandémie de COVID-19 qui nous a obligés à interrompre l’intervention ainsi que le stage durant plusieurs semaines. Nous n’avons pu reprendre qu’en juillet, après une pause d’un peu plus de quatre mois. À ce moment, nous avons contacté les étudiants pour savoir s’ils souhaitaient poursuivre la séquence d’enseignement à distance. Des étudiants volontaires ont aimablement accepté de poursuivre l’intervention. Parmi ces participants qui ont poursuivi l’intervention jusqu’à la toute fin, il y en avait trois au niveau 3, deux au niveau 4, un au niveau 5 et un au niveau 6, pour un total de sept.

Le tableau 8 présente un résumé des informations précédemment mentionnées.

Tableau 8 : Participants

Participant Niveau de francisation Participation jusqu’à la fin

A Niveau 3 (LAN3039) Oui

B Niveau 3 (LAN3039) Oui

C Niveau 3 (LAN3039) Oui

D Niveau 3 (LAN3039) Non

E Niveau 3 (LAN3039) Non

F Niveau 4 (LAN4049) Oui

G Niveau 4 (LAN4049) Oui

H Niveau 4 (LAN4049) Non

I Niveau 5 (LAN4059) Oui

J Niveau 5 (LAN4059) Non

K Niveau 6 (LAN5069) Oui