C. Contexte Antillais
2. Le Cancer aux Antilles
La p se e d’u egist e g al du a e e Ma ti i ue depuis , et e Guadeloupe
depuis , pe et de dispose d’u e visio assez p ise de l’i ide e des diff e tes pathologies
tu o ales da s es d pa te e ts. Glo ale e t, u’il s’agisse de la Guadeloupe ou de la Martinique,
l’i ide e glo ale du a e est i f ieu e à elle o stat e e F a e t opolitai e dVS Ci e
Antilles-Guyane, 2013; Binder-Foucard et coll., 2013]. Cela est en grande partie expliqué par la faible
incidence des cancers dépendant du tabac (poumon en particulier) en lien avec le faible tabagisme
de la populatio A tillaise. die u’u e plus fai le i ide e soit gale e t o se v e pou la plupa t
des types de cancers, il existe quelques exceptions qui concernent le cancer du col utérin (en lien
avec la prévalence élevée du papilloma virus, de l’esto a e lie p o a le ave les odes de
conservation des denrées alimentaires qui prévalaient au cours des décennies précédentes) et,
notamme t, le CaP. Tout o e pou l’incidence, les données de mortalité montrent un taux global
de d s pa a e i f ieu à elui o se v e F a e t opolitai e, à l’ex eptio des a e s du
col utérin, estomac et prostate qui présentent des taux de mortalité plus élevés. Concernant le
cancer du sein, bien que son incidence globale soit inférieure à celle constatée en France
métropolitaine, il se caractérise par une incidence élevée des formes pré-ménopausées [Kadhel et
coll., 2009 ; Kadhel & Multig e , . Cela est o se v , d’u e a ière générale, parmi les
populatio s Af i ai es da s le o de. Pou e tai s a e s, e pa ti ulie le olo e tal, l’i ide e
est en constante progression, ce qui est expliqué par les campagnes de dépistage organisées mais
aussi pa l’ volutio des ha itudes ali e tai es, e pa ti ulie le passage d’u e ali e tatio dite
traditionnelle (riche en poissons, en fruits et légumes) vers une alimentation de type occidentale plus
riches en viandes et en graisses animales.
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3.Le Cancer de la prostate
3.1 Incidence et Mortalité
Les p e i es do es o e a t l’i ide e du CaP aux A tilles p ovie e t du egist e
général de la Martinique. En Guadeloupe, les premières données ont été rapportées en 2005 [Mallick
et coll., 2005] et par la suite par le registre de la Guadeloupe à pa ti de . L’i ide e esti e e
Guadeloupe et en Martinique pour la période 2008-2010 était de 180,0 et de 163,7 x10
5pa
respectivement, alors que celle constatée en France métropolitaine à la même période était estimée
entre 53,3 et 113,4 x10
5pa selon les régions de France. La mortalité par cancer aux Antilles est
généralement plus faible, hormis pour le CaP avec un taux de mortalité 4 fois plus élevé que celui de
la France métropolitaine (27.4 contre 6.4 x10
5pa).
Si l’o o sid e la Guadeloupe et la Martinique non plus comme des départements français,
ais o e des te itoi es à pa t e ti e, l’i ide e du CaP appa ait o e la plus lev e au
Monde (Figure 8). Bien que l’i ide e de la aladie aux A tilles soit du ême ordre de grandeur
que celle constatée parmi les populations Afro-Américaines et Afro-Caribéennes résidantes au
Royaume Uni [Siegel et coll., 2013; Ben-Shlo o et oll., , lo s ue l’o o sid e es te itoi es,
le groupe africain est minoritaire. De ce fait, les moyennes nationales se retrouvent être inférieures à
celles de la Guadeloupe et de la Martinique où la populatio d’o igi e Af i ai e est la ge e t
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Figure 8
Incidences standardisées du cancer de la prostate dans les différents Etats du Monde et en
Guadeloupe et en Martinique
3.2 Facteurs de risque
Lo s ue l’o vo ue les aiso s pouva t t e à l’o igi e d’u e f ue e lev e du CaP aux
Antilles, on doit se référer à ce qui est connu ou suspecté en termes de facteurs de risque présents
dans la population (Cf Introduction B.7). Parmi ces facteurs, on peut mettre en avant :
a) une population vieillissante avec une espérance de vie élevée
b) des origines ethno-géographiques Africaines (sub-sahariennes) pour la majorité de la
population (~90 %), conséquence de la traite des esclaves et de la déportation des populations
p ove a t d’Af i ue de l’Ouest et Ce t ale ve s la Ca aï e
c) un libre accès aux soins facilité par le régime de la sécurité sociale française
d) un développement du diagnostic précoce individuel du CaP.
A es fa teu s, s’ajoute t v aise lablement des facteurs suspectés pour le CaP et qui présentent
une certaine pertinence tenant compte du contexte Antillais :
a L’ali e tatio . Les populatio s a tillaises se caractérisent par une évolution (transition)
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légumes et poissons vers une alimentions dite occidentale riche en matières grasses animales.
Notons toutefois que la consommation de produits laitiers comme facteur de risque ne peut
pas, en première approche, être évoqué tenant compte de la traditionnelle faible
o so atio de es p oduits. Da s le e o d e d’id e, des d fi its e Vita i e D,
évoqués comme fa teu s de is ue du fait d’u fai le e soleille e t, e dev aie t pas joue
un rôle majeur dans des territoires tropicaux à fort ensoleillement.
b) Les pesticides. Les activités agricoles aux Antilles, en particulier celle de la banane, ont
conduits à un usage intensif de pesticides, afin de neutraliser le développement des nuisances
parasitaires favorisé par le climat tropical, chaud et humide. Ces usages ont entrainés des
contaminations de la population, et en particulier au chlordécone.
Dans le document
Polluants Organochlorés et Risque de Survenue du Cancer de la Prostate. Interactions Gène-Environnement
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