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B. Le Cancer de la prostate

7. Etiologie et facteurs de risque du cancer de la prostate

7.6 Alimentation

L’o se vatio selo la uelle les populatio s Asiati ues, à fai le is ue de su ve ue du CaP,

p se te t u e aug e tatio d’i ide e de la su ve ue de la aladie suite à leu ig atio ve s

des pays occidentaux est à l’o igi e du uestio e e t su l’i pli atio de l’e vi o e e t, et e

particulier des habitudes alimentaires, dans la carcinogénèse prostatique. Des études écologiques

ont suggéré que le CaP est associé avec le mode de vie occidentalisé plus particulièrement avec le

ode ali e tai e. Le ôle de l’ali e tatio o e fa teu de is ue du CaP a fait et fait encore

l’o jet de o euses e he hes.

La fai le i ide e du CaP et ouv e hez la populatio Asiati ue s’expli ue ait, e pa tie,

par une alimentation pauvre en graisses mais riche en fibres. La consommation importante

d’ali e ts i hes e isoflavo es soja, tofu… , eg oup s sous le o de ph to-estrogènes du fait de

leur présence dans des végétaux et de leur propriétés estrogéniques, a été associée à une diminution

du risque de survenue du CaP [Strom et coll., 1999; Yan & Spitznagel, 2009; Hwang et coll., 2009;

Ku ahashi et oll., ; Va Die et oll., . Le a is e d’a tio sulte ait de l’alt atio au

iveau de l’exp essio de plusieurs gènes impliqués dans le CaP, ou de l’i hi itio de ol ules

associées à la survenue du cancer. La forte affinité de certains phyto-estrogènes pour le ER-β

suggèrent également que leur action anti-tumorale passerait par cette voie métabolique. Une étude

japonaise a montré une association significative décroissante du risque de CaP en rapport avec la

o so atio d’isoflavo es Sugi a a et oll., . L’effet p ote teu p ovie d ait de la

transformation par la flore bactérienne intestinale de la daidzéine en S-équol. Les auteurs suggèrent

même que la modification de la flore intestinale en augmentant le nombre de bactéries permettant

la production du S-équol serait une stratégie dans la réduction du CaP.

Autre facteur protecteur suspecté, la consommation de légumes et de fruits. Déjà connu

pour diminuer le risque de survenue de plusieurs cancers du fait de leur propriétés anti-oxydantes, la

consommation de légumes dits crucifères (chou-fleu , o olis, houx de d uxelles… K istal et oll.,

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2002] et de légumes riches en lycopènes tel que les tomates [Giovannucci, 1999 ; Zu et coll., 2014]

seraient susceptibles de diminuer le risque de survenue de CaP. Une méta-analyse évaluant 21

études tend à confirmer le rôle protecteur de la consommation de tomates (RR = 0,78 ; IC 95% = 0,66

– , Et i a et oll., . Ki sh et oll. ’o t pas o se v d’asso iatio sig ifi ative

entre la consommation de lycopènes et le risque de CaP, mais une diminution significative du risque

chez les cas déclarant des antécédents familiaux de CaP. Le bénéfice de la consommation en poisson,

en particulier ceux qui sont riches en acides gras oméga 3, a été également évoqué comme facteur

de prévention [Terry et coll., 2001; Terry et coll., 2003; Augustson et coll., 2003; Hedelin et coll.,

2007; Pham et coll., 2009 ; Norrish et coll., 1999]. Ces observations sont soutenues de par les

propriétés anti-tumorales, in vivo et in vitro, des acides gras omégas 3. Les composés

poly-phénoliques retrouvés dans le thé vert ont été également associés à une diminution de risque du

CaP. Une importante étude de cohorte menée au Japon a observé une diminution de risque de

survenue de la maladie à un stade avancé chez les hommes buvant plus de 5 tasses de thé par jour

[Kurahashi et coll., 2008]. La méta-analyse réalisée par Zheng et coll. [2011] suggère une association

significative décroissante avec le CaP chez les consommateurs de thé vert mais pas chez les

consommateurs de thé noir. Une étude cas-témoins comptant 130 cas et 274 témoins, a montré une

diminution de risque de survenue du CaP chez les consommateurs de thé vert avec une relation dose

effet sig ifi ative Jia et oll. . Cepe da t, des tudes plus e tes ’o t pas o fi es

résultats [Berroukche et coll., 2012 ; Montague et coll., 2012 ; Lin et coll., 2014]. Une étude a même

montré une augmentation de risque en lien avec la consommation de thé vert [Shafique et coll.,

2012].

La consommation de produits laitiers a été traditionnellement associée à une augmentation

du risque de CaP [Park et coll., 2009; Rodriguez et coll., 2003; Chan et coll., 2001; Giovannucci et

coll., 1998; Mitrou et coll., 2007; Rohrmann et coll., 2007]. Les hommes ayant une importante

consommation en produits laitiers présentent un doublement du risque de survenue de la maladie

comparés aux faibles consommateurs. Le rôle délétère du calcium présent dans les produits laitiers a

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été suggéré. Cependant, les récentes études ne confirment pas cette association. La méta-analyse de

Huncharek et coll. ’a pas o t d’asso iatio ave la o so atio de al iu ‘‘ = , ;

IC 95% = 0,90 − , . L’h poth se soute a t l’asso iatio ave les p oduits laitie s, se ait ue leus

hautes teneurs en graisses saturées auraient u e i flue e su l’aug e tatio des IGF-1, eux même

i pli u s da s l’aug e tatio du is ue du CaP Cha et oll., ; Chokkali ga et oll., ;

Stattin et coll., 2000]. La consommation de viande, en particulier de viande rouge, a également été

associée à un excès de risque de CaP [Kolonel, 2001; Sinha et coll., 2009; Michaud et coll., 2001].

Mais il ’est pas lai e e t ta li si ette aug e tatio est la o s ue e des g aisses p se tes

da s la via de ou e appo t ave la p se e d’age ts utag es H d o a u es A o ati ues

Polycycliques [HAP], Hydrocarbures Aliphatiques Chlorés [HAC]) induits par la cuisson des protéines

animales. Plusieurs études de cohorte et cas-témoins sur la consommation de viande ont été initiées,

avec des conclusions contradictoires. La méta-a al se d’Alexander et coll. [2010] incluant 15 études

portant sur la consommation de viande rouge et 11 sur le procédé de cuisson, ne montre aucune

association significative entre ces derniers et le risque de CaP. Une importante étude de cohorte

conduite en Europe (European prospective Investigation into Cancer and Nutrition −EPIC i lua t

p s de ho es et fe es et eg oupa t des i fo atio s su l’ali e tatio et le

st le de vie, ’o se ve au u e asso iatio e t e HAC et CaP Sa de et oll., . D’autres études

ont cependant montré une association significative entre le mode de cuisson à haute température et

le risque de CaP [Norrish et coll., 1999; Zheng & Lee, 2009; John et coll., 2011 ; Punnen et coll., 2011].

Une étude américaine incluant 2212 cas i ide ts de CaP appo te u’u e o so atio

hebdomadaire inférieure à 500 g de viande rouge est significativement associée à une diminution du

risque de survenue du CaP [Arab et coll., 2013].

Plusieurs travaux ont évoqué le rôle bénéfique des oligo-éléments tels que le sélénium ou la

vitamine E dans la prévention du CaP. La méta –analyse réalisée par Brinkman et coll. [2006] a conclu

à une augmentation de risque de CaP chez les individus ayant une faible concentration de sélénium

dans le sérum, le plasma ou les o gles. D’aut es tudes o t o t in vitro les propriétés

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apoptotiques et inhibitrices de la prolifération cellulaire du sélénium. Les propriétés anti-oxydantes

de la vitamine E seraient également en rapport avec la diminution de risque de survenue de plusieurs

cancers dont celui de la prostate [Kristal et coll., 1999]. Il a été o t à pa ti de l’ tude ATdC The

Alpha-Tocopherol and Beta-Carotene u e di i utio de % de l’i ide e et de % de la

mortalité par CaP chez des fumeurs finlandais ayant reçu de la vitamine E en complément [Heinonen

et coll., 1998]. Les études in vivo hez l’a i al et in vitro vont également dans ce sens soulignant le

rôle protecteur de la supplémentation en vitamine E [Zu & Ip, 2003; Venkateswaran et coll., 2004;

Brinkman et coll., 2006 ; Clark et coll., 1998; Duffield-Lillico et coll., 2003; Peters et coll., 2008 ;

Vlajinac et coll., 1997]. Toutefois, des récentes études épidémiologiques ne confirment pas ces

p de ts sultats. L’ tude Selenium and Vitamin E Cancer Prevention Trial (SELECT) débutée en

2001 aux Etats-Unis et initiée sous la direction de l’U“ Natio al Ca e I stitute comptant 35533

hommes avait pour objectif de voir/comprendre comment la supplémentation en sélénium et/ou en

vitamine E pouvait di i ue le is ue de su ve ue de CaP Lipp a et oll., . Cette tude s’est

arrêtée de façon précoce 3 ans avant la fin car les résultats intermédiaires ne montraient pas de

bénéfices [Lippman et coll., 2009]. Une analyse plus poussée a même montré un excès de risque de

CaP (HR=1,17 ; p<0.008) avec la vitamine E [Klein et coll., 2011]. Plus récemment, toujours à partir de

la populatio de l’ tude SELECT, il a t o se v u ex s de is ue de CaP à u stade ava hez les

individus ayant une concentration en sélénium élevée et ayant eu une supplémentation combinant le

sélénium et la vitamine E (4

ème

quintile : HR=2,21 ; IC 95%=1,10 – 4,45 et 5

ème

quintile : HR=2,24 ; IC

95%=1,05 – 4,77) [Kristal et coll., 2014]. Les auteurs ont également montré une association

significative entre risque de CaP et supplémentation en vitamine E chez les hommes ayant des taux

faibles en sélénium (< au 60

ème

percentile).

L’i p isio à value les ha itudes ali e tai es vie e ti e des sujets li e g a de pa tie

au biais de oi e des sujets , fait u’il est diffi ile d’ide tifie uel ut i e t ou uel ali e t joue

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