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pour larmoiement chronique double, de date ancienne, sur lequel est venu se greffer, du côté droit, une dacryocystite

aiguë purulente.

Letraitement applicable en pareille circonstance fut

institué

avec rigueur: incision des conduits lacrymaux, passage

des

sondes de Bowmann, injections modificatricesavec du nitrate d'argent à 1/400; la malade revient une

fois

par

semaine

se

soumettreil cetraitement. Au bout dequelquessemaines, l'amé¬

liorationétait très appréciable et le larmoiement très atténué.

Le 3 février, à la suite d'une injection maladroite pratiquée à

l'aide de la, seringue d'Anel, F. G.... éprouve une

vive douleur

dans l'angle interne de l'œil gauche et le 16 février,

lorsqu'elle

seprésente de nouveau à la consultation,

demandant

à

entrer à

l'hôpital, elle offre tous lessymptômes d'un phlegmon

de l'orbite

du côtégauche.

Les paupières sont rouges, distendues ; toute la

région est

chaude, œdématisée, douloureuse à la pression. On remarque

surlapaupière, supérieure à sa partie interne, à un

centimètre

du bord libre, une petite ulcération donnant issue ;'i dupus.

Les mouvements d'ouvertureet d'occlusion des paupières sont

très limités ; la conjonctive fortementchémotique forme

dans la

tente, palpébrale un bourrelet longitudinal saillant

qui gène

l'occlusion ; le releveur parésié ne parvient par sa

contraction

ilrendrevisible que la partie la, plus inférieure de

la cornée. Le

globe oculaire,, noyé dans le chôniosis, se meut avec

difficulté.

Lesdroits et les obliques n'entraînent le globe (pie

faiblement.

La cornée n'offre rien departiculier; la pupille,

moyennement

dilatée, ne réagit pas sous l'influence de la

lumière.

La,

tension

duglobe T— l. La, sensibilité do la cornée est considérable¬

mentdiminuée ; le passage d'une tête d'épingle surcette mem-'"'uno ne, présente aucune réaction vive ; cependant, le 'dignement réflexe n'est que partiellement aboli. La.

sensibilité

eoiijoiirtivale, abolie, à. la, partie inférieure, est conservée sur

la

muqueuse qui recouvre la partie supérieure du globe où le

rbé-"îosis est presque nul. Malgré cette perte

de la sensibilité

"l'joctlve, la malade éprouve de vives douleurs

qu'elle localise

dans l'intérieur du globe, dans l'orbite et tout le

côté gauche

(!q la tète.

Lu vision est totalement abolie du côté gauche et si

l'œil droit

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est fermé la malade ne distingue plus la lumière d'avec l'obscurité.

Examenophtalmoscopique.Corpsvitré,légèrementtrouble.

Lecontourde la papille est voilé dans sa partie externe par.de

nombreuses hémorragies en flammèches. Ce n'est qu'en bas et

en dedans qu'on découvre le pourtour du disque optique dans

un segmentassez restreint, limité d'ailleurs par deuxflammè¬

ches. La papille décolorée, grisâtre, fait une saillie notable.

Deuxveines assezvolumineuses en partent, se dirigeantenhaut

et en bas dans l'intervalle deshémorragies. Lesartères nesont plus appréciables. La macula et la périphérie de la rétine n'of¬

frent rien de particulier, mais un trouble fin du corpsvitré gêne

un peu l'examen.

En somme, l'aspect du fond de l'œil est toutà faitcomparable

à celui de la névriteétranglée des tumeurs cérébrales.

Traitement. —Compresses chaudesantiseptiques,instillations d'atropine. L'apparition d'une légère ulcération, allongée

transversalementàla partie inférieure de lacornée et l'augmen¬

tation de la tension intra-oculaire = T + 1, ont déterminé

M. le professeur Badal à faire deux paracentèses successives:

la première, le 22 février, la seconde le 5 mars ; l'atropine

est

remplacée par la pilocarpine.

Bientôtaprès l'ulcérationdisparut et les phénomènes inflam¬

matoires de l'orbite entrèrent en voie de régression;

mais

l'aspect du fond de l'œil est resté le même et la vision

semble

irrémédiablementperdue.

Troispoints nécessitent surtout, ajoutent MM. Cabannes

et

Ulry, d'attirer l'attention dans cette observation : la

névrite

étranglée, la kératiteneuro-paralytique, les phénomènes

dou¬

loureux intra-oculaire.

1° La névrite étranglée reconnaît-elle pour cause :

a.) La compression simple du nerf optiquepar le tissu

cellu¬

laire induré de l'orbite agissant sur lui comme auraitpule

faire

unevéritable ligature ? Cette compression aurait plutôt à

notre

avisamené l'atrophie;

b.) Il estplus vraisemblable qu'ily a eu propagation

du

pro¬

cessus inflammatoire de l'orbite au tronc du nerf et névrite optique consécutive ;

2° La kératite neuro-paralytique qui a fait son

apparition au

cours du phlegmon est un trouble d'ordre trophique; elle est

due à la compression et à l'inflammation consécutive des nerfs

ciliaires; elle est la conséquence d'une véritable névrite périphérique ;

Les phénomènes douloureux intra-oculaires sont dus

vraisemblablement, eux aussi, ;'i cette névrite plutôt qu'à

l'ulcération cornéenne, en raison de la perte déjà signalée de la

sensibilité objective de cette membrane. C'est une véritable

anesthésie douloureuse de l'œil. Les douleurs ayant persisté après les paracentèses et rabaissement de la tension

oculaire,

on peut en conclure qu'elles ne sont pas la conséquence

du

glaucome secondaire et qu'elles tiennent vraisemblablement à

une névrite des nerfs ciliaires enarrière du bulbe.

Observation IX

Vai.udk. Bull. Soc. iVopht. de Paris, 1895,t. VIII, p.60.

Cathétérisme, peude jours après œxorhitis et œdème des paupières, névrite puis atrophieoptique.

Homme, soixante ans environ, atteint delarmoiement.

Onpratique le dôbridementetle premier cathétérisme. Immé¬

diatement après, celui-ci est suivi d'une vive douleur avec sensation de déchirement duesprobablementàunedéchirure des

voies naturelles etpeut-être à une fausse route. De plus, dans

les deux jours qui suivirent, on constata un gonflement de la

région, même de lajoue,trèsnotable avec unelarge ecchymose.

Néanmoins, on put pratiquer, sans trop de douleur, une seconde, puis une troisième canalisation, sans irrigation, à

troisjours d'intervalle.

Septjours après le premier cathétérisme, je vois le

malade

lui se plaint d'amblyopie de l'œil du côté opéré ; deux jours

après, il ne pouvait même plus compter les doigts à aucune distance et la perception lumineuse existait à peine. La

pupille

ne réagissaitpas à la lumière. Al'ophtalmoscope, on ne

constate

riende remarquable ; peut-être la papille est-elle un peu

plus

rougeque celle de l'autre œil.

Deuxjours après cepremier examen,un nouveau phénomène

me frappe :l'œil est légèrement projeté en avant, en exorbitis,

et lespaupières sont quelquepeu gonflées. Toutefois, les mou¬

vements duglobesont faciles etnondouloureux. L'œil et l'orbite

sont le siège de douleurs vagues pastrès vives.

Lemalade partàla campagne et jenelevoisquedixjoursplus

tard. A cemoment, lapapille apparaîtavec une couleur rouge sombre très accentuée, les veines sont un peuflexueuses et les

artères amincies V = 0.

Peu à peu, les phénomènes d'atrophie se

prononcent

et

la

vision reste complètement abolie. Quelques mois plus tard, la papille est devenueblancheetatrophique et

l'exorbitis

a

disparu.

Cetœil étaitauparavant emmétrope etnormal.

Observation X (Professeur Badal ;

inédite).

Dcicryocystitechronique. Incision ducanalicule

lacrymal infé¬

rieur. Cathêtêrisme, Phlegmondel'orbite. Atrophieoptique.

X.,., garçon boucher, vingt ans, état

de santé général excel¬

lent. Se présente pendant l'hiver de 1885 à

la clinique

pour

du

larmoiement existant depuis déjà quelque

temps.

On

pratique

l'incision du conduitlacrymal inférieur et le

cathétérisme

sans

difficulté. Comme l'on était alors à l'un desjours les plus

froids

de l'année, le thermomètre marquait7 ou

au-dessous de zéro

on prescrit au malade dépasser lajournée

chez lui et d'éviter

de s'exposer aufroid. Le patient ne

tient

aucun

compte de ces

recommandations et, poussé par les exigences

de

son

travail,

passela plus grande partie de sajournée

à parcourir la ville en

voiture découverte.

Le mêmesoir il estpris de douleursviolentes

dans l'œil opéré

et dès le lendemain fait appelerun médecin.

Celui-ci trouve le

malade au lit souffrant cruellement; il présentait une

exoph-talinie considérable, avec immobilité du globe et

mydriase, en

un mot, toutes les apparences d'un phlegmon

de l'orbite. Les