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La vitamine D Fonctions et sources alimentaires

La vitamine D, dans l’alimentation est présente sous deux formes : la vitamine D2 (ergocalciférol), produite par les végétaux, et la vitamine D3 (cholécalciférol), d’origine

Afssa

animale. Ces deux formes ont une activité biologique équivalente chez l’homme. Chez l’homme, la vitamine D est synthétisée de façon endogène par les cellules profondes de l’épiderme sous l’action directe du rayonnement ultraviolet.

La vitamine D est active après une conversion en 1,25-dihydroxyvitamine D pour assurer une minéralisation des tissus minéralisés (os, cartilage et dents) pendant et après la croissance et contribuer, avec l’hormone parathyroïdienne, appelée également parathormone (PTH), au maintien de l’homéostasie calcique.

D’après les données du CIQUAL, les principales sources alimentaires sont l’huile de foie de morue et les poissons gras.

D’après l’enquête INCA2, les principaux aliments contributeurs de vitamine D pour les adultes français sont les poissons (38,3 %), les œufs (9,9 %) et les fromages (8,2 %).

Etat des lieux des références nutritionnelles fixées par les organismes internationaux et nationaux retenus (Tableau 13)

La vitamine D occupe une place à part parmi les vitamines car son apport est assuré à la fois par l’alimentation et par une production endogène qui résulte de l’exposition aux UVB (rayonnement solaire).

En France, les besoins en vitamine D ont été estimés à partir des apports quotidiens minimaux de vitamine D nécessaires pour prévenir ou corriger une carence clinique et/ou biologique en vitamine D chez l'enfant et l'adulte, soit 10 à 15 µg (400-600 UI) par jour. Le marqueur biologique du statut en vitamine D utilisé a été la concentration en 25-hydroxy-cholécalciférol (25-OH-D3), qui constitue la forme de réserve. Cependant, bien que le seuil biologique correspondant à une carence ait été fixé à 30 nmol/L, il n’existe pas de seuil correspondant à un statut satisfaisant, voire optimal. En 2001, la discussion sur la fixation de l’ANC a en effet essentiellement porté sur la détermination de la quantité de vitamine D devant être apportée par l’alimentation, dans la mesure où une exposition solaire satisfaisante suffirait théoriquement à couvrir les besoins. Il a été considéré que la position précédente (Dupin et al. 1992) proposant la valeur de 10 µg/j (afin de couvrir les besoins des individus ne s’exposant pas au soleil) pouvait être excessive pour les sujets ayant une exposition solaire « suffisante » voire importante ; de ce fait, la valeur de 5 µg/j a finalement été proposée.

L’IOM a estimé que les mesures de 25-OH-D3 sérique sont un bon reflet de l’apport alimentaire et de la synthèse cutanée dans le sens où elles permettent d’étudier les relations entre la consommation ou l’exposition solaire et les pathologies (IOM 2011).

L’institut a donc déterminé la concentration seuil en 25-OH-D3 à partir de laquelle les fonctions biologiques de la vitamine D sont correctement assurées puis il a estimé l’apport alimentaire qui permet d’atteindre cette valeur seuil. L’IOM a considéré que la fonction principale de la vitamine D chez l’adulte était le maintien d’une densité minérale osseuse et que l’absorption intestinale de calcium était maximale pour des concentrations en 25-OH-D3 comprises entre 30 et 50 nmol/L. L’IOM a retenu une concentration médiane de 40 nmol/L de 25-OH-D3 comme valeur cible pour la fixation du BNM et observé que cette concentration pouvait être atteinte pour un apport de 10 µg/j, sur la base d’études d’observation faisant le lien entre l’apport en vitamine D et la concentration plasmatique en 25-OH-D3 chez des populations ayant une exposition solaire minimale (Scandinavie, Antarctique). La référence pour une population peu exposée au soleil a été fixée comme l’apport nécessaire pour atteindre la borne supérieure de l’intervalle de la concentration cible de 25-OH-D3, soit 50 nmol/L. Cette référence populationnelle est de 15 µg/j.

Les recommandations nordiques (NCM 2014) ont fixé la concentration plasmatique en 25-OH-D3 à atteindre sur la base de données faisant le lien entre cette concentration et le statut minéral osseux, le risque de rachitisme et celui d’ostéomalacie. Ils ont considéré comme optimale une valeur de 50 nmol/L. Il est suggéré qu’un apport de 7,2 μg/j

maintiendrait le taux sérique moyen en hiver autour de 50 nmol/L. Toutefois, il existe une grande variabilité interindividuelle dépendant en partie du taux sérique basal. Il a été mis en évidence que les apports nécessaires pour atteindre une concentration sérique suffisante en 25-OH-D3 durant la période hivernale chez 95 % des sujets sont compris entre 9 et 12 µg/j. L’ensemble de ces résultats ont conduit le NCM à proposer un BNM de 7,5 µg/j et une RNP de 10 µg/j. Cette valeur tient compte d’une certaine contribution à la concentration sérique de la synthèse endogène découlant des activités réalisées en extérieur pendant la période estivale (de la fin du printemps au début de l’automne), tout en considérant que certains groupes notamment ceux à peau plus foncée pourraient nécessiter des doses plus élevées.

Les pays germanophones (D-A-CH, 2015) ont estimé que pour atteindre une concentration sérique en 25-OH-D3 d’au moins 50 nmol/L, l’apport en vitamine D au travers des aliments habituels ne suffit pas et que la différence doit être compensée par la synthèse endogène.

Ils recommandent une exposition régulière au soleil pour garantir un apport suffisant en vitamine D sans qu’il soit nécessaire de recourir à la consommation d’un complément vitaminique.

L’OMS (2004) a estimé l’apport alimentaire nécessaire pour maintenir une concentration plasmatique de 25-OH-D3 supérieure à 27 nmol/L, permettant de conserver une bonne santé osseuse selon des tranches d’âge différentes (avant et après 50 ans).

Le NHMRC (2006) a retenu également le seuil de 27 nmol/L pour estimer l’apport satisfaisant nécessaire pour atteindre ce seuil plasmatique.

Tableau 13. Bilan des références nutritionnelles pour la vitamine D (µg/j)

*Apport satisfaisant ND : Non défini

Conclusion

L’évaluation des références nutritionnelles par l’Efsa concernant la vitamine D n’a pas encore été publiée. La démarche de l’IOM a été considérée comme pertinente et il est ainsi proposé de retenir la valeur de la RNP de l’IOM fixée pour les sujets non exposés, que l’on extrapole à la population générale car ces valeurs sont bien inférieures à la LSS. Cette

8 L’Efsa a mis en consultation son avis sur les références nutritionnelles en vitamine D en février 2016.

L’Agence européenne propose un apport satisfaisant de 15 µg.

Afssa (2001) D-A-CH

valeur permet de couvrir les besoins de la grande majorité de la population. Ainsi, les références nutritionnelles suivantes sont retenues :

 Hommes et femmes de +18 ans : BNM : 10 µg/j

RNP : 15 µg/j

Une modification de la limite supérieure de sécurité a été publiée en 2012, celle-ci passant de 50 à 100 µg/j (EFSA 2012).

3.6.11. La vitamine E