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La table ouverte

Dans le document RAPPORT DE STAGE 2017 (Page 31-39)

Après le décès de son mari, Lucile est devenue une mère monoparentale à l’âge de 29 ans. Lucile n’a pas souhaité communiquer des informations sur sa situation conjugale actuelle. Lucile est assistance sociale et travaille à 20 minutes de son logement. Elle se rend en scooter au travail.

Ces deux filles ont 10 et 16 ans et sont respectivement au CM2 et en Première.

Le logement de cette famille a été transformé à la suite de leur changement de forme familiale. La famille a souhaité rester dans son logement notamment pour conserver leur statut de propriétaire et afin de maintenir un réseau social solide. Depuis leur nouvelle situation, l’appartement est devenu un lieu d’accueil avec une présence forte de leur famille et de leurs amis (adultes et enfants). Lucile a, entre autres, instauré une « table ouverte » tous les mercredis soir.

Paris, 20 ème R+1 - dernier étage Surface : 110m2 mono-orienté Sud pièce de vie : toit

translucide F

Chambre 1

Chambre 2

Bureau Chambre d’ami Espace télé

Couloir SDB

Pièce de vie

cuisine, salon, salle à manger

Chambre 3

SDB

«On a cet appartement depuis la nais-sance de ma fille cadette et mes filles sont toujours restées dans la même école ».

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L’école primaire et le collège sont à cinq minutes à pied du lieu de résidence de cette famille. Les deux filles vont chacune à l’école toute seule, elles partent à peu près aux mêmes heures. La mère est présente le matin pour le départ. Les deux enfants ont leurs clefs. La maman rentre de son travail entre 17h et 18h, après un temps calme, la famille dine aux alentours de 22h. Les enfants n’ont pas le droit à la télé après le repas. La situation de monoparentalité n’a pas modifié l’organisation des parcours de cette famille. La fille cadette était accompagnée par ses parents lorsqu’elle était trop jeune pour aller seule à l’école. Le parcours jusqu’à l’école primaire semble sécurisé : un seul passage piéton à l’angle d’une école maternelle (dos d’âne et peu de circulation). La fille cadette se rend à l’école avec une petite fille, de la même copropriété, plus jeune. Il y a deux ans, la mère ne souhaitait pas laisser sa fille seule chez elle après l’école. Des amis de la famille ayant leur fille à la même école l’hébergeait, puis sa sœur passait la chercher en sortant des cours.

«On a choisi cet appartement parce que mon mari connaissait le quartier. Il habitait dans la maison en face, avec ma belle-mère. Le quartier était pas cher, il était en pleine gentrification. Il a acheté pièces par pièces. Il s’agissait de chambre de bonnes desservies par une salle de bain palier»..

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F

F

«On a un cuisine américaine refaite il y a deux ans, avec un bar ouvert. Il peut y avoir plusieurs personnes dans la cuisine parce que avant elle était très étroite. C’est plus agréable pour accueil-lir du monde».

Les travaux ont permis de créer un sen-timent de nouveauté : «de ne pas vivre au même endroit exactement». Deux changements majeurs apparaissent : l’échange entre le bureau et la chambre adulte puis le réaménagement de la cu-sine et de l’espace de vie.

Privé/Public

Les espaces privés sont les chambres. Cependant, lorsque la famille accueille des invités, la fille cadette libère sa chambre et dors dans le canapé lit du bureau.

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Ces deux entretiens ont été réalisés en plus du mémoire. Les deux cas exposés sont des situations très distinctes. Le premier profil est celui d’un homme de quarante ans, musicien. Il est dans une situation de monoparentalité depuis cinq ans et à la garde partagée de son fils âgés de six ans. Ce père est à nouveau en couple avec une mère également en situation de monoparentalité.

Il vit dans un logement T2 en HBM. Son logement ne comporte qu’une seule chambre qu’il a laissée à son fils. Ce père est toujours en contact avec la mère de l’enfant. Sa situation de monoparentalité a eu un impact sur sa trajectoire résidentielle. Cependant il a pu conserver son emploi et a peu modifié son organisation quotidienne ainsi que ses parcours. Le logement n’est pas adapté à ses besoins. En effet, une semaine sur deux la chambre de son fils est « vide ».

Le second profil est celui d’une mère veuve. Cette assistante sociale s’occupe à présent seule de ses deux filles âgées de dix et seize ans. Elle est en situation de monoparentalité depuis trois ans. Propriétaire de son T5, cette mère n’a pas changé d’appartement à la suite de son changement de forme familiale. Elle a également souhaité conserver son réseau social solide lié au quartier. Cependant, elle a souhaité modifier son logement afin d’avoir la sensation d’un renouveau.

Les travaux ont été effectués par étapes et notamment grâce à l’aide de ses voisins. En effet disposant désormais d’un seul salaire, sa situation financière ne lui a pas permis de faire de gros travaux. Leur logement répond à leurs besoins.

Pour cette mère il est primordial que ces filles puissent se déplacer seule dans la ville notamment pour les parcours entre la maison et l’école. Il est alors important de s’intéresser à l’enfant dans la ville à la fois en créant des parcours favorable aux enfants et à la fois en développant des structures publiques relais entre l’école et la maison.

Ces entretiens ont permis de montrer la complexité et la diversité de familles monoparentales. En effet, on retrouve deux profils « atypiques » : un homme et une femme veuve. Dans 85% des cas, le parent est une femme et la monoparentalité liée au veuvage diminue depuis les années 1980. Cette évolution de forme familiale touche toutes les catégories socio professionnelles.

De plus, ces entretiens confirment quelques données statistiques. Les foyers monoparentaux sont constitués depuis 5,5 ans en moyenne. Il est intéressant de comprendre les différents facteurs ayant un impact sur l’ancienneté de la monoparentalité. Par exemple, les hommes sont moins longtemps en situation de monoparentalité. Paul à en effet, créer une nouvelle vie conjugale.

Dans un cas l’adaptation du logement semble primordiale afin d’accorder à chacun un espace d’intimité. Le rapport à l’intimité est différent dans ces foyers. Le père distingue l’espace où il stock ses affaires et l’espace où il dors. La chambre de l’adulte est moins sacralisée. Il s’adapte au logement. Dans le cas de la mère monoparentale, suite au décès de son mari, elle a recomposé l’espace nuit et jour de son appartement. Avant l’espace nuit et privée était regroupé.

Aujourd’hui la chambre de l’adulte est plus loin de l’espace enfant et plus proche de l’espace de vie. Cette mère a pu adapter son logement à ses besoins. Elle à cependant du accepter de s’entourer de familles afin de pouvoir s’organiser au quotidien. Ces mécanismes de solidarité et les parcours de l’enfant sont les deux facteurs qui ont permis à cette mère de garder un certain rythme de vie

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Chacune des ces catégories a des besoins et des attentes spécifiques, cependant toutes nécessitent un logement qui s’adapte à leur nouvelle forme familiale ainsi que des équipements socioculturels qui répondent à leur rythme de vie.

Pour ces deux parents, l’enfant permet de garder un réseau social important et de favoriser des mécanismes de solidarité. J’ai pu observer ces mécanismes, propre à chaque quartier et parfois à chaque immeuble, notamment au travers de mon mémoire « Ville et famille monoparentale » lors de mon enquête de terrain auprès des travailleurs sociaux à Romainville.

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COHABITATIONS

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Baptiste est locataire d’une T4 de 90m² non meublé, à Issy-les-Moulineaux.

Il est père de 3 enfants de 12, 8 et 2 ans, issues de deux unions différentes. Les deux plus grandes sont présentes une semaine sur deux et la plus petite un week-end sur deux. Baptiste sous-loue depuis un an la troisième chambre à Huyn (29 ans), qu’il connait par des amis communs. Baptiste s’occupe du ménage des pièces communes. Il font leurs courses séparément sauf pour quelques produits du quotidien et quelques arrangements. Huyn va quitter l’appartement à la fin de l’année et Baptiste souhaite trouver un nouveau colocataire en concertation avec ses filles.

Homme 44 ans

Porteur de projet

Baptiste

Dans le document RAPPORT DE STAGE 2017 (Page 31-39)