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Entre amis

Dans le document RAPPORT DE STAGE 2017 (Page 47-52)

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«J’aime bien quand t’es à plusieurs tu peux avoir un peu d’espace déjà c’est bien. Mais euh…ouais si je…si…après j’pense pas que j’ai les moyens de vivre tout seule si ce n’est dans un cagibi en fait...»

«[…]Les points positifs…en fait les points positif je dirais c’est t’es jamais seul…les points négatifs je dirais c’est t’es jamais seul…»

Chambre de Samy Cuisine

Séjour

Salle à manger

WC Salle

de bain

Chambre 3 WC

Chambre de Nicolas

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Parcours résidentiels

Logement familial 28 ans

Colocation Créteil

1 an

Entre dans la colocation suite au départ de deux colocataires

Logement familial 23 ans

Chez sa grand mère

Paris 1 ans et demi

Vie en couple Paris 4 ans

Colocation Créteil 1 an et demi

Retour de sa grand-mère à Paris Stage à Paris

Séparation

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Dans l’appartement il y a toujours des photos du propriétaire.

Frigo en panne Machine à laver en panne

Sommier cassé

CHAMBRE DE SAMY

CHAMBRE DE NICOLAS (Ou dorment parfois les

«couch-surfer») ORGANISATION

Au jour le jour

LE CAGIBI Accumulation

«Quand je suis ici, ouais au pire si vraiment j’ai besoin de faire un session ou quoi, j’vais dans ma chambre, puis j’aime bien j’suis là j’bosse j’suis dans ma chambre puis à un moment donné ça me saoule, je pose mon truc je viens dans le salon y’a du monde, j’fume une clope et puis je retourne faire mon truc. » Samy

«Comme il y a du monde à la mais tu peux pas dormir dans ta chambre parce qu’il y a des, il y a des meufs que ton coloc il a invité, qui dorment dans ta chambre…pfff…sur le principe tu l’prends un peu mal au début mais après tu dis bon aller c’est bon t’accepte et puis voilà tu vois…ça dépend, ça dépend un peu de…de si t’as besoin de te lever le matin, si t’as besoin de…d’aller chercher des affaires dans ta chambre des trucs comme ça tu vois...» Nicolas

«C’est euh… c’est une bonne question… nan c’est plus euh, c’est plus une sorte de chaos. Genre on est tous un peu des…

bordéliques dans…dans un peu toutes les facettes…ce qui fait que bon, c’est un peu…fin voilà quoi…quand je vois le frigo un peu vide j’achète des trucs, quand un autre vois le frigo un peu vide il achète des trucs…fin c’est…y’a pas de…ouais. Ce qui peut être un peu relou pour la vaisselle…mais…ouais disons que ça va on arrive à s’en sortir…»

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Ces entretiens rendent compte de cohabitations, en dehors du cercle familial, à trois étapes du cycle du vie: au moment des études, chez les jeunes actifs et en ayant des enfants. Si la colocation chez les étudiants et les jeunes actifs semble aujourd’hui courante la situation de Baptiste est plus particulière.

Durant l’entretient Baptiste évoque le choix de la colocation comme un élément d’une réflexion globale sur son mode de vie, qui tend à favoriser le vivre ensemble. Dans la colocation des étudiantes, si chacune ont de motivations différentes (gain d’espace, sociabilité), on remarque, notamment chez Fanny et Elodie que leurs expériences respectives à l’étranger ont joué un rôle important.

Elles ont à la fois été positives en ce sens où elles leur ont donné envie de retenter l’expérience et une sorte de «test» qui leur ont permis de définir en quelques sorte des «critères»: ce qu’elles souhaitent, ce qu’elle ne souhaitent pas. Par exemple, Fanny avait pour critère de ne pas vivre avec quelqu’un de totalement inconnu où qui fasse des études différentes des leurs. Ces critères se redéfinissent aussi au fur et à mesure de la cohabitation, et donnent ainsi lieu à des régulation ou des modifications dans le comportement des habitants.

La question de mise en place des règles de cohabitation au départ diffère aussi selon les situations. Dans l’appartement de Baptiste, la présence des enfant et le fait qu’il soit «souverain» dans le logement ont donné lieu à certaines conditions préalable: ne pas fumer, ne pas manger trop de viande, respect du tri des déchets...Le non respect de ces règles entraînant le départ du sous-locataire. Dans les colocation des étudiantes et des jeunes actifs, ou tous sont égaux par rapport au logement, les règles du quotidien semblent moins explicites. Chez les étudiantes, il s’agit surtout d’organisation, décidée en amont: le ménage ensemble, les courses séparées sauf pour les produits du quotidien (huile d’olive, café, papier toilette etc...), utilisation d’une application de comptes commun pour se rembourser... Chez Nicolas et Samy, aucune règle ne semble avoir été évoqué. Leur colocation, qui a début suite à la séparation de Nicolas, est un peu le fruit d’une occasion qui se présente, contrairement à celle des étudiantes et de Baptiste ou une réflexion à eu lieu en amont.

Sur l’usage des espaces, on voit encore apparaître une différence entre la situation de Baptiste et les deux autres. Si dans tous les cas chacun et libre d’utiliser cet espace, chez Baptiste, la «privatisation» de ces espaces, si elle est prévue en amont est possible: réunion de travail ou réunion de famille par exemple...Chez les étudiantes il est arrivés que certains parents utilisent l’espace du séjour comme chambre à coucher. L’usage de ces espace fait en tout cas l’objet de régulation. Les cohabitants vont adapter leur comportement selon si les autres sont présents, par exemple, mettre ses écouteurs pour ne pas gêner l’autre qui travail.

Les trois appartements font l’objet d’une partition jour/nuit. La proximité des chambres n’a pourtant été évoquée à aucun moment comme un aspect négatif de la cohabitation. Cette question reste tout de même un point important. En effet, la cohabitation vient ajouter une échelle intermédiaire entre celle de l’immeuble et celle de l’intimité. La notion de «voisinage» est d’ailleurs évoquée par plusieurs enquêtés. L’espace personnel des cohabitants se matérialise par la chambre. Le passage des sons, des odeurs peut alors être un élément nuisible au bon déroulement de la cohabitation. La question de l’entrée ou non des autres cohabitants dans ces espaces ne semble pas non plus ici très

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marquée. Par exemple, aucun habitant ne ferme a clef la porte de sa chambre lorsqu’il quitte le logement. Cela peut en partie s’expliquer par le fait que dans les trois situations, les personnes se connaissaient en amont ou partagent un

«monde commun» (Emery, 2005). Chez Baptiste et chez Samy et Nicolas, l’usage de ces espaces est même courant. Pour travailler, chez Baptiste, lorsqu’il fait du

«co-homing». Pour recevoir chez les garçons, la plupart des chambres ayant plus de lits que d’occupants.

Dans ces trois situations, la cohabitation a fait l’objet d’un choix. Les habitants, pèsent en quelques sorte les pours et les contres et sont prêts à faire des concession, au regard des avantages fournis par ce mode de vie. Il vont donc adapter leur comportement et leurs attentes selon le logement qu’ils ont choisi ou qui s’est présenté à eux (comme c’est le cas pour les jeunes actifs) et selon les cohabitants qu’ils auront choisi. La question de l’adaptabilité du logement à ce mode de vie semble être plus sensible dans des situations ou il n’y a pas eu ce choix. Par exemple dans des colocations étudiantes en logement social ou parfois les jeunes ne se connaissent pas. Ou encore, des situations plus précaires d’hébergement d’un proche ou d’une connaissance (Lévy-Vroelant, Béguin 2011; Carvalho, 2016). Cette question d’adaptabilité peut aussi être plus marquée dans le cas de cohabitation intergénérationnelles, familiales ou non. En effet, dans ces trois situations les habitants sont respectivement à des étapes de leur cycle de vie similaires. Si entre Baptiste et Huyn, il y a un certain écart d’âge et de situation familiale, ils partagent un «monde commun», des valeurs communes et des rythmes de vie semblables. D’autres entretiens rendent compte de situations différentes dans le travail de mémoire de master

«Cohabitation et Parcours résidentiels» soutenu en Février 2017.

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PRATIQUES

Dans le document RAPPORT DE STAGE 2017 (Page 47-52)