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La symptomatologie classique de l’enfant d’âge scolaire

LISTE DES ANNEXES

IV. Les débuts du TDAH :

1.3. La symptomatologie classique de l’enfant d’âge scolaire

La forme clinique du garçon d’âge scolaire avec une symptomatologie mixte est fréquemment prise en exemple, parce qu’elle représente le tableau le plus classique.

L’enfant qui porte un TDAH souffre de difficultés précoces et durables dans 3 domaines (30,33,31,34,32) :

 l’inattention ;  l’impulsivité ;  l’hyperactivité.

Ces manifestations vont se trouver inappropriées dans leur intensité et surviennent dans différentes situations qui nécessite une attention, un contrôle de soi et une restriction des mouvements.

1.3.1. L’inattention (30,31)

Dans les remarques des parents et des enseignants, on trouve surtout les termes de « absent, rêveur, dans sa bulle, dans les nuages, tête en l’air » qui renvoyant aux troubles de l’attention.

En ce qui concerne la pratique, l’enfant passe d’une activité à l’autre, se lasse très vite, a des difficultés à suivre les consignes et à terminer les tâches, n’apporte aucune attention aux détails, évite ou répugne à s’engager dans des activités qui nécessite un effort soutenu, tel le travail scolaire ou les tâches ménagères. Il n’écoute pas quand on s’adresse à lui, il intègre mal les règles du dialogue et a du mal à participer de façon adéquate à une conversation, il se laisse distraire par n’importe quel stimulus extérieur. Il perd également souvent

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ses affaires, a du mal à s’organiser ou à gérer son temps et surtout à agir en routine (32).

Certaines études expérimentales avancent l’hypothèse que le problème ne viendrait pas d’une plus grande distractibilité mais plutôt d’une moins bonne persévérance dans l’effort (31).

A noter enfin que les symptômes s’extériorisent préférentiellement dans les situations de groupe (famille, groupe classe en milieu scolaire ou groupe de sport ou de loisirs), tandis qu’ils paraissent moins évidents en situation duelle (35,31).

1.3.2. L’impulsivité

L’impulsivité motrice emmène l’enfant à des actes qui porte un risque sans qu’il en perçoive avec précision le danger, à plusieurs bris d’objets ou destruction de biens divers qui lui appartiennent ou appartenant à l’entourage (32). Il bouscule ses camarades, leur arrache des objets des mains, il est incapable d’attendre son tour dans les jeux ou les activités de groupe.

A propos du versant « cognitif », l’impulsivité se traduit par des interventions intempestives, une précipitation pour répondre aux questions, sans attendre qu’on ait fini de les poser, une incapacité à différer les demandes… (31).

Tout ceci rend l’enfant importun pour les autres et difficilement gérable. Tout se passe comme s’il manquait de censure sociale (31).

On peut interpréter tout cela comme un manque d’inhibition, une difficulté de régulation comportementale.

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Il est difficile, voire impossible, de différencier le facteur impulsivité du facteur hyperactivité motrice (30).

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1.3.3. L’hyperactivité

L’activité motrice est excessive et sans but (31). L’enfant quitte son siège sans permission, en classe ou dans plusieurs situations inappropriées. Lorsqu’il est assis, il agite ses mains et ses pieds, se tortille sur sa chaise, se balance. Il est incapable de rester calme, même sur demande, tripote les objets et touche à tout (32). Souvent il parle fort et en dehors du contexte, il fait des commentaires à voix haute et des bruits incongrus. Les parents le décrivent comme « entraîné par un moteur », « monté sur un ressort ».

Il est prouvé que les enfants hyperactifs sont plus agités que les enfants « normaux » aussi bien durant la journée que durant la nuit, or il existe des fluctuations significatives de ce symptôme en fonction des situations (31).

1.3.4. Autres symptômes

A part les 3 symptômes nucléaires qui sont cités ci-dessus, on a d’autres qui sont aussi décrits (35,31) :

 l’intolérance à la frustration, l’incapacité à se plier aux demandes et à respecter les règles imposées par les adultes ;

 l’entêtement, l’autoritarisme qui va s’exercer aussi bien sur les parents que les camarades ; les hyperactifs essayent de les diriger en imposant leurs volontés et leurs désirs ;

 la « dysrégulation émotionnelle » avec expression des émotions changeantes, imprévisibles, parfois extrêmes, qui les rende déconcertants pour l’entourage.

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On décrit également un manque d’empathie chez ces enfants, ils sont incapables de se mettre à la place des autres, d’envisager d’autres points de vue et d’apprécier les besoins et les sentiments d’autrui.

1.3.5. Variabilité des symptômes (31,32)

Le tableau clinique du TDAH a la particularité de changer dans son expression et son intensité en relation avec des circonstances. En effet, l’enfant hyperactif n’a pas, le même comportement dans toutes les situations.

La symptomatologie est ainsi, en diminution si :  la situation est duelle ou de supervision,  la situation est nouvelle,

 il y a récompense prévue pour le sujet,

 il y a renforcement fréquent des comportements appropriés,  il est en présence du père.

La symptomatologie a l’inverse s’accroît si:

 les situations nécessite un effort intellectuel et une attention soutenus ;

 les situations sont monotones ;  il y a fatigue ;

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1.3.6. Le retentissement du TDAH

Figure 12: Retentissement du TDAH (12)

Le retentissement est significatif : ces enfants font l’objet de disqualification et de rejet de la part des pairs, des enseignants et parfois même de la famille. Ils peuvent devenir de véritables « boucs émissaires » (30,31).

Leurs échecs successifs et constants et les réprimandes les conduisent à la démotivation, à l’impuissance qui est une conséquence à une faible estime de soi.

L’hyperactivité est considérée comme responsable d’une fluctuation du rendement assez caractéristique dans les exercices réalisés à l’école, on peut

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constater un échec scolaire, redoublement, voire exclusion du système scolaire dans les cas sévères (32).

A côté du TDAH : des troubles comorbides peuvent venir compliquer le tableau.