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CHAPITRE 2. ATLAS DU PLATEAU CENTRAL

3. Situation socio-économique

3.2. La situation économique du Plateau Central

3.2.1. Les sources de revenus

Disposer d‟un revenu conséquent et régulier est important pour les producteurs de la région. Le revenu permet non seulement de faire face aux dépenses de santé, d‟éducation et de réalisation sociale (baptême, mariage, funérailles, etc.) mais aussi d‟accéder aux ressources naturelles, aux intrants et matériel agricoles, base de la production. L‟analyse du tableau ci-dessous montre que l‟agriculture et l‟élevage sont les principales sources de revenu des producteurs.

Tableau 5 : Source et structure des revenus des ménages agricoles.

Types de revenus Pourcentage dans le revenu

total

Revenus agricoles et de l‟élevage 65,9

Salaires 4,7

Revenus non agricoles 19,6 Transferts, versements et autres revenus similaires 9,8

Total 100,0

Source : INSD, Enquête sur les conditions de vie des agriculteurs (EBCVM) (2006)

Le manque d‟opportunités d‟activité non agricole est un handicap pour les agriculteurs. Ils éprouvent des difficultés pour accéder aux ressources financières afin de financer leurs activités de production.

La quasi totalité des emplois est liée au secteur agricole qui se caractérise par des taux de sous-emploi et d‟emploi non payé assez élevés : 45,5 et 68,5% contre des moyennes nationales de 19,3 et 44,9% (INSD, 2003). En effet, 95,3% des personnes occupées travaillent dans le secteur agricole contre 0,4 pour le secondaire et 4,2 pour le tertiaire. Le secteur public et le secteur privé se caractérisent également par de faibles taux d‟emploi (1% et 0,5%) comparativement aux moyennes nationales (2,1% et 16%). Cette situation traduit un faible accès à l‟emploi et les difficultés de promotion de l‟emploi, surtout rémunéré.

Le Plateau Central n‟est pas une région industrielle, elle n‟abrite aucune industrie et les travaux de recherche n‟ont pas encore révélé des potentialités minières importantes. Toutefois, des sites d‟orpaillage sont signalés dans la province de Ganzourgou.

L‟artisanat repose sur l‟artisanat utilitaire. C‟est un secteur qui regroupe la vannerie, la poterie, la forge, la cordonnerie, le tissage, la teinture, la sculpture, la menuiserie métallique et de bois, la mécanique, la maçonnerie, la peinture et la fabrique de savon. L‟activité commerciale est relativement développée.

Le commerce est organisé par de petits revendeurs et étalagistes. Ils offrent une gamme variée de produits aux agriculteurs ruraux : les produits de consommation courante, les pièces détachées (cycles et cyclomoteurs), les tissus et confection, la friperie, les ustensiles de cuisine.

3.2.2. L’agriculture et l’élevage : principales activités économiques du Plateau Central.

L’agriculture : L‟agriculture reste la première activité économique de la région.

Les spéculations agricoles : la production agricole est axée sur les cultures pluviales et les cultures de contre saison. Les cultures pluviales portent essentiellement sur les cultures vivrières tributaires des aléas climatiques.

- Les cultures vivrières : le mil, le sorgho, le maïs et le riz constituent les principales productions céréalières. Au cours de la campagne 2003/2004, la production céréalière était de 48.885 tonnes, soit 44% de la production nationale (DGPSA, 2004). Les autres cultures vivrières sont essentiellement le niébé et le voandzou.

- Les cultures vivrières : la production des cultures de rente (coton, arachide et sésame) est très faible. En 2003, la production de coton ne représentait que 0.7% de la production nationale.

- Les cultures maraîchères : le Plateau Central est une région de fortes productions maraîchères grâce à l‟exploitation de ses plans d‟eau. Cet important potentiel est une opportunité pour y développer le secteur agricole. Le développement de l‟irrigation de contre saison et de la production maraîchère peut compenser les aléas climatiques et réduire la pauvreté rurale. Les productions maraîchères sont constituées principalement de laitue, de chou, de carotte, d‟oignon, de tomate, d‟aubergine, de piment, d‟ail, de concombre, de poivron et de gombo.

Très peu de recherches ont été effectuées sur l‟horticulture malgré l‟importance croissante qu‟elle prend dans la région et dans le pays en général. Au cours de la campagne 2001/2002, 1 022 ha ont été exploités en culture maraîchère (INSD, 2003). L‟exploitation de ces superficies a permis d‟atteindre une production maraîchère de 23 344 tonnes, soit 30% de la production nationale. Les résultats de l‟Enquête sur les Conditions de Vie des Ménages (EBCVM) (2003), révèlent que les cultures maraîchères ont contribué pour plus de 33% au revenu monétaire agricole de la région.

Cadre institutionnel du sous-secteur agricole : la région du Plateau Central dispose de structures étatiques décentralisées. Sur le plan agricole, il existe une organisation en vue d‟un suivi des moyens (humains, matériels et financiers) de production. Une Direction Régionale

de l‟Agriculture, de l‟Hydraulique et des Ressources Halieutiques basée au chef-lieu de la région (Ziniaré) est rattachée au Secrétariat Général dudit ministère. Chacune des trois provinces de la région dispose d‟une Direction Provinciale de l‟Agriculture, de l‟Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DPAHRH) basée en son chef-lieu, lui permettant d‟assurer la couverture de ses communes. Au total 20 chefs de Zones d‟Appui Technique (ZAT) assurent l‟encadrement technique des producteurs agricoles de la région. Sur 55 Unités d‟Animation Technique (UAT) prévues, seules 29 sont fonctionnelles.

Cadre organisationnel : au niveau national, le désengagement de l‟État (limitant son rôle à assurer ses fonctions régaliennes), a conduit à une structuration des producteurs en des organisations faîtières qui englobent les secteurs de l‟agriculture, des fruits et légumes et de l‟élevage. Le Burkina Faso compte environ 21.000 organisations paysannes de base et des fédérations d‟envergure nationale décentralisées. Le Plateau Central est une région très dynamique. Les producteurs y sont regroupés au sein de plusieurs organisations paysannes. Les missions premières de celles-ci sont la défense des intérêts des paysans pour un développement durable du monde rural, maîtrisé par les paysans (jeunes, femmes et hommes), à travers l‟amélioration des systèmes de production et la transformation de leurs métiers en emplois valorisants et durables permettant d‟obtenir leur quote-part des richesses produites en agriculture. En fonction du genre des membres, on distingue les Groupements Villageois Féminins, les Groupements Villageois Masculins et les Groupements Villageois Mixtes. Ces organisations paysannes défendent les intérêts des membres œuvrant dans les secteurs de l‟agriculture, de l‟élevage, de l‟environnement (avec notamment les comités villageois de défense de forêts) et du commerce. Malgré la volonté affichée de ces agriculteurs, ils n‟arrivent pas à s‟organiser efficacement, faute d‟institutions et d‟appui nécessaire.

Situation des projets et programmes intervenant dans la région : à l‟instar de l‟ensemble du pays, le développement du Plateau Central se base sur les actions gouvernementales et l‟apport des bénéficiaires mais aussi et surtout sur l‟apport des projets et programmes de développement. Depuis 2000, une vingtaine de projets œuvrent pour le développement économique et social. Ces projets et programmes de développement poursuivent des objectifs globaux diversifiés et visent d‟une manière générale :

- la sécurité alimentaire,

- l‟accroissement de la production,

On distingue aussi des projets et programmes intervenant au niveau national, donc touchant de facto le Plateau Central et ceux pour qui la région est une ou la région cible (FEER II, AEP / Ouaga – Ziga, PA / FR, FLCD- RPS, etc.). Malheureusement, la plupart des projets sont arrivés à terme en 2007. Il n‟en reste que six dont les échéances se situent entre 2009 et 2015. Il y a donc nécessité de consolider les acquis des projets sur le terrain, afin de s‟assurer que les populations ne sont pas laissées à elles-mêmes.

Le sous-secteur élevage.

L‟élevage est la seconde activité de la région après l‟agriculture. En effet, 56,8% des agriculteurs possèdent du bétail (petit et gros) (INSD, 2003). La deuxième Enquête Nationale sur les Effectifs du Cheptel (ENEC II) identifie environ 193 000 éleveurs, soit environ 29% de la population résidente de la région en 2003.

Cadre institutionnel du sous-secteur de l’élevage :

- Le réseau d’encadrement

La Direction Régionale des Ressources Animales (DRRA) du Plateau Central couvre trois Directions Provinciales des Ressources Animales (DPRA). Ce sont des directions de ses trois provinces :le Ganzourgou, le Kourwéogo et l‟Oubritenga.

Chaque Direction Provinciale des Ressources Animales est structurée en Zones d‟Appui Techniques en Elevage (ZATE) et en Postes Vétérinaires (PV). Outre ces services, l‟on note l‟existence de deux zones pastorales qui sont pourvues d‟agents.

Tableau 6 : Organisation du réseau d’encadrement Ganzourgou Kourwéogo Oubritenga Total PC*

ZATE 4 3 4 11

PV 2 1 2 5

ZP 2 0 0 2

Total 8 4 6 18

Source : DRRA/ PCL (2007).

- ZATE = Zones d‟Appui Techniques en Elevage ; - PV = Poste Vétérinaire ;

- ZP = Zone Pastorale. - * = Plateau Central

4. Les différentes technologies développées et vulgarisées dans le Plateau