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CHAPITRE 2 : BANGANGTÉ, UNE VILLE MOYENNE EN MUTATION

1. La présentation spatio-temporelle de Bangangté

Cette thèse est centrée sur les deux dernières décennies. En effet, la ville de Bangangté comme toutes les autres villes camerounaises a connu des dysfonctionnements tant sur les plans économiques, culturels, religieux et sociaux depuis les années 1990-2000. Elle a pu mettre en place quelques moyens ainsi que des matériels pour l’assainissement liquide et plus récemment la gestion des déchets solides ménagers. L’assainissement liquide est mieux organisé avec le projet MODEAB (Maitrise d’ouvrage Durable dans le secteur Eau et Assainissement dans la commune de Bangangté) et celui de la construction d’un site de vidange ou égout qui a été signé en 2015 par le gouvernement du Cameroun par rapport aux déchets solides qui tarde malgré certains acteurs impliqués du domaine.

Cette étude s’intègre dans le contexte du développement durable, concept diffusé et popularisé dès le début des années 1990. Depuis la conférence de Rio de Janeiro en 1992, il a été remarqué l’émergence de la problématique environnementale au Cameroun. Puisque le développement durable a fait l’objet de débats et continue. Il est opportun de parler des pratiques alternatives des déchets ménagers en lien avec l’économie circulaire qui est d’actualité au Cameroun mais à son stade initial. Cette situation est fille de la crise économique survenue à la fin des années 1980 et qui a atteint son apogée au début des années 1990, sevrant l’État camerounais et les municipalités (Bangangté par exemple) de moyens (matériels, financiers et humains) pour faire face à la multiplication des immondices ou monticules d’ordures en bordure de rues et au cœur des quartiers (Kengne et Bopda, 2000). Même s’il est admis que depuis 2008 quelques efforts sont faits par la municipalité ainsi que les services de la société civile (HYSACAM) qui fait suite à un partenariat tripartite de travail pour éliminer complètement ou amoindrir le développement des immondices dans la ville et autres, il n’en demeure pas moins vrai que certains quartiers sont encore le site de décharges sauvages. Ceci peut justifier que les déchets solides ménagers continuent d’être considérés comme une menace environnementale et sanitaire, alors que ces derniers peuvent être valorisés ou transformés en matière de récupération.

1.2. Spatialisation, territorialisation et territoire en géographie sociale

La géographie sociale est fondamentale car elle a permis de donner une définition à certains concepts de notre étude. Elle étudie le lien entre certains territoires urbains, les acteurs et un objet : les déchets. L’analyse spatiale de la gestion durable pour la valorisation des déchets nécessite de donner un sens sur les concepts comme espace, territoire et territorialité.

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La dimension spatiale de la valorisation renvoie à un autre processus indissociable de notre réflexion, la territorialisation, définie par (Sack 1986; Jaglin, 2005 in Pierrat, 2014) comme « un

moyen par lequel des individus et des groupes construisent et maintiennent des organisations spatiales ». Dans un cadre circonscrit à des villes moyennes comme Bangangté, la définition

d’Elinor Ostrom de la spatialisation permet de distinguer ce cadre d’action dont l’unité préservée par l’affirmation du pouvoir de régulation sur un tout (le système de gestionnaire et de politique d’une ville) et sur ses parties (les dispositifs territorialisés) (Elinor Ostrom, 1996).

Le territoire ayant déjà été l’objet de plusieurs débats, on l’entendra ici en prenant en compte les éléments tels que l’appropriation et les représentations d’une portion d’espace par un groupe (acteurs de gestion et de valorisation dans leur acceptation), l’individu et son identité, le rapport au pouvoir et les stratégies déployées par un groupe dit « marginal ». Ainsi, la caractéristique de « Territoire » urbain que nous retenons pour étudier leurs relations avec la gestion et l’économie circulaire des déchets combine plusieurs définitions de la géographie sociale.

Premièrement, le territoire est compris selon Di Méo, (1998) comme : « Appropriation à la fois

économique, idéologique et politique dans l’espace par des groupes qui se donnent une présentation particulière d’eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité ». Deuxièment, notre

définition du territoire accorde une place importante aux acteurs, aux individus et à leur identité (Bonnemaison, 1996 ; Grata loup, 2007 in Pierrat, 2014). La définition de Sack complète les deux premières en incluant la notion de pouvoir qui apparait dans le territoire de Bangangté, et en soulignant que « le territoire n’est pas un objet concret autonome mais le résultat des stratégies de

territorialisation ». Il est aussi à retenir que le territoire révèle la spécificité au sein d’un ensemble

plus vaste permettant de mettre en exergue la singularité de territoire de déchets qui pourrait résulter de nos recherches. Enfin, la signification que nous donnons à l’objet déchet en tant que « ressource » implique que notre proposition de définition rejoigne celle de Debarbieux, « qui

combine une spatialité proprement géographique et une spatialité symbolique » et pour qui les

lieux apparaissent « comme une figure rhétorique du territoire » (Debarbieux, 1995 in Pierrat, 2014). La relation déchet-territoire peut être symbolique si le déchet est considéré comme une nuisance, alors la relation à l’espace est caractérisée par l’éloignement, il y’a alors création de distance et même « négation » de territoire. Ces notions de spatialisation, de territorialisation et de territoire permettent de comprendre l’évolution de la ville de Bangangté.

La ville de Bangangté se situe à environ 240 km de la capitale politique du Cameroun. Sa situation latitudinale et longitudinale montre qu’elle se localise entre 5°00’ et 5°12’30’’Nord ; 10°25’00’’ et 10°45’00’’Est. Ce territoire est limité au Nord par Bangang-Fokam, au Sud par Bangoulap, à

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l’Ouest par Bamena et à l’Est par le Noun (figure 2). Située à 1340 m d’altitude, elle bénéficie d’un climat de mousson de type topographie abritée (Suchel, 1973 ; Tchindjang, 1985, 1996).

Source : Cartes de l’INC (2006). Adaptée Djounguep, 2016

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Les notions de territorialisation, territorialité et territoire évoquées précédemment permettront la compréhension de quelques dynamiques ou mutations survenues à Bangangté tout en ressortant quelques spécificités qui lui sont propres par rapport aux grandes villes camerounaises.

1.2.1. Un dynamisme démographique instable

Depuis sa création en 1930 par l’administration française, la population du département de Bangangté a connu des mouvements très visibles du fait de plusieurs évènements. Le processus d’évolution de la population du département du Ndé est réparti en trois phases déterminantes couvrant les ères précoloniales, la crise de libération nationale ou coloniale et la phase post coloniale.

- La période précoloniale

Cette ère est marquée par une absence totale de centres urbains dans la région de l’Ouest du Cameroun. Le peuplement de la région de l’Ouest est toutefois très ancien, faisant suite aux grands mouvements migratoires des Grassfield (peuples vivant dans les montagnes) et des conquêtes qui se sont déroulés dans cette zone au début du moyen âge. Ces peuples anciens de l’Ouest étaient regroupés dans des royaumes structurés ayant à leur tête un chef. L’histoire du village de Bangangté, autour duquel s’est développé la commune, est ancienne (Commune de Bangangté, 2015). Elle commence vers le XVIIème siècle, notamment vers 1660, lorsque deux princes Banka Ngameni et Kameni, arrivent dans la région actuelle de Bangangté. C’est ainsi que le noyau central de la commune de Bangangté aurait été fondé.

Vers le XVIIIème siècle, le territoire va connaitre une expansion avec la création de plusieurs villages notamment Madoum, Batela, Lafeng, Bapoumpa, Mandja, Batoum, Bametcha, Famveu. Vers 1875, on assiste à la guerre des tranchées entre les Bangwa et les Bamena. La même guerre tribale va s’étendre vers 1880, où on assiste à un cuisant combat entre le peuple Bantoum et celui de Bangangté ; la guerre de conquête du chef de Feutap (Feu-Ngava) contre les autres chefs voisins de suite à son comportement public. Le groupement Batchingou va quant à lui se développer vers 1900 sous la houlette du chef Tchanang (1er de la dynastie à prendre le pouvoir dans le groupement). Dans l’actuel département du Ndé existaient de nombreuses chefferies traditionnelles bien structurées, et, à leur tête, était un chef. Les traités germano-douala de juillet 1884 donnèrent aux allemands la main mise sur le Cameroun. De nombreuses missions militaires furent lancées dans toutes les directions du pays, en vue de pacifier le territoire. Dans la recherche d’un cadre de vie plus tranquillisant, elles tentent de se rendre dans la région du Moungo attirée par la création des grandes plantations, nouvelle source d’emplois. Cette situation d’hésitation a suscité le départ d’un bon nombre de personnes expliquant la baisse de la population qui passe de 5 200 habitants en 1930

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à 1469 en 1956. C’est au point de contact des chefferies que sera créé en 1930 le centre urbain de Bangangté par un arrêté du Commandant allemand Marchand (Noupadja, 2011). La pénétration coloniale dans la zone de l’Ouest va créer une période trouble. En effet, les populations du territoire qui forme la commune de Bangangté vont subir de lourdes exactions avec les colons allemands à cause de la résistance qu’elles opposèrent à cette incursion (déportations des hommes pour les travaux forcés, massacre des résistants, destruction des villages et biens). Au cours de cette période, certains villages comme Bitchoua, Madoum, Babou, Sanki, Bametcha, Bapoumpa se sont vidés de leurs populations (compte administratif de Bangangté, 2013 in Commune de Bangangté, 2015). Des chefs de village furent emprisonnés : le chef de Babou Yowa Philippe, le chef Bandiangseu. Le Chef de Bangang Fokam TOUKAM (grand guerrier et martyr de sa localité) opposa une résistance farouche à l’arrivée des allemands et fit une résistance à l’invasion des Bamouns et des Bandjoun. La fin de cette période trouble vers 1915 (défaite allemande au cours de la première mondiale) est marquée par l’agrandissement et le développement de Bangangté avec l’annexion de Batchingou, Bangweu, Poozou, Noumko, Noumtchouet, Ndoukong, Sanki (localités retenues par les colons pour isoler les malades de la lèpre).

Durant cette période, la population rurale environnante refuse de se soumettre aux traitements infligés par les colons, d’où le nom Bangangté. Ce nom proviendrait d'une mauvaise prononciation par un colon allemand de l'expression originelle « Pah ha nteu », traduit de manière littérale en français par : « ceux qui refusent l’assujettissement, l’esclavage ou la soumission », ce qui signifie en d’autres termes « Ceux qui rejettent la domination des autres » (Franqueville, 1987 ; commune de Bangangté, 2015). Depuis cette période, cette expression caractérisant ce peuple va rester dans sa prononciation actuelle. Les données statistiques montrent que les trois principaux foyers de peuplement au Cameroun sont la zone montagneuse de l’Extrême Nord, la zone montagneuse de l’Ouest et la région de Yaoundé (Franqueville, 1987). Cependant, la région de l’Ouest est la zone de plus fort exode rural du pays, et le Ndé est le département le plus touché par ce phénomène, ce qui explique la structure instable de sa population (Dongmo, 1978).

- La phase des crises de libération nationale ou la phase coloniale

Il s’agit de la période durant laquelle, les mouvements nationaux visant à mettre fin à la domination coloniale sont actifs. Notons qu’en 1955, après la dislocation de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), ses adeptes vont décider de se réfugier dans les villes plus discrètes pour continuer leur revendication. La région de l’Ouest a reçu à cette époque une partie importante des

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membres qui y ont menés une véritable rébellion connue sous le nom de « maquis »1. La zone rurale

apparaît ainsi comme un espace à risque, d’où l’augmentation rapide des habitants de la ville. Ainsi, la population du Ndé est passée de 1469 en 1956 à 10 080 habitants en 1967.

Vers la fin du XIXème siècle, plusieurs conflits tribales vont marquer l’histoire de cette partie : c’est ainsi que diverses résistances de conquêtes territoriales ont ruiné le village Bonkeu et occasionné son déplacement successif ; les populations de Babou sorties au bord du Noun suite à la guerre avec les Bamouns ; la migration des Bandiangseu vers la plaine du Noun suite à une guerre avec les Bangoua ; les rivalités du village Bagnou contre les Ndepnou (Bangoua), Bazou et Bamena. Certains villages se sont créés à la fin du 19e siècle : Maham, Nounfam, Louh. Langweu, Babou, Bagnou.

- La phase post-coloniale

Après l’indépendance du Cameroun le 1er janvier 1960, plusieurs actions ont été entreprises dans

l’optique de contribuer au développement du pays. L’histoire contemporaine a été également marquée par la pénétration du christianisme vers les années 1920 avec l’arrivée des premiers missionnaires protestants de l’Église Évangélique du Cameroun (EEC), puis des missionnaires catholiques. Cette arrivée des missionnaires sera marquée par la création des écoles dans les villages. À côté des religions importées, une bonne tranche de la population est restée attacher aux valeurs et croyances ancestrales. Bangangté est un arrondissement et en même temps chef-lieu de Département du Ndé, placé sous l’autorité administrative du Préfet. La subdivision de Bangangté a été créée en 1930 par l'Arrêté du Haut-Commissaire de la France d'Outre-mer. Après l’indépendance, la Subdivision devint Département du Ndé par le Décret N° 61 du 03 février 1961. La Commune de Bangangté voit le jour comme unité administrative à la faveur de l’Arrêté N° 807 du 29 Novembre 1954. La commune mixte rurale de Bangangté va par la suite devenir l’arrondissement de Bangangté à partir de la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 et créant les Communes d’Arrondissement. Elle s’étendait à l’époque sur le territoire de la Subdivision de Bangangté, couvrant le Département du Ndé actuel. Ce territoire est traditionnellement administré par un chef supérieur de 1er degré en milieu urbain et six chefferies de 2ème degré. L’ensemble, Bangangté rural et les sept groupements se répartissent en Trente-six villages ayant à leur tête des chefs traditionnels de 3ème degré. L’espace urbain de Bangangté quant à lui est subdivisé en dix quartiers ayant chacun à leur tête un chef de 3edegré.

1 Les Maquis étaient une technique adoptée par les membres de l’UPC qui, fortement armés détruisaient tout sur leur

passage. Jusqu’à nos jours, plusieurs familles ont des séquelles de ces maquisards (les actes de naissances et plusieurs autres dossiers ont été calcinés sur leur passage) (Dongmo, 1978).

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Le début des travaux de la nationale n°4 Yaoundé-Bafoussam vers les années 1983 va accélérer le désenclavement, le développement et la modernisation de la commune. Cette époque va connaitre l’extension du réseau routier où la ville de Bangangté est considérée comme agglomération satellite. C’est le principal axe d’entrée et de sortie de la région de l’Ouest (figure 3).

Figure 3 : Carte des limites administratives de la ville de Bangangté

Toutes ces évolutions et modifications ont entrainé des changements sur le mode de la gestion environnementale à Bangangté. Parmi ces initiatives, on a le renforcement du système de gestion des déchets à travers la société prestataire de collecte des ordures au Cameroun et le système éducatif. Ceci va se concrétiser à travers la construction du site de décharge des déchets solides ménagers et l’ouverture des infrastructures à caractère éducatif. Dans la ville de Bangangté, plusieurs écoles vont ouvrir leur porte et plus tard l’Université des Montagnes (UdM) sera mise en place. Tous ces évènements vont œuvrer à une augmentation de la population, à la faiblesse de la productivité agricole et à l’enclavement de la ville de Bangangté.

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1.2.2. La croissance démographique en hausse

Entre 1930 et 1956, le nombre de la population a considérablement régressée, et la ville est passée de 5200 à 1468 habitants. Il s’agit d’une période de conflit des « maquis » qui a poussé un grand nombre de personnes à quitter le village devenu très dangereux. Par la suite, la population va croître de façon progressive jusqu’en 1967 avec une population de 10 080 habitants. Après 1967, On note une population qui évolue à un rythme accéléré. En 1976, 17 078 personnes vivaient dans la zone et 18 610 habitants en 1987. Dès 1990, l’État du Cameroun s’est engagé dans une politique de décentralisation de nombreux services publics et la création des entreprises dans les centres urbains. Cette politique vise l’émergence et le développement des villes moyennes (SNGD, 2007).

Aujourd’hui, cette population urbaine évolue de manière exponentielle à cause du renforcement de la carte urbaine en infrastructures éducatives (création des nouvelles écoles primaires et secondaires, les Instituts Privées d’Enseignements Supérieurs, l’Université de Montagne,), etc. Le dernier rapport du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (3e RGPH, 2005) au Cameroun, publié en 2010 par le Bureau Central de Recensement et des Études de Population (BUCREP) montre que la ville de Bangangté a une population de 28 011 habitants. D’après nos prospections effectuées auprès des gestionnaires de la collectivité territoriale décentralisée de Bangangté, la population serait estimée à environ 67 000 habitants en 2015 (figure 4). Toutefois, ces chiffres seraient à considérer avec beaucoup de retenue compte tenu de l’absence de publication ou de source officielle présentant les derniers chiffres de la population issus du 4e RGPH qui ne s’est plus réalisé en 2015 par le BUCREP.

Source: Nganso (1982) ; BUCREP (2010) ; Bangangté (2015) Figure 4 : Évolution de la population de Bangangté de 1930 à 2015

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Le rythme de la croissance urbaine estimé à 3% (3e RGPH, 2005) fait peser sur la commune des

charges supplémentaires d’enlèvement des ordures dues à ce développement. Cette croissance démographique constitue l’une des difficultés qui contraignent la maitrise de la production des déchets ménagers et sa gestion efficace par la société de collecte en place.

La diversité ethnique des peuples est la conséquence des lieux d’habitation de ceux-ci sur le territoire. Cette diversité ethnique est aussi la cause des différences dans les modes de production et de consommation des déchets. Les bamilékés constituent la catégorie la plus représentée. Quelques petits groupes disparates de personnes originaires des autres régions du Cameroun. Au moins 20% des habitants de la zone urbaine viennent des régions du grand Ouest (nord-ouest, sud-ouest et ouest), le grand mbam, le centre, le sud et le septentrion (surtout les bororos). Les peuples des régions du Nord et de l’Extrême-nord vivent principalement de l’élevage des bovins. Ils sont représentés par 10% des ménages enquêtés. Par contre, ceux de la région de l’Ouest soit 80% pratiquent l’agriculture intensive comme activité principale, qui est source de production de déchets agricoles, des déchets organiques issus des ménages et des marchés en quantité considérable dans la ville. La diversité ethnique (tableau 2) ne facilite pas une bonne gestion des déchets solides ménagers car chacun a une perception différente des déchets. Ces différents facteurs constituent les spécificités des villes moyennes africaines qui réalisent en leur sein certaines pratiques compte tenu des espaces non occupés.

Tableau 2: Peuples présents à Bangangté

Région Effectifs Pourcentage (%)

Ouest 160 80 Centre 6 3 Nord 10 5 Extrême-nord 10 5 Nord-ouest 10 5 Sud 4 2 Total 200 100%

Source : Enquêtes de terrain, août-septembre 2017

Notre enquête de terrain fait observer que 60,5% des habitants de Bangangté viennent d’autres villes, contre 39,5% des campagnes (figure 5). Ce phénomène de divergence des appartenances explique les comportements de chaque individu sur la provenance des déchets et leurs méthodes de gestion.

63 Figure 5 : Provenance des populations présentes à Bangangté