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E3 LA RE OLU3ION DEMOGRAPHI UE

LA POLI3I UE DE DE ELOPPEMEN3

Pour la Guyane, le renouveau de la politique coloniale fran aise s’est traduit par le vote de la loi du 1 mars 1 46 créant les départements d’Outre-mer (DOM) Avant la Seconde Guerre mondiale, la Guyane était de loin le département le plus démuni Son insertion dans la nouvelle politique économique de la France d’Outre-mer crée une situation paradoxale, tranchant nettement sur celle qui prévalait au temps des habitations et l’époque du cycle de l’or : la misère sociale de ces temps-l succède un niveau de vie relativement élevé

La vie économique se traduisait essentiellement par le fonctionnement des services administratifs que la République avait déployés dans le département A l’aube de l’ère départementale, en effet, le poids du secteur publique dans l’économie apparaissait avec d’autant plus de démesure (en 1 56, 2 des salariés en 1 5 , 36 de la masse salariale)

que le secteur privé se limitait aux petits commerces, l’artisanat, l’agriculture traditionnelle et de rares entreprises d’une certaine taille Ce poids s’accrut encore lorsque les salaires de la fonction publique furent ma orés d’une prime de vie chère de 40 par rapport au salaire de référence métropolitain Les 40 élevèrent le niveau de vie des fonctionnaires bien au-dessus de celui des salariés du secteur privé, et firent de la fonction publique un secteur particulièrement attractif

Par ailleurs l’État prit directement en charge les services publics du département Dès les premières années du régime départemental, la Guyane disposa ainsi d’une infrastructure et de services sanitaires, de réseaux de distribution d’eau et d’électricité modernes, de liaisons intérieures, de la Sécurité sociale et de prestations familiales Toutes choses qui améliorèrent considérablement les conditions de vie de la population guyanaise, toutes communautés confondues, au point de provoquer une explosion démographique qui effraya le ministère des DOM-TOM48

Les fonds publics que recevait le département ouaient désormais le principal r le dans l’animation de la vie économique Les productions coloniales furent remplacées, dans le eu économique départemental, par les transferts de fonds publics (dépenses de fonctionnement et d’investissement des administrations) dont le volume croissant entra na l’augmentation considérable des importations

Malgré tout, cela n’emp cha pas la Guyane d’ tre vue comme un monde dont les indicateurs de vie se rapprochaient des pays développés, alors qu’elle était réellement dépourvue de véritables moyens de production

LE R LE DE L’ACCROI22EMEN3 NA3UREL

Au sortir de la guerre, la population de la Guyane augmenta dans des proportions qui étaient difficilement imaginables, sur une vingtaine d’années Le contraste est violent avec la situation démographique de l’avant-guerre La population guyanaise était alors en voie d’extinction et, par conséquent, le pays recherchait en permanence des immigrants potentiels La politique sanitaire avait réussit enrayer la crise démographique dont souffrait la Guyane depuis deux siècles Le redressement s’était amorcé depuis 1 48, année o les naissances

48 Le ministère des DOM-TOM dut prendre des mesures afin de ne pas encourager la natalité des DOM (prestations familiales modulées différemment de celles qui sont servies en France)

l’avaient emporté sur les décès En 1 55 la population avait commencé cro tre sans le support de l’immigration L’accroissement annuel moyen s’élevait dé , de 1 54 1 61, 2,6 Il s’accéléra partir de 1 61 L’accroissement annuel moyen, de 1 61 1 66, s’éleva 4, Après un tassement, entre 1 6 et 1 3, il se releva 3,8 partir de 1 5 A un tel rythme, l’augmentation de la population fut très rapide

G a i e 1 - E r i e ra ra i a ai e e 1946 19 0 10000 20000 0000 40000 50000 60000 70000 80000 1946 1954 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 a itants Source: INSEE

L’évolution démographique de la Guyane semble, première vue paradoxale En effet, l’élévation du niveau de vie ne s’est pas accompagnée d’une réduction régulière des naissances, alors que les décès sont tombés un niveau très bas

G a i e 1 - E r i e a e a ari e e s ari sirre a i a e G a e

0 5 10 15 20 25 0 5 40 1952 1955 1961 1964 1967 1970 197 1976 1979 1982 1996 1999 2002 2005 tau e natalité tau e mortalité Source: INSEE

La baisse de la mortalité s’était amorcée dès le lendemain de la guerre Après un pallier de 8 années (1 54 – 1 61) o le taux brut de mortalité se maintint une moyenne de

14,01 , la chute, partir de 1 62, fut rapide : le taux tomba , en 1 65 ,6 en 1 0 5,8 en 1 81 et 3,4 en 2006 Ainsi, depuis les années 1 0 la Guyane a donc un taux de mortalité inférieur celui de la Métropole (10, en 1 0), baisse qui se confirme encore de nos ours

En revanche, au cours de ces m mes années, le département conservait des taux de mortinatalité et de mortalité infantile bien supérieurs ceux de la Métropole, ainsi qu’ ceux des Antilles fran aises

G a i e 19 - M ari i a ire sirre a i a e 19 6

0 5 10 15 20 25 0 5 1980 1990 1995 1998 1999 2000 2001 2002 200 2004 2005 2006 u ane ua eloupe artinique étropole Source: INSEE

Néanmoins le recul de la mort, dans l’ensemble de la population, eut pour conséquence naturelle l’augmentation de l’espérance de vie la naissance En une di aine d’années, l’allongement de la durée moyenne de la vie s’accrut d’un peu plus de 5 ans : 60, ans pour la période 1 62-1 6 contre 66,5 ans pour la période 1 5-1 pour se rapprocher des statistiques de la Métropole en 2006, o l’espérance de vie guyanaise atteint 4,4 ans pour les hommes contre ,3 ans pour l’espérance métropolitaine, et 81 ans pour les femmes guyanaises contre 84,4 ans concernant la population féminine de la Métropole

La con onction de la baisse de la mortalité et de la forte natalité provoque l’explosion démographique caractérisant la Guyane contemporaine Mais, partir de 1 3, le comportement démographique des habitants de la Guyane changea Le taux de natalité amor a une diminution qui se confirma usqu’ la fin de la décennie et tomba 23, en 1 Le nombre d’enfants moyen par femme diminua, en passant de 5,1, pour la période 1 60-1 64, 3,1 pour 1 5-1 Cette baisse de la fécondité correspond l’arrivée l’ ge

de procréation des générations nées dans les années 1 50 Pour ces générations, le niveau d’instruction était plus élevé que pour les précédentes, le travail féminin plus fréquent dans les villes, et l’usage de la contraception autorisé L’évolution de la condition des femmes a conduit bien des couples se rapprocher du modèle familial métropolitain o le nombre d’enfants se réduit 1 ou 2 Mais la condition démographique ainsi amorcée est remise en question, au début des années 1 80, par la remontée régulière de la natalité, alors qu’elle était loin des bas niveaux atteints en Métropole (1 6, 13,6 ) Le taux brut de natalité se releva usqu’au niveau record des années 1 50 (voir tableau ci-dessus) Une telle évolution est étroitement liée aux mouvements migratoires