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1 1 REPARTITION DE L’IMMIGRATION SUR LE TERRITOIRE GU ANAIS

En 2008, en Guyane, 3 ,2 de la population est immigrée L’immigration a sensiblement modifié la répartition traditionnelle de la population sur le territoire guyanais Toutefois, le poids des immigrés dans la population varie d’une one géographique l’autre

De manière générale, les immigrés arrivés en Guyane se sont traditionnellement installés dans les ones les plus peuplées (communes de près de 20 000 habitants) - il s’agit donc d’une population qui se concentre dans les ones urbaines - qui présentent les meilleures perspectives d’emploi Ils forment donc en général une population très citadine

En 1 , le centre littoral (de Rémire-Mont oly Iracoubo, comprenant toutes les grandes villes du département exceptée Saint-Laurent) présentait donc le plus fort effectif d’immigrés (2 1 0, soit 65 ), cependant sa proportion (24 ) y est moins importante qu’ l’Est ou l’Ouest (un tiers, environ)

Les différentes communautés immigrées ne se sont donc pas réparties de manière uniforme sur le territoire guyanais L’ le de Cayenne5 par son accessibilité, son bassin d’emploi et sa pluriethnicité a attiré des immigrés de tous hori ons Au plus fort de la vague migratoire, en 1 82, elle abritait 62,61 de la population immigrée totale En 1 , la proportion de la population immigrée est bien moins importante dans le chef-lieu (25 ), cela

s’explique par la démographie qualifiée de galopante du département (Cayenne : 50 138 habitants en 1 , 5 643 en 2008) mais aussi par le fait que les enfants d’immigrés ne sont pas des immigrés et encore moins des étrangers

ourou était la seule ville o la population immigrée était largement dominante Les Métropolitains constituaient le groupe d’immigrés le plus important (42, 3 ) et ils formaient avec les Guyanais et les Antillais, en 1 82, plus de 66 de la population de la commune Les autres groupes d’habitants se composaient de Brésiliens, de Ha tiens, de Surinamiens et de Colombiens Avec la fin des grands chantiers de Guyane, l’immigration s’y dissipa pour ne constituer que 2 ,5 de la population de la ville, rétrogradée en quatrième position (25 34 habitants en 2008) après Cayenne, Saint-Laurent et Matoury

Toutefois en raison de la proximité du Surinam l’ouest et du Brésil l’est et de la perméabilité des frontières, l’Est et l’Ouest guyanais sont très convoités par les ressortissants des pays frontaliers Ainsi, les natifs du Surinam se sont installés proximité de leur pays d’origine, le long du fleuve Maroni, et les ressortissants brésiliens quant eux, firent de m me le long du fleuve Oyapoc De ce fait, 8 (soit 360 personnes) des étrangers qui résident dans une des communes qui ouxtent le fleuve frontière Maroni60 sont des ressortissants surinamiens, dont 4 vivent Saint-Laurent La sous-préfecture, par son faible impact économique sur le département, ne profita que très tardivement de l’immigration Ce qui ustifie que de 1 54 1 4 l’ex-ville pénitentiaire ne gagna que 1 88 habitants, alors que la population de Cayenne et celle de l’ensemble de la Guyane avaient plus que doublé La grande vague migratoire des années 1 0-1 80 permit la ville de Saint-Laurent de retrouver un certain dynamisme : en 8 ans (1 4-1 82) la population augmenta de 3 , 3 Elle comprenait alors un fort pourcentage de nouveaux habitants (44,65 ) o dominaient les Surinamiens, aux c tés des Antillais et des Métropolitains Quant survint la guerre civile du Surinam (1 86-1 2), la ville de Saint-Laurent connut une croissance démographique sans pareil Bien que le taux d’immigrés diminuait avec la fin du conflit surinamien et le retour au pays de nombre d’entre eux, la ville comptait encore en 1 , 31,8 d’immigrés En 2008, avec Matoury (troisième ville du département avec 25 62 habitants, uste devant ourou), elles étaient les seules conna tre une croissance démographique dont les contributions étaient dues l’équilibre apparent du solde naturel et du solde migratoire Ce sont les deux grandes communes qui progressent le plus vite Saint-Laurent se distingue par une croissance particulièrement élevée La population de la sous-préfecture augmente chaque année d’un peu

60 Communes d’A ala- alimapo, Apatou, Grand Santi, Mana, Maripasoula, Papa chton, Saint-Laurent du Maroni

plus de 8 et 16 de la population guyanaise y résident, faisant d’elle par la m me occasion la seconde ville du département puisqu’en 2008 elle comptait 35 631 habitants

Par ailleurs, toute la one frontalière de Maroni a renforcé son poids démographique passant ainsi du septième un quart de la population du département Ainsi, gr ce aux effets directs et indirects de l’immigration les communes de l’Ouest guyanais en une vingtaine d’années (1 82-1 ), vu leur population tripler (A ala- alimapo), quadrupler (Mana, Grand Santi, Maripasoula), ou quintupler (Apatou, Papa chton) Cette croissance se poursuit encore puisque entre 1 et 2008, la population de Grand Santi a augmenté de 14 et celle d’Apatou de 52

En ce qui concerne l’Est de la Guyane61, la one la moins peuplée, les immigrés sont proportionnellement aussi nombreux que dans l’Ouest, ils y représentaient un tiers de la population, soit 2 000 personnes et les ressortissants brésiliens y représentaient 6 des immigrés

En outre, les communes de l’intérieur menacées de disparition par l’exode rural et ses effets néfastes ont été maintenues en vie, voire revivifiées par l’immigration Certaines communes ont vu leur population composée moitié d’immigrés au plus fort de la vague migratoire, en 1 82 C’était le cas de Régina (50,2 ), Sa l (50, 4 ) et Saint-Élie (48,55 ) Quant Maripasoula, elle a vu doubler sa population dans les années 1 0 Il faut dire que ce sont les communes phares de l’activité aurifère, et elles comportent donc une main-d’ uvre essentiellement étrangère Le cas le plus significatif est sans doute celui de Saint-Élie qui avait vu sa population décro tre de plus de 10 dans les années 1 80 mais qui a quasiment doublé sa population dans les années 1 0 et dans laquelle les étrangers représentent près de 0 de la population de la commune

Cependant, part l’exode rural, la Guyane connut l’exode de sa eunesse vers la Métropole Ce phénomène qui avait pris de l’ampleur la fin des années 1 50, donnait l’impression, confirmée par les statistiques, que le pays se vidait de ses forces vives Un fait qui sera aussi compensé par l’immigration

G a i e - P ra i a e e G a e e ra i a ai e e M re 0 10000 20000 0000 40000 50000 60000 70000 80000 90000 1946 1954 1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 opulation étrang re opulation gu anaise en France métropolitaine Source: INSEE

A l’échelle de la population guyanaise, le bilan de la grande vague d’immigrants est impressionnant En presque 50 ans (1 61 – recensement la veille de l’installation de la base spatiale – 2008), elle a largement contribué la multiplication par six (6,6 plus précisément) de la population (en 1 61, la Guyane ne compte que 33 2 5 habitants, en 1 0 la population s’élève 114 6 8 habitants, 15 213 en 1 et 21 266 en 2008)

A l’immigration laborieuse et de faible ampleur de la longue durée coloniale ont succédé les mouvements rapides et de grande dimension de l’immigration départementale Les différents recensements depuis la départementalisation montrent bien la contribution non négligeable de l’immigration dans l’évolution de la population et de la société guyanaises A l’immigration de main d’ uvre a succédé l’immigration familiale dans les années 1 80 et 1 0, puisqu’ compter de cette date les arrivées sont ma oritairement féminines et les femmes représentent 51,2 des immigrés en 2008 contre 51 en 1 et 46 en 1 0 En 2008, les immigrés représentent 3 ,2 de la population régionale La Guyane est une des régions fran aises o la part de la population immigrée est la plus forte, plus de trois fois plus qu’en le-de-France (12,4 ), seconde région en termes de présence d’immigrés 5,8 des immigrés résidant en Guyane sont originaires d’Amérique du Sud, de la Cara be ou d’Amérique Centrale, pour l’essentiel du Surinam (38,3 des immigrés), d’Ha ti (25,1 ) et du Brésil (24,6 )

Le contraste est violent entre la Guyane moribonde du siècle dernier qui se plaignait des pertes que lui occasionnaient les évasions des immigrants africains ou indiens, et celle de la fin du XXe siècle, qui engloutit les puissants flux d’immigrants brésiliens, sud-américains, ha tiens ou surinamiens

1 2 EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE

Les récentes vagues migratoires ont redonné l’immigration un r le prépondérant dans l’évolution de la population En 2008, la population recensée en Guyane était de 21 266 habitants De 1 4 2008, le solde migratoire représente, en moyenne 42,15 de l’accroissement annuel l’écart varie d’un minimum de 23,53 pour la période 1 0 1 , au moment o le flux d’immigrants se ralentissait (départ de nombreux Surinamiens la fin des conflits dans leur pays), un maximum de 5 ,5 pour la période 1 82 1 0 au plus fort de l’immigration, (grands travaux, guerre civile au Surinam, conflits politiques en Ha ti, regroupements familiaux, etc ) Or celle-ci comportait une proportion appréciable de personnes échappant aux dénombrements officiels C’est dire que l’on ignorait le nombre réel des habitants de la Guyane En 2008, l’observatoire de l’immigration en Guyane estimait entre 30 000 et 35 000 le nombre d’étrangers en situation irrégulière dans le département62 L’INSEE, quant elle, recense 81 5 étrangers a outés aux estimations basses de l’observatoire de l’immigration en Guyane, on se retrouverait donc en présence d’une population étrangère qui constituerait près de la moitié (45,65 ) de la population du département Cependant, il ne nous est pas précisé si tous les étrangers recensés par l’INSEE étaient en situation régulière ou non

Les vagues migratoires qui eurent des effets considérables sur la croissance de la démographie guyanaise eurent des effets tout aussi remarquables sur les mouvements naturels Après avoir amorcé une baisse significative au milieu des années 1 0, nous avons vu que le taux de natalité s’était relevé partir de 1 Deux facteurs modifièrent l’évolution en cours : la réalisation d’un relatif équilibre des sexes dans la population immigrée, et le comportement démographique différent de sa composante étrangère

Au début de la grande vague migratoire, toutes les communautés immigrées étrangères accusaient un important déséquilibre des sexes, les premiers immigrants étaient de eunes hommes puis, progressivement la proportion des femmes s’éleva

En 1 82, au c ur de la vague migratoire, l’ensemble des principales communautés immigrées étrangères accusaient encore un déséquilibre marqué des sexes qui tendit s’équilibrer au fil des années La politique de regroupement familial opérée par l’OMI eut ainsi pour effet de rééquilibrer la balance (graphique 28) aux différentes dates de

recensement, allant m me usqu’ concéder un léger avantage la population féminine en 2008

G a i e - P i sse e e esse a ra ra i issi e e G a e e

e a e 59 41 56 2 4 8 54 45 7 48 7 51 48 8 51 2 0 10 20 0 40 50 60 70 80 90 100 1974 1982 1990 1999 2008 ommes Femmes Source: INSEE

Ainsi, un des premiers effets néfastes de la grande vague d’immigrants qui se traduisait donc par un taux de masculinité asse élevé dans l’ensemble de la population de la Guyane fut effacé Ce déséquilibre des sexes au sein de la population immigrée était cependant largement compensé par sa fécondité élevée Ce sera une des caractéristiques qui contribuera accro tre davantage le nombre des naissances une fois l’équilibre des sexes rétabli

Les femmes des diverses communautés étrangères arrivèrent en Guyane d’abord dans le cadre du regroupement familial, puis, peu peu, s’organisa une migration spécifiquement féminine, composée de femmes eunes la recherche d’un emploi Ce fut l’arrivée de ces effectifs féminins qui provoqua la remontée des naissances au début des années 1 80 Les Brésiliennes et les Ha tiennes notamment – reproduisant en Guyane le modèle démographique de leur pays d’origine – avaient en général une fécondité plus élevée que les habitants de nationalité fran aise La part des naissances relevant des mères appartenant aux communautés étrangères progressa très rapidement, de 30,5 en 1 8 elle passa 42,5 en 1 82, puis 54,5 en 1 0 En 2008, l’INSEE, estimait que la population étrangère était encore responsable de la moitié des naissances sur le sol guyanais

L’indice con oncturel de fécondité des femmes en Guyane, en 2008 était de 3,4 enfants Elles détenaient presque le record d’Amérique du Sud et des Cara bes Cependant, suivant leur nationalité, les femmes n’ont pas le m me nombre d’enfants Les

femmes étrangères vivant en Guyane ont beaucoup plus d’enfants que les femmes fran aises La statistique est parfois trompeuse : certains bébés comptés naissent de femmes qui, elles, ne sont pas comptées En effet, un certain nombre de Surinamiennes traversent le Maroni afin d’accoucher en Guyane Saint-Laurent du Maroni, on estime l’indicateur con oncturel de fécondité des Surinamiennes plus de ,5 Ce chiffre est disproportionné en comparaison avec celui du Surinam (entre 2,5 et 3 enfants par femme en 2001) L’INSEE estime environ 500 le nombre de naissances de mères habitant l’étranger, soit 10 du total des naissances de Guyane

En outre, l’INSEE estime que les étrangers de Guyane contribuent pour près de 50 au solde naturel Ces populations se caractérisent par une très faible part de personnes gées ( peine 3 des Surinamiens ont plus de 60 ans), et donc une mortalité faible l’inverse, le grand nombre de femmes eunes favorisent une forte natalité

En effet, les récentes vagues migratoires ont aussi marqué la eunesse de la population de la Guyane la fois par l’arrivée de eunes adultes et par le relèvement du nombre des naissances En 1 82, 6 ,38 de la population étrangère avaient moins de 35 ans Cet apport de eunes et la forte natalité qui s’était maintenue depuis les années 1 50 donnèrent la population le profil de maints pays du Tiers Monde En 1 6 , 46,24 de la population totale avaient moins de 20 ans, en 1 82 cette proportion était encore de 42,24 , en dépit de l’amorce du processus de transition démographique dans la population de nationalité fran aise, cette proportion a m me connu une légère augmentation de nos ours (44, en 200 ) La proportion de personnes gées de 60 ans et plus a honorablement diminué de 1 6 200 en passant de , 4 5, 63 sous l’effet du ra eunissement d l’immigration mais aussi probablement gr ce au retour au pays des premiers immigrés Comme le montre la figure ci-dessous (graphique 2 ) on peut constater de fortes similitudes entre la population immigrée étrangère et la population locale

Cette ressemblance se traduit par le fait que les populations étrangères qui migrent en Guyane sont souvent de eunes actifs la recherche d’un emploi (part des 20 ans et plus), et surtout en ge de procréer et ou ayant dé des enfants, et détenteurs d’une forte fécondité (part des moins de 20 ans) C’est une population qui ressemble beaucoup la population locale Une fois, arrivée l’ ge de la retraite, ils regagnent leur pays d’origine (d’o la faible proportion de la catégorie des plus de 60 ans)

G a i e 9 - C s i i e ra i a e e a ai e e 0 10 20 0 40 50 60

moins e 20 ans e 20 à 59 ans plus e 60 ans

0 10 20 0 40 50 60 population étrang re population gu anaise

Le rythme de croissance de la population guyanaise (3,5 par an en moyenne) correspond un doublement de la population tous les vingt ans En un peu plus de 60 ans, de 1 46 2008 la population a quasiment été multipliée par huit ( , ) en passant de 28 506 21 266 habitants Les pro ections de la population réalisées par l’INSEE en 2010 conduisent la population de Guyane franchir le cap des 300 000 habitants dès 2020 et probablement un peu plus de 400 000 en 2030

1 3 LE CENTRE SPATIAL ET LES GRANDS CHANTIERS DE GU ANE

Avec la fin de la guerre d’Algérie et en vertu des accords d’Évian (18 mars 1 62) réglant les modalités de l’accession l’indépendance de l’Algérie, la France choisit la Guyane comme site d’accueil des activités civiles de la base spatiale fran aise, pour des raisons dé évoquées

Les grands travaux de ourou prirent fin en 1 0 Au total près de 2 400 étrangers avaient été employés sur le site du C S G parmi eux 1 500 Brésiliens, 500 Surinamiens, et 400 Colombiens avaient participé la mise sur pied de l’un des fleurons guyanais, mais aussi son fonctionnement et son entretien Ils avaient été recrutés par la politique de développement-peuplement mise en place par le gouvernement fran ais pour sortir la Guyane de son marasme économique et démographique

En trente ans le Centre spatial de ourou prit une dimension si grande dans l’aménagement de l’espace guyanais et un poids si important dans l’économie que les activités spatiales constituent au ourd’hui la locomotive de l’économie du département Le

poids économique des activités du département s’accrut au rythme du développement des programmes spatiaux

Le C S G (Centre Spatial Guyanais) connu une pleine activité partir d’octobre 1 avec le programme Ariane dont le succès ne s’est pas démenti usqu’ nos ours Et c’est gr ce ce dernier que les activités spatiales prennent véritablement un tour décisif

En quatre décennies, l’activité spatiale est devenue un moteur important de l’économie de la Guyane Ainsi, en 2008, le C S G employait directement un peu moins de 1 500 salariés, qui assuraient l’exploitation et le maintien en conditions opérationnelles de la base spatiale, auxquels il faut ra outer les salariés employés provisoirement sur les chantiers de développement et de renouvellement des installations ( usqu’ 600 salariés supplémentaires en 2008 sur les chantiers en cours, des ensembles de lancement Soyou et Vega), ainsi que de l’ordre de 100 200 salariés en mission de courte durée pour chaque campagne de lancement Selon l’INSEE, il faut multiplier le nombre d’emplois directs par un facteur 4,4 pour estimer en outre le nombre d’emplois induits dans l’économie guyanaise Au total, on peut donc estimer environ 000, le nombre d’emplois générés par l’activité spatiale en Guyane, soit 15 de la population active guyanaise

On peut, semble-t-il, retrouver un ratio comparable si on s’intéresse l’activité économique évaluée en termes de P I B En effet, l’activité spatiale en Guyane est évaluée 450 millions d’euros, soit 15 d’un P I B guyanais de 3 milliards d’euros

Cette étude a le mérite de fournir une présentation chiffrée de ce qu’une observation attentive de la réalité économique guyanaise laissait pressentir Les activités spatiales ouent donc, depuis les années 1 60, un r le ma eur dans la croissance économique Pratiquement toutes les activités tirent profit de l’expansion du secteur spatial : les services (publics et marchands) qui se sont beaucoup développés depuis la départementalisation puis indirectement, du fait de l’élargissement considérable ( l’échelle des données démographiques guyanaises) du marché intérieur, la p che qui se dota d’un secteur industriel (vivaneaux et crevettes), les industries du bois qui connurent un regain d’activité et plus particulièrement l’agriculture longtemps parent pauvre du développement économique guyanais

Le secteur spatial marque également l’espace guyanais par le développement spectaculaire d’une ville dont l’existence et l’expansion sont étroitement liées celles du C S G , donc aussi la politique de développement-peuplement qui incita l’implication

d’une forte main-d’ uvre immigrée En 15 ans, de 1 6 1 82, la population de ourou a plus que doublé, passant de 3 11 habitants 16

En 1 82 donc, ourou devient la deuxième ville du département dépassant Saint-Laurent du Maroni La ville spatiale constitue, l’égal de Cayenne, un p le d’attraction, vers lequel convergent des hommes venus de toutes les régions de Guyane Sa population provient aussi de la France et des pays voisins Aussi la ville se caractérise-t-elle, l’image de l’ensemble du département, par une grande diversité ethnique et raciale Les Guyanais représentent en 1 82, environ 3 de la population totale La population immigrée de nationalité fran aise (Métropolitains et Antillais essentiellement) s’élève 30 de l’ensemble Les autres groupes humains qui composent la société de ourou viennent du Surinam, d’Ha ti, du Brésil, des Antilles anglophones et de la Colombie

ourou rayonne sur toute la Guyane par ses services et par les emplois offerts Ses établissements scolaires, son centre d’enseignement supérieur, ses équipements sanitaires et ses infrastructures de loisirs attirent des gens de Saint-Georges Saint-Laurent en passant par Cayenne Ses emplois entrainent des migrations quotidiennes, dont il faudrait mesurer l’ampleur sur le terrain, qui drainent vers ourou un flux de travailleurs venant de Cayenne et de Sinnamary

Comme évoqué au chapitre précédent, la construction et l’expansion du C S G se sont aussi accompagnées de l’amélioration ou de la création d’infrastructures, impliquant tou ours une forte main-d’ uvre immigrée

La Guyane, en faisant appel l’immigration pour l’édification du C S G ainsi que pour les grands chantiers de la ville de ourou et de la Guyane, a tiré un énorme profit de la présence du C S G sur son sol qui, par son poids dans la vie économique du département a