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La phytothérapie

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I. Le cancer

3. Traitements

3.3. La chimiothérapie

3.3.2. La phytothérapie

La phytothérapie connait une présence historique partout dans le monde que ce soit dans les pays industrialisés ou en voie de développements. Les produits de la phytothérapie ont acquis une part de marché importante et en constante progression en Europe et aux Etats-Unis, avec des chiffres d’affaire annuels atteignant 19 milliard en 2006, et qui, selon les estimations, devraient atteindre les 26 milliards en 2011 [Saklani et Kutty 2008].

Les produits de la phytothérapie sont généralement des préparations à base de plantes médicinales, parfois standardisées, utilisées dans divers pays pour traiter diverses pathologies, souvent dans le domaine des médicaments dits "de confort". Elles sont utilisées pour soulager ou pour préserver de la maladie [Wargovich et colL, 2001], mais leur intégration dans les traitements modernes, en ce y compris dans le traitement du cancer, pose encore des problèmes de qualité, d’efficacité et surtout d’irmocuité [Fong, 2002]. C’est pourquoi les produits de la phytothérapie font l’objet d’une grande attention de la part des scientifiques, notamment dans le domaine du cancer. En effet les phytomédicaments doivent être pris en compte, tant pour leurs éventuels effets bénéfiques, que pour les toxicités (dose-dépendantes ou idiosyncratiques) ou les échecs thérapeutiques qu’ils sont susceptibles d’engendrer, via soit leurs constituants propres, une altération de la préparation et/ou une interaction contre-indiquée avec la chimiothérapie anticancéreuse [Routledge, 2008]. Ainsi, bien que souvent controversée par les médecins, on estime que plus de 50% des patients diagnostiqués avec un cancer recourent, de façon suivie ou individuelle, à la phytothérapie durant ou après une chimiothérapie [Boon et Wong, 2004]. Trois raisons semblent motiver les patients à choisir la phytothérapie ; le contrôle des symptômes, l’amélioration de la qualité de vie, la récurrence des cancers [Cassileth et coll., 2008]. Les patients cancéreux recourent le plus souvent à la phytothérapie dans le but de prévenir une hépatotoxicité, de potentialiser la chimiothérapie ou de traiter une hépatotoxicité après

chimiothérapie [Greenlee et coll., 2007]. La principale question qui se pose est : les produits de la

phytothérapie manifestent-ils réellement des propriétés chimiopréventives et chimiothérapeutique ? Ces produits qui peuvent être doués à la fois de propriétés antioxydante, anti-inflammatoire et proapototique, offriraient l’avantage d’agir simultanément et de manière synergique sur diverses cibles moléculaires (figure 10) [Treasure, 2005 ; Liu 2004].

Une discussion ouverte entre patients cancéreux et médecins traitants quant à l’utilisation des produits de la phytothérapie s’avère nécessaire pour pallier aux éventuels problèmes qu’elle pourrait engendrer.

Nom commercial Composition Indication Pays

Balembo Sirop Crossopterix febrifuga Antitussif Mali

Gastrosedal poudre Vermonia kotschyama Gastrite et ulcère Mali

Disenterial Tisane Combretum micranthum Hepatisane Mali

Laxacassia Tisane Cassia italica Laxatif Mali

Psorospermine pde Psorospermum guineensis Infections

cutanées

Mali

Malarial-5 Lippia chevaleri, Cassia occidentalis,

spilanthes oleracea

Antipaludique Mali

Hepasor

Dissotis Sirop Dissotis rotundifolia Antitussif Guinée

Gamma Sirop Peentadiplandra brasseana Antihemorroïdaire Cameroun

Gastral A-T 200 Emilia coccinea Gastralgie Cameroun

Mamadiar Cajanus cajan, Psidium guyava,

Mangifera indica,

Antidiarrhéique RDC

Manalaria Nauclea latifolia, Cassia occidentalis Antipaludique RDC

Drepanostat Fagara xanthoxyloides Crises

drépanocitaire

Togo

Du fait de la pauvreté et des difficultés d’accès à la médecine conventionnelle, selon l’OMS 65% à 80% des populations dans les pays en voie de développement recourent à la phytothérapie à travers la médecine traditionnelle [Calixto, 2005]. Face à cette situation certains pays en voie de développement, notamment l’Asie et l’Amérique latine, ont développé à partir des plantes, des phytomédicaments standardisés qui ont prouvé leur efficacité et leur sécurité d’emploi [Calixto, 2005],

En Afrique, bien que les plantes médicinales jouent un rôle clé dans le système de santé, très peu de phytomédicaments disponibles sur le marché sont présentés sous une forme standardisée [Steenkamp, 2003]. En effet, les conditions pour développer la recherche et la production sont rarement réimies en Afrique. Toutefois on assiste de plus en plus à la création et à la production de spécialités simples à partir de plantes utilisées traditiormellement et susceptibles de remplacer dans certains cas des médicaments importés. C’est le cas au Mali où sept médicaments traditionnels améliorés ont obtenu une autorisation de mise sur le marché [Pousset, 2006].

La phytothérapie africaine étant une partie inhérente de la médecine traditionnelle africaine reste pour beaucoup de personnes une médecine basée sur le fétichisme et la sorcellerie. Toutefois, la prise de conscience de ces populations sur le caractère incertain de la préparation, du conditionnement, de la présentation et de l’administration des phytomédicaments entraîne de nos jours une perte de confiance en ce type de médication [Missiakila, 2004]. Cependant, les performances limitées des systèmes de santé font que le diagnostic des tumeurs est tardif, le traitement disponible étant jugé inutile à ce stade, voire dangereux au regard de l’extension tumorale, les patients sont alors tentés par un traitement traditionnel [Ayite et coll., 1996] et malgré les améliorations des systèmes de santé de nos jours, les patients ont toujours recours à la médecine traditionnelle du fait de l’inaccessibilité économique des traitements anticancéreux.

Bien que la liste des médicaments issus de la pharmacopée africaine soit loin d’être exhaustive (Tableaul), il n’est pas encore signalé à ce jour la mise sur le marché africain de médicaments traditionnels améliorés utilisés comme anticancéreux. Et même si les tradithérapeutes africains se sont adaptés à l’introduction de la médecine moderne dans leur culture, le concept et le traitement des pathologies inflammatoires et du cancer sont encore largement imprégnés de superstition. Cependant les informations ethno médicales obtenues par les chercheurs sur certaines plantes permettent souvent de poursuivre sur des bases scientifiques, l’extraction et l’isolement de principes actifs en vue de leur usage en thérapie anticancéreuse. Restent, toutefois, les problèmes liés à leur production [Abubakar et coll., 2007].

II. Les méthodes d’investigations pharmacologiques

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