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La formule de Clapeyron

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2. L’enthalpie libre G (ou fonction de Gibbs) définie par :

3.5 Changements de phase

3.5.3 La formule de Clapeyron

Considérons un système thermodynamique fermé auquel la tempéra-ture et la pression sont imposées et dans lequel coexistent deux phases à l’équilibre (liquide-vapeur ou solide-liquide ou encore solide-vapeur).

Ce système peut être chauffé ou refroidi de façon réversible. Pour l’illus-tration, nous supposons qu’il s’agit de l’équilibre liquide vapeur mais le raisonnement vaudrait pour les autres équilibres. À un instant donné, nous supposons que le système comprend n1 moles à l’état liquide et n2 moles à l’état vapeur (Figure 3.11).

L’enthalpie libre de Gibbs, d’après [2.21], et le nombre total de moles du système sont donnés par :

[3.53]

Supposons que l’on chauffe, à température constante (et donc à pression constante), ce système fermé. Une partie du liquide va se vaporiser et on aura les variations des nombres de moles dans chaque état et de l’enthal-pie libre données par :

[3.54]

Or, dans le paragraphe 2.2.2, nous avons vu que la condition d’équilibre d’un système à pression et température constante s’écrit dG=0, ce qui donne :

[3.55]

La condition pour qu’il y ait coexistence de deux phases à l’équilibre est donc que le potentiel chimique de chacune des phases soit égal.

1 2

© Dunod La photocopie non autorisée est un délit.

Considérons maintenant un déplacement de cet équilibre (Figure 3.11) dû à une variation de pression et/ou de température. Puisque l’équilibre est conservé, les potentiels chimiques des deux phases seront à nouveau égaux après le déplacement de l’équilibre, soit :

[3.56]

qui conduit à :

[3.57]

P . T P + dP . T + dT

µv=µ1

µ1

µv+ dµv= µ1+ dµ1

µ1+ dµ1

(b)

Figure 3.11 – Évolution d’un système composé de deux phases en équilibre (l’indice 2 dans le texte correspond à l’indice v sur la figure).

(a) Changement de phase à température et pression constantes.

(b) Évolution avec la température.

P . T P . T

δQ

Mv ′ nv ′ µ Mv + dM

nv + dn µ

M1′ n1′ µ M1 – dM

n1 – dn µ

(a)

1 d 1 2 d 2

m + m = m + m

1 2

dm = md

Mais, utilisant la relation différentielle du potentiel chimique [2.66]

pour chacune des deux phases, on obtient :

[3.58]

soit, en utilisant [3.52] :

[3.59]

L’équation [3.59] correspond à la forme générale de l’équation de Cla-peyron pour un changement de phase. Considérons maintenant le cas particulier du changement de phase liquide-vapeur. Dans ce cas, si l’on affecte l’indice 2 au liquide et l’indice 1 à la vapeur, on obtient :

[3.60]

À ce niveau, nous allons faire deux hypothèses importantes dans le cas du changement de phase liquide-vapeur :

– le volume de la phase liquide est négligeable par rapport au volume de la phase gazeuse,

– la vapeur se comporte comme un gaz parfait.

Avec ces deux hypothèses, le dénominateur de l’équation [3.60] se sim-plifie puisque :

[3.61]

si bien que [3.60] peut maintenant s’écrire :

ou [3.62]

© Dunod La photocopie non autorisée est un délit.

où ∆hv est la chaleur latente massique et ∆Hv est la chaleur latente molaire.

Si l’on suppose que ∆H est une constante indépendante de la tempéra-ture, alors on peut intégrer l’équation [3.62] et on obtient :

[3.63]

A et B sont des constantes . Antoine a proposé une modification à la forme simplifiée de la loi de Clapeyron :

[3.64]

A, B et C sont des constantes. Cette formule est appelée équation d’Antoine. Lorsque C=0, on retrouve la forme simplifiée de la loi de Clapeyron.

Estimation des chaleurs latentes

Lorsqu’on ne dispose pas des tables donnant les chaleurs latentes, on peut les estimer grossièrement en utilisant quelques lois ou règles phéno-ménologiques.

C’est ainsi que pour la chaleur latente de vaporisation, la règle de Trou-ton prédit que la chaleur latente de vaporisation est proportionnelle à la température du point d’ébullition à pression atmosphérique :

[3.65]

où Teb.n est la température d’ébullition normale (en degrés K) ou tempé-rature d’ébullition à pression atmosphérique et ∆Hv est en kJ/kmol.

K=88 kJ/kmol.K pour les liquides non polaires.

K=109 kJ/kmol.K pour les liquides polaires (eau, alcools).

La précision de la règle de Trouton n’est que de 30%. Néanmoins, c’est un bon point de repère pour un fluide dont on ne connaît absolument

ln B

pas la chaleur latente de vaporisation. Par exemple pour l’eau, on a Teb,n=373 K, ce qui conduit à ∆Hv=40 657 kJ/kmol. En fait, la chaleur de vaporisation de l’eau à 0 °C est de 2 500 kJ/kg soit 45 000 kJ/kmol, ce qui correspond à la valeur obtenue par la règle de Trouton à 10% près.

Pour la chaleur de fusion, par analogie avec la règle de Trouton, la règle de Honda prédit que, pour les métaux, la chaleur latente de fusion est proportionnelle à la température de fusion :

métaux [3.66]

où Tf est la température de fusion en degrés K et ∆Hf est en kJ/kmol.

En ce qui concerne les composés organiques et inorganiques, les corré-lations conseillées sont les suivantes :

composés inorganiques [3.67]

composés organiques [3.68]

Titre du mélange diphasique

Dans un mélange diphasique, nous pouvons distinguer les masses de chacune des phases et définir un titre. Par exemple, considérons le mélange liquide-gaz. Nous définissons :

M la masse totale du mélange fluide,Ml la masse de la phase liquide, –Mv la masse de la phase vapeur.

Le titre x du mélange (titre en vapeur) est défini par la relation :

[3.69]

Quelle que soit la grandeur extensive considérée (volume, enthalpie, énergie interne, entropie, etc.), on définit la grandeur massique du mélange diphasique gm ainsi que les grandeurs massiques du liquide pur gl et de la vapeur pure gv.

f 10 f

H T

D =

f 25 f

H T

D =

f 40 f

H T

D =

Mv

x= M

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Puisque la grandeur est extensive, on a : G=Gl +Gv soit :

Mgm=Mlgl +Mvgv [3.70]

En divisant [3.70] par M et en tenant compte de la définition de x, on obtient :

gm=(1 − x)gl +xgv

soit :

ou [3.71]

Cette règle, connue sous le nom de règle des leviers, est excessivement uti-lisée pour estimer les valeurs des grandeurs massiques (volume, enthal-pie, entroenthal-pie, etc.) des mélanges diphasiques. Appliquant ainsi l’équation [3.71] aux volume, enthalpie et entropie massiques, on obtient :

; ; [3.72]

Attention

Cette règle s’applique au volume massique mais elle ne s’applique pas à la masse volumique.

3.6 Propriétés thermodynamiques

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